A l'occasion de cette première
CNPI consacrée aux problématiques de Déconstruction
et d'Aval du cycle, la Direction avait remis plusieurs documents, identiques
à ceux fournis en CMP au CIDEN (Centre d'ingénierie déconstruction
- environnement) le 13 décembre 2001:
- un document général décrivant l'évolution de stratégie adoptée par l'entreprise, qui définit le périmètre du programme de déconstruction et aborde les conditions de réussite du programme, en termes de filières industrielles, de relations avec les autres parties impliquées (ANDRA, CEA, DSIN), et d'organisation interne EDF (DIS-DPN notamment) ; - un planning sur lequel EDF s'engage pour l'ensemble des activités de déconstruction dans les 25 ans à venir; - le protocole signé entre DIS et DPN traitant de l'organisation des responsabilités entre les deux Divisions au cours des différentes phases (conception-études, puis réalisation-travaux). M. Rotival (Directeur du CIDEN) introduit le débat en insistant sur trois conditions qui détermineront la réussite du programme envisagé: |
- l'existence de filières d'évacuation,
pour l'essentiel du ressort de l'ANDRA, avec une bonne lisibilité
sur les déchets TFA (très faiblement actifs) pour fin 2003.
La perspective est plus incertaine pour les déchets de type B (disponibilité
du stockage visée pour 2007), et les déchets de graphite
(2010).
- la mise en place de réglementations adaptées, sur lesquelles EDF, CEA et COGEMA convergent pour obtenir de l'AS une harmonisation et un allègement des procédures (mise à jour prévue pour 2002), - l'organisation opérationnelle DIS-DPN. Celle-ci devra tenir compte du fait que les effectifs vont varier suivant les sites, en fonction du stade auquel en seront les installations. Elle devra intégrer les départs massifs en IVD (la moitié des agents concernés partira en IVD d'ici 2004). La CFDT lit une déclaration de laquelle
ressortent les questions suivantes :
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La déclaration CGC aborde
notamment l'implication du SEPTEN, éludée dans les documents
remis.
FO demande que le REX des RGV soit affiné, que le personnel possédant l'historique des sites soit plus impliqué, et interroge sur le financement des opérations et sur les modalités d'utilisation aux fins de déconstruction des installations de traitement utilisées en exploitation. La CGT lit la déclaration suivante:
A) Relations entre EDF et CEA:
B) Problème des déchets de
déconstruction:
(suite)
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suite:
-Disposer des filières d'évacuation des déchets produits, ce qui dépend de l'ANDRA, -Simplifier les procédures administratives autorisant le démantèlement final, ce qui dépend des Pouvoirs Publics. Est-ce à dire que EDF va observer en spectateur l'évolution de ces problèmes sans guère y intervenir ? Peut-on croire que des solutions vont avancer d'elles-mêmes, alors que EDF est le principal utilisateur des techniques et des procédures à créer par d'autres ? Ce serait oublier un peu vite que par exemple la construction du parc actuel s'est faite avec l'implication profonde d'EDF, et notamment de la Direction de l'Équipement, dans des sujets qui en apparence n'étaient pas de son ressort (pompes primaires, soupapes auto pilotées), et que cela a été une condition décisive du succès. C) La question des moyens:
D) Les relations avec l'exploitant:
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E) Déconstruction n'est
pas démolition:
Sur le thermique à flamme, il a malheureusement fallu des accidents de vie humaines, pour qu'EDF accepte cette évidence, et en tire la conclusion qu'il ne pouvait être question de laisser la bride sur le cou à des démolisseurs. Sur le nucléaire, c'est d'autant plus évident que se rajoutent les contraintes radiologiques, et que l'objectif final est un retour à l'herbe. De ce fait, sont indispensables: * Un dialogue ferme, mais constructif avec les intervenants extérieurs, sans poser un préalable sur des coûts qui ne peuvent être aujourd'hui définis ex-nihilo, * Des moyens EDF suffisants en terme d'effectifs bien sûr, mais aussi au niveau des études, préliminaires et d'exécution, * L'intervention constante des