Les 20 ans du GSIEN et de la Gazette.
Voila
les deux événements que nous avons fêtés lors
de l'assemblée générale de l'association. Ce fut une
assemblée fructueuse et détendue. Elle a eu pour feu d'artifice
un essai à Mururoa, ce dont nous nous serions passés. Comme
l'ont rappelé quelques membres il est facile d'être contre
les essais, déjà plus iconoclaste de demander un désarmement
nucléaire général et français en particulier.
De toute façon, la particularité du GSIEN est de se bagarrer
sur le nucléaire civil, avec des nuances suivant les membres. Car
certains pensent que nous ne dominerons jamais cette technique difficile,
coûteuse et polluante, d'autres estiment que si on parvient à
y mettre la sûreté nécessaire on pourra peut être
l'ajouter à la panoplie des acquis. Mais on se retrouve tous pour
demander une diversification des sources d'énergie,. une vigoureuse
prise en charge des économies d'énergie et surtout pas de
rejets et pas de mensonges. Les lamentations sur la prolifération
sont édifiantes du mensonge. En effet pourquoi, dans ce cas, avoir
choisi de commercialiser le retraitement? Si on veut éviter le plutonium
laissons le dormir dans les barreaux de combustible.
Nous avons beaucoup parlé du problème des "nomades du travail». En effet une étude est en cours à l'INSERM sur le travail intérimaire à EdF. Cette étude montre l'empilement des entreprises, jusqu'à 10, et par voie de conséquence la transformation des ordres, la difficulté du suivi. Elle montre aussi que pour certains postes on emploie un personnel précarisé avec un contrat limité par la dose de rayonnement. Ce recours à l'emploi précaire, sans garantie induit des nuisances pour les hommes et peut conduire à des problèmes sur les machines. |
En effet à force de multiplier les travailleurs sans avoir une
équipe qui connaît le réacteur et sa technique, qui
surveille quoi et qui vérifie que le travail est effectué
? Un DOSSIER...
Nous avons aussi abordé un peu le problème de l'expertise. Il y a toujours le même fossé entre les participationistes et les autres (pour faire court car de fait il y a beaucoup de nuances). Au GSIEN on convient que les 2 attitudes se défendent c'est-à-dire accepter d'aller dans des commissions, des auditions ou bien au contraire refuser de cautionner par sa présence. C'est un sujet délicat, source de conflit. Il faut se rendre à l'évidence, certains doivent rester dehors, certains doivent aller dedans et grâce à cela on peut espérer faire progresser nos idées. On peut espérer que ce questionnement soutenu aidera à une sûreté accrue, permettra de bonnes conditions de travail, et obligera les autorités à surveiller les firmes nucléaires ou chimiques. Tout de même si on fait le tour des nouvelles: - Le site Manche va être vérifié, l'ANDRA avait essayé de faire passer son dossier à la hussarde elle a perdu. Bon il y a du pain sur la planche pour compléter le fameux dossier mais on va batailler. - A contrario la mise à pied du sous-directeur de l'ANDRA et la démission de Claude Birraux de l'Office Parlementaire sont de mauvaises nouvelles. - L'acceptation des fuites à chaque tir n'est que la lecture correcte des dossiers et la reconnaissance de ce que nous écrivons depuis au moins 15 ans. p.1
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- Cependant la non mise en place
d'une commission avec des experts indépendants pour vérifier
l'état des atolls est inquiétant.
Bon on peut toujours espérer ou bien au contraire se dire que 20 ans c'est bien long pour peu de résultats. Tout de même Three Mile lsland, Tchernobyl, Tomsk puis Koslodhui, puis le nuage venu des centres militaires russes ou sibériens, puis... ont rendu tout le monde prudent. Pas assez parfois mais prudent quand même. Des médecins, des scientifiques ont repris le flambeau contre le plutonium, contre les effets des radiations. Tant mieux J'ai tant de matériaux pour la Gazette que je pourrai déjà en faire 2. Cependant je soulignerai plusieurs points: - Le cinquantenaire du C.E.A. m'a permis de voir des expositions (dont une à Genève au CERN), de lire des écrits et de constater que la mise au point de Roger devait être faite car s'il faut savoir aller de l'avant, il faut aussi savoir exorciser ses démons. Or cette mission d'armements (60 % du C.E.A.) pèse bien lourd et ne peut pas être ignorée au profit des autres. - La fermeture du site Manche est un raté ANDRA et c'est difficile à vivre. En effet les déchets sont inéluctablement présents et le problème doit être traité dans la clarté, la concertation et en mettant les dossiers à plat. Il est dommageable pour la Nation toute entière et les populations vivant près des sites que la mesure et l'ampleur de ce problème déchets aient pu être aussi mal-traités (à tous les sens du mot) (suite)
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suite:
- L'accident-incident de Monju dont je vous ferai connaître tous les détails montre une fois de plus la fragilité des réacteurs refroidis au sodium. D'une part il a fallu un temps assez long pour arrêter le réacteur, par suite de difficultés pour interpréter les signaux et d'autre part la boucle en cause est détruite. Il s'agit de surcroît d'un problème sur une instrumentation réalisée dans un acier sensible au sodium. Quant aux conséquences, l'arrêt du réacteur mais surtout les interrogations des populations qui avaient fait confiance à ceux qui affirmaient l'accident impossible, elles sont logiques. Simplement au Japon ce type de mensonge conduit à plus de réactions. - Et pour finir j'ai volontairement reparlé des rejets chimiques des centrales en même temps que le site Manche car sur ce site si on connaît mal son contenu radioactif, on ne connaît pas son contenu chimique. - J'ai laissé l'article de J.F. Viel sur les leucémies autour de la Hague, la Gazette vous donnera la traduction des conclusions. De toute façon les attaques contre son article ne sont pas sérieuses car il a été accepté dans une revue avec comité de lecture. De surcroît dès qu'on trouve un effet quand on étudie les faibles doses, l'attaque est instantanée et non justifiée. Vous devez dès maintenant préparer le triste dixième anniversaire de Tchernobyl. Il y aura de superbes manifestations officielles dont on peut craindre le pire car la tendance est à tout minimiser. Bonne lecture et bonne année.
p.2
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LA GAZETTE C'EST VOUS ET SANS VOTRE SOUTIEN, VOS ARTICLES,
ELLE N'EXISTE PAS.