En matière de débat sur l’énergie nucléaire
et ses à-côtés, nous sommes particulièrement
gâtés par un matraquage systématique :
- 80 % de notre consommation d’énergie est d’origine nucléaire - les combustibles usés sont recyclés à 97 % - les déchets engendrés par le retraitement des combustibles étrangers sont retournés intégralement à leur pays d’origine - le volume de déchets engendré par le retraitement est 5 fois inférieur à celui engendré par le stockage en l’état - l’impact des usines de retraitement est nul Quel que soit le sujet abordé par les représentants d’AREVA, d’EDF ou leurs nombreux laudateurs, en tous lieux et sur tous supports, nous avons droit à tout ou partie de ces raccourcis simplistes et mystificateurs. Nous nous proposons de revenir point par point sur ces affirmations. Avertissement Ce texte fut d’abord écrit sur la base d’une réflexion des membres de l’antenne ACRO Nord-Cotentin en observant l’engouement unanimiste des structures représentatives du Nord-Cotentin pour exiger de toute urgence la construction d’un réacteur type “ EPR ” à Flamanville ; nous voulions recadrer la construction de ce 59ème réacteur dans les besoins énergétiques français. En regard des publicités Cogéma et EDF diffusées en abondance, nous avons confronté les affirmations exploitants sur le retraitement, ses volumes et son impact avec quelques informations publiques disponibles. Nous remercions Pierre Barbey, David Boilley, Ghislain Quétel, Yves Marignac, Mycle Schneider, Monique Sené et Jean-Claude Zerbib pour leur contribution et les nombreuses relectures. 80 % de notre consommation d’énergie est d’origine nucléaire I.1 - D’accord, même AREVA et EDF n’osent plus faire aussi fort, elles disent maintenant 80 % de notre électricité est d’origine nucléaire, mais leurs supporters ne s’embarrassent pas de cette “ nuance ” : “Le fait que nous produisions 80% de notre énergie à l’aide de centrales nucléaires est à l’origine de notre indépendance énergétique et de notre prospérité.” Le thuriféraire de service n’est pas n’importe quel anonyme de la France d’en bas, c’est M. Claude Allégre, ci-devant ministre de l’éducation nationale et scientifique reconnu par ses pairs … en géologie (l’Express N° 2730, semaine du 30 octobre au 5 novembre 2003) Selon les publications du CEA (CEA 2001), la consommation totale d’énergie en France en 2000 a été de 257,6 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole), dont 94,9 Mtep en électricité. Sur ces 94,9 Mtep, 76,4 % sont d’origine nucléaire (CEA 2001), la part réelle du nucléaire est de 72,5 Mtep (94,9 * 76,4 %) dans notre consommation d’électricité. La part du nucléaire dans le bilan consommation d’énergie française est donc de 28,14 % (72,5 x 100 / 257,6) et non de 80% comme l’affirme M. Allègre. Source : Mémento sur l’énergie Energy data book, CEA, Edition 2001 Part des différentes énergies françaises en 2000 Lors du récent débat sur l’énergie organisé par le gouvernement français, l’association Global Chance partant des mêmes consommations que (CEA 2001) mais prenant en compte toutes les données comptables (rendements, consommation d’auxiliaires, …) ramène cette contribution de l’énergie nucléaire à 17 % (Global Chance 2003). (suite)
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NB: les mines d’uranium françaises sont fermées, considérées comme non rentables par rapport aux gisements étrangers (Afrique, Canada, Australie). La notion “d’indépendance” avec un approvisionnement en matière première exclusivement externe est peut-être une notion discutable? I.2 - Par ailleurs, on oublie systématiquement de nous préciser que pour 395 TWh (TWh = 1.000 milliards de watt par heure) produits par nos 58 réacteurs en 2000, 69,4 TWh (17,6 %) ont été exportés (Italie, Allemagne, Grande Bretagne, …), soit la production de 10 réacteurs sur les 58. Nous avons donc actuellement une surcapacité de 10 réacteurs nucléaires, 2,5 pour l’Italie, 2,5 pour l’Allemagne 2,5 pour la Grande Bretagne et 2,5 pour la Suisse, l’Espagne et la Belgique. Par ailleurs sur les 48 dédiés à l’utilisation hexagonale, 4 centrales servent uniquement à l’enrichissement du combustible (Tricastin), combustible qui là encore n’est pas réservé au seul usage hexagonal : Tricastin fabrique plus du tiers de la production mondiale, l’équivalent du chargement de 100 réacteurs, soit encore presque 2 réacteurs dédiés à l’exportation. Ainsi, 12 réacteurs sur 58 soit 20,7 % du parc nucléaire français sont utilisés à d’autres fins que les seuls besoins énergétiques des français. Le fait d’exporter massivement de l’électricité, autorisation donnée formellement à EDF par le gouvernement de Michel Rocard, est une manière de contourner la loi de décembre 1991 (voir Article III) car l’ensemble des déchets, qui devraient être considérés comme des déchets provenant de l’étranger, restent ainsi sur le territoire français (avec les rejets et les démantèlements associés en prime).
