Résumé
Certaines plantes aquatiques sont des concentrateurs de radioactivité et constituent de ce fait de bons indicateurs d’une contamination radioactive du milieu aquatique. La mesure de l’activité des plantes aquatiques fait partie du protocole de suivi mis en œuvre par le Laboratoire vétérinaire départemental de Tarn-et-Garonne (Conseil général de Tarn-et-Garonne) pour évaluer l’impact des rejets radioactifs de la centrale nucléaire de Golfech sur l’environnement. Des mesures effectuées depuis 1990 sur des échantillons de Myriophyllum spicatum L. prélevés dans la Garonne ont mis en évidence des niveaux de contamination significatifs en iode 131 (activité gamma, jusqu’à 13701 + 1443 Bq/kg de matière sèche). Les contaminations les plus importantes ont été observées à l’aval immédiat de Toulouse (350.000 hts) mais aucune contamination n’a été détectée en amont. La contamination provenait donc de la ville de Toulouse et non de la centrale nucléaire de Golfech. Suite aux investigations conduites par les autorités locales auprès des centres hospitaliers de Toulouse, les activités mesurées sur Myriophyllum spicatum L. par le Laboratoire vétérinaire départemental ont diminué d’un facteur 10 environ. Peu de données sont disponibles concernant l’activité en iode 131 de l’eau de Garonne. Les rares mesures effectuées font apparaître une activité inférieure aux seuils de détection (0.1 à 3.7 Bq/l). Une essai d’évaluation de l’impact sanitaire de cette contamination est réalisé. 1 - LES SOURCES DE POLLUTION RADIOACTIVE
DES COURS D’EAU
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- la gestion préventive du risque / la gestion de la situation de crise, - l’identification et la réduction des sources et des conséquences, - la gestion du risque diffus / la gestion du risque accidentel. Elle repose sur l’élaboration et la mise en œuvre de dispositions réglementaires et sur la réalisation d’un contrôle, tant par les organismes de tutelle que par les exploitants / les utilisateurs. 2 – LA GESTION DE DEUX SOURCES DE POLLUTION
RADIOACTIVE : LES CENTRES NUCLEAIRES DE PRODUCTION D’ELECTRICITE ET LES
SERVICES DE MEDECINE NUCLEAIRE
p.23
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(2 x 1300 MWe)* |
(14 x 1300 MWe)* |
(20 x 1300 MWe)* |
(20 x 1300 MWe)* |
(excl 3H, 40K, Ra) |
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De manière plus générale,
il ressort du tableau 1 que l’activité liquide totale (tritium,
potassium 40 et radium exclus) rejetée par l’ensemble du parc des
1300 MWe (et constituée d’environ 1 % d’iodes) a diminué
d’un facteur 12 entre 1984 et 1997, alors que l’activité totale
rejetée dans l’atmosphère en halogènes et aérosols
(essentiellement des iodes) a pendant cette même période augmenté
d’un facteur 10, avec un pic d’un facteur 30 vers 1993.
Aucune donnée n’est disponible concernant les activités en iode rejetées dans l’environnement par les services de médecine nucléaire. 3 – LA QUALITE RADIOLOGIQUE DE L’EAU DE
GARONNE
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Après la divergence de la centrale (mai 1990), les mesures réalisées sur les plantes aquatiques prélevées en 16 points différents de la Garonne ont fait apparaître une contamination significative des échantillons de Myriophyllum spicatum L. par l’iode 131, contamination d’autant plus importante que l’on remontait la Garonne de l’aval de la centrale de Golfech jusqu’à l’aval de la ville de Toulouse (130 km de Golfech, 350.000 hts), où l’activité maximum de 13.701 +- 1.443 Bq/kg de matière sèche a été mesurée. Aucune contamination n’a été détectée en amont de Toulouse [6]: Contamination de Myriophyllum spicatum L. par l’iode 131 dans la
Garonne (1990). Les valeurs indiquées sont des moyennes
mensuelles:
- le non-respect des limites d’activité des rejets d’effluents radioactifs par certains services de médecine nucléaire, - la non-conformité de certaines installations (capacité des cuves de stockage, modalités de rejets), p.24
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- le rôle des eaux usées
provenant des chambres non protégées des services de médecine
nucléaire, voire des services non nucléaires où sont
susceptibles de séjourner les patients examinés ou traités
dans le service de médecine nucléaire,
- le rôle minime des rejets domestiques (patients revenus à leur domicile après examen ou traitement à l’iode 131), Depuis 1994, la contamination de Myriophyllyum spicatum L. par l’iode 131 mesurée par le Laboratoire vétérinaire départemental est inférieure d’environ un ordre de grandeur à ce qu’elle était en 1990-1991 (31 +- 4 à 83 +- 21 Bq/kg de matière sèche dans l’environnement de la centrale nucléaire). 4 – IMPACT SANITAIRE DE LA CONTAMINATION
