Le SOLAR Club du CERN reçoit
fréquemment des questions que l'on pourrait regrouper sous le titre
générique:
"Le solaire, est-ce… vraiment rentable (à tel ou tel endroit) ? J'ai donc décider de synthétiser les réponses possibles à partir de plusieurs messages… "éclairants" provenant d'une personne s'étant définie comme "physicien retraité" et sceptique quand au prix à payer pour alimenter en solaire un «radiateurs à la noix» de 1 kW. Du solaire dans les Hautes-Alpes? Naturellement ! Au risque de tomber dans la polémique,
permettez-moi d'être étonné de voir qu'un «physicien
retraité» ne se soit pas aperçu que sa région
était particulièrement pourvue en soleil!
2) de répondre plus précisément aux reproches sous-jacents à votre question, reproches néanmoins précisés dans le message laissé aussi sur mon répondeur, 3) d'éviter aussi la longueur et la teneur quelque peu critique, voire ironique de cette introduction… Bon, il se trouve que je suis dans le train et que je vais avoir un peu de temps pour développer; et je pense que, retraité, vous aurez aussi le temps de me lire! Je ne pensais pas commencer par cela mais votre
formulation "club de loisir" met en lumière que pour la plupart
le soleil n'est principalement que… de la lumière et pour beaucoup
le paramètre essentiel pour un lieu de villégiature ou… de
retraite. Le malheur du soleil serait donc plutôt de faire
partie du quotidien depuis toujours, avec à la fois son évidence
et son immuabilité, les deux cachant le fait que notre vie sur terre
en dépend irrémédiablement. Ceci pour résumer
le fait que la teneur d'une telle demande n'est pas nouvelle et témoigne
de la méconnaissance (ou d'un manque de temps de réflexion
à cause de l'emprise de ce quotidien) sur la problématique
énergétique, entraînant que l'on oublie presque
toujours qu'en pratique on a d'abord besoin d'un service
(du chauffage en l'occurrence) et non pas spécifiquement de telle
ou telle source d'énergie, "déformés" que nous
sommes par les messages tronqués et viciés de la publicité.
(suite)
|
suite:
Alors, martelé par la publicité éhontée d'EDF (en surcapacité), vous avez choisi comme tant d'autres le chauffage électrique (mais pour la "clim." c'est la même chose…) avec ses "vulgaires" grille-pain («radiateurs à la noix», selon votre juste formule, même si je suppose que ce n'était pas avec la même acception dans votre esprit…), basés - rappelons-le - sur le rédhibitoire défaut des résistances électriques… LA SOLUTION (Ah quand même!), pour ne pas retomber dans l'aberration de l'électricité pour faire du chauffage chez vous ne vient pas du PV avec son «rendement stupide» (quoique plus proche de 20% actuellement… mais avez-vous fait le calcul global (comptable et économique) de toute la chaîne du nucléaire, intégrant la durée de la construction, le retraitement, le traitement des déchets, le démantèlement, etc.?! - voir PS 3) mais du SOLAIRE THERMIQUE qui alimentera - via un "cumulus", l'ECS* (100% en été) et un ou des radiateurs basse température; tout ceci avec un temps de retour inégalé par toute autre technique, quand on sait que les subventions atteignent 65% (voir l'ADEME et PS 2). Il serait hautement improbable et même dommage que vous n'ayez pas du bois pour une cheminée d'appoint (pour appoint au cumulus) pour les pics de froid: c'est même LA solution préconisée par EDF dans ses contrats anciennement appelés EJP!!!). Pour le peu d'électricité qui vous restera (le plus gros poste étant celui du froid, surtout dans votre région), après avoir choisi des appareils économes et fait la chasse aux "veilles" de toutes sortes (l'équivalent d'un réacteur nucléaire pour la France entière!) - ce qui est un effort nécessaire quelque soit la source d'électricité, nucléaire, fossile ou renouvelable -, vous pouvez évidemment garder le réseau, soit tel quel, soit en y réinjectant la production - facilement excédentaire - d'une installation PV. Voilà, mon voyage se termine; je n'ose
pas penser vous avoir convaincu sur l'ensemble de mon propos, mais j'espère
avoir apporté un… éclairage différent, voire constructif
sur votre problème, toujours mal posé donc mal résolu
en France, et sur une solution toujours rentable et, contrairement à
une idée reçue et… véhiculée, plus rentable
au fur et à mesure de l'augmentation de latitude (voir PS 4)!
PS:
p.27
|