I.3 - Dans ses mémentos sur l’énergie
le CEA donne les scénarios prévisionnels de demande énergétique
en France jusqu’en 2020, établis par le Commissariat général
au plan (Énergie 2010 – 2020).
Graphique n°1 Graphique n° 2 p.21
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I.4 - Quel que soit le scénario
de consommation envisagé par nos prévisionnistes notre consommation
d’électricité devrait rester stable durant les 20 prochaines
années. Et contrairement au discours convenu sur la réduction
de l’effet de serre grâce au nucléaire dans les prochaines
années, nos prévisionnistes envisagent une stabilité
de la consommation d’électricité et une progression de notre
consommation de pétrole dans l’hypothèse maximaliste, ce
qui est antinomique de la volonté affichée de réduction
des gaz à effet de serre.
Alors que nous sommes en surcapacité de 12 réacteurs, que les 58 actuels ont une durée minimale d’activité prévue de 40 ans (60 ans - espérés - pour les mêmes réacteurs nucléaires aux États-Unis), soit un premier besoin de remplacement en 2017 au plus tôt, le complexe AREVA-EDF et ses zélateurs veulent nous imposer la commande de toute urgence de leur dernier gadget à 3 milliards d’euros pièce : “ l’eupéère ”, aussi désigné par les initiés par le sigle EPR pour European Pressurised Reactor. Même M. Allègre dans l’article précité trouve que le bouchon est poussé trop loin. Article II
Dans la vulgate AREVA, 97 % des combustibles usés seraient recyclés par le retraitement, 1 % sous forme de plutonium et 96 % sous forme d’uranium II.1 - 1 % de plutonium
Production de plutonium cumulée en l’an 2000:
Consommation de plutonium cumulée en l’an 2000:
Le taux de réutilisation du plutonium “ civil ” dans les combustibles cumulés depuis plus de 40 ans serait donc de 0,65 % (1 % x 79,6 / 121,6) et non de 1 % comme annoncé par COGEMA. (suite)
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II.2 - 96 % d’uranium
II.2.1- Nous pouvons estimer les quantités
issues du retraitement dans les deux filières :
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Le bilan potentiel de réutilisation
de l’URT est de 920 t pour un total initial de 26.697 t (UNGG + REP), soit
un taux potentiel de réutilisation de 3,45 % (920 x 100 / 26.697).
Le bilan réel du recyclage de l’URT est de 4,2 % et non de 96 %.
Il ne faut surtout pas oublier de considérer les 25.777 t d’URT à 0,3 % d’235U non réutilisables et les reclasser dans la catégorie déchets, détail toujours omis dans les comparaisons des filières retraitement et stockage en l’état (voir Article IV). II.2.2 - En réalité, les
6847 t d’URT issues des combustibles REP, n’ont subi jusqu’à présent
aucun enrichissement en France, seul un contrat passé avec la Russie
et portant sur l’enrichissement de 2.000 t d’URT a été réalisé.
