Infos CLI. septembre 2002
– N°13
Dix ans après sa mise
en service industrielle, la tranche 1 de Golfech a connu sa première
visite décennale complète en 2001. A cette occasion, la commission
technique “ Suivi du fonctionnement et de l’impact de la centrale nucléaire
” de la CLI, présidée par Madame Suzanne Gazal, Universitaire,
a entendu EDF et la DRIRE Aquitaine, représentant régional
de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Elle vous
présente le bilan de cet arrêt décennal.
La production de la tranche 1 a été arrêtée à Golfech le 24 mars et reprise le 6 juillet 2001. Cet arrêt a comptabilisé 350 000 heures de prestations et 1 100 prestataires dont 25% d’entreprises locales en Midi-Pyrénées et Aquitaine ; le contrôle et la maintenance ont coûté 19,8 millions d’euros (30 millions de francs). Principaux travaux et contrôles effectués - Épreuve hydraulique
du circuit primaire à 207 bars (unité de mesure utilisée
pour mesurer la pression des fluides) et épreuve de mise en
pression de l’enceinte de confinement (barrières de sécurité)
à 4,2 bars. Le taux de fuite s’est amélioré (de 0,93%
de la masse d’air en 1992, il est passé à 0,79% en 2001)
(la limite réglementaire 1%, après application d’un enduit
à base de résine).
- Contrôle des soudures
et structure de la cuve du réacteur, des tubes des générateurs
de vapeur, de l’alternateur et de la turbine.
- Remplacement de 50% du
packing de l’aéroréfrigérant pour améliorer
son fonctionnement (ensemble en plastique permettant de refroidir l’eau
qui sort du condenseur).
La DRIRE Aquitaine (Division Nucléaire), représentant local de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, contrôle trois centrales électronucléaires : le Blayais en Gironde, Civaux dans la Vienne et Golfech en Tarn-et-Garonne. - La mission de la DRIRE La DRIRE a attribué
des moyens notablement importants à la visite décennale de
Golfech : elle a été présente 1 jour sur 3 sur le
site et 1 jour sur 2 pendant les activités sensibles qui représentent
environ la moitié de la durée de l’arrêt de tranche.
Le point de vue de la
DRIRE
- La DRIRE a validé
l’épreuve hydraulique du circuit primaire principal et l’épreuve
de l’enceinte de confinement. Elle a analysé les événements
significatifs intervenus pendant l’arrêt dont le classement sur l’échelle
INES* proposé par EDF n’a appelé de sa part aucun commentaire
particulier. Elle a noté avec satisfaction qu’aucun tube des générateurs
de vapeur n’a dû être bouché.
- La DRIRE a toutefois appelé
l’attention de la CLI sur deux aspects considérés comme significatifs
: l’apparition de défauts de fissuration sur un générateur
de vapeur et la nécessaire amélioration de la gestion des
déchets radioactifs sur le site.
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sur la visite décennale Depuis la mise en service
de la centrale de Golfech la commission “Suivi du fonctionnement et
de l’impact de la centrale nucléaire”, présidée
par Madame Suzanne Gazal, Universitaire, a abordé de nombreux dossiers
liés à la sûreté nucléaire et à
la radioprotection. Elle présente ici ses observations les plus
importantes.
- Cuve du réacteur
La CLI s’est intéressée
à la résistance technique de la cuve du réacteur et
aux contrôles réalisés sous la surveillance de la DRIRE
par la société Intercontrôle, filiale de Framatome.
Les procédures et la qualité des contrôles effectués
ont été jugées satisfaisantes par la DRIRE.
- Circuit de refroidissement
du réacteur à l’arrêt (RRA)
Suite à l’incident significatif constaté
en 1998 à Civaux, la CLI s’est intéressé à
d’éventuelles fissurations sur ces mêmes circuits à
Golfech provoquées par le choc thermique eau chaude/eau froide.
Dans l’attente d’une solution technique plus satisfaisante au niveau national,
EDF procède, à la demande de l’Autorité de Sûreté
Nucléaire, au remplacement systématique de tronçons
des circuits RRA sur tous les sites, ce qui a été fait sur
les réacteurs 1 et 2 à Golfech.
