L’ASN avait mis, au mois de septembre
2000, le site de Dampierre sous surveillance renforcée pour une
période de six mois. Cette décision était la conséquence
d’une accumulation de dysfonctionnements révélateurs d’un
manque de rigueur dans l’exploitation, ainsi que d’une dégradation
des relations humaines et sociales, susceptibles d’avoir des conséquences
sur la sûreté.
Au mois de mars 2001, terme de ces six mois, l’Autorité de sûreté nucléaire avait constaté un arrêt de la dégradation de la situation du site, mais aussi la persistance d’un niveau de rigueur insuffisant dans les opérations d’exploitation et de maintenance. L’ASN avait estimé nécessaire de maintenir une surveillance renforcée sur les domaines identifiés comme fragiles : les moyens humains, la qualité des opérations de maintenance et la rigueur du comportement en salle de commande. Aujourd’hui, l’Autorité de sûreté nucléaire constate une situation améliorée. Elle constate également une tendance à la poursuite de cette amélioration. L’Autorité de sûreté nucléaire a donc décidé de lever la surveillance renforcée du site de Dampierre. |
L’Autorité de sûreté nucléaire
considère toutefois que le site de Dampierre doit poursuivre activement
les efforts engagés, en particulier dans les domaines essentiels
suivants :
- il doit poursuivre ses efforts visant à améliorer la fluidité des rapports humains et sociaux en son sein et la qualité du fonctionnement de son organisation, indispensables à une amélioration durable de sa situation en matière de sûreté ; - il doit poursuivre ses efforts de recrutement et de formation du personnel, notamment dans le domaine de la conduite, afin de rattraper le retard accumulé ; - il doit renforcer la rigueur dans l’application des spécifications techniques d’exploitation, qui fixent les exigences de sûreté dans la conduite de la centrale ; - il doit améliorer les analyses de risques réalisées préalablement aux interventions de maintenance, notamment lorsque ces analyses couvrent plusieurs spécialités et concernent plusieurs services. Par ailleurs l’Autorité de sûreté nucléaire attend que le site maintienne son effort de transparence, aussi bien vis-à-vis d’elle même que vis-à-vis de la Commission locale d’information. L’Autorité de sûreté nucléaire contrôlera avec vigilance la réalisation des progrès encore attendus de la part du site de Dampierre. début p.17
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ÉTANCHÉITÉ
DE L ‘ENCEINTE: LES CERTITUDES S’EFFRITENT
Au cours de l’arrêt longue durée de la tranche 1, des tests ont été effectués entre le 6 et le 9 juin 2001 pour évaluer l’étanchéité de l’enceinte du réacteur. Ils ont mis en évidence un taux de fuite important de la paroi interne, très supérieur à celui attendu et dépassant le taux autorisé (2,7 % pour 1 à 1,5 % admis). Voici donc le nouveau record de notre centrale locale qui se retrouve avec le taux de fuite le plus important du parc français. L’analyse des causes aurait mis en évidence un double phénomène de retrait (perte d’eau du béton) et de fluage (déformation) sous l’influence des éléments de précontrainte. Il n’a pas été question, dans les explications fournies, d’un éventuel mouvement du radier ou d’un tassement du sous sol qui auraient pu affecter la structure. Pourtant, nous nous souvenons des injections de béton nécessaires à la consolidation du sous-sol. Nous avons toujours pensé que sa nature était un facteur de vulnérabilité des installations. Quelques doutes subsistent sur la première épreuve d’enceinte. La CGT a fait remarquer lors de la CLI du 27 septembre 2001 que des colmatage avaient eu lieu après cette première mise en pression. Elle signale que la formule du béton de la tranche 2 à été par la suite modifiée. TAPISSERIE DE SECOURS
DOSIMÈTRIE