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II.2.3 - Il n’y aurait aujourd’hui que 268 t d’URT réenrichis à 3,7 %, le bilan recyclage passerait à 1 % (268 * 100 / 26.697) Le recyclage de l’URT n’est pas effectué à grande échelle, seuls 2 réacteurs de Cruas l’utilisent à titre expérimental . Ces 2 réacteurs ont brûlé partiellement ce qui a été enrichi en Russie, l’expérimentation ayant été interrompue.
II.3 - L’argument du recyclage à
97 % de la matière des combustibles irradiés date de la période
où nos édiles croyaient à l’énergie éternelle
avec Super Phénix et aux avions renifleurs, découvreurs de
nouveaux gisements de pétrole. Intellectuellement, il était
justifiable sur les combustibles UO2 des REP : récupération
de 1 % de plutonium 239 fissile, récupération de 1 % du reliquat
d’uranium 235 fissile et récupération des 95 % d’uranium
238 fertile, transformable par absorption neutronique en plutonium 239
après de multiples passages dans les surgénérateurs
de type Phénix.
Selon notre évaluation (voir §
B.c en annexe) le programme nucléaire civil a déjà
engendré de l’ordre de 160.000 t d’uranium appauvri (180.000
t avec les données WISE dans l’étude réf. 21, auquels
s’ajoute l’U appauvri de la filière militaire, ce qui multiplierait
ces quantités par des facteurs variant de 2 à 3) dont la
réutilisation, après l’abandon de la filière Phénix,
est renvoyée aux calendes, les 26.000 t d’uranium appauvri
et neutrophage de l’URT ne sont pas jugés récupérables
:
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Mensonge par omission, seuls les déchets vitrifiés, dits déchets C, font l’objet d’un début de retour. Les déchets B et A qui ne présentent eux aucun délai technique de retour n’ont à ce jour fait l’objet d’aucun renvoi III.1 - L’obligation de retour des déchets issus du retraitement des combustibles étrangers est fixée par l’article 3 de la loi sur les déchets radioactifs (Loi n° 91-1381 du 30 décembre 1991) Art 3 – Le stockage en France de déchets radioactifs importés, même si leur retraitement a été effectué sur le territoire national, est interdit au-delà des délais techniques imposés par le retraitement. On distingue trois catégories de déchets radioactifs : Catégorie A - Déchets à vie courte (période moins de 30 ans) de faible et moyenne activité - Radioactivité comparable à la radioactivité naturelle d’ici 300 ans - Rayonnement “ bêta ” et “ gamma ” Catégorie B - Déchets à vie longue (plusieurs dizaines de milliers d’années) de faible et moyenne activité - Rayonnement “ alpha ”, “ bêta ” et “ gamma ” Catégorie C - Déchets à haute activité et dégagement de chaleur pendant plusieurs centaines d’années - Rayonnement “ alpha ”, “ bêta ” et “ gamma ” III.2 - Lors de la réunion de
CSPI de septembre 1994 M. Ricaud, directeur de la branche retraitement,
nous affirmait que les autorités de sûreté des différents
pays avec lesquels nous avions des contrats de retraitement avaient validé
pour la plupart les procédures d’acceptation des conditionnements
des différents types de déchets (A, B et C), ou allaient
les valider à court terme pour les autres. Voir § A de l’annexe
sur l’état des approbations au 1er janvier 1994.