- Circuit de refroidissement
de secours
Début 2001, une anomalie
de conception a été détectée par EDF sur plusieurs
centrales, en particulier à Golfech, sur deux vannes de circuits
de refroidissement de secours qui contribueraient au refroidissement du
cœur du réacteur dans certaines situations accidentelles. Les mesures
correctives mises en place à Golfech ont été présentées
à la CLI qui a toutefois regretté l’information tardive de
l’ Autorité de Sûreté Nucléaire. Cet événement
a été classé au niveau 2 de l’échelle INES*
- Générateurs
de vapeur
La CLI s’est intéressé
au bouchage de tubes des générateurs de vapeur : 8 sur 22
000 à Golfech dont la plupart depuis l’origine, ce qui est extrêmement
faible au regard des critères de remplacement des générateurs
de vapeur (12% de tubes bouchés). Bien que le circuit secondaire
soit considéré par EDF comme propre, l’obstruction des tubes
par des boues est un point à surveiller, notamment par des opérations
de nettoyage complet à chaque arrêt de tranche.
Pour la première fois
en France sur ce type de matériau, quelques fissurations de faible
importance ont été constatées sur un générateur
de vapeur de la tranche 1 de Golfech (nouveau type de matériau alliage
Inconel 60), dans une zone de transition située entre les circuits
primaire et secondaire. Ces défauts, bien que limités, sont
considérés comme significatifs par la DRIRE et EDF. Dossier
à suivre.
Enfin, une anomalie a été
détectée sur des générateurs de vapeur de 8
centrales nucléaires de 1300 MWe dont Golfech (système de
régulation du niveau d’eau participant à la protection du
cœur du réacteur contre les effets d’un refroidissement excessif).
Ce défaut d’organisation identifié au niveau national en
1998 vient d’être classé au niveau 1 de l’échelle INES*.
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Plusieurs programmes de recherche
sur cette question ont en effet été menés, notamment
le programme européen ‘Sûreté de la fission nucléaire
” de 1995 à 1998.
La CLI estime que le recombineur
d’hydrogène disponible au niveau national ne pourrait pas être
acheminé dans les délais sur un site en situation accidentelle,
contrairement à ce que prétend EDF.
Elle se félicite que
cette hypothèse accidentelle soit aujourd’hui prise en compte par
l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
(IRSN) et que l’Autorité de Sûreté Nucléaire
ait demandé à EDF d’implanter des recombineurs d’hydrogène
sur tous les réacteurs d’ici fin 2007. Elle restera vigilante sur
leur mise en place à Golfech .
La CLI déplore cependant
qu’un système de brassage, ainsi qu’un système de détection
précoce et en continu du rapport entre les différents gaz
présents à l’intérieur de l’enceinte de confinement,
ne soient pas préconisés.
- Résistance aux
séismes
La CLI s’est préoccupée
des contrôles réguliers permettant de s’assurer que tous les
organes du circuit primaire répondent aux exigences de résistance
à d’éventuels séismes.
Les tirants des couvercles
des cuves des deux réacteurs de Golfech ont été remis
en conformité à l’issue de la visite décennale de
la tranche 1 et de la visite partielle de la tranche 2. La fixation au
sol des armoires électriques a également été
abordée : les contrôles suivis par la DRIRE se sont étalés
sur deux ans à Golfech. Les écarts constatés ont donné
lieu à la mise en place d’un plan d’actions pour s’assurer de la
bonne fixation des armoires électriques.
Toutefois, l’Autorité
de Sûreté Nucléaire a porté à la connaissance
de la CLI, en juillet 2002, deux anomalies génériques concernant
la tenue aux séismes des assemblages combustibles irradiés
et du pont mobile de levage et de maintenance dans les bâtiments
des réacteurs de plusieurs centrales nucléaires dont Golfech
(classement au niveau 1 de l’échelle INES*).
- Gestion des déchets
radioactifs
En 2001, un problème
de stockage de fûts de déchets radioactifs sur le site a entraîné
un débit de dose supérieur à la normale. Cet événement,
qui a donné lieu à une inspection immédiate de la
DRIRE en présence du Président de la CLI, a été
classé au niveau 1 de l’échelle INES* par l’Autorité
de Sûreté Nucléaire. La CLI veillera au respect du
plan d’actions mis en place à Golfech à la demande de la
DRIRE pour améliorer la gestion des déchets.
- Propreté radioactive
du site
En 1998, l’attention de la
CLI a été appelée sur des problèmes de propreté
radiologique survenus à Golfech : tenues vestimentaires des intervenants
en zone contrôlée, voirie, transport du combustible usé
vers La Hague. La CLI a entendu EDF, la COGEMA et la DRIRE. Des mesures
correctives ont aussitôt été mises en place et aucune
nouvelle contamination n’a été constatée sur le site
de Golfech.
