GAZETTE NUCLEAIRE
Appel du Forum Plutonium* pour:
Un monde sans plutonium
     ALORS QUE, tout plutonium d'origine civile ou militaire, peut être utilisé pour fabriquer une bombe atomique et que le commerce du plutonium augmente les risques d'usage à des fins guerrières ou terroristes, et 

ALORS QUE, le plutonium est une substance radioactive et extrêmement toxique pendant des millions d'années et qu'un millionième de gramme est une dose létale pour l'homme, et 

ALORS QUE, le transport du plutonium par terre, mer ou dans les airs autour de la planète, constitue pour l'humanité et son environnement une menace intolérable par l'importance des risques de fuites, de vols ou d'accidents, et 

ALORS QUE, en dépit de la fin de la guerre froide et des excédents de plutonium résultant des accords américano-soviétiques, on continue à produire du plutonium et à l'extraire du combustible usé, et 

ALORS QU'il n'existe aucune solution sûre de stockage des déchets de l'industrie du plutonium, et 

ALORS QUE, l'avènement d'un monde sans l'usage du plutonium est un pas réel vers un monde sans arme atomique et moins envahi. par des déchets nucléaires, et 

ALORS QUE, le bien-être de chacun dépend de l'avènement d'une société libérée de la menace d'un désastre nucléaire et de la pollution radioactive, et 

ALORS QUE, la production d'électricité par des réacteurs au plutonium est une solution très onéreuse, et que des sources d'énergie beaucoup moins chères et dangereuses sont aujourd'hui maîtrisées, comme le vent, le soleil, la cogénération, la biomasse et d'autres, 

     Je, soussigné, 

NOM

PRÉNOM
QUALITÉ
VILLE
SIGNATURE
déclare approuver et soutenir l'action du FORUM PLUTONIUM pour obtenir des décideurs:
    I - Les conditions d'un monde sans l'usage ni militaire ni civil, du plutonium, sous quelque forme que ce soit, y compris, mélangé à de l'uranium, sous forme de combustible MOX. 

     II - L'interdiction internationale de la production de plutonium. 

     III - Une coopération mondiale pour la recherche d'une réglementation sur le dépôt contrôlé des matières nucléaires et radioactives ainsi que sur la gestion du plutonium existant et son stockage en lieu sûr.

suite:
IV- Une interdiction internationale du transport du plutonium par mer, terre et air, tant que des mesures de sécurité du transport parfaitement adaptées n'ont pas obtenu l'accord et la ratification de la communauté internationale, la mise en place de tels transports n'étant possible qu'après un plein accord et une reconnaissance totale de la communauté internationale.
     à renvoyer à : Le Forum Plutonium, les Oliviers, 26110 Venterol,

Liste des premiers signataires:

* le Forum Plutonium est cosignataire de l'appel international lancé par Plutonium Free Future, Berkeley, U.S.A.


Conseil Supérieur de la Sûreté et de l'Information Nucléaires 
éunion du 16janvier 1996 
Fonctionnement de Superphénix en 1995

     1) Une fuite d'argon sur une tubulure d'alimentation d'un échangeur intermédiaire avait conduit à arrêter Superphénix le 25 décembre 1994 (incident classé au niveau 0 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES).

     Après examen de diverses solutions, l'exploitant a choisi de manchonner in situ le tube fuyard et, ayant obtenu l'accord de la DSIN sur le dossier, a effectué la réparation.
     Le réacteur a été autorisé le 22 août 1995 à redémarrer pour un fonctionnement limité à 30 % de la puissance nominale.
     2) Le 4 septembre 1995, la défalîlance d'un composant électronique de régulation de vitesse des pompes primaires provoque l'arrêt rapide du réacteur qui fonctionnait à 20 % de la puissance nominale. Des anomalies constatées au cours des manoeuvres d'arrêt conduisent la DSIN à demander des informations complémentaires avant d'autoriser la divergence le 25 septembre 1995. La centrale décide de diffuser désormais un communiqué hebdomadaire. 