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NB: Nous émettons de fortes réserves sur la réalité d’une telle réduction de volumes. En 1981 le groupe Castaing travaillait sur la base prévisionnelle de 4,5 m3 /t d’U sur les futures usines pour 20 m3 /an initiaux de déchets A. Selon le CEA (page 43 de la référence) le retraitement donnerait 100 volumes de déchets A pour un volume de déchets C, soit 11,5 m3 /t d’U de déchets A et non 1,4 m3 /t d’U comme annoncé par M. Ricaud … en 1994. Il n’y a pas eu d’examen critique de ces informations prévisionnelles de Cogéma datant de 1992 et reprises aujourd’hui sans justifications par le CEA et Cogéma. A partir des données Cogéma 1994, nous pouvons estimer le volume de déchets imputables au retraitement des combustibles étrangers dans chaque catégorie. Estimation des déchets étrangers fin 2002 (d’après 6): Déchets A : 1,4 x 9565 = 13.391 m3 Déchets B : 0,35 x 9565 = 3.348 m3 Déchets C : 0,115 x 9565 = 11/00 m3 Question: Que vaut une loi respectée au maximum à 6,7 % ?? (1.100 x 100 /17.839) Article IV Affirmation fallacieuse: l’uranium 238 confiné dans les combustibles stockés en l’état est omis dans le bilan des déchets ultimes engendrés par le retraitement et les surconteneurs des déchets vitrifiés pour stockage ultime sont “ oubliés ”. Nous reproduisons ci-dessous (graphique n° 3) le comparatif des déchets ultimes entre les 2 solutions retraitement et stockage en l’état publiés par la Cogéma et le CEA9 Graphique n° 3 Version Cogéma et CEA des déchets ultimes en 2002 (reprise d’un graphique publié par Cogéma en 1994, mais avec une erreur pour le stockage en l’état : 2 m3 /t d’U en 2002 au lieu de 1,5 m3 /t d’U en 1994) IV.1 - L’exploitant et son actionnaire
principal ne sont pas sans ignorer que cette présentation est biaisée.
Lors de la réunion de CSPI du 12 septembre 1994, M. Ricaud directeur
de la branche retraitement de Cogéma reconnaissait la non prise
en compte, dans l’option du stockage ultime, d’un surconteneur dans l’évaluation
du volume des déchets vitrifiés. Surconteneur qui affecterait
le volume final d’un facteur 3,75 minimal comme celui de la solution suédoise
du stockage en l’état servant (et servant encore aujourd’hui) de
comparaison.
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La comparaison effectuée
sur le graphique n° 3 est aussi biaisée par la non prise en
compte des volumes de déchets A et B nettement inférieurs
dans la solution stockage en l’état, elle omet le Pu et l’URT s’ils
ne sont pas recyclés et surtout le combustible MOX irradié
qui, quoi qu’en dise AREVA sur son possible recyclage (sans demander à
l’exploitant EDF ce qu’il en pense), finit bien par être un déchet
ultime lui aussi.
IV.2 - Nous avons vu précédemment (Article II) que les résidus d’uranium à 0,3 % d’U-235 issus de l’hypothèse retraitement constituaient dans le cas le plus favorable (retraitement intégral des combustibles REP) une réalité oubliée, représentant la bagatelle de 90 % (en masse ) des combustibles initiaux. Nous reprenons sur le Graphique n° 4 ces 90 % des combustibles initiaux et nous les replaçons dans les 3 colonnes des différentes étapes de la solution retraitement où elles ont malencontreusement été omises, cela nous donne un comparatif plus exhaustif et avec moins de “ pertes en ligne ”. Graphique n° 4 Version tenant compte de l’URT à 0,3 % Les combustibles irradiés stockés en l'état contiennent les mêmes 96 % d'uranium dits recyclables que les stocks d'URT entassés à Pierrelatte après retraitement. Le retraitement après 50 ou 60 ans de stockage en piscine serait plus approprié, s’il ne réduit que d’un facteur 4 les césiums strontiums, de nombreux radionucléides à période plus courte mais qui posent problème pour une bonne séparation chimique et par leurs rejets sous forme d’effluents, auraient pratiquement disparu. Cette génération est contaminée actuellement sans justification pertinente. Article V
V.1 La Hague : Danger zéro?
