GAZETTE NUCLEAIRE

TCHERNOBYL ENCORE ET TOUJOURS...
A. LA CONTAMINATION DU BASSIN DU VAR
PAR LES REJETS DE TCHERNOBYL


     Nous avons récemment eu connaissance d'un rapport du Centre d'Etudes Nucléaires de Cadarache intitulé «Premiers résultats des observations consécutives aux dépôts radioactifs de mai 1986 dans le bassin du Var». Des études similaires ont été faites par le même service (SERE) du CEN Cadarache sur les bassins versants de la Moselle et du Tavignano (Corse) mais nous n'avons pas les publications correspondantes. Nous publions quelques extraits du volumineux rapport (72 pages) fort détaillé.
     Tout d'abord il faut signaler que dès le début de l'accident de Tchernobyl, le CEN de Cadarache réalisait que certaines régions françaises avaient été fortement touché par les retombées, ce qui justifiait des études particulières; il s'agissait des Alpes Maritimes, de la Corse et de la region Est. Au moment où le CEN Cadarache effectuait les mesures dans ces zones contaminees, le Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants (SCPRI) du Ministere de la Santé tenait des propos parmi les plus lénifiants que nous ayons connus. Ce service qui en principe a la charge de la défense de la santé publique n'a entrepris aucune étude systématique sur la contamination du territoire et paradoxalement c'est au Commissariat à l'Energie Atomique qu'il faut s'en remettre pour ce genre d'étude. Il est cependant dommage que la campagne de prélèvements n'a pas démarré assez vite début mai et qu'il y a ainsi très peu de données sur la contamination par l'Iode 131.
     L'existence dans le bassin du Var de zones contaminées en césium à plus de 60'000 Bq/m2 aurait justifié que la France figurât, au même titre que l'Italie, l'Allemagne, la Grèce, dans le classement des pays européens ayant eu des régions fortement contaminées (> 10'000 Bq/m2). Sur la carte de contamination de l'Europe établie à partir des données fournies par les autorités nationales («Radiological impact of the Chernobyl reactor accident on the countries of the European Community» G.A.M. Webb, National Radiological protection Board, Luxembourg 5-7 oct. 1987), les zones de très forte contamination s'arrêtent brutalement à l'Est et au Sud-Est aux frontières de la France ! Il est évident que ceci est tout à fait fantaisiste. Le présent rapport sur le bassin versant du Var qui montre que le Sud-Est est une zone contaminée, est cohérent avec les données concernant l'Italie du Nord. Il est probable que le rapport sur la Vallée de Moselle est cohérent avec les données publiées concernant l'Allemagne.
suite:
Premiers résultats des observations consécutives aux dépôts radioactifs de mai 1986 dans le bassin du Var
Résumé H. Maubert

     Dès le mois de mai 1986, il fut décidé d'entreprendre des études radioécologiques dans les bassins versants de la Moselle, du Tavignano (Corse) et du Var, situés dans des zones supposées plus touchées par les retombées que le reste du territoire. Des bassins versants furent choisis car ils constituent des entités géographiques et économiques se prêtant au calcul de bilans.
     Ce rapport est un état d'avancement des travaux concernant la première année d'observations dans le bassin du Var. D'une superficie de 3'000 km2 environ, il est situé en quasi totalité dans les Alpes Maritimes. Il est caractérisé par un relief tourmenté. Dans la frange littorale se trouvent des cultures maraîchères, mais le reste du bassin a surtout une vocation pastorale et forestière (alpages).
     Dans l'ordre de présentation des résultats, il convient de commencer par les dépôts au sol, exprimés en Bq/m2 et évalués à partir de prélèvements des couches superficielles. La quantité totale de radioactivité tombée sur le bassin peut être estimée à 8 E13 Bq pour l'iode 131 (2'000 Ci) et 1,3 E13 Bq pour le césium 137 (340 Ci). Pour les isotopes à durée de vie suffisante, l'essentiel de la radioactivité est stockée dans les prairies, les écosystèmes forestiers et les sols. Ces compartiments vont servir dans l'avenir de terme source pour les productions agricoles, dans une mesure qui reste à préciser.
     L'hétérogénéité des dépôts est le fait le plus marquant. En effet pour le césium 137, les valeurs varient de 2'370 Bq/m2 dans la plaine du Var à 63'175 Bq/m2 (1,7 mCi/m2) dans la forêt du Boréon, soit un facteur de 30. Les causes de variation sont multiples, l'altitude jouant un rôle important. L'existence de ces disparités à des distances relativement faibles remet en cause la représentativité de moyennes nationales ou même régionales. Dans ce cas précis des groupes de population vivant en montagne à quelques km seulement des stations de contrôle situées en plaine ont pu recevoir des irradiations supérieures d'un ordre de grandeur au moins, aux estimations.
     En ce qui concerne la migration verticale des isotopes du césium et du ruthénium dans les sols, on constatait à la fin de l'année 1986 que, conformément aux prévisions, la pénétration des radionucléides n'excédait pas quelques cm, sauf dans le cas de champs labourés, où l'activité est diluée sur 30 ou 40 cm. Les couches riches en matière organique, comme l'humus des forêts ou le mat des prairies permanentes constituent même des pièges quasi-absolus. 