Organismes Statutaires (CMP, S/CMP, CHSCT...), * Un dialogue démocratique avec les populations avoisinantes et leurs représentants. Dans ce contexte, la politique actuelle de la Direction générale telle qu'elle est déclinée par celle du Pôle Industrie, et de la DIS crée un profond sentiment de malaise. En effet, moins que toutes autres, les activités de déconstruction peuvent se prêter aujourd'hui à une réduction des coûts imposée à priori. En effet, ceux-ci ne peuvent pas aujourd'hui être connus de façon réaliste ! C'est dire qu'une réduction de coût imposée à priori ne peut s'exercer qu'en aveugle et est susceptible de conduire à de graves déboires. En outre, dans d'autres domaines, le principe de réalité constitue une forme de garde-fou : même s'il est regrettable d'avoir à le dire ainsi, les exigences de l'autorité de sûreté contribuent à maintenir le parc nucléaire, dans des limites de sûreté raisonnables. Il n'est pas anodin de constater que les diminutions de crédit affectent en premier lieu des opérations qui ne font pas l'objet d'engagements vis-à-vis de l'AS, même si elles sont susceptibles de se traduire de façon très négative sur la disponibilité (condenseurs de Cruas par exemple). De ce point de vue, la déconstruction est un domaine où EDF s'est imposé à lui-même certaines obligations de résultat ! Dans l'esprit de certains, ce n'est qu'un poste de dépenses et donc une cible privilégiée pour des réductions de budget ! C'est ce que montrent malheureusement les chiffres dont nous disposons. Ceux ci sont contradictoires avec l'enjeu stratégique évident, que représente la déconstruction : * La réaliser dans le respect de l'environnement, et avec des coûts acceptables, * Démontrer une réelle maîtrise technique de l'aval du nucléaire, * Maintenir et améliorer par cela, l'acceptabilité du nucléaire parce que c'est un moyen de production énergétique incontournable pour l'avenir. L'activité de déconstruction des centrales relève totalement des missions de service public, pour le développement du pays et la réponse aux besoins. Aux différentes questions soulevées par les délégations, M. Rotival répond que : -les protocoles CIDEN-CNPE seront révisés tous les trois ans, -les mouvements de personnel ne se feront que sur volontariat (possibilités de détachements), -le coût du programme de déconstruction a fait l'objet d'une réévaluation qui converge bien avec les études antérieures. M. Dupraz ajoute que ces sommes ont été provisionnées dans les exercices comptables antérieurs et qu'elles ne grèvent pas les résultats d'exploitation futurs (en clair les 20 milliards prévus sur 25 ans ne sont pas affectés par les coupes sombres décidées par Roussely début décembre. Ils ponctionneront quand même la trésorerie, dont le sus-dit est néanmoins friand pour ses visées expansionnistes), -contrairement aux apparences, le SEPTEN et d'autres unités de la DIS (TEGG) sont impliqués sur les activités déconstruction et aval du cycle, -sur chaque site, le CIDEN rendra compte de l'activité déconstruction dans les organismes statutaires du CNPE, selon un schéma convenu dans chaque protocole CIDEN-CNPE. (suite)
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suite:
La délégation CGT intervient à plusieurs reprises pour tenter de clarifier le rôle du CIDEN pour chacune des activités qui lui sont affectées. En effet les documents remis placent souvent cette Unité en "soutien à..", en "contribution au ", en "intervention en appui de " ou en "collaboration avec ", mais jamais (hormis la mise en oeuvre du programme accéléré de démantèlement) en "responsable de ". Les missions du CIDEN, énoncées en octobre 2000 comme "ayant vocation à piloter l'ensemble des opérations internes EDF (..) pour les domaines d'aval d'exploitation" sont-elles toujours d'actualité ? M. Dupraz, embarrassé un temps par les
questions précises de la délégation CGT, détaille
alors les éléments suivants:
A ce sujet la délégation CGT
demande pourquoi EDF n'est pas plus impliqué, et pourquoi le CIDEN
ne prendrait pas le pilotage d'un avant-projet sommaire de cette installation,
les compétences requises étant plutôt celles de l'ingénierie
et complémentaires à celles de l'ANDRA.