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Cette argumentation a été reprise dans de nombreux autres documents de la Compagnie et sur son site internet. Interrogée par l’ACRO sur le prétendu seuil d’innocuité sur lequel se base toute l’argumentation de la Cogéma, la CIPR, par l’intermédiaire de son secrétaire scientifique, Jack Valentin, est formelle : “ La CIPR ne prétend pas qu’il n’y a pas risque pour la santé en dessous de 30 microsieverts. Une telle affirmation serait en contradiction avec l’hypothèse de la publication n° 60 et de nombreux autres rapports d’une relation linéaire et sans seuil entre la dose et les effets à faible dose. Mon impression est qu’il y a eu incompréhension de la position de la CIPR.
V. 2 Dosimétrie des travailleurs,
tout est bon pour dégonfler les bilans
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A titre d’exemples ponctuels
-Pour les secteurs de l’usine exposés au cobalt 60 seul, la prise en compte des dernières directives de la CIPR ne change pas les évaluations des doses organisme entier. Par contre, pour les secteurs de l’usine exposés aux radionucléides moins énergétiques en rayonnement gamma, les doses organisme entier sont sous évaluées d’un facteur pouvant aller jusqu’à 5 pour les radionucléides autres que 60C. -Au niveau du débarquement des châteaux la dose neutrons est au moins égale à la dose gamma, elle n’est pas mesurée au-dessous d’un seuil de 0,15 mSv/mois Plus globalement, la dosimétrie réglementaire a un seuil à 0,15 mSv/mois. Dans les années 1980 (ancienne usine) une majorité de travailleurs était soumise à des expositions légèrement supérieures au seuil de mesure, cette exposition était donc enregistrée. Aujourd’hui (nouvelles usines), en situation plus propre et conceptuellement moins irradiante, les nombreuses expositions légèrement inférieures au seuil de mesure ne sont pas enregistrées. Simulation à titre d’exemple : -situation avant 1985, 2.000 travailleurs exposés à 0,15 mSv/mois _ 3 600 h.mSv/an (enregistré) -situation aujourd’hui, 2.000 travailleurs exposés à 0,12 mSv/mois _ 2.880 h.mSv/an (non pris en compte) Dans le premier cas, les 3.600 h.mSv/an étaient inclus dans le bilan, dans le second cas ils en sont exclus. Dans le premier cas, 8.109 h.mSv en 1985 avec les doses non nulles comptabilisées. Dans le second cas, un bilan 2001 affiché de 446 h.mSv, mais une exclusion de la majorité des doses non nulles qui pourraient aller jusqu’à un ordre de grandeur de 2.500 h.mSv. Les bilans affichés: réduction des doses d’un facteurs 18,1 pour l’ensemble des travailleurs de la Hague entre 1985 et 2001 est donc à relativiser, la prise en compte des doses non nulles inférieures au seuil de mesure pourrait ramener ce bilan à un gain de 2,8 (8.109 / 2.946 = 2,75). S’il y a un notable progrès, il ne serait pas aussi important que celui affiché par l’exploitant. Ces doses exclues sont mesurables par la dosimétrie opérationnelle (non réglementaire) et si l’on veut bien s’en donner la peine par la dosimétrie réglementaire : la technologie actuelle permet d’abaisser le seuil de sensibilité de 0,15 mSv/mois à 0,07 mSv/mois. P ratiquement et technologiquement possible mais disgracieux pour les bilans dosimétriques. V.3 Populations, contamination injustifiée