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Cela signifie que la simple prise en compte de la période radioactive physique de ces radionucléides pour estimer leur temps de résidence dans les sols constitue sans doute une approximation correcte.
     Des végétaux cultivés ont été régulièrement prélevés à maturité, sur les marchés ou dans les champs. On peut distinguer deux phases dans la diminution de leur radioactivité.
     La première concerne les végétaux qui ont été soumis à la contamination directe. Le modèle de la décroissance exponentielle s'applique de façon satisfaisante. On note des demies vies effectives de l'ordre de 4 à 5 jours pour l'iode 131. Pour les radionucléides à période moyenne, on retiendra les chiffres suivants: 5 jours pour les légumes feuilles, 20 jours pour les autres légumes, 25 à 30 jours pour l'herbe, 40 pour les fruits. En ce qui concerne les niveaux initiaux, on a obtenu (somme des émetteurs gamma) 16 kBq/kg sec pour les fourrages (dont 12 pour 131I et 0,43 pour 137Cs), et pour les autres légumes, les fruits et les céréales, de l'ordre de 10 à 20 Bq/kg frais.
     La seconde phase concerne la contamination par voie racinaire exclusivement. Les campagnes de 1987 permettront de quantifier plus exactement cette voie mais on peut déjà affirmer que seuls les isotopes du césium sont mesurables et que les concentrations sont en dessous de 1 Bq/kg frais. Bien que les sols consttituent le compartiment où sont fixés l'essentiel des produits radioactifs (à l'exception des vies courtes}, il se confirme que pour l'ingestion la voie d'atteinte par absorbtion racinaire entraîne des nuisances plus faibles que celles dues à la contamination directe (foliaire).
     Des produits laitiers (lait et fromages de vache, de chèvre et de brebis) ont été mesurés. Seuls les isotopes du césiuin ont été détectés avec des concentrations de l3 à 52 Bq/kg frais (137Cs) aux mois de juin et juillet, tombant au-dessous de 1 Bq/kg au début de 1'automne. La distribution de fourrages pendant l'hiver a permis de mettre en évidence une remontée des concentrations, les valeurs obtenues en février dépassant parfois celles de l'été (66 Bq/kg).
     Malgré les difficultés d'approvisionnement (peu de production locale), de la viande de mouton a pu être obtenue, révélant des concentrations en césium toujours inférieures à 120 Bq/kg frais. Il est à noter que de l'argent 110m a été trouvé dans les foies des bêtes, alors que ce radionucléide n'était plus détecté dans l'herbe depuis longtemps.
     De façon générale, les tentatives d'interprétation des résuJtats sur les produits animaux ont fait apparaître nombre de difficultés, liées à la relative pauvreté des outils disponibles dans la littérature, qui sont adaptés à l'étude des conditions de rejets de routine, mais non à celles d'accidents. Pour ces raisons il nous semble qu'il serait utile d'entreprendre des études expérimentales de transfert aux petits animaux (poules et lapins)
     Enfin les eaux, les sédiments et certains végétaux sauvages ont été échantillonnés. Signalons le cas des champignons dont la contamination au mois d'octobre dépassait de deux ordres de grandeur au moins celle des légumes à la même époque (362 Bq/kg frais en 137Cs).
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     Les travaux se poursuivent d'une part sur le terrain pour observer l'évolution des radionucléides encore détectables, et d'autre part pour effectuer un calcul des activités ingérées basé le plus possible sur les mesures. 
Le but est d'en tirer non seulement des éléments de vérification des modèles, mais aussi des informations sur les effets à long terme, la contribution à l'exposition totale des différents compartiments et les points sensibles à surveiller.
     Une durée de deux cycles annuels d'observation et d'interprétation est nécessaire pour améliorer la qualité de l'information et diminjier les incertitudes.

I. INTRODUCTION
1.1. Généralités
     Après l'accident de Tchernobyl, il apparut que le Sud-Est de la France fut sensiblement touché par des dépôts comme devait le publier le Laboratoire de l'AIEA à Monaco. Les premières mesures réalisées à Cadarache début mai devaient confirmer ce fait.
     Il fut alors décidé, avant la fin du mois, d'entreprendre une étude détaillée des retombées dans le bassin versant du fleuve Var, travail qui se poursuit encore aujourd'hui.