La CGT revient sur les risques d'impasse dans
laquelle l'activité du CIDEN risque d'être engagée
si les organismes extérieurs (essentiellement ANDRA) ne se mobilisent
pas.
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La CGT revient sur le rythme annoncé
pour la déconstruction, et demande si une accélération
du programme serait possible.
M. Rotival répond que le planning paraît techniquement tendu. M. Dupraz ajoute qu'une raison complémentaire au calage sur 25 ans est le lissage des activités, pour les installer dans la durée d'ici 2020 (remplacement du parc REP). En ce qui concerne l'organisation industrielle, la délégation CGT demande si les réflexions engagées cet été (NDLR : par un consultant extérieur) ont débouché, et en l'absence d'indication dans les documents remis, si des compétences particulières ont été identifiées, en particulier pour gréer le CIDEN. Enfin en termes de formation des actions lourdes sont-elles nécessaires et/ou prévues ? Sur ce dernier point la CFDT rejoint la demande de la CGT. M. Rotival indique que l'annonce d'EDF a déclenché des réactions dans le tissu industriel qui jusque là était positionné pour répondre au CEA et à COGEMA. Les rôles respectifs seraient du même type que ceux qui ont prévalu pendant la construction du nucléaire : des lotissements contractuels calés pour avoir suffisamment de contractants (mais pas trop) et excluant définitivement des montages du type G.I.E qui ont montré leur inefficacité à Brennilis, ou des packages clés en main tels que ceux que pourrait proposer le nouveau groupe AREVA. Une réunion de présentation à l'ensemble des industriels est programmée en février 2002. Concernant les compétences et la formation, M. Rotival précise que le CIDEN est organisé en pôles de compétences par domaines d'activité, et informe de la constitution d'une École Nationale du Démantèlement qui serait basée à Marcoule et sous tutelle INSTN. La délégation CGT demande que
soit précisée l'articulation du transfert des connaissances
entre phase d'exploitation et opérations de démantèlement,
en faisant valoir les compétences existantes sur les sites et leur
nécessaire mobilisation. Par ailleurs elle pose les questions liées
au financement de la médecine de contrôle, actuellement étranglée
sur les sites, ainsi qu'au fonctionnement des organismes statutaires.
La délégation CGT revient sur
l'aspect industriel et l'implication globale du CIDEN et de la DIS. Il
apparaît que l'activité de déconstruction sera très
proche de celle du 1er équipement. Des entreprises nouvelles vont
émerger, qu'il faudra encadrer. Cela pose en particulier le problème
du type de lotissement, mais également des activités de prescriptions
techniques qui seront indispensables pour en exercer la maîtrise.
Cela devra générer quantités d'études qui ne
sont pas abordées concrètement dans les documents remis pour
la CNPI. La CGT alerte la Direction sur le besoin de visibilité
pour les agents du CIDEN, en termes de plan de charge.