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En effet, la conviction d’un certain nombre de défenseurs du nucléaire est que l’atome ne peut être que bénéfique. En conséquence ils refusent de mener des études pouvant à leur avis porter atteinte à cette croyance. Cette attitude est répréhensible : les premières analyses sur les terrains contaminés par l’explosion de Tchernobyl montrent qu’il existe un effet sur la santé, en particulier sur les glandes entraînant diabète et autres manifestations, sur les artères et sur le cœur (vieillissement précoce). Ces études sont difficiles mais doivent être menées. L’IRSN a d’ailleurs lancé un programme d’études sur l’effet de la chronicité des faibles doses : ENVIRHOM. En attendant, Tchernobyl devrait inciter à être prudent en matière de relargage massif de radioactivité artificielle, le retraitement immédiat rejette dans l’environnement au moins 74 radionuclèides. A titre d’exemple si l’on attendait un minimum de 300 ans (10 fois la période des radionucléides majeurs Sr-90 et Cs-137), la radioactivité de 40 de ces 74 radionucléides initiaux aurait décru d’un facteur 1.000 et serait à un niveau plus acceptable pour l’homme et son environnement. Comme nous l’avons vu précédemment, le retraitement dans les techniques actuelles de réutilisation ne présente qu’un intérêt marginal, bien inférieur aux annonces publicitaires d’AREVA. Le recyclage différé de quelques siècles (s’il s’avérait nécessaire) des combustibles stockés en l’état contiendrait les mêmes produits recyclables mais nettement moins pollués par les radionucléides à vie courte et il respecterait la Loi européenne de … 1996 dans le domaine du “ raisonnablement possible ”. Références et annotations
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- Rapport environnement 2002,
Cogéma, Etablissement de la Hague
- La Recherche, n° 195, janvier 1988 et n° 226, novembre 1990 - Le recyclage du Pu dans les REP, document EDF / Cogéma / CEA, mai 1990 - Dossier de presse Cogéma sur le MOX, Marcoule, 29 avril 1991 - Revue Générale Nucléaire, n° 4, juillet-août 1991 - Le Monde, 13 janvier 1989, J.F. Augereau - Informations utiles, CEA, édition 2002 - Le cycle du combustible, CEA, 2002 - Conseil Supérieur de la Sécurité Nucléaire, Rapport du groupe de travail sur la gestion des combustibles irradiés, décembre 1981 / novembre 1982. Annexe 11, Annexe 20 (1er rapport Castaing). La concentration massique de l’234U de 0,0076 % dans l’U naturel passe à 0,0157 % dans l’U recyclé et pour l’236U, absent dans l’U naturel elle est à 0,476 % dans l’U recyclé - Revue générale Nucléaire, n°4, juillet-août 1991 - Les défis du CEA, mars 1994 - Sûreté des centrales et des déchets nucléaires, Eléments de débats, Conseil supérieur de la sûreté et de l’information nucléaires, 2002 - Extraits d’un article de David Boilley, Les cahiers de l’ACRO, n° 2, L’impact sanitaire des installations nucléaires de la Hague, juin 2001 - La lettre de la CIPR est publiée dans l’Acronique n° 48, mars 2000 - Benjamin Dessus, Les Echos, 22 octobre 2003 - Jean-François Augereau, Les lasers, voie royale semée d’obstacles, Le Monde, 15 septembre 1982 - Willem de Rulter, La séparation isotopique par laser, La Recherche N° 162, Janvier 1985 - SILVA, brochure CEA - Recyclage des matières nucléaires, Mythes et réalités, WISE-Paris, avril 2000. Ratio URT / URT réenrichi = 7,45, d’après EDF, Délégation aux combustbles, Situation après 2000, non daté - Dominique Gallois, Le Monde, 20 mai 2003 - Strontium 90, Quelques particularités de ce radionucléide dans l’environnement du site de retraitement de la Hague, L’Acronique du nucléaire n° 50, septembre 2000 - Yves Misery, Augmentation inexpliquée de strontium 90 chez les enfants américains, Le Figaro, 18 novembre 2003 - Le carbone 14, Influence des rejets de carbone 14 sur l’environnement proche et sur l’environnement lointain (qqs dizaines à qqs centaines de km) du site Cogéma de la Hague, La Gazette nucléaire, n° 209/210 novembre 2003 - Groupe Radioécologie Nord-Cotentin 2ème mission, Risques pour la santé, Evaluation des risques associés aux rejets chimiques des installations nucléaires du Nord-Cotentin, Volume 2, décembre 2002 - CFDT Cogéma, Communiqué : Energie nucléaire et développement durable, 5 avril 2002 - Communication personnelle, 27 octobre 2003 - Entretien d’Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe AREVA, Le Monde, 27 novembre 2003 - Grégoire Biseau, Areva: l’usine qui vaut 3 milliards, Libération, 27 novembre 2003 (suite)