* INES : échelle internationale des événements
nucléaires qui compte 7 niveaux de gravité.
LE POINT DE VUE DE LA CLI La Commission “ Suivi
du fonctionnement et de l’impact de la centrale nucléaire ”
a analysé le bilan décennal des rejets d’effluents de la
centrale de Golfech et de leur impact éventuel sur l’environnement.
Ses observations essentielles apparaissent ci-dessous.
- Les normes sanitaires
de rejets
La CLI a de nouveau posé la question – déjà
soulevé à l’ouverture de l’enquête publique en 1990
– des données et des modèles de calculs qui ont servi de
base à l’établissement des normes de rejets des centrales
nucléaires. Elle n’a pas obtenu satisfaction sur ce point.
- Les gaines de combustible
La CLI a observé depuis
début 1997, une augmentation de certain rejets radioactifs dans
l’environnement, parallèlement à un accroissement de la radioactivité
du circuit de refroidissement primaire (de l’ordre de grandeur de la contamination
considérée par EDF comme “représentative d’une dégradation
significative de la première barrière”).
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Ces phénomènes sont concomitants avec l’apparition de fuites sur des éléments combustibles de la tranche 1. Les réponses d’EDF et de la DRIRE ne lui ayant pas donné entière satisfaction, la CLI a demandé que lui soit communiqué un état récapitulatif des problèmes rencontrés sur les gaines de combustible depuis 1997 pour chaque tranche et chaque cycle de fonctionnement. - Le cobalt et l’argent
La CLI a constaté
une nette décroissance des rejets en cobalt et en argent depuis
1998. Cette diminution est directement liée à l’amélioration
par EDF des méthodes de traitement des effluents visant à
récupérer le maximum de radioéléments sur des
résines et des filtres afin de minimiser les rejets dans l’environnement.
- La gestion du tritium
La CLI s’est interrogée
sur l’augmentation constante des rejets de tritium dans la Garonne depuis
1997. Le tritium résulte notamment d’une réaction sur l’acide
borique présent dans l’eau du circuit primaire qui permet de maîtriser
le réacteur nucléaire. La politique suivie jusqu’ici par
EDF consistait en une gestion pluriannuelle du tritium, en le conservant
dans les réacteurs et en rejetant le minimum.
Or, depuis 1997, EDF a rejeté
des quantités plus importantes de tritium pour respecter les critères
de radioprotection ainsi que les seuils restrictifs qui figureront dans
le prochain arrêté d’autorisation en 2005. Les rejets de tritium
ont atteint 61% de l’autorisation annuelle en 2001.
La CLI a également
souhaité que soient dorénavant nuancés les propos
habituellement tenus quant à la faible toxicité du tritium
et souligné la nécessité de moduler les conclusions
dans ce domaine.
- Le carbone 14
La CLI s’est préoccupée
du carbone 14 radioactif dont le suivi n’est pas aujourd’hui réglementé
pour la centrale de Golfech ? Depuis 1995, l’État a défini
une nouvelle réglementation en fixant des valeurs limites de rejets
du carbone 14 qui sont intégrées au fur et à mesure
dans les nouveaux arrêtés d’autorisation. Actuellement, le
carbone 14 est notamment mesuré à La Hague, Flamanville et
Saint-Laurent-des-Eaux. Il s’avère qu’il sera intégré
dans le futur arrêté d’autorisation de la centrale de Golfech.
Toutefois, la CLI regrette
le manque de retour d’expérience en ce qui concerne son impact sur
l’environnement.
- Les rejets chimiques
La CLI a remarqué
de fortes variations des quantités d’acide borique rejetées
dans la Garonne. Ce phénomène est lié à la
concentration en bore du circuit primaire et au nombre d’arrêts de
tranche. En outre, la CLI a de nouveau attiré l’attention d’EDF
sur les six substances chimiques contenues dans les rejets radioactifs
liquides. Malgré ses multiples demandes, elle n’a jamais eu communication
des résultats de mesures même si EDF confirme respecter l’arrêté
d’autorisation.
- La faune et les plantes
aquatiques
La CLI a noté que
dans son rapport décennal, l’IRSN (ex IPSN) a conclu à l’absence
d’impact significatif de la centrale dans le domaine terrestre et à
un marquage des plantes aquatiques par quelques radioéléments
comme le cobalt, même si ces valeurs sont extrêmement faibles.
