Dans la chaîne industrielle
du combustible, le retraitement représente à la fois un des
maillons les plus faibles et un passage obligé. C'est un maillon
faible parce que, sur le plan industriel, il n'existe pas à ce jour
d'installation fonctionnant réellement avec satisfaction. De fait,
les quelques unités qui avaient retraité environ 250 tonnes
de combustibles oxydes aux Etats-Unis, à l'usine N.F.S. (Nuclear
Fuel Services) de Morris et 190 tonnes en Europe à Windscale (G.B.),
à Mol (Belgique) et Wak (R.F.A.) étaient toutes arrêtées
en 1974. Cette situation de panne au niveau mondial était due à
la fois à des difficultés techniques liées essentiellement
aux quantités industrielles à retraiter, à un relèvement
des normes de sécurité (aux U.S.A.), à une sous-estimation
des coûts, le tout conduisant finalement à une perte de rentabilité
pour les capitaux investis dans ce secteur.
Depuis, il existe de nombreux projets de par le monde, aux Etats-Unis et
en Europe, pour les années à venir (voir tableau 1).
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On voit sur ce tableau le retard pris par le retraitement sur la production
de combustibles irradiés, puisque seul au monde, l'atelier H.A.O.
(Hautes Activités Oxydes) de La Hague a retraité en juin
1976 une douzaine de tonnes de combustibles peu irradiés (15 à
20.000 MWth/T) en provenance d'un réacteur BWR suisse.
En tout état de cause, même si tous ces projets voient le
jour, et à supposer que les programmes électronucléaires
se déroulent comme prévu, il existera chaque année
des centaines puis des milliers de tonnes de combustibles irradiés
non retraités s'accumulant dans des piscines, d'abord sur les sites
des centrales nucléaires, puis bien vite dans les centres de retraitement
où on sera amené à construire de nouvelles çapacités
de stockage. Reprenant les chiffres donnés par J. Couture [1], ces
stocks pourraient atteindre en 1985 environ 6.000 t aux États-Unis,
4.000 en Europe, et 4.000 au Japon.
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Evidemment, contrairement aux combustibles peu irradiés de la filière
graphite-gaz, on peut en principe stocker sur plusieurs années les
combustibles oxydes dans des piscines (cela pose tout de même de
sérieux problèmes de recyclage de l'eau de ces piscines à
cause du fissurage des gaines, à moins qu'on ne la vidange de temps
en temps à la mer, comme cela s'est produit à La Hague aux
piscines 900 et 901 lors du démarrage de H.A.O. cette année
[2]).
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Il faudra
néanmoins, pour des raisons de sécurité et de stockage,
procéder finalement à une sorte de retraitement. Mais si
celui-ci est actuellement «un passage obligé», c'est
plutôt comme conséquence inéluctable du développement
massif de la production d'électricité d'origine nucléaire.
début p.2
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