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- Dose collective, Indications et contre-indications, Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, EDP Sciences, février 2002 - Enquêtes publiques Cogéma la Hague, Le retraitement n’est pas justifié, L’Acronique du nucléaire, n° 49, juin 2000 - Sellafield et le cap de la Hague, Rapport final de WISE-Paris pour le panel STOA, PE nr.303.110, octobre 2001 - Inventaire des rejets des installations nucléaires, Volume I, GRNC, juillet 1999 - Officieusement, devant les difficultés technologiques rencontrées, tant pour la séparation de l’U que du Pu, cette troisième voie d’enrichissement de l’uranium par laser est abandonnée : la Cogéma a arrêté son financement et le CEA a disloqué les équipes de R&D. Il n’y a plus qu’une veille technologique sur le procédé. Les américains ont aussi abandonné cette voie. Communication de Jean-Claude Zerbib, 7 décembre 2003. Exit SILVA et l’hypothétique réutilisation de l’URT - Dans Les Echos du 2 décembre 2003 et dans Le Monde du 5 décembre 2003, François Roussely président du groupe EDF propose de financer l’EPR français avec d’autres exploitants comme l’Enel (électricien public italien) et Edison en Italie et avec les électriciens allemands. Des négociations en ce sens ont été entamées. Invitation à construire en France le réacteur dont les autres ne veulent pas chez eux (italiens, allemands, anglais, …) - Bernard Laponche dans le Sciences & Vie hors série “ 2003 – 2100, Le siècle du nucléaire ”, de décembre 2003 indique : “s’il est vrai que l’énergie nucléaire fournit 80 % de son électricité à la France, cela ne représente que 20 % de la totalité de l’énergie primaire consommée. L’essentiel de la demande énergétique est formulé par les transports … Et là, rien n’a été fait. ” - Les conséquences des installations de stockage des déchets nucléaires sur la santé publique et l’environnement, Mme Michèle Rivasi, Députée, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques – Rapport n° 2257, Assemblée Nationale, enregistré le 17 mars 2000 - Lors de la 15ème conférence des CLI du 10 décembre 2003 sur le thème radioprotection, les médecins d’AREVA et d’EDF interrogés sur la sensibilité des dosifilms ont donné une limite de détection de 0,15 à 0,20 mSv/mois pour AREVA et 0,20 mSv/mois pour EDF. Communication de Pierre Barbey, 11 décembre 2003 - Pierre Le Hir, Le Monde, 12 décembre 2003 - Anonyme, 15 décembre 2003 - EDF a un seuil dosimétrique de 0,20 mSv, les travailleurs en centrales nucléaires sont généralement exposés aux 2 types de rayonnements gamma et neutrons. Prenons l’exemple d’un travailleur exposé à 0,15 mSv / mois en gamma (non enregistré), il aura été exposé en réalité à 0,30 mSv / mois : gamma + neutrons (0,15 * 2), s’il travaille 10 mois par an dans cette ambiance, il aura reçu 3 mSv (limite annuelle 5 mSv) et il sera comptabilisé comme “ dose nulle ” (alors qu’il est à 60 % de la dose limite annuelle) - En 1995, la masse de combustibles EDF stockés en piscines à la Hague était de 6340 t (11770 t déchargés, 5430 t retraités). Le flux annuel étant contractuellement de + 350 t/an (1200 t déchargés pour 850 t retraités), le tonnage non retraité en 2000 (ou encore “ stocké en l’état ”) serait de 8090 t. - Les déchets nucléaires, Société Française de Physique, Editions de physique, mai 1997 (page 23) p.27
