Tous mes voeux à vous tous qui soutenez la Gazette.
L’année s’annonce rude :
- une partie de poker menteur à propos de l’EPR
- un débat qui s’annonce très mal et ce pour plusieurs raisons.
La première c’est qu’il y aura eu, en avant première, un
premier séminaire à l’assemblée nationale en décembre
2002. La seconde est qu’il ne s’agit pas de discuter mais de convaincre
et le dernier point est l’impossibilité à faire réfléchir
sur ce satané nucléaire.
Nos politiques se laissent convaincre sans réfléchir par
le CEA et autres partisans de cette énergie.
Enfin ne baissons pas les bras et essayons de faire entendre notre point
de vue : ce sera sans doute quasi impossible mais on a l’habitude.
- une loi sur la transparence qui se morfond.
- une sûreté qui risque de se détériorer si
EDF veut à tout prix vendre et rien d’autre. Mais qui de toute façon
va être plus difficile car les réacteurs vieillissent et doivent
donc être sous un contrôle très strict. De plus l’Autorité
de Sûreté a toujours trop tendance à négocier.
Il faut qu’elle s’affirme plus nettement. Nous avons toujours souhaité
que l’ASN puisse stopper un réacteur si la sûreté l’exige.
Or nous sommes surpris que des travaux essentiels de mise à niveau
pour la sûreté (recombineurs hydrogène, inondations,
séismes, etc..) puissent être étalés longuement
dans le temps (recombineurs: ce sera terminé en 2007, inondations
: difficile à dire mais probablement 2007 et séismes : même
calendrier...)
Cette sûreté dépend aussi d’instituts d’état
tels l’IRSN. Il n’est pas sain de laisser cet institut sans instances dirigeantes
et surtout sans comité scientifique. Les fautes de 1986 (non communication
des mesures de radioactivité, non prise en compte des risques pour
les populations) vont se répéter. L’IRSN devait avoir son
autonomie et devait pouvoir s’exprimer sur les sujets importants or ce
droit va lui être une nouvelle fois dénié.
Ce droit sera d’autant plus inaccessible que les experts indépendants
des instances officielles ont de plus en plus de mal à exister.
Depuis 1986 il est né l’ACRO et la CRIIrad et c’est tout. Quant
au GSIEN, la nécessité de son renouvellement se pose avec
acuité or la relève se fait attendre...
(suite )
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- une mise au pas allant jusqu’au licenciement des fauteurs de trouble
(intérimaires qui pensent et voudraient bien exercer leur métier
convenablement, ingénieurs qui essaient de faire prendre conscience
des manques du programme au plan sûreté et radioprotection
).
- une radioprotection menacée par des médecins incapables
d’admettre les risques des faibles doses, risques découlant de la
chronicité de ces petites doses. En effet diverses études
montrent que le nucléaire a une spécificité face à
la chimie : les cellules atteintes sont bien sûr selon les cas tuées
(c’est le mieux) ou abîmées (elles se réparent à
50-50 en bien ou en mal). Un phénomène a été
précisé : la mémoire des cellules voisines apparemment
non atteintes mais qui gardent souvenir de cette atteinte (ceci permet
d’expliciter en partie pourquoi lorsqu’une brûlure due à la
radioactivité paraît guérie, il se produit des complications
et récidives)
Ces médecins sont persuadés (et ils ont persuadé l’académie
des sciences) que si on baisse les doses travailleurs à 20 mSv et
celles des populations à 1 mSv (en plus des 2,4 mSv naturels) on
va tuer la médecine nucléaire. Pourtant faire travailler
le personnel médical dans de bonnes conditions n’a rien d’une mise
à mort de cette médecine, bien au contraire. Quant aux malades
ils ont tout à gagner d’une mise en oeuvre de techniques diminuant
les doses aussi bien de radioactivité que de produits chimiques.
Bien sûr cela demande un effort de remise en cause et de retour d’expérience
mais c’est à ce prix que tout sera mieux fait.