     3) Le 23 octobre 1995, à 30 % de la puissance nominale, un nouvel arrêt rapide est provoqué par une fuite de vapeur sur le circuit alimentant le turbo-alternateur. La fuite est localisée sur une tuyauterie auxiliaire de faible diamètre dont le matériau s'est révélé non conforme aux spécifications de fabrication. A la suite des investigations menées sur des zones similaires du circuit de vapeur, deux défauts de même type sont découverts. La réparation des trois défauts est effectuée. Superphénix est autorisé à redémarrer le 19 décembre l995.

     Il a démarré le 22 décembre et, le 31 décembre 1995, il fonctionnait à 30 % de la puissance nominale.
     Les incidents 2) et 3) ci-dessus relèvent du niveau 0 de l'échelle INES.
     Les prochalns arrêts programmés sont prévus à 240 JEPN (jours équivalent pleine puissance) puis à 320 JEPN, principalement pour adapter la configuration du coeur à la mission de recherche et de démonstration du réacteur.
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Fuite de sodium secondaire sur le réacteur japonais Monju

     MONJU est le PHENIX japonais. De puissance comparable, ces deux réacteurs diffèrent cependant, d'une part, par la conception du circuit primaire, «intégré» en France, «à boucles» au Japon et, d'autre part, par le nombre de boucles: 3 pour PHENIX et 4 pour MONJU.
     Le 8 décembre 1995, alors que le réacteur était couplé au réseau à environ 40 % de sa puissance nominale, une fuite de sodium a été détectée sur la branche chaude du circuit secondaire.
     Le réacteur a été arrêté, puis la boucle secondaire concernée a été vidangée, mais ces opérations ont demandé plus de 3 heures pendant lesquelles entre 1 et 3 tonnes de sodium se sont répandues.
     Cette quantité est bien supérieure à celles constatées lors d'incidents similaires en France; elle est comparable aux masses mises en jeu lors des essais expérimentaux de feu de sodium les plus importants en France à ce jour.
     Les investigations menées après l'arrêt ont permis de localiser la fuite sur un «doigt de gant», soudé sur la tuyauterie secondaire principale, utilisé pour mesurer la température du sodium.
     Les enseignements que l'on peut tirer de cet incident pour les réacteurs français ne sont pas immédiats, car la conception des «doigt de gant» est différente et les temps de vidange du circuit en cas de fuite sont à priori beaucoup plus courts (environ 15').

Commentaire Gazette

     Le réacteur japonais MONJU a eu un incident sérieux le 8 décembre. Evidemment ce réacteur est différent de Superphénix par la taille et surtout la technique. Il est à boucles extérieures alors que SPX est du type «piscine». Mais les points communs des incidents sont:
     - difficulté à déceler la fuite de sodium et à croire les instruments de détection,
     - fonctionnement du réacteur pendant au moins 1 h avec un feu dans une boucle avant la prise de décision de le stopper. Cette action ayant été menée lentement le réacteur a fonctionné de 19 h 47 jusqu'à 21 h 20 avec une boucle en feu et une perte de 2 à 3 tonnes de sodium,
     - les automatismes n'ont pas fonctionné, en particulier le thermomètre n'avait pas une bonne plage: il ne pouvait aller au-delà de 600 oC,
     - les autorités n'ont été prévenues qu'une heure après le début de l'incident, en désaccord avec les consignes,
     - les responsables de la centrale ont maquillé les films vidéo pour dissimuler l'ampleur des dégats
     - l'incident est sur une instrumentation mal conçue. La nuance d'acier est probablement mauvaise et surtout l'influence des turbulences du flux de sodium a été sous estimée.
     Que dire de plus?
     Monju n'a perdu qu'une boucle, il pourrait repartir (à la différence de SPX) mais il a perdu la confiance des citoyens et il ne repartira pas sans leur autorisation.
     La Gazette publiera dans son prochain numéro l'article de J. Takagi, scientifique japonais critique et indépendant.

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