- La surveillance de l’IRSN (ex OPRI) La CLI réitère
sa demande de mise à disposition rapide du public et des membres
de la Commission des résultats des mesures de l’État dans
l’environnement autour de Golfech, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
A diverse reprises, elle
a interrogé l’IRSN sur l’état d’avancement de l’installation
de la nouvelle balise de contrôle en continu de la radioactivité
de l’eau de la Garonne en amont d’Agen. Les travaux d’installation de cette
station de mesure sous le pont de Layrac ont été engagés
au début de l’été. Une fois les autorisations administratives
obtenues, la station sera opérationnelle d’ici fin 2002.
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Retraitement: selon EDF l'arrêt va de soi. INFO REZO
Depuis que le mouvement antinucléaire existe, il s'oppose à
l'extraction de plutonium délicatement nommé "retraitement".
Jusqu'ici l'industrie nucléaire française avait su cacher
ses divergences sur le sujet, EDF acceptant bon gré mal gré
de remplir le carnet de commande de Cogema-Areva à La Hague à
raison de 800 t livrées, soit la capacité de l'usine de la
Hague faite pour EDF sur plus de 1200 tonnes produites.
Le dogme était que la solution au problème des déchets
était ce qu'ils appelaient "recyclage" qui consistait à produire
du plutonium pour les bombes ou pour le combustible MOX ou plus souvent
pour le mettre sur l'étagère.
Le combustible MOX coûtant plus cher et étant encore plus
dangereux que le combustible UOX, EDF n'en était preneur que faute
de savoir que faire du stock de plutonium.
Voici que Mr Stoffaës, directeur de la prospective
et des relations internationales d'EDF le dit, enfin, tout haut (et pour
la première fois dans un texte à usage externe) : le retraitement
n'a pas de sens pour l'électricien. Oui Monsieur Stoffaës,
l'arrêt va de soi.
Non Monsieur Stoffaës, il n'est plus temps de chercher des solutions
pour le combustible irradié : quand la baignoire déborde
on ferme d'abord le robinet (arrêt de la production de déchets
nucléaires), on ne passe la serpillière qu'après !
"Il faut couper définitivement et de manière convaincante
le lien originel entre la production d'électricité d'origine
nucléaire et les matières nucléaires susceptibles
d'utilisation militaire, en interrompant la production de plutonium à
partir des déchets nucléaires et en recherchant des solutions
acceptées pour le devenir des combustibles irradiés",
Mr STOFFAËS (Directeur de la prospective et des relations internationales,
EDF) - Revue de l'Association d’Économie Financière
N°66 "Johannesburg 2002 : Écologie et Finance". -
C.R.I.L.A.N. ( Association loi 1901, agréée au titre de l'environnement) Siège social :
10 route d'Etang-Val
50340-Les Pieux-
TEL : 02 33 52 45 59
- Fax : 02 33 52 53 26
Président : Michel
Frémont
Représentant de
l'association dans les commissions de la CSPI de la Hague, du CSM, de la
centrale de Flamanville : Didier ANGER
COMMUNIQUÉ : (21 août 2002)
Un nouveau convoi de rebuts de MOX (mélange d'oxyde de plutonium
et d'oxyde d'uranium) devait arriver d'HANAU vers la HAGUE.
Il a été annulé momentanément. Par contre,
un autre convoi de combustibles irradiés plus classiques est prévu.
Pourquoi cette annulation ?
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Pour des causes techniques ?
-Les alarmes auraient fonctionné sur le conteneur
-la police allemande, avec les inondations a d'autres priorités
actuellement .
Pour des causes politiques ?
-Une manifestation de GREENPEACE devant HANAU a attiré l'attention
sur ce transport banalisé peu banal.
-Le Gouvernement allemand ne cherche sans doute pas le contact avec les
écologistes à un mois des élections législatives.
HANAU était une usine de l'entreprise allemande SIEMENS de fabrication
de MOX : elle est arrêtée depuis 1994. Elle ne sait que faire
de ces rebuts, déchets maintenant trop chargés en américium,
issus de cette fabrication : elle les envoie à ...La HAGUE.
Ce stockage de déchets qui n'ont jamais été des combustibles,
tombe sous le coup de l'article 3 de la loi BATAILLE : celle-ci interdit
le stockage de déchets nucléaires étrangers sur le
sol français, sauf pour retraitement.
C'est pourquoi, le CRILAN avait déposé plainte en février
2001, alors que 9 convois étaient déjà arrivés
à la Hague. Le CRILAN, débouté en mars 2001, car alors
non agréé, c'est Manche Nature qui avait pris le relais.
