J'ai beaucoup apprécié la performance du représentant
d'EDF à la «Marche du siècle» du 18 juin.
Il est sorti un film, 2 ou 3 bouquins, le service médical d'EDF
a été quelque peu chamboulé ET IL DÉCOUVRE
LE 18 JUIN 1997 QU'IL Y A DES PROBLÈMES.
Fabuleux, on aurait du mal à mentir avec cet aplomb et en direct.... Heureusement Claude Birraux, de l'Office Parlementaire fut comme toujours honnête et précis. Quant au directeur de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN) il a mouché EDF d'un "Quand vous me l'aurez prouve" à propos de la durée de vie des réacteurs. Là aussi EDF exagère: c'était prévu pour 25 à 30 ans et on table maintenant sur 40 à 60 ans. Mais tout repose sur la température de transition ductile-fragile de la cuve (température qui change sous irradiation et qui conditionne la résistance de la cuve à une aspersion par de l'eau froide en cas d'incident, sauf si on est capable de recuire cette fameuse cuve). Or cette température de transition n'a pas l'évolution souhaitée: à Fessenheim et au Bugey on est déjà à 87 degrés au bout de 20 ans de fonctionnement, température qui aurait du être atteinte en 40 ans. Un suivi sérieux doit être fait avant de conclure hâtivement que tout va bien. Actuellement des défauts se font jour dans les réacteurs et leur mise en évidence n'est pas toujours très simple. L'évolution des matériaux sous irradiation continue à être un mystère. La Hague et son émissaire défraient toujours la chronique. Voici l'autorisation annuelle de rejets de l'usine en gigaBq (GBq) soit 1 milliard de Becquerel: Émetteurs alpha: 1'700 GBq Strontium + Césium137: 220'000 GBq Émetteurs bêta-gamma: 1'700'000 GBq Tritium: 37'000'000 GBq soit globalement 38,9 millions de GBq. (suite)
|
suite:
En fait en 1994 l'activité rejetée a été: 6 % en alpha soit 102 GBq 13 % en Sr et Cs soit 28'000GBq 4 % en bêta-gamma soit 680'000 GBq 22 % en tritium soit 8'140'000 GBq soit globalement 8,8 millions de GBq. La Hague effectue environ 400 rejets par an soit le cocktail radioactif césium, iode, ruthénium, cobalt, strontium, tritium, antimoine, argent, zirconium, américium, plutonium, etc. de chacun d'entre eux qui se monte à 22 millions de MBq. Ce qui fait que la concentration dans le tuyau au cours d'un rejet (1 par jour au moins) se monte à environ 50 MBq/l pour 500 m3 ou 100 pour 250 m3. Les valeurs trouvées par Greenpeace sont donc du bon ordre de grandeur (200 MBq/l). Quant à la défense de COGEMA sur la dilution et les autorisations, tout est juste et tout est faux. Quelle surveillance, quel suivi, quelles actions correctrices si on décèle des zones de concentration ? Semble-t-il à 7 km de l'émissaire (voir à la fin de cette Gazette). L'IPSN annonce une concentration autour de 6 Bq/l en 1994, que l'on peut supputer autour de 15 Bq/l en 1996. Il faut vérifier car ce n'est pas en contradiction avec la valeur du rejet dans l'émissaire, simplement cela prouverait qu'il est dilué (même si c'est environ 10 fois plus élevé que le taux naturel). Ce qui compte c'est la concentration sur la plage et alentours. A vérifier, mais il y a gros à parier que COGEMA, bien qu'en règle avec son autorisation, pollue sans s'en faire (comme pour ses rejets chimiques) et sans vérification des autorités. IL FAUT QUE LES OFFICIELS CESSENT DE FAIRE DE L'ANGÉLISME AVEC DES FIRMES QUI NE PENSENT QU'A L'ARGENT! Il est évident que près de la sortie de l'émissaire ce n'est pas dilué (malheureusement pour les crabes, les poissons, même un panneau leur serait de peu d'utilité et pour les personnes ce n'est guère plus efficace !) p.1
|
Par contre à
Cherbourg ou dans le raz Blanchard cette dilution est effective. De toute
façon on décèle la pollution venant de la Hague jusqu'au
large de la Norvège puisque grâce à elle on a fait
des études de courantologie.
