Une Gazette sur Tchernobyl,
13 ans après... Il est toujours aussi difficile de faire le point
de cette catastrophe des temps modernes. Cependant nul ne le nie, les conséquences
en sont importantes aussi bien pour les populations que pour tous ceux
qui ont lutté pour arrêter le développement de l'accident.
Nous avons relevé l'accident de l'agent EDF de Tricastin. Accident qui prouve que les remarques faites dans les gazettes précédentes sur le problème de la dosimétrie dite opérationnelle ne sont pas fantaisie de notre part. De fait, le dosimètre saturait à 80 millisievert et il a fallu le développement du film pour s'apercevoir que la dose était 340 millisievert soit 7 fois plus (et bientôt 17 fois) que la dose réglementaire (!) soit 50 (20 en l'an 2000) millisievert. Comme toujours on peut dire que c'est la faute de l'agent mais tout de même, qui avait oublié les lampes qu'il a voulu récupérer ? Qui lui avait laissé une clé (normalement il n'y en a que 2 et on en a trouvé semble-t-il... 27). Bon, c'est une affaire à suivre car non seulement les sites d'EDF sont sales c-à-d contaminés mais en plus on ne cesse d'avoir des agents ou des personnels temporaires contaminés et/ou irradiés. Même le labo chaud de Chinon n'a pas échappé à ce type d'incident. On y a entreposé des fûts de déchets, vérifiant chaque fût mais pas l'ensemble des fûts d'où un dépassement pendant 3 mois, temps d'entreposage sans protection (estimation entre 2 et 5 mSv ce qui pour une secrétaire sans film représente de 2 à 5 fois le 1 mSv officiel en l'an 2000). Tricastin a été précédé d'un accident à Dampierre. L'opération était programmée, surveillée mais les erreurs des appareils ont permis l'irradiation d'un SPR. Et en plus le film a été perdu... |
La reconstitution de doses est donc sinon impossible, du moins difficile.
Je trouve que c'est toujours très facile de rejeter la faute sur les agents intervenants. Il peut y avoir faute mais il faut aussi savoir incriminer les appareils, les consignes, tout ce qui peut mener à un problème. Il y a trop de personnels contaminés ou irradiés, manifestement quelque chose ne va pas. C'est comme pour les mirifiques N4, on a trop moditié et pas assez testé. ATTENTION ! Le groupe radioécologie du Nord Cotentin continue. Il devrait terminer ses estimations de doses à une cohorte reconstituée pour juin99. Ceci ne changera rien au fait que le suivi des installations et l'ensemble des mesures qui y sont faites visent à suivre le fonctionnement d'une usine et pas du tout à vérifier son impact sur la santé. Les mesures à Saint Priest la Prugne pour caractériser l'état du site 20 ans après son délaissement vont peut-être commencer. La transcription de la directive européenne qui va revoir la radioprotection des travailleurs, abaisser le seuil à 1 mSv est en cours de rédaction. Il est temps car la lecture des différents décrets et arrêtés permet de se rendre compte qu'à aucun moment il n'est explicité à quoi peut bien servir le décret ou l'arrêté. Alors sans motif, tel que protection des travailleurs, de la population ou ne serait-ce que de l'environnement à l'intention des hommes, la rédaction est parfois laborieuse. Il est évident aussi qu'il manque une loi sur le nucléaire. En effet se référer à une loi sur les odeurs, à celle de l'air n'aide pas du tout. Quant à l'empilement des textes c'est source de confusion et d'interprétation. Et les erreurs sont, bien sûr en faveur de ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir.. Si rien n'est fait la transcription sera un raté... |
Bonne lecture