1.2. Travail effectué
     Neuf déplacements dans la région ont été faits, pour une récolte de 200 échantillons environ, répartis dans les compartiments suivants:
- sols (100 éch.)
- Herbe et les fourrages (22 éch.)
- Légumes et productions maraîchères (27 éch.)
- Fruits (8 éch.)
- Céréales, grains (5 éch.)
- Productions animales, viande, lait, fromage (19 éch.)
- Flore spontanée, feuilles, champignons (5 éch.)
-Eaux de surface (4 éch)
- Sédiments (8 éch)
     25 zones géographiques environ ont été parcourues,
encore que ce nombre dépende de 1'étendue que l'on donne à une zone. A cela il faut ajouter des points particuliers comme le Marché d'Intérêt National à Nice (MIN) aux autres points de vente au public. 



Note de la rédaction
El0 signifie 1010 = 10 x 109 = 10 milliards
E12 signifie 103 x 10 = mille milliards
E13 signifie104 x l09 = dix mille milliards
kBq = kilobecquerel 103 becquerel = mille becquerel
kBq frais =  kBqf = kilo becquerel frais
mCi = micro curies
Césium = Cs ; Ruthenium = Ru ; Rhodium = Rh ; Argent = Ag ; Antimoine = Sb ; Cerium = Ce ; Praseodyme = Pr ; Zr = Zirconium ; Niobium = Nb
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En outre, d'autres laboratoires du SÈRE ont investigué les domaines hydrobiologiques pour les eaux continentales et le milieu marin.

Commentaire Gazette
     Signalons au passage la référence faite au laboratoire de l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique de Monaco qui a révélé à la France que le nuage radioactif survolait son territoire. Le CEN bien entendu ne peut pas se référer aux bulletins quotidiens du SCPRI. Le rapport fait une remarque relative aux incendies de forêt qu'il aurait été particuliérement important de signaler à l'époque aux pompiers et aux personnes qui ont lutté contre les flammes et qui ont certainement respiré des cendres contaminées:
     «Au mois de juillet la région a été affectée par des feux de forêt qui ont provoqué des resuspensions de dépôts et dont l'incidence radioécologique a été perçue.»

* Les prairies de haute montagne
     Cette appellation désigne les prairies situées au-dessus de 1'000m d'altitude ou alpages. Sur la carte cela correspond à Esteng, La Cayolle, La Bonette, Le Boréon, Isola, Isola 2000, Beuil, Valdeblore, Col de Salèze... On y trouve des teneurs échelonnées entre 330 et 2'126 Bq/kg en 137Cs 40 et 615 Bq/kg pour 134Cs, non détecté et plus de 1'000 pour 103Ru et 106Ru+Rh. Pour le 137Cs, 9 valeurs sur sur 12 dépassent 1'000 Bq/kg. L'Argent 110m loin est détecté 9 fois avec un maximum de 41 Bq/kg. On note aussi trois fois la présence de 125Sb (28, 35 et 59 Bq/kg).
     Ces régions apparaissent donc sensiblement plus contaminées que les plaines où se trouvent les stations de contrôle. Ce fait prend une certaine importance car les alpages servent (de moins en moins) à la production de viande ovine et de lait de vache. Le gradient vertical d'augmentation de la radioactivité déposée était très supérieur au gradient Ouest-Est à l'échelle du bassin.
     Deux points ont été échantillonnés en juin et en octobre. Il s'agit d'Esteng et de La Cayolle. A Esteng (alt. 1'500 m) on note une diminution de la teneur en 137Cs de 1'400 à 1'150 Bq/kg. Le même phénomène se produit à La Cayolle (2'200 m), de 1'800 à 630 Bq/kg. Dans les deux cas les prélèvements proviennent de pentes abruptes. Ces constatations vont dans le sens de l'hypothèse évoquée plus haut d'un transport de radioactivité vers l'aval pendant la saison.

* Les sols forestiers
     Dès le début l'étude a été axée sur la chaîne alimentaire et la contamination du système agricole. Les sols forestiers n'ont donc pratiquement pas été échantillonnés en 1986 à l'exception de la forêt du Boréon le 2 octobre. C'est un haut-lieu touristique Niçois où l'on cueille, en saison, myrtilles et champignons.
     C'est là que les radioactivités les plus fortes ont été relevées. Sans correction de décroissance, on trouve 5'700 Bq/kg en 137Cs, 2'250 pour 134Cs, 4'400 pour 106Ru+Rh, 1'020 pour 103Ru, 60 pour Ag 110m, 200 pour 125Sb et 88 pour 144Ce+Pr.