De plus l'émissaire est tapissé d'une croûte solide très radioactive. Que se passe-t-il quand des morceaux s'en détachent? Il faut aussi vérifier les plages. Il peut s'avérer nécessaire d'arrêter la Hague si on ne peut garantir un fonctionnement sans rejet. La réponse de l'OPRI "on ne nous a pas demandé de faire de mesures" n'est pas recevable. Ce service, pourtant autonome, a du mal à gagner son indépendance. Il a d'autant plus de mal qu'il n'est pas assez étoffé pour toutes les missions qu'il est censé rendre. J'espère que la demande du ministre de la Santé de faire le point autour des sites et de lancer des enquêtes d'envergure va se concrétiser. L'étude du professeur Viel a été reconnue par la commission Souleau (héritage de Corinne Lepage). Nous n'en avions jamais douté et saluons une fois de plus son courage et sa persévérance. Notons qu'un des reproches sur son analyse statistique est sans fondement: indépendamment des chiffres, comme la valeur calculée est 22.4 (-22, +66), le nombre de cas 27 (excédent 4 cas) est dans la fourchette. Bien sûr il faut continuer les études et persévérer pour savoir si entre 95 et 97 le nombre de leucémies s'est stabilisé ou accru mais l'effet est là. Nous attendons les conclusions de la mission sur l'IPSN. Sera-t-il enfin libéré de la tutelle du C.E.A. et pourra-t-il contribuer à une meilleure sûreté, comme il s'y essaie depuis 5 ans? Pourra-t-il aussi contribuer à une radioprotection à la hauteur de notre programme et de nos rejets ? Egalement, il doit continuer ses analyses sur les déchets pour exercer un contrôle sur l'ANDRA. Quant au dernier point, le cumul des mandats entre la vice-présidence du Conseil Général des mines et la direction de COGEMA, il faut souhaiter qu'enfin cela cesse. Il est inadmissible qu'une personne occupe 2 fonctions aussi contradictoires. La CRII-rad a lancé une campagne pour la révision du traité EURATOM. Contactez-les, signez leur pétition (Le Cime, 471 av Victor Hugo, 26000 Valence). Superphénix va être stoppé ce qui est la seule solution pour préserver l'avenir de notre pays. Il faut maintenant repartir sur les bases du rapport SOUVIRON de 1994 et définir comment bâtir un programme énergétique cohérent. Inutile d'essayer de nous convaincre que le nucléaire est indispensable à la Chine ou autres pays se développant. D'une part ce n'est pas raisonnable de partir sur nos modèles et d'autre part comme la possibilité énergétique est finie, on ne peut envisager un développement infini. Actuellement les pays industrialisés (le G8..) consomment autour de 85 % des ressources pour une population ne dépassant pas les 15 % du total mondial. Pas d'illusion cela craquera plus vite que l'on pense. La Gazette vous offre un dossier DSIN sur les problèmes de fissurations des canalisation, préoccupant parce que pas sur une partie fragile, type soudure, mais n'importe où sur le tuyau. (suite)
|
suite:
Enfin pas tout à fait: fissures sur la partie soumise à des chocs thermiques du fait de l'arrivée intempestive d'eau froide. A part cela j'ai reçu des courriers de Abolitions 2000, ils font le forcing pour obtenir l'abolition des armes nucléaires pour l'an 2000. Il y a un engagement à stopper le programme de simulations des essais nucléaires. Comme l'écrit Bruno Barrilot: "Même si nous pensons que la France devrait s'inscrire dans une perspective d'abolition des armes nucléaires et d'abandon de la doctrine de dissuasion, la fin des simulations constituera un pas en avant essentiel. D'abord au niveau international, une initiative française d'arrêt des simulations va encourager tous ceux - membre du réseau abolition 2000 - qui, des Etats-Unis, en Europe et en Russie sont engagés dans cette perspective. Ensuite, il faudra que la déclaration d'arrêt soit prise rapidement par le nouveau gouvernement pour éviter que le programme, notamment le laser mégajoule, ne soit si avancé qu'on ne puisse plus revenir en arrière. Enfin, le gouvernement devra proposer de nouvelles alternatives. Les recherches fondamentales et appliquées sur les lasers sont probablement loin d'être épuisées. Pourquoi ne pas lancer un grand programme de recherche sur les applications civiles - socialement utiles du laser avec les personnels hautement qualifiés issus tout à la tois de la Direction des Applications Militaires du CEA et des laboratoires (civils) du CNRS ? Le centre CEA du BARP ne pourrait-il pas se transtormer en un grand pôle scientifique de recherche sur les lasers qui donnera à terme à la France les moyens d'entrer dans un secteur encore très ouvert du marché international et, par conséquence, porteur d'emplois qualifiés ?» C'est la même démarche que pour Superphénix. Au lieu de remacher nos échecs et de placer sous perfusion des trucs impensables, utilisons nos acquis et faisons autre chose de bien conçu. C'est plus gratifiant pour tout le monde et ça donne des atouts sur le développement futur d'une technologie. Vous avez encore un dossier SPX parce que on n'a pas fini d'en parler et que vous devez avoir tous les éléments. Puis une revue des citations anciennes de Roger, un excellent mais difficile dossier sur le site Meuse. Ce dernier dossier porte donc sur le site meusien et les argiles. En effet les déchets ce n'est pas fini et on ne doit pas les oublier. Il faut intervenir tout azimut pour que le problème des labos soit repris et correctement traité. Nous avons encore beaucoup à travailler pour qu'on écoute les populations ainsi que les objections des scientifiques non pollués par ANDRA. Un excellent rapport de l'Assemblée Nationale sur Mururoa, malheureusement il n'a rien changé pour le Pacifique. Pour finir un petit dossier de mise au point, avec des définitions, les rejets des réacteurs, de la Hague. Bonne lecture p.2
|
Vérifiez toujours votre
bande et merci à ceux qui m'ont signalé mes erreurs. Normalement
c'est réparé.
Et surtout la Gazette a
besoin de vous. Vos critiques et suggestions m'aident à mieux prévoir
les articles de la Gazette.