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Nous croyons savoir pourtant qu’il y a eu quelques “ mises au vert ”. De plus, le bilan présenté par l’Autorité de Sûreté est nettement moins satisfait. Dans sa revue Contrôle (n° 142), celle-ci relève que des inspections de chantier ont mis en évidence des points chauds non balisés et constate : “ il a été relevé que certain chantiers ne font pas l’objet d’une analyse de risques d’irradiation ou de contamination radioactive, alors que ces risques sont notablement présents. En outre, les analyses de risques ne sont pas présentes sur les lieux mêmes des interventions . Une évaluation préalable des risques permet d’organiser le travail pour réduire les doses reçues par les prestataires. De plus, les intérimaires ne doivent pas être envoyés en zone irradiante. Comment peut-on être en mesure de respecter la loi si aucune évaluation préalable du risque n’est menée ? La DIN note encore “ il a été observé que certains intervenants ne respectaient pas les consignes ” et ne portaient pas de combinaisons de papier, de gants ou de surbottes. Les employés peuvent-ils être taxés de négligence ou n’avaient-ils pas le choix ? A leur décharge, un représentant syndical a fait remarquer que ces tenues n’étaient pas toujours disponibles ! A qui la faute ? A EDF chargée de veiller au respect des consignes de sécurité ou aux entreprises sous-traitantes pour des économies de bouts de chandelle ? TENUE DE L’ENCEINTE AUX SÉISMES
fin p.17
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Lors de la dernière CLI,
EDF a présenté les mesures qu’elle compte prendre sur les
centrales du type N4 : 8 butées antisismiques doivent être
ajoutées pour renforcer la résistance du tampon de fermeture
en cas d’efforts latéraux La centrale ne devrait pas être
autorisée à fonctionner avant de s’être acquittée
de ces travaux. En effet, la possibilité d’un séisme n’a
rien d’un fantasme. C’est ce que démontre le tremblement de terre
survenu le 8 juin dernier pendant l’épreuve d’enceinte justement.
Si son origine doit être recherchée dans les Deux-Sèvres,
il n’en a pas moins été enregistré jusqu’à
la centrale de Civaux. Son intensité était légèrement
supérieure à V.
Ajoutons que la plupart des centrales sont situées au bord de fleuves (voire d’une rivière pour Civaux) qui en assurent le refroidissement. Or ces cours d’eau empruntent des voies correspondant le plus souvent à des accidents de terrain, à des zones de failles qui font du risque sismique un paramètre non négligeable ; LA TRANCHE 2 AYANT FUMÉ TOUT L’ÉTÉ…
BÉMOLS SUR LES FUITES ?
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Le 12 septembre, l’automate est remis en service et l’OPRI est de nouveau prévenu par télécopie. Celui-ci souligne qu’aucune élévation d’activité n’a été constatée sur l’automate redondant. Il est bon enfin de rappeler que la redondance – la totalité d’une même fonction peut-être assurée par plusieurs appareils – est un des principes sur lesquels repose la sûreté des centrales françaises. Cette opération de maintenance fait partie de la vie courante d’un site industriel et ne fait l’objet d’aucun classement ayant rapport avec la sûreté (échelle INES). Elle est enregistrée dans la base de données ‘Saphir ” destinée à informer les techniciens du site de Civaux (une partie de cette base est d’ailleurs accessible à l’Autorité de sûreté), afin d’alimenter le retour d’expérience. ”. Aucun rejet n’aurait donc eu lieu pendant ce dysfonctionnement de la balise de mesure de l’OPRI. Dont acte. Nous voulons bien croire en la bonne foi de l ‘exploitant. Il nous reste toutefois des explications à demander sur d’autres incidents qui seraient passés inaperçus si l’OPRI ne les avait mentionnés très succinctement plusieurs mois après qu’ils ne soient survenus. Il s’agit notamment pour Civaux, - d’arrêts ou de baisses de début de ventilation au –dessous du seuil réglementaire aux cheminées de rejets gazeux (4 ont eu lieu entre septembre 1999 et janvier 2000, puis 2 entre avril et mai 2001 et 1 le 24 juillet 2001), - de rejets gazeux non conformes (3 entre novembre 2000 et mars 2001). Nous chercherons à connaître la nature des gaz rejetés, leur activité et la cause ou les circonstances de ces derniers incidents*. Vu la densité des installations nucléaires dans ce pays, la fréquence de ces fuites, accidentelles ou pas tout à fait, en fait un phénomène non négligeable de contamination chronique de l’environnement dont l’impact mérite d’être évalué. CLI : Commission Locale d’Information. Une
instance mise en place pour accompagner les établissements industriels
à fort impact potentiel sur l’environnement.
COMMENT SONT FIXÉES LES NORMES DE
TENUE AU SÉISME ?
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