(suite)
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Pour rassurer le personnel et prouver sa bonne foi, il répète que le programme de déconstruction fait l'objet d'engagements clairs devant l'Autorité de Sûreté, l'opinion publique et au niveau de l'entreprise elle-même. Les engagements sont extrêmement précis : Brennilis en 2015, les silos St Laurent en 2010, etc. Les sommes sont provisionnées et n'affecteront pas le résultat d'exploitation, etc. La CGT souhaite enfin faire état des préoccupations des personnels des sites concernés, et appuie son intervention sur la situation particulièrement difficile vécue par les agents à Creys-Malville. L'organisation a un besoin impérieux d'être clarifiée, afin que les personnels puissent enfin mettre en perspective, dans la durée, leur activité sur ces sites en déconstruction. M. Dupraz l'admet et affirme qu'il s'en préoccupe. Les élus CGT
que vous pouvez contacter sur toute question relative au présent compte-rendu AREVA: regroupement des sociétés CEA, COGEMA et FRAMATOME AS: Autorité de Sûreté BANEDA: entreposage transitoire EDF CEA: Commissariat à l'Énergie Atomique CFDT: Confédération Française Démocratique du Travail CFTC: Confédération Française des Travailleurs Chrétiens CGC: Confédération Générale des Cadres CGT: Confédération Générale du Travail CHSCT: Comité d'Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail CIDEN: Centre d'Ingénierie Déconstruction ENvironnement CMP: Comité Mixte à la Production CNE: Commission Nationale Équipement CNEN: Commission Nationale Équipement Nucléaire CNEPE: Centre National d'Études et de Projets d'Équipement CNPI: Comité National Pôle Industrie CNPPI: Comité National Provisoire du Pôle Industrie COGEMA: COmpagnie GEnérale de MAtières nucléaires DIS: Division Ingénierie et Système DPN: Division de la Production Nucléaire DPTH: Direction de la Production Thermique et Hydraulique DRD: Division Recherche Développement DSIN: Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires DTG: Direction Technique Générale EDF: Électricité De France FO: Force Ouvrière G1: Marcoule, réacteur n8 1 (UNGG ) G2: Marcoule, réacteur n8 2 (UNGG ) G3: Marcoule, réacteur n8 3 (UNGG ) INSTN: Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires IPE: Ingénierie du Parc en Exploitation IVD: Invalidité Vieillesse Décès REX: Retour d'EXpérience RGV: Remplacement Générateur de Vapeur S/CMP: Sous Comité Mixte à la Production SEPTEN: Service Études et Projets Thermique et Énergie Nucléaire SNPE-CGT: Syndicat National Production Équipement CGT SQR: Service Qualité Réalisation TEGG: études géologiques TFA: Très Faiblement Actif UNGG: Uranium Naturel Graphite Gaz UP1: Usine de Plutonium 1 UTO: Unité Technique Opérationnelle p.13
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Activités et Programme
Moyen Terme de l’Ingénierie
M. Dupraz rappelle la place de l’Ingénierie dans le groupe EDF. La puissante ingénierie d’EDF est un atout industriel de premier ordre par rapport à nos concurrents et a permis de remporter des marchés. Désormais le risque est d’avoir des contre performances qui lui soient attribuables. Pour le moment, le maintien des plannings, les coûts (à l’exemple de Rio Bravo) ne conduisent pas à remettre en cause l’ingénierie d’EDF. M. Dupraz présente et commente la charge et les activités de l’ingénierie pour la période 2001 – 2004. Cadrage stratégique :
Analyse par grand domaine :
Déconstruction :
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Super Phénix : traitement sodium 2006 -> 2010 D’une manière générale, le dossier est très léger car programme n’est toujours pas bâti malgré le discours d’accélérer le programme. Gaz graphite : Baneda : le connecter au démantèlement. Sera élargi aux stockages de déchets. Décision d’engagement 2003, début des travaux en 2005, MSI 2008. Thermique : Pas de projet porteur pour l’avenir : préparer l’évolution du parc à l’horizon 2005/2010, c’est-à-dire sa disparition et sa casse. Se développer à l’international (Asie, Moyen orient, Amérique latine). Hydraulique : Pas de projet si ce n’est de gérer l’existant en France et d’assurer le projet Nam Theun à l’étranger. La principale occupation du CIH sera de renouveler les concessions. Concours extérieurs :
Faire-Faire Faire
POINTS DIVERS :
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Et oui le comex du 6/12/99
indique qu’il faut que toutes divisions travaillent ensemble. Heureusement
que les agents de toutes les divisions s’en sont aperçus avant
eux….. ! les Équipes Communes ne datent pas d’hier… ! !