- Quant au nucléaire militaire, la situation n’est guère
reluisante. Stop essais a réussi à faire se regrouper
les vétérans des essais effectués en Algérie
et à Mururoa ainsi que les vétérans de la guerre du
Golfe mais peine à faire dialoguer sur la nécessité
du “laser Mégajoule”, des sous-marins ou des porte avions.
En cette année 2003 je suis fort pessimiste.
Souhaitons que j’aie tort.
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Le GSIEN (et d’autres associations)
ont reçu une lettre de la Présidence de la République.
Cette lettre prouve au moins que le Pr Bandazhevsky est connu à
haut niveau et que son sort préoccupe. Cependant je vous invite
à continuer vos envois de lettres, mails et fax. J’ai reçu
un double de vos différents courriers et cela m’a fait chaud au
coeur.
Espérons que sa libération sera rapide... Présidence de la République
Chère Madame,
Cette gazette vous offre: - un petit historique sur les luttes de Chooz ainsi qu’un rappel de l’incident grave de Chooz-A (petit prototype de 350 MWé) - un article sur le lobby nucléaire (il a été publié dans la revue Ecorev) - un résumé très instructif (en cours de révision) sur les problèmes sismiques à Cadarache (entre autre, usine ATPu qui doit fermer depuis 3 ans et pour laquelle on attend toujours : COGEMA ne veut pas fermer avant d’avoir obtenu une autorisation pour MELOX, et la sûreté là dedans...) - un dossier IPSN un peu vieux mais s’ils font des études ils sont peu diserts sur ces études. Sur le site on ne trouve que cela..). (suite )
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suite:
- des extraits du rapport IPSN (IRSN maintenant) d’avril 2002 sur Tchernobyl. D’une part il est admis que les données fournis par la France pour l’atlas européen sont incomplètes et d’autre part que la dose à la thyroïde des enfants de Corse peut atteindre 150 mSv dans certains cas (voir citation): “ Cette dose (18 mSv pour un berger mangeant du fromage de chèvre10 mSv) pour un enfant ayant mangé des produits de cette région (zone A) sans consommer de lait ou de fromage de chèvre. Elle résulte d'une pratique alimentaire qui, bien que particulière, peut être considérée comme répandue dans les villages de montagne. Si l’on suppose que des enfants ont pu manger les mêmes quantités de ces produits mais originaires des zones les plus touchées par les dépôts radioactifs, notamment de la région de Solenzara (zone C), les doses à la thyroïde de ces enfants ont pu atteindre 150 mSv. Il est évidemment impossible de fournir une meilleure estimation sans une enquête approfondie sur les habitudes alimentaires d'une telle population au printemps 1986 .” Ce rapport soulève des polémiques surtout depuis les plaintes des malades de la thyroïde et la mission confiée au Pr Aurengo. Est-ce parce que la vérité gêne ou bien veut-on influencer les études avant même qu’elles soient menées ? On sait depuis 1987 que les enfants ont pu prendre 150 mSv à la thyroïde et d’ailleurs l’IPSN l’avait publié dès 1992 mais c’était quelque peu confidentiel. - le dossier CNE (résumé-concluion): Ce rapport fait le point des recherches. La CNE est fort peu critique sur le programme. En fait il n’y a pas la séparation entre ce qui est réalisé et ce qui reste à faire. De plus il n’y a pas une présentation des pour et contre des solutions envisagées. Il y a à glaner mais trop de points méritent un approfondissement qui n’est pas fait. Ceci est très dommageable car il y a besoin de plus de rigueur pour au moins gérer les déchets existants. Vos abonnements nous parviennent mais notre budget est très bas. Nous aurons vite des problèmes si vous tardez. Nos réserves sont quasi inexistantes mais peut être n’avez vous plus besoin de la Gazette. L’inconvénient de finances faibles est que nous ne pouvons rien faire de plus que la Gazette. Bonne lecture et à bientôt peut être !! p.2
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