Commentaire:
Anciennes et nouvelles unités radiologiques (pages 21-23) La plupart d'entre nous restent perplexes devant des formules comme 0,12 mSv.h-1 ou 2,7 Bq.m-3, encore que l'accident de Tchernobyl nous ait probablement inspiré le désir d'en savoir davantage. Ce que nous savons, c'est que la mesure du rayonnement et son interprétation ne sont pas choses faciles si l'on n'a pas fait quelques études personnelles sur la mesure de l'énergie en général et, ce qui est bien souvent le cas, si l'on n'a pas à sa disposition une calculatrice, un manuel de physique et un ami spécialiste des rayonnements. Les unités de mesure bien connues, tels les kilowatts et les kilogrammes, ne peuvent malheureusement pas servir à mesurer les rayonnements. Les unités à employer sont les rads, les rems, les curies, les becquerels, les sieverts, les grays et les roentgens. (suite) |
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Ce qui complique la question, c'est que tout le monde n'utilise pas les mêmes termes parce que le système international d'unités de mesures a été récemment modifié. Il y a les termes «anciens» - rems, rads et curies - et les «nouveaux»- becquerels, sieverts, grays. Ils ont le plus souvent des préfixes - d'ordinaire kilo (mille), milli (un millième), micro (un millionième) ou nano (un milliardième), etc. -parce que les termes nouveaux eux-mêmes désignent des valeurs trop grandes ou trop petites pour les doses de rayonnement qui sont le plus fréquemment à mesurer. Par exemple, les rapports publiés après l'accident de Tchernobyl font état de millirems (mrem) et de millisieverts (mS v), de nanocuries (nCi) et de becquerels (Bq), de microroentgens (mR) et de mlllirads (mrad). Quels sont les rapports entre ces divers termes et que signifient-ils ? · Curies et becquerels. Ces unités mesurent la vitesse avec laquelle un élément radioactif se désintègre spontanément et libère son énergie. En précisant cette vitesse, ils quantifient l'élément en indiquant combien d'«activité» ou de «radioactivité» il émet. Le becquerel (Bq), nouvelle unité correspondant à la désintégration d'un atome par seconde, est beaucoup plus petit que l'«ancien» curie égal à 37 milliards de becquerels (3,7 fois 1010). Le nanocurie - autre mot qu'on entend souvent - est un milliardième de curie (0,000.000.001 ou 10-9) soit, par conséquent, 37 becquerels. Ce qu'il faut surtout savoir, c'est que becquerels et curies ne mesurent pas des effets biologiques ou pathologiques. Pendant l'accident de Tchernobyl, les autorités sanitaires ont souvent employé ces termes simplement pour dire quelle quantité d'une substance radioacflve, telle que l'iode 131 ou le césium 137 pouvait être détectée dans l'air, dans l'environnement immédiat ou dans les aliments. Cette valeur s'est alors souvent exprimée en nanocuries ou becquerels par kilogramme, par litre, par mètre carre ou par mètre cube, selon le milieu dans lequel la substance radioactive a été mesurée, par exemple dans les légumes (Bq.kg-1), dans le lait (Bq.1-1), dans l'air (Bq/m3) et sur le sol (Bq/m2). p.15
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· Rads
et grays. Ces termes servent à mesurer la dose de rayonnement
absorbée par un corps ou une substance. Elle s'exprime en termes
de transfert d'énergie - joule par kilogramme par exemple - car
le rayonnement comporte essentiellement le transfert d'énergie d'une
source à une autre, soit électromagnétiquement (lumière,
chaleur, rayons X et gamma) ou par l'intermédiaire de particules
chargées électriquement ou neutres (alpha, beta, neutrons).
Un gray (Gy), terme nouveau, est égal à 100 rads, terme ancien.