Mise en évidence de deux ingénieries IPE devient IOP (Ingénierie Opérationnelle) Ingénierie Préparation de l’avenir. Afin de couvrir l’ensemble des préoccupations du parc depuis le court terme jusqu’au long terme avec instruction collégiale des dossiers. Proposition liaison entre Ingénierie (centres) et les CNPE : plus de transverse. Processus d’Ingénierie Opérationnelle : renforcer la phase amont afin de mieux cadrer les affaires. Aujourd’hui : Création de la mission coordination IPE (Service Déploiement est chargé de gérer les portefeuilles des différents comités). Le Comité de Coordination de l’ingénierie (CIPE) remplace ancien comité DIS/DPN élargi à toutes les Divisions du pôle. Mise en place de l’ingénierie de préparation de l’Avenir et le comité de Préparation de l’Avenir (COPA) à l’image de l’ingénierie opérationnelle et du CTE. Déploiement du PISP sur les sites : Mise en place sur chaque CNE d’un ingénieur de la DIS chargé de renforcer l’appui direct à l’exploitant. les Directeurs des CNPE seraient demandeurs : Une plus grande réactivité sera demandée aux Centres d’ingénierie Une prise de responsabilité plus importante du concepteur. Actuellement la légitimité de l’ingénierie n’est pas reconnue par l’exploitant. C’est pour cela qu’il veut lui faire jouer un rôle plus important.. Le dossier passera dans une prochaine CNPPI. Nous tenons à votre disposition la documentation sur ces projets. DÉCLARATION FORCE OUVRIÈRE
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Dans l’introduction, vous indiquez qu’à l’horizon 2005 vous envisagez un recentrage progressif sur la maîtrise d’ouvrage et donc sur le “ faire-faire ”. Cette stratégie nous interpelle sur 2 points. Le premier concerne le maintien des compétences d’ingénierie d’ensemblier d’EDF. Par le passé , la mixité des compétences entre la maîtrise d’ouvrage dévolue au parc (ou à l’ingénierie par délégation dans les phases de construction) et la maîtrise d’oeuvre dévolue à l’ingénierie, ont toujours permis de garantir une bonne maîtrise technique même dans le cas de défaillance des constructeurs. La volonté de la Direction de vouloir recentrer l’ingénierie de plus en plus vers de l’expertise et l’assistance à maîtrise d’ouvrage ne va pas selon FO dans le sens du maintien des compétences de savoir-faire. Car pour être pertinent dans le “ faire-faire ”, il faut savoir faire. Pour maintenir une expertise dans le “ savoir faire ”, il faut faire. Ce débat n’est pas nouveau, le débat sur les métiers coeurs revient de façon récurrente dans les Unités. Force est de constater que depuis 3 ans, l’ingénierie a très fortement recruté des ingénieurs au détriment de l’exécution et la maîtrise. A titre d’exemple, on peut constater que cela a abouti à un appauvrissement des bureaux d'Études qui, faute de moyens et de compétences, ne sont pas toujours en mesure d’assurer les contrôles des fournisseurs. Mais peut-être que l’évolution sera de faire-faire à des ingénieurs ce que faisaient précédemment des techniciens en bureau d'études.! Le deuxième concerne la pertinence d’une extrapolation au-delà de 2004 des effectifs de l’ingénierie du fait d’une “ modification de curseur ” dans les activités coeurs de l’ingénierie. Cela concerne la stratégie de recrutement et de maintien des compétences des Unités. Celles-ci ont besoin d’une stratégie claire et relativement stable afin de pouvoir gérer convenablement le maintien des compétences tout en gérant le “ turn-over ” des effectifs. De ce recentrage peut naître des “ tailles critiques ” d’Unités qui peuvent conduire à des regroupements. Pour FO, le document en dit trop ou pas assez ! Le personnel déjà édifié par le peu d’écoute de la Direction sur ses revendications concernant le projet PPS, reste extrêmement sensible à des évolutions qui consisteraient à rétrocéder une partie de son savoir faire au profit de groupes industriels. Le document fait apparaître un antagonisme entre le rôle d’expertise dévolue à l'’ex D.E. et la volonté affichée de vouloir s’inscrire dans un projet mobilité qui veut instituer un “ turn over ” sur une durée de 3 à 5 ans. En effet une grande partie de nos métiers coeurs (fonctionnement, sûreté, contrôle commande ) demandent environ 3 ans de formation ou plus pour être parfaitement opérationnel (pas encore expert). La spécialisation des Unités mise en place ne permet pas facilement de mettre en place des parcours professionnels qui sont basés sur la gestion anticipée des compétences tout en permettant une mobilité inter Unité. Ce n’est pas la volonté d’allégement des fonctions centrales qui va améliorer la gestion inter-Unité des compétences. Plutôt que de développer le management participatif et d’opérer le renversement managérial (sic!), plutôt développer le management explicatif et simplificateur ! CNE DU 6 JUIN 2001
Évolution de la CNPPI
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L'EFFET DE LEURRE D'EDF
Le Réseau « Sortir
du Nucléaire » fédération de 613 associations
prend note de la décision d'EDF de publier un bilan mensuel d'entreprise
en matière de production de dioxyde de carbone (CO2), le principal
gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique.