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Ces fortes valeurs sont liées à la couche supèrficielle humique. On ne sait pas à l'heure actuelle s'il s'agit d'un point restreint dans l'espace particulièrement actif ou si de vastes zones forestières sont concernées. Lorsque les résultats nous ont été connus, la neige avait recouvert l'endroit et les routes étaient fermées. C'est un point particulier qui demande vérification en 1987.

11.3. La radioactivité surfacique dans les sols
11.3.1. Calculs et limites de l'interprétation
     L'estimation des activités surfaciques résulte d'un calcul faisant intervenir les mesures suivantes:
     - La concentration de radioactivité
     - Le volume de sol prélevé (surface, épaisseur)
     - Le poids après séchage.
     Les études de migration ont montré que pour l'essentiel les dépôts sont restés dans les 5 premiers centimètres de sol.(sauf labourage). Mais ces résultats n'ont été acquis qu'à Ia fin de l'année 1986 et les procédures de prélèvement n'ont pas toujours correspondu exactement à ce qu'il aurait fallu faire. Un choix a été effectué pour ne retenir que les valeurs les plus probablement exactes.

11.3.2. Valeurs numériques
     Pour les isotopes du Césium, on peut prendre comme marqeur le 134Cs et considérer un rapport isotopique 137Cs/134Cs de l'ordre de 2. On retrouve logiquement les subdivisions géographiques qui avaient été mises en évidence lors de l'étude des concentrations.
    - La plaine du Var et Malaussène avec des activités de l'ordre de 1'000 Bq/m2 en 134Cs et 3'800 pour 103Ru. On constate que traduites en dépôts les concentrations mesurées sur sol nu et dans le mat de la prairie de La Manda donnent des valeurs équivalentes.
    Le couple Ruthénium 106 + Rhodium 106 présente une grande dispersion des valeurs; lorsqu'il est détecté dans ces deux régions les activités surfaciques varient de 1'300 à 4'500 Bq/m2.
     Les dépôts d'Argent 110m et d'Antimoine 125 se chiffrent respectivement à 50 et 160 Bq/m2 dans la plaine du Var.
     - La région de Saint Auban avec des niveaux d'activité plus faibles de moitié environ, ce qui rend le Ru + Rh 106 indétecté.
     - La moyenne montagne avec des activités en 134Cs variant de 585 à 2'500 Bq/m2, en 103Ru de non détecté à 12'000 Bq/m2, en 106Ru+ Rh de non détecté à 7'100 Bq/m2. L'Argent 110m n'est présent qu'à Roquestéron.
      - Les prairies de haute montagne où les valeurs relatives au 134Cs varient de 5'000 à 16'000 Bq/m2, celles du 103Ru atteignent 36'250 Bq/m2, celles du 106Ru+Rh 19'800 Bq/m2. L'argent 110m enregistre une valeur maximale à La Cayolle avec 2'100 Bq/m2 et 125Sb à Isola avec 1'260 Bq/m2. L'activité surfacique du 137Cs est également élevée dans ces prairies avec un maximum à Isola de 38'330 Bq/m2, mais tout n'est pas dû à Tchernobyl.
     - Le sol forestier du Boréon représente le maximum des activités trouvées dans la région et probablement en France avec 28'460 Bq/m2 pour 134Cs, 63'175 (1,7 mCi/m2) pour 137Cs, respectivement 160'218 et 65'210 Bq/m2 pour 103Ru et 106Ru+Rh.

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 En outre on note la présence notable d'Argent 110m, d'Antimoine 125 et du couple Cézium + Praséodyme 144.
     Si on fait la somme des radioactivités Gamma d'origine artificielle on trouve 322 kBq/m2 (8,7 mCi/m2).
     On multiplie encore ces valeurs si on ajoute à cela les radionucléides à vie courte qui avaient disparu au moment des prélèvements. En particulier pour le seul Iode 131, à peu près 12 fois plus abondant que le Césium 134, on trouve un dépôt estimé à 340 kBq/m2.

Commentaire Gazette
     Dans la nomenclature établie par la Commission des Communautés Européennes, pour les niveaux de contamination, le niveau le plus élevé (noté IV) correspond à une activité surfacique en césium supérieure à10'000 Bq/m2 Ainsi, contrairement aux affirmations officielles présentant la France comme ayant été épargnée, celle-ci doit être considérée comme faisant partie des pays européens ayant des régions fortement contaminées.

II.3.3. Variation des activités surfaciques avec l'altitude
     Malgré une assez grande dispersion des valeurs, on constate une nette tendance à l'augmentation des activités avec l'altitude jusqu'à 1'500 m environ. Au-delà les valeurs sont plus faibles. Deux hypothèses peuvent ètre formulées:
     - Au début du mois de mai les hauteurs étaient encore recouvertes de neige. Une grande partie des dépôts aurait été entraînée avec l'eau de fonte.
     - L'altitude de 1'500 m correspond à un maximum d'activité dans le nuage ou de concentration dans l'eau de pluie.

