GAZETTE NUCLEAIRE

EN DIRECT DES SITES
 
1. I.N.B. - MELOX

Monsieur FAIVET Marc
membre de la commission locale
d'information auprès des
grands équipements énergétiques
du Tricastin Saint-Hilaire,
84560 MENERBES

à
Monsieur René COSTE
Commissaire Enquéteùr
sur le projet de construction
d'une unité industrielle de
fabrication du combustible MOX
à MARCOULE
     Je demande que l'enquête publique soit complétée par des renseignements sur la teneur en radioactivité de l'atmosphère, de l'eau et du sol de la vallée du Rhône depuis 1958. 
Des renseignements plus précis devraient être publiés dans l'étude d'impact sur la radioactivité alpha des sédiments du Rhône.
     D'autre part, il est dit dans l'enquête publique que «l'essentiel de la surveillance et des contrôles assoaés est de la responsabilité de l'exploitation de l'I.N.B. MELOX et du Service de Protection Radiologique de l'établissement COGEMA de Marcoule». N'est-il pas possible de faire ajouter qu'il serait souhaitable que l'ensemble des activités de cette fabrication puisse être suivi par des organismes indépendants sur la demande des élus et des associations de défense de l'environnement, notamment sur celle de la Commission d'information locale de Marcoule.
Ménerbes, le 28 mars 1988
 p.16

2. RÉUNION DE COORDINATION
DES CINQ SITES REFUSANT
L'ENFOUISSEMENT DES DÉCHETS
HAUTEMENT RADIOACTIFS ET DE TRÈS LONGUE VIE

10 janvier 1988 Paris
Communiqué à la presse

     Chacun des cinq sites fait une présentation de l'Association qu'il représente et de la situation locale créée par l'intrusion de l'Andra.
     Une justification de la présence de l'ADEMAU (Association de défense des Monts d'Auriat) s'impose. Ce site prospecté il y a quelques années, puis apparemment abandonné par le CEA, reprend une activité matérialisée par les éléments ci-après:
     - Réactivation de deux forages en grande profondeur à
AURIAT
     - Installation du laboratoire 1ère génération à FANEY - AUGERES
     - Reconnaissance de la roche de cette région comme une roche similaire à la roche dure schiste ou granite du Maine et Loir et des Deux Sèvres...

Analyse sommaire sur l'action de l'Andra dans ces régions
     L'Agence nationale est intervenue dans des parties excentrées des départements, tendant à marginaliser tant son intervention que les cantons concernés. Les événements pouvaient, sans réveil des habitants, passer pour des événements mineurs vis-à-vis des cantons voisins et a fortiori vis-à-vis du reste de la France.

Réaction des habitants
     Les déchets sont produits par 55 millions de français, s'y ajoutent les déchets étrangers qui sont stoçkés en France. N'oublions pas que 80% des déchets retraités à La Hague sont d'origine étrangère. Ex. Les déchets atomiques en provenance du Japon, après extraction d'une partie du Plutonium, restent en France. Seul le Plutonium, d'après des sources autorisées, repart par avion vers le Japon.
     La gestion dès déchets concerne donc la totalité des Français. Il n'est donc pas question de régler ce problème à la sauvette, en bradant par la méme occasion une des régions concernées, tout en faisaant croire à l'ensemble du pays que la solution concoctée par une poignée de personnes est une merveille du genre.

Bref rappel de l'essentiel du projet
     Les déchets radioactifs ont deux caractéristiques essentielles :
     - TOXICITÉ PHYSIQUE (radioactivité) et CHIMIQUE (pour certains des éléments, ex. le Plutonium...)
     - DURÉE DE VIE: longueur de temps pendant laquelle ces déchets induiront un danger pour les habitants et l'environnement; sans entrer dans les détails, il s'agit n'en déplaise à certains qui voudraient minimiser le risque et sa durée, de période de temps qui se situe au niveau du million d'années et au-delà (Neptunium et Iode 129, respectivement 2,2 millions d'années et 17 millions d'années). 

suite:
Nous pouvons pousser la plaisanterie jusqu'à annoncer que d'après les spécialistes nucléaires, il faut compter de 40 à 20 périodes consécutives pour arriver à une neutralisation de ces produits que l'homme a réinventés.

Les barrières
les barrières artificielles sont-elles sûres?
     Si l'on se réfère à la merveille technologique de Superphémx, à la technologie tellement de pointe qu'elle en perce la cuve du barillet,
     Si l'on se réfère à l'arrogante certitude de certains spécialistes qui pendant deux à trois semaines n'ont pas cru les voyants allumés qui les prévenaient de la fuite de sodium,
     Si l'on compare les affirmations d'aujourd'hui avec les affirmations des responsables du service central de protection (professeur Pellerin, etc.) lors du passage du nuage de Tchernobyl,
     Si l'on compare avec d'autres situations pour lesquelles nous pouvons apporter des détails si vous le désirez,
     Nous pouvons vous dire que nous ne sommes pas rassurés.
     En effet, les deux barrières artificielles, le fût et le verre sont à l'usage du temps ce que sont les choses construites par l'homme. Le CEA ne peut présenter que ces deux éléments qui à la lecture des informations en notre possession sont de piètres emballages. Nous nous référons à de saines lectures dont les textes sont rédigés par les promoteurs du projet. A ce sujet, il faut signaler au non averti que l'interprétation des résultats de laboratoires sera différente selon que l'on a entre les mains le rapport d'ingénieur ou le rapport déjà interprété par le niveau hiérarchique supérieur
     En fait il ne s'agit que d'emballage ou de conditionnement nécessités apres retraitement pour le transport ou la manutention.

L'ultime barrière: la géologie
     C'est la seule trouvaille du CEA via sa société à responsabilité très limitée: l'Andra.
     Dans quelques années, en face de l'échelle de temps relative à la durée du confinernent des éléments radioactifs toxiques, c'est en effet le seul élément retardateur pour la remontée dans l'environnement des radionucléides.
     Encore une fois si l'on se réfère aux affirmations des spécialistes de 1'Andra, la fiabilité de cette barrière repose essentiellement sur une profession de foi. Nous devons nous faire à l'idée que la nature est d'accord pour réaliser ce que nous ne pouvons faire actuellement: confiner la radioactivité pendant des millions d'années.
     Pendant. ce temps-là, nous lisons dans la littérature des spécialistes de l'AEN (Agence de l'énergie nucléairede l'OCDE): «les résultats des expériences sur des modélisations mathématiques ne pourront être démontrés par des expériences, des incertitudes irréductibles subsisterons à l'issue des études, les cheminernents font appel, pour une part, à des raisonnements objectifs, pour une autre part à des déductions. voire même à de l'intuition, etc...

p.17

Conclusion

     Par opposition, une étude géologique référencée a été effectuée pour notre compte par un géologue. Les conclusions sont empreintes d'incertitudes. Les géologues sont en effet circonspects. La conclusion nous est indiquée dans les ouvrages de l'AEN (déjà citée):
     Des incertitudes ne seront pas levées à l'issue des études, la décision appartiendra donc aux autorités politiques.
     Message bien reçu. Nous sommes donc concernés en premier lieu au niveau du choix.

     C'est pour cela que nous engageons l'action dont les grandes lignes sont : Information ; Création d'une chaîne de solidarité (Campagne nationale de signatures originée par chacune des 5 régions concernées par le projet).
     Nous comptons bien interroger les futurs candidats à la présidence.
     Nous tiendrons les journalistes qui le souhaitent au courant de l'évolution des événements.
p.18

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