Afin de justifier le programme électronucléaire français, EDF a outrageusement poussé à la consommation d'électricité. Le chauffage électrique en est l'exemple le plus criant et le plus aberrant. Il "permet" d'augmenter la consommation d'électricité au prix du triplement de la consommation d'énergie primaire. Cette aberration a pour effet secondaire d'accroître la variation de consommation (pointes hivernales). Afin de faire face à ces pointes, EDF fait appel à de vieilles centrales thermiques qui produisent donc 3 fois plus de gaz à effet de serre qu'un chauffage traditionnel. Aujourd'hui, EDF voudrait faire passer cette augmentation de l'effet de serre sur le compte du thermique classique alors qu'il est la conséquence directe de la mono-culture nucléaire d'EDF. Le Réseau « Sortir du Nucléaire » demande aujourd'hui à EDF, de profiter de bilan mensuel, pour enfin rendre publiques les quantités produites mensuellement et les quantités cumulées de déchets nucléaires produits par la filière nucléaire. Dans un soucis de transparence, EDF devrait aussi indiquer ce qu'elle fera de ces déchets à l'horizon d'1, 10, 100, 1000 et 1 000 000 d'années. Car, si le problème de l'effet de serre est loin d'être résolu (principalement à cause d'exploitants plus soucieux d'une course aveugle au profit que de lutter pour la préservation de l'environnement) que dire de celui des déchets nucléaires sinon que eux ils restent nuisibles pour la plupart, de facto, ad vitam aeternam. A ce jour, aucune solution crédible n'a vu le jour et rien ne dit que le siècle qui commence apportera une solution acceptable à leur devenir. Il y a urgence à stopper cette fuite en avant ! |
Il serait également intéressant
pour le contribuable de connaître le coût mensuel de la fabrication
du combustible MOX (uranium+plutonium) dans l'usine de Cogema-La
Hague mais il semble plus facile de faire croire que le nucléaire
serait la solution à l'effet de serre (essentiellement généré
par les transports routiers) plutôt que d'engager un débat
en publiant les vrais coûts d'exploitation de ses centrales nucléaires.
Et on ne parle même pas ici de la facture du démantèlement des centrales vieillissantes pour les générations futures. Les chiffres publiés concernant la centrale de Brennilis correspondent à un coût, pour la seule déconstruction, de près de 0,50 euros par KWh produit. Non le Réseau "Sortir du nucléaire" n'a pas fait d'erreur de conversion : les chiffres actuellement publiés par Ouest France et Le Télégramme de Brest font bien état d'un coût de 3,20 F / kWh pour le coût du démantèlement dans les seules 20 prochaines années. De même ce n'est pas aux contribuables/clients de payer une fausse gratuité des bornes électriques pendant trois ans (comme annoncée). Même si on ne peut qu'avoir des doutes sur la légalité d'une telle offre (libre concurrence ?), son but inavoué est bien la banalisation de l'électricité nucléaire qui ne coûterait rien ou si peu que l'on peut en donner gratuitement à tout un chacun à condition qu'il s'équipe "électrique". Lamentable quand on laisse aux générations futures des déchets dont on ne sait que faire. EDF n'apparaîtra crédible quand elle parlera d'écologie que le jour où elle sortira du nucléaire, qu'elle réorientera sa communication vers une véritable maîtrise de l'énergie, gage d'un développement durable à la hauteur des espérances de plus en plus de gens. Il y a urgence à réorienter les budgets de la recherche publique en matière de production d'énergie (actuellement 95% du budget recherche est consacré au nucléaire ! Une autre aberration !). p.16
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