Fin juillet 2001, le Tribunal de Cherbourg, malgré la demande de
la COGEMA et de la Préfecture de la Manche, se jugeait compétent.
Ces dernières voulaient retarder les décisions pour se donner
le temps d'emmagasiner ces rebuts à La Hague. Le Préfet de
la Manche (l'État) et la COGEMA faisaient appel et c'est le Tribunal
des conflits qui devait déterminer de la compétence du Tribunal
de Grande Instance ou de celle du Tribunal administratif. L'appel vient
d'être jugé : l'affaire devra revenir devant le TGI de Cherbourg
qui aura à trancher de l'illégalité de l'apport de
ces déchets étrangers sur le site de la HAGUE.
Depuis le dépôt de la première plainte en février
2001, d'autres convois sont arrivés :
- Deux en juin 2001,
- Deux au cours de cet été.
Nous affirmions hier le 20 août :
“La COGEMA, entreprise à 77 % sous le contrôle de l'État, profite des lenteurs de la Justice pour continuer à faire transporter et stocker, hors-la-loi, ses déchets nucléaires étrangers, non recyclables, non recyclés, sur le sol français avec la complicité du Pouvoir Exécutif.
Le Gouvernement, si soucieux de la tolérance-zéro pour les
contrevenants à la loi, doit exiger le retour de ces déchets
en Allemagne. Sinon, à quoi serviraient les lois et les Députés
qui les votent quand le Pouvoir exécutif, lui-même favorise
leur transgression.“
Ceci reste valable.
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EcoRev'
Edito
Si le sommet de Johannesburg a vu un retour en force des questions énergétiques
dans le débat mondial sur l'avenir de la planète, c'est bien
parce que les choix énergétiques sont au coeur de nos choix
de développement. Mais il serait vain de croire qu'une fuite en
avant productiviste, basée sur l'utilisation de ressources non renouvelables,
principalement le gaz et le pétrole, permettrait l'accès
à l'énergie de milliards d'êtres humains qui en sont
aujourd'hui privés. Leur épuisement est désormais
notre horizon historique et leur utilisation sans cesse croissante est
la principale responsable de la crise climatique qui menace notre planète.
Le nucléaire (sûr ?, économe ?, éprouvé
techniquement ?) est brandi par certains responsables politiques et économiques
comme la seule alternative possible. Il ne nous resterait plus alors qu'à
accepter l'accumulation de déchets ingérables, de prendre
le risque d'une prolifération à l'échelle mondiale
du nucléaire militaire. Ce serait également parier sur une
technologie qui fait année après année la preuve de
son inefficience économique (la faillite actuelle de l'opérateur
privé British energy est là pour le rappeler), au mépris
de son rejet par une majorité de personnes.
Ce qui fonde aussi et surtout notre rejet du nucléaire, c'est le
risque d'accident : Three Mile Island aux USA en 1979, Tchernobyl en Ukraine
en 1986, Tokai-Mura au Japon en 1999; Fessenheim, Nogent sur Seine demain
? Danger totalement incommensurable pour cet objectif finalement banal
qu'est la production industrielle d'électricité.
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La France, à l'égard du nucléaire, fait encore figure
d'exception.
La construction de l’État sous la Ve République fut intimement
liée au pouvoir nucléaire. Assise sur la toute puissance
des nucléocrates, cette intrication entre un choix énergétique
et un système politique a fait de notre pays celui qui dépend
le plus du nucléaire pour son approvisionnement électrique,
sans lui procurer aucune indépendance énergétique.
D'autres scénarios, esquissés dans le dossier, sont possibles.
Ils
impliquent
une forte diversification des sources d'énergie, une plus grande
efficacité et maîtrise énergétiques, une mise
en débat -du local au global- des choix énergétiques
et de nos modes de vie, et une véritable réflexion sur ce
que devrait être un service public planétaire de l'énergie
soutenable.
Le nucléaire reste le symbole du développement insoutenable,
irresponsabilité collective, menace permanente et non maîtrisable.
Également dans ce numéro, retour en forme de bilan de la
mandature achevée sur les perspectives des résistances citoyennes
au capitalisme BioTech, poursuite de la réflexion sur la nécessaire
démocratisation de la science et de la technologie dans un contexte
mondial où leur rôle apparaît de plus en plus central,
ouverture d'un débat sur la place et la construction proprement
'idéologique' de la génétique comme paradigme de la
biologie, et un plaidoyer pour une politique des conditions de travail.
Illustrations multiples de la nécessité de changer nos 'outils'
pour faire émerger une alternative sociétale.
La rédaction
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