III. L'HERBE ET LES FOURRAGES
     Tous les résultats sont donnés par rapport au poids sec. On supposera que les valeurs obtenues selon ces deux méthodes sont comparables.

III.1.2. Variations de la radioactivité en fonction du temps
     On distinguera ici les radionucléides trouvés occasionnellement (Ag 110m, Ce+Pr 144, Sb125, 141Ce, I 131, Zr + Nb 95) et les isotopes du Césium et du Ruthénium qui apparaissent presque systématiquement.

III.1.2.1. Radionucléides trouvés occasionnellement
     * Argent 110m (Période 253 j)
     Cet élément mesuré dans 6 échantillons d'herbe n'a plus été trouvé au-delà du 34e jour après l'accident, sauf au Boréon 97 jours après. Les teneurs varient de 9 à 50 Bq/kg, ce qui est relativement peu. Toutefois nous verrons plus loin qu'on le retrouve dans le foie des animaux abattus en fin de saison.

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     * Cérium + Praséodyme 144 (Période 285 j)
     Ce couple de radionucléides n'a été détecté qu'à deux
reprises, à La Manda et à Saint Sauveur 34 jours après l'accident. Dans les deux cas la concentration est identique avec 260 Bq/kg.
     * Antimoine 125 (Période 2 ans)
     6 prélèvements contenaient de l'Antimoine 125 avec des concentrations variant de 14 à 85. Bq/kg. Tous datent d'un mois à peu près sauf à Saint-Auban où il est apparu au 97e jour.
     * Iode 131 (Période 8 j)
     L'étude ayant débuté à la fin du mois de mai, il est normal que l'Iode ait prafiquement disparu à cette date.
     Un seul prélèvement d'herbe en contenait, du foin de Saint Auban avec une concentration de 1'100 Bq/kg.
     Ramené à la date du 2/5/86, cela représente 12'450 Bq/kg.
     * Cérium 141 (Période 32,5 j) et Zirconium + Niobium 95 (Période 35 j)
     Présent dans deux échantillons, à La Manda et à Saint Auban avec des activités de 87 et 124 Bq/kg, 141, ce n'a pas été détecté au-delà du 34e jour.
     Un seul prélèvement contenait le couple 95 Zr + Nb, de l'herbe de Saint-Sauveur avec 150 Bq/kg.

III.1.2.2. Isotopes du Césium et du Ruthénium
     A l'inverse de ce qui a été écrit pour les sols où les dépôts de 137Cs dans la couche superficielle pouvaient résulter de plusieurs années d'accumulation, on considèrera que le marquage de l'herbe par ce radionucleide provient essentiellement de l'accident. En.effet, l'absorption racinaire seule ne peut, et de loin, expliquer les niveaux observés, comme en témoignent les valeurs mesurees en point zéro avant le mois de mai.
     On constate que la dispersion des premières mesures est assez importante, de 860 à 2'900 Bq/kg pour le Césium 137 et de non détecté à 1'900 Bq/kg pour le Ruthénium 103 par exemple. Les origines de cette dispersion sont multiples
     - La qualité de l'herbe n'est pas constante, selon qu'il s'agit de végétation spontanée, de prairie arrosée ou de pâture avec présence d'animaux.
     - Les dépôts varient largement avec l'altitude du prélèvement et sa situation géographique comme nous l'avons déjà vu.
     - De plus, en des lieux très proches les uns des autres, il existe un effet certain de la pente et du ruissellement des eaux de pluie sur le niveau de contamination atteint; par exemple les prélèvements FOI LMA 1 et HER STS 1 sont éloignés de quelques centaines de mètres. Le premier provient d'une surfaçe horizontale, le second d'une pente assez forte. Les teneurs en 137Cs sont respectivement de 1'920 et 2'900 Bq/kg. Les mêmes observations sont valables pour les autres isotopes.

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     Au-delà du 40e jour, les valeurs diminuent rapidement et sont pratiquement toutes inférieures à 500 Bq/kg, quel que soit le prélèvement et l'isotope. Deux faits sont toutefois remarquables:
     1. L'échantillon HER BOR 1 présente, 97 jours après l'accident, une radioactivité très supérieure à celle des autres prélèvements, soit 3'700 Bq/kg en 137Cs, 1'800 en 134Cs, 1'220 en 106 Rh+106 Ru.
     2. Au-delà du 80e jour après l'accident, (...) les mesures mettent en évidence une certaine remontée de la radioactivité. Cela pourrait être dû à un dépôt des poussières remises en suspension par les incendies de forêts du mois de juillet. Ces dépôts ont été détectés par le laboratoire de l'AIEA à Monaco. Toutefois ce second pic d'activité est plus faible que le premier d'un à deux ordres de grandeur.

