G@ZETTE NUCLEAIRE
No 4 novembre 1976

LE  RETRAITEMENT
DES COMBUSTIBLES
IRRADIES
rédigé
par des mili-
tants du grou-
pement des Scientifi-
ques pour l'Information
sur l'Energie Nucléaire (GSIEN)
des Amis de la Terre, du Syndicat
national des Chercheurs Scientifiques
(SNCS, FEN), de la CFDT, du PS, du PSU, de
l'OCR et quelques autres soucieux d'empêcher
les officiels du nucléaire de transformer l'information
en propagande 
Editorial:
De la production massive de déchets d'origine nucléaire et ce qu'il peut en advenir
     Dans la chaîne industrielle du combustible, le retraitement représente à la fois un des maillons les plus faibles et un passage obligé. C'est un maillon faible parce que, sur le plan industriel, il n'existe pas à ce jour d'installation fonctionnant réellement avec satisfaction. De fait, les quelques unités qui avaient retraité environ 250 tonnes de combustibles oxydes aux Etats-Unis, à l'usine N.F.S. (Nuclear Fuel Services) de Morris et 190 tonnes en Europe à Windscale (G.B.), à Mol (Belgique) et Wak (R.F.A.) étaient toutes arrêtées en 1974. Cette situation de panne au niveau mondial était due à la fois à des difficultés techniques liées essentiellement aux quantités industrielles à retraiter, à un relèvement des normes de sécurité (aux U.S.A.), à une sous-estimation des coûts, le tout conduisant finalement à une perte de rentabilité pour les capitaux investis dans ce secteur.
     Depuis, il existe de nombreux projets de par le monde, aux Etats-Unis et en Europe, pour les années à venir (voir tableau 1).
     On voit sur ce tableau le retard pris par le retraitement sur la production de combustibles irradiés, puisque seul au monde, l'atelier H.A.O. (Hautes Activités Oxydes) de La Hague a retraité en juin 1976 une douzaine de tonnes de combustibles peu irradiés (15 à 20.000 MWth/T) en provenance d'un réacteur BWR suisse.
     En tout état de cause, même si tous ces projets voient le jour, et à supposer que les programmes électronucléaires se déroulent comme prévu, il existera chaque année des centaines puis des milliers de tonnes de combustibles irradiés non retraités s'accumulant dans des piscines, d'abord sur les sites des centrales nucléaires, puis bien vite dans les centres de retraitement où on sera amené à construire de nouvelles çapacités de stockage. Reprenant les chiffres donnés par J. Couture [1], ces stocks pourraient atteindre en 1985 environ 6.000 t aux États-Unis, 4.000 en Europe, et 4.000 au Japon.
 p.1

Tableau 1
Tableau 1
     Evidemment, contrairement aux combustibles peu irradiés de la filière graphite-gaz, on peut en principe stocker sur plusieurs années les combustibles oxydes dans des piscines (cela pose tout de même de sérieux problèmes de recyclage de l'eau de ces piscines à cause du fissurage des gaines, à moins qu'on ne la vidange de temps en temps à la mer, comme cela s'est produit à La Hague aux piscines 900 et 901 lors du démarrage de H.A.O. cette année [2]).
Il faudra néanmoins, pour des raisons de sécurité et de stockage, procéder finalement à une sorte de retraitement. Mais si celui-ci est actuellement «un passage obligé», c'est plutôt comme conséquence inéluctable du développement massif de la production d'électricité d'origine nucléaire.
début p.2
SOMMAIRE
DANS CE NUMERO
· Où l'on apprendra comment les déchets nous sauveront de la disette uranifère et comment les états civilisés veulent  s'y prendre
· Où l'on verra, une fois de plus, les travailleurs se mettre en travers du Progrès et du Bonheur de la Société de
 Consommation; où l'on apprend ce qu'est une industrie propre
· Où l'on respire an apprenant que l'arbre de Décision planté par les «experts» de l'industrie nucléaire pourrait porter  ses fruits dans 1.000 ans au lieu de 100.000 ans et plus; où l'on voit qu'enfin les nations cilvilisées vont participer au véritable décollage technologique des pays «en voie de développement»; En conclusion
· Qu'est-ce qu'un combustible irradié? Où en est-on à Fessenheim?

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