· Rems et sieverts. Du point de vue sanitaire, ces termes mettent tous les types de rayonnements ionisants sur un pied d'égalité quant à leur aptitude à causer un dommage, ce qui permet des comparaisons biologiques quelle que soit la source de rayonnement. Pendant un même laps de temps, 10 millirems ou 100 mSv dus aux rayons cosmiques ou à d'autres rayonnements naturels «de fond» ont les mêmes effets biologiques que 10 millirems ou 100 mSv dus à des matières radioactives rejetées lors d'un accident dans une centrale nucléaire (valeur négligeable dans un cas comme dans l'autre). En bref, le rem et le sievert tiennent déjà compte des caractéristiques du type de rayonnement en cause et de son aptitude à endommager les cellules et les tissus d'un organisme. Un sievert, terme nouveau, est égal à 100 rems, terme ancien. Autrement dit, dans l'exemple ci-dessus, 10 millirems égalent 100 microsieverts. (Pour situer le problème, rappelons que chaque année nous recevons inévitablement une dose d'environ 1,5 à 2 millisieverts (150 à 200 millirems) de rayonnements provenant de sources naturelles existant dans l'environnement). D'une façon générale, les notions de dose et d'effet du rayonnement ne sont pas différentes de celles qui s'appliquent à l'administration de médicaments un comprimé d'aspirine ne pourra guère faire de mal à un patient, mais cent comprimés pourront avoir un effet grave, voire mortel; (suite) |
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de même une petite dose de rayonnement n'aura aucun effet discernable sur l'individu alors qu'une forte dose peut entraîner de graves dommages biologiques. Ce qu'il faut savoir c'est le rythme auquel la dose est administrée. Cent comprimés d'aspirine absorbés en un jour peuvent très bien tuer un patient, mais la même dose prise en un an ne lui fera guère de mal. La même règle s'applique aux doses de rayonnement. Commentaire Notons que la rédaction du bulletin de l'AIEA, quand elle décrit les effets biologiques du rayonnement nie l'existence des effets stochastiques, c'est-à-dire des effets qui ne peuvent pas s'observer sur un individu particulier mais qui apparaissent comme un excès de mortalité par cancers sur un ensemble important de personnes ayant été soumises à des doses faibles de rayonnement. Pour ce phénomène, il est admis qu'il y a accumulation des effets lorsque les doses sont délivrées d'une façon fractionnée. Ces effets sont à la base des systèmes de radioprotection. Il est scandaleux qu'une publication de l'AIEA publie de telles erreurs. A moins que les experts de l'AIEA ne reconnaissent pas les principes de la Commission Internationale de Protection Radiologique? p.16
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Extrait du rapport autrichien (pages 25-26)
Sol
Eau de pluie
Fruits frais
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En Autriche, l'activité tolérable maximale du césium 134/césium 137 dans les fruits frais est fixée à 111 Bq/kg (3 nanocuries par kilogramme), limite dépassée par 80 % des échantillons analysés. Toutefois, le nettoyage et le lavage des fruits a eu pour effet d'en ramener l'activité à des valeurs voisines du niveau tolérable ou même inférieures, et ce pour presque tous les échantillons (voir figures). Cette réduction a atteint 30% pour le césium 134/césium 137 et 75% pour le ruthénium 103. Dans le jus obtenu à partir des mêmes fruits, l'activité du césium est tombée à 20 % de sa valeur initiale et celle du ruthénium a pratiquement disparu. On n'a trouvé aucune radioactivité artificielle dans les champignons de couche. Les champignons des champs, pur ou mélangés aux premiers, contenaient surtout du césium 137, dont la radioactivité variait de 6 à 139 Bq/kg. Là encore, le nettoyage et le lavage ont sensiblement abaissé la radioactivité. Vu le temps écoulé entre l'accident et les analyses, aucun de ces échantillons ne présentait d'iode 131 (dont la période est de 8.05 jours). Radioactivité d'un échantillon de sol superficiel prélevé
au voisinage du Laboratoire AIEA de Seibersdorf (kBq/m2)
Nota: sont indiqués ici les résultats de l'analyse spectromètrique gamma d'échantillons non filtrés rajouter 7317d
p.17
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date de prélèvement (1986) Réduction de la radioactivité des groseilles rouges
par lavage et nettoyage
Radioactivité des groseilles rouges selon la provenance
Radioactivité de fruits frais de provenances diverses (récolte
et analyse faites en juin 1986; Bq/kg)
* ont été trouvée porteuses aussi de zirconium 95, niobium 95, cérium 141 et cérium 1444 présentant des activités respectives de 116, 122, 38 et 94 Bq/kg (suite)
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Extrait du rapport allemand (page 35) Améliorer encore la sûreté des réacteurs
p.18
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Comme ces valeurs ont été largement dépassées
en plusieurs occasions, le lait contaminé a été retiré
du marché et des quantités importantes de légumes
ont été détruites avant la récolte. Par la
suite, les consommateurs refusèrent même d'acheter des denrées
fraîches, alors qu'elles étaient en fait propres à
la consommation.