Commentaire Gazette
     Encore une fois il est fait référence au laboratoire de l'AIEA de Monaco. Pour le CEN Cadarache, le SCPRI ne semble pas avoir une existence réelle, sérieuse !

IV. LES VÉGÉTAUX CULTIVÉS COMESTIBLES
IV.1. Présentation des résultats. Valeurs brutes de mesure
IV.1.1. Généralités
     44 prélèvement effectués entre début mai 1986 et février 1987 servent de base à cette étude. A cela il faut ajouter 2 prélèvements de céréales qui ne proviennent pas du bassin du Var mais qui ont été rajoutés au jeu de valeurs de façon à améliorer la cohérence de l'ensemble.
     Les végétaux ont tous été récoltés sur les marchés ou prêts à l acommercialisation. Ils ont été classés en 4 catégories :
- Les légumes feuilles: salade et blette
- Les autres légumes: tomate, chou-fleur, pomme de terre, Cebette, Oignon, Courge, Courgette, Broccoli, Haricot vert ; on y a ajouté les fraises car sur le plan de la radioécologie ce fruit nous semble plutôt appartenir à cette catégorie qu'à celle qui suit.
- Les fruits d'arbres fruitiers: cerise, abricot, pèche, pomme, poire, chataîgne, olive. 
- Les céréales : blé, orge, avoine.

IV.1.2. Les radionucléides à vie courte
     Ces radionucléides avaient presque tous disparu au moment où la décision a été prise de commencer l'étude. A l'exclusion d'un prélèvement de fraises, il n'apparaissent que dans les légumes feuilles.
     Une salade achetée à Mandelieu le 2 mai permet d'apprécier l'importance de la contamination des produits agricoles dans les premiers jours. On y a mesuré 2'750 Bq/kg d'Iode 131, 1'560 Bq/kg d'Iode + Tellure 132 et des quantités moindres des couples Zirconium + Niobium 95 et Barium + Lanthane 140. Des blettes parvenues au laboratoire par la Répression des Fraudes montraient encore 21 jours après l'accident 150 Bq/kg d'Iode 131, mais au-delà du 28e jour les éléments à vie courte ne sont plus détectés.

IV.1.3. Les isotopes du Césium et du Ruthénium
     * Les légumes feuilles
     La laitue de Mandelieu contenait 430 Bq/kgf de 137Cs, 270 Bq/kgf de 134Cs, et respectivement 850 et 440 Bq/kgf de 103Ru et 106Ru+Rh. 

suite:
Les blettes datées de 20 jours plus tard présentaient des teneurs approximativement deux fois moindres. Un mois après, les concentrations sont de l'ordre de la dizaine de Bq/kgf. La durée de vie de ce genre de légumes étant de l'ordre de 50 à 60 jours, au-delà de cette période la contamination est surtout d'origine racinaire. Les isotopes du Ruthénium deviennent alors totalement absents et ceux du Césium passent en dessous de 1 Bq/kgf.
     Il est à signaler que si les «normes Européennes» avaient été en vigueur dès le début du mois de mai, de nombreuses récoltes auraient dû être détruites.

Commentaire Gazette
     Monsieur P. Pellerin, le Directeur du SCPRI, a refusé d'appliquer les normes européennes établies après l'accident de Tchernobyl. Il savait que certaines régions de France étaient suffisamment contaminées pour conduire, en cas d'application de ces normes, à des problèmes agricoles (indemnisation des producteurs dont les récoltes auraient été déclarées impropres à la consommation). Il s'est fait plus le porte parole du Ministère de l'Agriculture que celui du Ministère de la Santé.
     * Les autres légumes
     Il n'est pas très satisfaisant de grouper tous les autres légumes maraîchers dans la même catégorie, mais les prélèvements n'étaient pas assez nombreux pour autoriser la création d'autres subdivisions.
     Deux remarques peuvent être faites
     1. Du point de vue de la prévision des concentrations en radionucléides qui se trouveront dans les légumes achetés sur les marchés, la validité statistique d'une courbe de régression de part et d'autre de laquelle les valeurs mesurées varient d'un ordre de grandeur semble discutable. Pourtant dans la réalité, la diversité des sources d'approvisionnement créera de fait une moyenne, ce qui peut atténuer les erreurs engendrées par une analyse simplifiée. Bien sûr, il reste à prouver selon les méthodes de la statistique que les deux moyennes sont suffisamment proches.
     2. A la même date, en des lieux distants de quelques mètres et pour la même espèce, on observe des facteurs globaux de transfert très différents, comme pour les courgettes des deux prélèvements COU SLA 1 [Rg(47) = 2,58E-4 m2/kgj] et COU SLA 2 [Rg/47) = 2,84E- 3 m2/kgf]. Dans le premier cas il s'agissait de légumes de taille normale. Dans le second il s'agissait de très petites courgettes portant encore leurs fleurs qui sont appréciées des Niçois qui en font des beignets. Cela montre que l'âge des plantes est tout à fait déterminant dans leur degré de contamination.

