«Idée empruntée à la biologie: acheter
un produit, c'est accepter une idée qui se propage comme une épidémie
(et
cette) loi épidémique correspond à beaucoup de
situations, taille des enfants (et même) systèmes sociaux
dont on ne voit pas comment les faire dévier d'une espèce
de programme, d'une horloge interne»
«Dépendance séculaire de la consommation d'énergie depuis 1850 (…), son futur (n'est) justifié (que) par son passé: doublement en 50 ans» |
Encore une forme d'assimilation introduite ici (subtilement mais abusivement) entre deux systèmes, l'économie et la biologie: alors que le cycle ‘‘énergétique’’ de la vie est un système fermé où il n’y a ni profit ni même véritablement déchet - et à la limite, il n’y a plus ‘‘environnement’’ -, le cycle du système économique est un système ouvert qui lui, a besoin d’un environnement pour les matières premières et les déchets.
Au sujet de cette différence, il apparaît une confusion entre les notions ‘‘complexe’’ et ‘‘compliqué’’, ou plutôt nous avons essayé de reproduire (pour - oser - croire remplacer?) la complexité de la nature par des réalisations humaines compliquées: la nature est infiniment complexe, nous ne pouvons pas en expliquer tous les éléments et pourtant il est très facile d’expliquer ses fonctionnements - par exemple le cycle du bois ou même celui de l’eau; à l’inverse, la technologie est très compliquée, nous pouvons en expliquer tous les éléments mais nous sommes incapables d’expliquer ses... dysfonctionnements [143 ] (par exemple l’énergie nucléaire!).
"Systèmes économiques"… Caché sous ces termes se trouve un des concepts clés de plus en plus utilisés, mais ce langage n’est pas innocent car il déforme la perception de manière technique. Considérer un système selon le langage des ingénieurs et des gestionnaires amène à tenter de fixer un minimum de composantes fondamentales et de démontrer leur interdépendance en rapports exclusivement numériques, à décrire les organismes avec une simplicité mécaniste. Le mot «environnement» est ainsi amené à se conformer à cette tendance: à l’inverse du mot «nature», comme il ne contient aucune vie, il paraît finalement n’être plutôt que comme la somme des limites qui contrarient la dynamique du système économique.
Continuons… Avoir fait figurer à la file, sur des courbes "paramétrisées", toutes sortes d'oeuvres de l'esprit - musique, peinture, recherches scientifiques, Rubbia…-, a d'abord été voulu pour faire sourire (ce qui s'est passé, mais pas forcément parce que l'auditoire était d'accord…): mais comment a-t-on sélectionné? Peut-on quantifier la qualité de la vie?!:
Question: quel serait le résultat d'une "courbe de Marchetti" sur le prix du pétrole? En effet, depuis 1860, l'analyse montre qu'il n'y a pas de tendance à la hausse, qu'il y a un prix moyen autour de 15 dollars constants le baril et que les chocs de 1973 et 79 peuvent tout à fait être considérés comme des accidents - en effet, ils ont été déclenchés par des chocs politiques - qui se sont résorbés…
Il est également intéressant de noter dans ces courbes la quasi disparition de l'énergie de la biomasse qui représenterait moins de 1% maintenant: d'où on ne peut qu'en conclure la non prise en compte de la multitude de gens qui l'utilisent dans le monde entier (environ les 2/3…), par exemple en Inde et en Afrique subsaharienne, où le bois de feu [144 ] représente plus de 70% de la consommation énergétique. Nous y retrouvons l'assimilation (avec comme but inavoué, la non apparition dans ces courbes) des ER au seul solaire photovoltaïque…
Notes:
«La poussée d'attention due à Three Mile Island (TMI) et Tchernobyl n'a duré que peu de temps et il est amusant (!?) de voir que le nombre d'articles recensés dans le Spiegel est de sept semaines et après on n'en parle plus» |
Outre le fait que le recueil d'informations n'a été fait que dans un seul journal dans les semaines qui ont suivi (le monde se limite-t-il à la seule Allemagne?!), c'est ignorer délibérément toutes les publications qui continuent de s'en préoccuper, toutes les réflexions internationales depuis l'accident et tous les "sites" Internet qui fourmillent de données et de réflexions continues à ce sujet [146 ].
Note:
Est-il possible de suggérer que le peu d'influence,
sur les courbes énergétiques, des guerres, révolutions,
etc. - phénomène évoqué - est en grande partie
à imputer à l'immense effort de guerre avant et de reconstruction
après, amplifié par le fait certain que ces événements
ont entraîné de nombreuses découvertes: la meilleure
réponse à donner à tous ceux qui affirment l'impossibilité
de réorienter rapidement notre économie est de rappeler que
nos pays ont été deux fois capables (dans ce siècle),
de mobiliser en quelques mois 40% de leurs capacités productives
pour la guerre [ 147 ]!