Une évaluation globale de l'impaçt des retombées de Tchernobyl laisse prévoir que la dose supplémentaire de rayonnement qui en résultera sera du même ordre que celle du rayonnement naturel annuel.(c'est le Wbmst. qui souligne) On estime actuellement à plusieurs centaines de millions de DMarks les pertes occasionnées en République fédérale, notamment par la destruction et la confiscation de denrées alimentaires et par les restrictions imposées à la production alimentaire. Les pouvoirs publics sont entrain d'étudier les compensations à verser à ceux qui ont subi des pertes financières. Compte tenu de l'information disponible à ce jour au sujet de l'accident de Tchernobyl, les autorités fédérales ont entrepris une évaluation de la sûreté des centrales nucléaires du pays. La première enquête, achevée en juin dernier, a montré qu'il n'y avait lieu de prendre aucune mesure de sûreté complémentaire dans les centrales en service ou en construction. D'après les renseignements dont on dispose, le site de Tchernobyl n'a été le siège d'aucun phénomène ou événement nouveau. Aussi peut-on dire que les sécurités incorporées, l'excellent dossier d'exploitation et les résultats de la recherche sur la sûreté des réacteurs confirment la solidité du concept de sûreté des réacteurs appliqué en République fédérale. D'une façon générale, il n'est besoin ni de précautions supplémentaires, ni de nouvelles recherches en la matière. Toutefois, l'accident pourrait inciter à pousser plus avant l'étude de la prévention des accidents et des moyens de limiter leurs conséquences. Extrait du rapport français (pages 53-54)
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· Comme nous l'avons vu, il assure, grâce à l'IPSN, un appui technique àu Service central de la sûreté des installations nucléaires. Les rapports avec l'industrie
L'opinion publique et son appui
p.19
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Les principales critiques à l'adresse des organes du gouvernement
ont été que ceux-ci agissaient en secret ou ne donnaient
que des informations tronquées ou orientées, notamment en
ce qui concerne la sûreté des installations et la protection
du public.
Des méthodes très efficaces ont été mises au point pour informer ou, plus exactement, pour rendre vain le reproche de manque d'information, car il est évident que la plupart des gens n'utilisent pas l'information mise à leur disposition. Par exemple, il a été décidé officiellement de constituer, pour chaque installation et à la demande du public, une commission d'information composée de membres élus parmi des officiels et des représentants d'unions et associations locales. L'expérience a montré que ces commissions jouent un rôle très utile. Le fait même qu'elles existent rassure le public en lui montrant qu'il dispose d'un moyen de se renseigner régulièrement sur le fonctionnement des installations, accessible même aux organisations qui sont ouvertement hostiles à l'énergie d'origine nucléaire, et que l'alarme sera donnée en cas de graves difficultés. Du même coup, cette libre diffusion de l'information empêche les groupes antinucléaires de déformer la vérité à leur profit de peur d'être pris en flagrant délit. L'EdF fait un gros effort pour renseigner. Elle envoie périodiquement des bulletins sur chaque installation à des milliers de lecteurs locaux. Pour le réacteur surgénérateur de Creys-Malville, par exemple, elle a déjà publié plus de 20 bulletins. (suite) |
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Elle organise en outre de nombreuses visites de centrales nucléaires et c'est ainsi que des milliers de personnes peuvent se rendre sur les sites chaque année. De nos jours, de nombreuses collectivités voient les installations nucléaires d'un bon oeil et les élus locaux vont même jusqu'à en demander. Ils reconnaissent les avantages substantiels qui en résultent pour le public et l'intérêt de la présence de centrales dans leur environnement. Celles-ci offrent en effet du travail, favorisent le commerce et procurent des recettes fiscales. Cela signifie l'amélioration, en nombre et en qualité, des écoles, des hôpitaux, des parcs, des stades et des routes. Commentaire
Voici donc quelques extraits du bulletin. si vous êtes alléchés, demandez-le à l'Agence c'est gratuit. Vous écrivez à Division des publications, Agence internationale de l'énergie atomique, Wagramerstrasse5, B.P. 100, A 1000 Vienne, Autriche pour obtenir le bulletin de l'Agence (Automne 86) et vous abonner aux autres. p.20
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