Commentaire Gazette
     La diversité des approvisionnement sur les marchés peut introduire une certaine moyenne de la contamination et atténuer les effets des produits les plus contaminés. Ce phénomène ne joue pas du tout quand il s'agit de populations rurales vivant en quasi auto-subsistance. Pour elles, si leur territoire est contaminé, la quasi totalité de leur nourriture le sera sans qu'un effet de moyenne vienne atténuer les effets.

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VI. LES VÉGÉTAUX NON CULTIVÉS
VI.1. Les champignons
     Parmi les végétaux non cultivés comestibles, seuls les champignons ont été mesurés. Le premier prélèvement a été effectué au col de Salèze le 2 octobre 1986. Il s'agissait de bolets dédaignés des nombreux ramasseurs, et dont 1'espèce n' a pas été identifiée. On y a trouvé 56 Bq/kgf de 134Cs, 362 de 137Cs et 1,3 Bq/kgf d'Argent 110m.
     Ces teneurs peuvent être considérées comme relativement élevées si l'on songe qu'à la même époque la radioactivité des légumes cultivés se situait autour de 1 Bq/kgf. Cela tient bien sûr au fait que ces organismes, incapables de pratiquer la photosynthèse, se nourrissent de matière organique déjà synthétisée. Nous avons vu précédemment que les couches superficielles riches en M.O. étaient un lieu d'accumulation privilégié de la radioactivité.
     Le second prélèvement de champignons a été effectué fin octobre à Cadarache devant le bâtiment 180. C'étaient des bolets communément appelés Pissacans réputés comestibles médiocres. Les teneurs étaient de 26 Bq/kgf en 134Cs et de 58 Bq/kgf pour 137Cs. De plus on a identifié le couple 106 Ru + Rh avec 2 Bq/kgf.

VI.2. Autres végétaux
     Des feuilles de platane, de figuier et des terminaisons de branches de mélèzes ont été récoltées. On remarque surtout les feuilles de platane de Mandelieu datées du 3 mai 1986 qui reflètent bien la composition des aérosols.
     Signalons que des prélèvements de feuilles de chêne et de platane ont été faits sur le site de Cadarache. Ces végétaux ont été brûlés en boîte à gants avec récupération et filtration des fumées. Le but est de disposer d'éléments d'appréciation de l'impact des incendies.


IX. CONCLUSION
     Ce chapitre est séparé en deux parties. La première
retrace dans les grandes lignes le devenir des dépôts, la seconde, après un bref rappel des enseignements tirés de l'étude, fait apparaître certaines lacunes des outils dont nous disposons et suggère quelques orientations des thèmes de recherche.

IX.1. Devenir des dépôts
     Ce qui est écrit ici traite évidemment des radionucléides déposés à la suite de l'accident de Tchernobyl, c'est-à-dire les produits de fission émetteurs Gamma. On distinguera ceux dont la période est courte (moins d'une dizaine de jours) et ceux à vie moyenne (moins de 30 ans, cas du 137Cs).

* Radionucléides à vie courte
     L'ingestion de ces éléments provient de la contamination directe de l'eau, des végétaux et des animaux qui les consomment. 

suite:
Une fois les niveaux initiaux déterminés, on peut considérer que la période effective de ces polluants est égale à la période radioactive physique. C'est une hypothèse majorante.

* Radionucléides à vie moyenne
     Le présent rapport donne des estimations des périodes effectives des produits sur les végétaux contaminés par dépôt direct, qui ne peuvent qu'être inférieures à durée de la vie des plantes elles-mêmes.
     On retiendra les nombres suivants: de l'ordre de 5 j pour les légumes feuilles, 20 j pour les autres légumes, 25 à 30 j pour l'herbe, 40 j pour les fruits.
     Les produits animaux en gros semblent décroître en fonction de l'alimentation, mais des retards ou des remontées d'activité sont possibles à cause des fourrages. En outre leur contribution pondérale à la ration alimentaire est importante.
     Les lieux privilégiés d'accumulation de la radioactivité sont les sols; lorsque un horizon superficiel riche en matière organique existe, comme un mat de prairie ou une couche d'humus en forêt, c'est même là que s'arrête l'essentiel des produits.
     Le labourage a pour effet de faire pénétrer les radionucléides dans le sol en les diluant, ce qui peut être dans certains cas une contre-mesure vis-à-vis de l'irradiation externe, mais en général la migration naturelle est très lente (vitesses inférieures à 1 cm/mois) et on ne peut la considérer comme une perte. Il est donc raisonnable, là encore, de prendre la période physique comme base de la diminution de la radioactivité dans les sols.
     Corrélativement, le drainage par les cours d'eaux est très faible, encore que le cas des orages à fort pouvoir d'érosion soit à étudier.
     Les feux de forêt, par contre, semblent avoir la capacité de renvoyer dans l'atmosphère des quantités substantielles de radioactivité déposée. En cas de pollution massive d'une forêt, il faudrait prévenir les incendies avec vigilance et éviter toute activité génératrice de poussière. Si la période des radionucléides n'excède pas quelques dizaines d'années, l'interdiction d'accès pure et simple pourrait être la contre-mesure la plus efficace.