DE LA GARONNE PAR L’IODE 131
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CONCLUSION Il a été montré que Myriophyllum spicatum L. est un indicateur sensible de contamination radioactive du milieu aquatique. Par delà cette observation, il apparaît que les sources de contamination doivent être soigneusement recherchées, identifiées, réglementées et contrôlées. La législation doit être profondément repensée en ce qui concerne les services de médecine nucléaire utilisant des sources non scellées, ainsi que pour l’eau de boisson et les eaux douces, qu’il s’agisse des limites de contamination, de la surveillance ou du contrôle. Plus généralement, il est urgent que soient définies des limites dérivées pour les produits de consommation et les milieux, sur la base des IEDC concernés, des différents voies d’exposition et des modes de vie, à l’instar de ce qui a été réalisé par le NRPB [8]. Il est urgent également que soit prise en considération la question des expositions cumulées (par exemple, au technetium 99m ou à l’iode 125 présents avec l’iode 131 dans les effluents des centres de médecine nucléaire à des concentrations atteignant respectivement 1.106 et 1.103 Bq/l), de l’exposition simultanée à diverses sources radioactives et des effets de synergie avec les autres types de polluants auxquels la population peut se trouver exposée. (*) Communication présentée lors du Symposium International sur les Rayonnements Ionisants et les Cancers de la Thyroïde, Cambridge (Royaume-Uni), 20-23 juillet 1998, et publiée dans Radiation and Thyroid Cancer, Ed. G.Thomas, A.Karaoglou, E.D.Williams, European Commission - US Department of Energy - US National Cancer Institute - University of Cambridge, World Scientific, 1999, sous le titre “ Assessment of the sources of contamination of the river Garonne, France, by iodine-131 ”. Références bibliographiques 1. EDF. Centrales Nucléaires du palier 1.300 MWe - Textes du Rapport de Sûreté communs à toutes les tranches du palier, Edition publique. Paris : EDF, 1985 : II 5.3.23, 24. 2. EDF. Rapports d’Activité - Environnement 1993, 1997 : 33,41. 3. Gambini D, Granier R. Manuel Pratique de Radioprotection. Paris : Editions Médicales Internationales, 1992. 4. ICRP. 1990 Recommendations of the International Commission on Radiological Protection. Annals of the ICRP 1991 ; Publication 60 : 11-25, 43-49. 5. ICRP. Age dependent doses to members of the public from intake of radionuclides : Part 2. Ingestion dose coefficients 1993. Annals of the ICRP, 1994 ; Publication 67 : 153. 6. Laboratoire Vétérinaire Départemental de Tarn-et-Garonne. Rapports d’Activité 1990-1997. 7. SCPRI / OPRI. Tableaux Mensuels de Mesures 1990-1997. 8. NRPB Revised generalised derived limits for radioisotopes of strontium, iodine, caesium, plutonium, americium and curium. GS 1987 ; 8. 9. Moretti J.L, Rigo P, Bischof-Delaloye A, Taillefer R, Caillat-Vigneron N, Karcher G. Imagerie Nucléaire Fonctionnelle. Paris : Masson, 1991. 10. Shore R.E. Human thyroid cancer induction by ionising radiation : summary of studies based on external irradiation and radioactive iodines. In : Karaoglou A, Desmet G, Kelly G.N, Menzel H.G, ed. The Radiological Consequences of the Chernobyl Accident. Luxembourg : Office for Official Publications of the European Communities, 1996 : 669 - 675. 11. Sobolev B, Likhtarev I, Kairo I, Tronko N, Oleynik V, Bogdanova T. Radiation risk assessment of the thyroid cancer in Ukrainian children exposed due to Chernobyl. In : The Radiological Consequences of the Chernobyl Accident. Luxembourg : Office for Official Publications of the European Communities, 1996 : 761 - 748. p.25
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Communiqué de presse du 4 octobre 2001 LA "TRANSPARENCE" DU NUCLEAIRE FACE A LA JUSTICE FRANÇAISE ... http://www.sortirdunucleaire.org Le parquet de Paris a ouvert en juillet 2001
une information judiciaire contre X sur la façon dont les
autorités françaises avaient occulté les retombées
radioactives de l’accident de Tchernobyl, survenu le 26 mai 1986. Cette
information judiciaire fait suite aux 51 plaintes déposées
le 1er mars 2001 par des personnes atteintes d’affections de la thyroïde
aux cotés de l’Association Française des malades de la thyroïde
(1)
et la CRIIRAD (2). Aujourd'hui, 130 nouvelles plaintes vont être
déposées. La juge d’instruction chargée du dossier,
Mme Bertella Geffroy, a déjà lancé des perquisitions
dans les différents ministères concernés pour se procurer
les informations de l’époque qui pourraient continuer à mettre
à jour un mensonge d’Etat.
Pour les femmes Pour les hommes
(1) CRIIRad : Commission
de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radioactivité
(Valence).