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ALARA - As low as reasonably achievable (aussi bas que raisonnablement possible). Procédure d’optimisation qui vise à obtenir des doses les plus faibles possibles, en tenant compte des facteurs économiques et sociaux. Andra - Agence nationale de gestion des déchets radioactifs AREVA - Groupe industriel n° 1 mondial du nucléaire, réunissant les activités de Cogéma, de Framatome et du CEA et dont les actionnaires sont le CEA (78,9 %), l’état (5,2 %), la caisse des dépôts (3,6 %), Erap (3,2 %), EDF (2,5 %), les salariés (1,6 %) et Total ( 1%) Cogéma - Compagnie générale des matière nucléaires CIPR - Commission Internationale de Protection Radiologique CLI – Commission Locale d’Information CSPI - Commission spéciale d’information près de l’établissement de la Hague EDF - Electricité de France EPR - European pressurized water reactor Eurodif - Société européenne d’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse, fait partie du groupe AREVA. L’usine d’enrichissement de Tricastin a été mise en service en 1982. GRNC - Groupe Radioécologie Nord-Cotentin IRSN - Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire MOX - Combustible mixte composé d’un mélange d’oxyde d’uranium appauvri et d’oxyde de plutonium MWj/t - Mégawatt.jour par tonne, unité exprimant le taux de combustion d’un combustible nucléaire R&D - Recherche et développement REP - Réacteur à eau sous pression. Réacteur nucléaire utilisant un combustible à base d’uranium enrichi à environ 4 % et pour une partie (20) des 58 réacteurs de ce type un chargement partiel de combustible MOX SILVA - Séparation isotopique par laser de la vapeur atomique d’uranium UNGG - Uranium naturel - graphite - gaz. Première filière industrielle française de réacteurs nucléaires, utilisant un combustible à base d’uranium naturel. Les six réacteurs EDF de cette filière sont tous arrêtés Urenco - Concurrent d’Eurodif, détenu à parts égales par les néerlandais, les allemands et les britanniques UTS - Unité de Travail de Séparation WISE - Word Information Service on Energy (suite)
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ANNEXE A - Approbation des spécifications des colis par la France et les pays étrangers Etat au 1er janvier 1994
a) Comparaison des différentes données sur les déchets en fin de cycle (exprimées en m3 par tonne d’uranium dans le combustible initial) - Note de B. Lenail, Cogéma, Etablissement de la Hague, 2 mai 1991 - André Guillemette, dossier d’évaluation des déchets de fin de cycle pour l’UFSN CFDT, 5 juin1991 - M. Ricaud, directeur de la Branche retraitement de Cogéma, CSPI du 12 septembre 1994 - Conditionnement des déchets nucléaires, Denis Alexandre, Les déchets nucléaires, Société Française de Physique, Les éditions de physique, mai 1997. Données sur déchets en m3/GWé, déchets C: 4, déchets B: 90, déchets A: 120. Ramené au ratio et base déchets C: 0,115 m3 / t d’U - Informations utiles, Energy handbook, Edition CEA 2002, page 45 et Rapport environnement 2002, Cogéma-Etablissement de la Hague, page 29. A noter que ces données pour les déchets B et C sont identiques à celles fournies par M. Ricaud en 1994 dans “L’expérience de l’industrie du retraitement”, Cogéma, CSPI du 12 septembre. Ces données de septembre 1994 étant elles-mêmes la recopie de “ volume des résidus générés par t d’U dans UP3 ” dans “ Le retour du plutonium au japon ”, Cogéma, 5 octobre 1992 - Projection d’après informations Andra, page 38 du rapport de l’Office parlementaire38 , ratios pour la période 1998 à 2020 des différents déchets : Déchets C, 1; Déchets B, 10; Déchets A, 50. et hypothèse Cogéma de déchets C = 0,115 m3/t d’U. Ratio 1 à 10 conforté pour les déchets C et B par le CEA en décembre 200340 . p.28
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