IX.2. Enseignements et suggestions
     Il y a deux schémas d'atteinte de l'homme par ingestion de radionucléides que l'on classera - en groupe 1 et groupe 2:

     A la suite d'un dépôt, les concentrations que l'on peut attendre dans les produits consommés sont de plusieurs ordres de grandeur supérieures dans le groupe 1 que dans le groupe 2 et les normes internationales sont basées sur des concentrations. 


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     Or, si l'on se réfère à la littérature radioécologique, on trouve des masses de publications sur le comportement des radionucléides dans les sols et les facteurs de transfert racinaires, beaucoup moins sur la contamination directe par les aérosols, et très peu sur les facteurs de transfert aux animaux.
     Sur ce dernier point on voit se perpétuer d'étude en étude les mêmes facteurs souvent déduits du comportement d'homologues chimiques stables des radionucléides. Les formulations mêmes peuvent être sources d'erreurs. De plus les valeurs disponibles sont toujours établies pour des conditions de régime permanent et ne permettent pas de calculer des dynamiques.
     On a donc:
    Concentrations dans groupe 1 >> Concentrations dans groupe 2
    Etudes sur transferts groupe 1 >> Etudes sur transferts groupe 2
     La conclusion est qu'il paraît nécessaire d'engager un programme de recherches sur les transferts aux animaux, car c'est sur ce point que nous sommes le moins bien armés pour répondre aux problèmes posés par les conséquences d'un dépôt accidentel.

Commentaire Gazette
     Il est dommage que cette étude se soit bornée uniquement à la contamination de la chaîne alimentaire sans aborder la contamination de l'homme. Aucune tentative ne semble avoir été faite pour relier les retombéesradioactives à la contamination fixée dans les divers organes des habitants. Les examens anthropogammamétriques sur des échantillonnages divers de la population auraient certainement donné des indications précieuses sur le cheminement de l'iode, des césium et éventuellement d'autres radioéléments chez l'homme. En particulier cela aurait pu permettre de comparer les mesures de la contamination fixée dans les organes avec les modèles théoriques qui ont servi à établir les limites admissibles d'incorporation (LAI) qui elles-mêmes doivent être à la base des normes de contamination maximale admissible pour les aliments.

     Au cours du colloque «Nucléaire - Santé - Sécurité» organisé les 21-22-23 janvier 1988 à Montauban par le Conseil Général du Tarn et Garonne, des scientifiques indépendants ont pu s'exprimer à égalité en même temps que des membres de l'establishment (mais aucune répercussion dans les médias au niveau national...). Monsieur Grauby, du Centre d'Etudes Nucléaires de Cadarache, Chef du Département d'Etudes et de Recherches en sécurité (Institut de Protection et de sûreté Nucléaire, CEA) intervenait dans ce colloque dans la session «Contamination de l'environnement». Or, il est le responsable en chef des études radioécologiques effectuées par le CEA dans les trois bassins versants du Var, de la Moselle et du Tavignano. Nous lui avons demandé si les rapports analogues à celui du Var concernant la Moselle et la Corse seraient rendus publics. La réponse a été nette et précise: NON. Seule une étude globale de synthèse sera publiée. Y aurait-il dans ces rapports des informations qui ne concorderaient pas avec celles des autorités officielles ? (le ministère de la santé et son représentant M. Pellerin ?). On est en droit de supposer que ces régions ont été très fortement contaminées et que cela doit demeurer secret. Les carottages de sol effectuées par la CRII-RAD tant dans le Sud-Est (Cri du Rad no 7/8) qu'en Alsace font apparaître des contaminations surfaciques en Césium qui en certains points sont bien supérieures à 10'000 Bq/m2, ce qui les classe parmi les régions les plus contaminées d'Europe. Il se confirme une fois de plus que le bilan réel pour la France de la catastrophe de Tchernobyl ne peut absolument pas être effectué à partir des données officielles de contamination.

Vous pouvez obtenir une photocopie du rapport complet sur le bassin versant du Var (72 pages) en envoyant 35 F au GSIEN.

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