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ETUDE IPSN AIX-EN-PROVENCE, 3 sept (AFP) - La Corse, en
particulier dans sa partie orientale (Aléria à Porto Vecchio),
est en France parmi les zones les plus affectées par l'accident
de Tchernobyl (26 avril 1986), selon une étude de l'Institut de
protection et de sûreté nucléaire (IPSN), rendue publique
lundi à Aix-en-Provence.
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Droit de réponse de la CRIIRAD Impact de Tchernobyl sur la Corse. Dans une dépêche AFP datée
du 3 septembre et largement reprise par les media, M. Philippe RENAUD,
indique que l'IPSN parvient à des chiffres très supérieurs
à ce qu'avait annoncé la CRIIRAD "après des mesures
en 1999 et 2000", précisant que "sur les sites les plus arrosés,
des dépôts allant de 20.000 Becquerels/m2 à
plus de 35.000 Bq/m2 ont été calculés par
l'IPSN".
Premiers Résultats Octobre 2001 Communiqué de presse Suite à l'explosion, le 26 avril 1986,
de la 4ème tranche de la Centrale Nucléaire de Tchernobyl
(Ukraine) un nuage radioactif a recouvert la France du 1er mai au 3 mai
1986, conduisant à des retombées principalement localisées
dans l'Est de la France.
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A la suite de cette catastrophe, de nombreux médecins franc-comtois semblaient constater parmi leur clientèle pédiatrique un nombre croissant de pathologies thyroïdiennes. La section généraliste de l'Union Régionale des Médecins Libéraux de Franche-Comté a donc décidé, dans le cadre de ses missions légales, d'initier une enquête épidémiologique descriptive sur les conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl, pour acquérir des connaissances qui faisaient alors défaut et mettre en place une éventuelle stratégie de prévention. L'objectif de cette étude était d'estimer les incidences annuelles des cancers de la thyroïde, des hypothyroïdies ainsi que des diabètes insulinodépendants, chez les moins de 15 ans, sur l'ensemble de la région Franche-Comté, pour la période 1980-1998. La mise en évidence éventuelle d'une augmentation après 1986, et/ou dans le département le plus exposé aux retombées (Jura), constitueraient autant d'arguments en faveur d'un lien avec les dépôts radioactifs. Un comité de pilotage, présidé par le docteur Martial OLIVIER-KOEHRET et composé de médecins généralistes, de médecins spécialistes libéraux et d'épidémiologistes de la Faculté de Médecine-Pharmacie de Besançon (le professeur Jean-François VIEL et le docteur Patrick ARVEUX), a été mis en place. Le docteur Frédéric MAUNY, recruté pour l'occasion, a coordonné l'ensemble de l'étude. Après l'obtention de l'accord de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, l'enquête s'est étalée sur trois ans, pour être aujourd'hui restituée aux médecins libéraux qui ont fourni la majorité des informations de base. Les points forts de cette étude sont de plusieurs ordres : - une rigueur méthodologique renforcée par une complémentarité confiante et efficace entre les médecins libéraux et les universitaires - une exhaustivité du recueil des pathologies étudiées, grâce à la multiplicité des sources d'information (libérales et hospitalières), et à un taux de réponse des médecins généralistes très élevé (96 %). - un financement par l'Union régionale des médecins libéraux de Franche-Comté (particulièrement sa section généraliste), gage d'indépendance. Les résultats que nous rendons publics aujourd'hui, pour la Franche-Comté, et à partir des outils méthodologiques à notre disposition, sont principalement les suivants : 1. Nous ne mettons pas en évidence de variation significative du cancer de la thyroïde de l'enfant, ni dans le temps ni dans l'espace. 2. Nous concluons à une augmentation significative du diabète insulinodépendant de l'enfant avec le temps, compatible avec les tendances européennes. Pour autant, ces conclusions sont portées dans un contexte très précis (une région : la Franche-Comté, une classe d'âge : 0-14 ans, une période d'étude : 1980-1998) et ne sauraient être généralisées hâtivement. A l'issue de cette enquête épidémiologique à visée de Santé publique, les médecins libéraux et singulièrement les médecins généralistes s'affirment comme producteurs et diffuseurs d'une information scientifique, dans une stratégie de prévention à l'égard d'un risque majeur. La méthodologie acquise au cours de cette étude permettra l'émergence d'un authentique surveillance sanitaire régionale, basée sur les acteurs de terrain. contact Pr Jean-François VIEL, responsable scientifique Département d'information médicale, Hôpital Saint Jacques, 2 place Saint Jacques 25030 BESANCON CEDEX tél. 03 81 21 87 38, fax 03 81 21 87 35 courriel : jean-francois.viel@ufc-chu.univ-fcomte.fr Dr Frédéric MAUNY, chargé de la mise en oeuvre de l'étude Département d'information médicale, Hôpital Saint Jacques, 2 place Saint Jacques 25030 BESANCON CEDEX tél. 03 81 21 87 38, fax 03 81 21 87 35 p.27
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