G@ZETTE NUCLEAIRE
No 7 mars 1977

La prolifération de l'arme nucléaire
rédigé
par des mili-
tants du grou-
pement des Scientifi-
ques pour l'Information
sur l'Energie Nucléaire (GSIEN)
des Amis de la Terre, du Syndicat
national des Chercheurs Scientifiques
(SNCS, FEN), de la CFDT, du PS, du PSU, de
l'OCR et quelques autres soucieux d'empêcher
les officiels du nucléaire de transformer l'information
en propagande
     L'énergie nucléaire, à la différence de toutes les autres sources d'énergie, ne peut être dissociée de ses applications militaires. Plus son utilisation civile se développera, plus grand sera le nombre de nations disposant de l'arme atomique, et plus se rapprochera la fin de l'espèce humaine. L'atome pacifique est un mythe, et au nom de ce mythe des politiciens et des technocrates irresponsables mettent en place les structures de notre destruction.
     Pendant plus de trente ans, découvertes et théories se succèdent dans le domaine de l'atome, apparemment sans application sconcrètes importantes prévisibles. C'est en 1939 que Joliot, Halban, Kowarski et Perrin en France, Hahn en Allemagne découvrent la possibilité d'une réaction en chaîne. Dès lors tout se précipite. Le premier réacteur nucléaire est construit par Fermi aux Etats-Unis en 1940. Et les État-Unis, afin de s'assurer un avantage décisif dans la guerre, construisent la première bombe atomique. Celle-ci explose le 16 juillet 1945 à Alamogordo, dans le désert du Nouveu Mexique, au lieu dit la Jornada de la Muerte (le Voyage de la Mort).
     Quelques semaines plus tard, cette grande puissance volontiers moralisatrice n'hésite pas à tuer des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants. Ce sont les explosions d'Hiroshima (8 août 1945,110.000 morts) et de Nagasaki (9 août 1945, 90.000 morts). Le seule raison de l'explosion de Nagasaki est d'ailleurs que, la bombe d'Hiroshima étant à l'uranium, il convenait d'essayer in vivo les effets des bombes au plutonium. La capitulation du Japon met un terme à ces expériences.
     Jusque 1960 environ, l'aspect militaire de la bombe domine. En 1949, l'URSS fait exploser se première bombe A, ce qui entraîne l'éxécution des époux Rosenberg, les États-Unis ne pouvant concevoir que les "bolcheviks" soient capables de réussites technologiques.
suite:
Des "progrès" considérables sont réalisés: la bombe H (une seule peut anéantir des millions de personnes) est mise au point eux Etats-Unis en 1952, puis en URSS en 1953. La Grande-Bretagne puis la France se joignent au "club" des puissances nucléaires.
     Peu avant 1960, les premieres centrales nucléaires "dignes" de ce nom commencent à débiter du courant (Calder, Shippinport, Marcoule, Troïtsk). Bien que certaines d'entre elles soient également à usage militaire (fabrication du plutonium), l'inage pacifique de l'atome commence à se répondre. D'autres centrales, pour la plupart exdusivement civiles, sont mises en service au cours des années 60, et cette image pacifique se fortifie, malgré l'explosion chinoise de 1964. Enfin le mythe de l'atome pacifique semble triompher avec la crise du pétrole de novembre 1973; des programmes électronucléaires ambitieux sont lancéss un peu partout - et particulièrement en France.
     Mais il faut déchanter le 18 mai 1974: l'Inde fait exploser sa première bombe atomique, obtenue grâce... à l'atome pacifique.
     Depuis, le doute ronge les esprits (sauf les esprits obtus qui décident en France), le spectre de la pollution s'étend, l'Occident se voit bientôt entouré de bombes atomiques. On commence à comprendre que c'est par la destruction de l'humanité que l'atome permettra de résoudre définitivement nos problèmes énergétiques. Cela s'appelle une solution par l'absurde.

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SOMMAIRE
1) Qu'est-ce que la prolifération? Les merveilles de la technique; retraitement et contrôle
2) De plus en plus facile; le mauvais exemple; plus on est de fous plus on rit; Emoi chez les puissances techniciennes; main dans la main avec l'ennemi "héréditaire"; où Mr Barre se montre l'égal de Mr Debré; vers un condominium nucléaire soviéto-américain?
3) Quelques éléments bibliographiques; Superphénix: pourra-t-on évacuer la puissance résideuelle? En guise de conclusion

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