A propos de la transmutation cet avis (que je partage sans réserve
sur le sujet) dans le rapport que Robert Dautray a écrit pour l’Académie
des sciences.
(...)
Remarque 2 Nous avons cité dans le chapitre 8 cinq critères relatifs au stockage des déchets radioactifs (radioactivité, radiotoxicité, dose effective sanitaire, puissance résiduelle, contribution éventuelle à la prolifération) qui seuls nous ont paru avoir une base scientifique (que nous sachions analyser). Nous avons toutefois voulu en montrer les limites, et pour chacun, et pour l’ensemble.
Il nous paraît indispensable de dire que c'est aux populations, aux
travailleurs concernés et donc à leurs représentants
élus, c'est-à-dire à la puissance publique, d'élaborer
le critère de protection et de confiance pour la gestion des déchets
radioactifs.
Pour certains acteurs du nucléaire, il s'agirait souvent de protéger
les « populations futures » d'événements futurs
hypothétiques, dans 100.000 à des millions d'années
(qu'étaient notre région, ses habitants et sa biosphère,
à cette même distance dans le passé et le futur ?),
au détriment, certain, lui, des populations et des travailleurs
concernés du présent siècle et des suivants.
Il faudrait bien 10 demi-vies (30 ans) pour enlever au Cs 137 et au Sr
90 leur prééminence en radioactivité dans les déchets
C (note de la Gazette : enfin, seulement un facteur 1000 d’où
cela va dépendre des quantités initiales, de 1 tonne on passe
à 1 kg et c’est encore empoisonnant !). Mais l’Am 241 serait
dominant en radiotoxicité pendant de l’ordre du millénaire.
Pour les UOX en stockage direct, il faudrait plusieurs demi-vies du Pu
241 (14 ans) pour le diminuer sensiblement et ainsi tarir la source de
l’Am 241. Celui-ci, après le Pu, notamment 238, serait dominant
en radiotoxicité de l’ordre de sa demi-vie.
Pour les MOX irradiés, le taux de diminution de la radioactivité,
déjà longuement expliqué dans ce rapport, met en scène,
d'abord le Pu 241, puis le Cm 244 (demi-vie : 18 ans), l’Am 241 (demi-vie
: 433 ans), puis le plutonium 239, etc. Quant à sa radiotoxicité,
elle est quasi toujours celle du Pu, tous isotopes compris, et de leurs
descendants, avec au premier rang l’Am 241. Tout le reste est au moins
une décade en dessous. On voit ci-dessus qu'il faut déjà
s'occuper des hommes contemporains, du siècle et des siècles
à venir, qui, eux, sont confrontés au maximum de la radioactivité
et de la radiotoxicité, qui décroissent ensuite aux rythmes
du Pu 239 et 240, et donc pas seulement des hommes d'un futur très
lointain.
Ce qui est quelquefois proposé, par exemple un accent particulier
sur la transmutation/fission, peut-il être scientifiquement faisable,
simultanément pour les trois premiers critères ? Mais au
détriment de qui? Avec quelles servitudes? Quelles conséquences
sanitaires lors des incidents, accidents, erreurs humaines, malveillances,
etc. ? A quel prix et avec quelles ressources ? Qui les paiera en adversités
nouvelles ?
Qu'est-ce qui sera nécessaire?
Citons notamment :
- les procédés de séparation, de transformation chimique
et physique de corps radioactifs ;
- les équipements pour faire tout cela ;
- les irradiations ;
- les fabrications d'objets radioactifs (et leurs traitements mécaniques,
physiques, chimiques après irradiation) ;
(suite )
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suite:
- les transports de tous ces corps radioactifs ;
- les manipulations de ces objets de plus en plus radioactifs ;
- les nouveaux déchets radioactifs (tout cela non seulement radioactif,
mais avec tous les types de rayonnements, y compris les plus pernicieux);
- tout cela exploité par les travailleurs de ce siècle, dans
des zones au voisinage peuplé, où il est impossible qu'il
n'y ait pas de fuites, ni de rejets radioactifs.
C'est donc un système nucléaire vaste et complexe qui est
à créer.
Il faudra, de toute façon, qu'un bilan sanitaire sérieux,
détaillé et comparatif, soit effectué avant toute
dépense significative. Dans cette conclusion, que le lecteur veuille
bien nous pardonner de répéter ce que nous avons dit dans
le corps du rapport (ici, le chapitre 8, section 5).
Ce système radioactif ne pourrait être créé,
pour éviter de trop nombreux transports de substances radioactives,
que dans un immense parc nucléaire adossé à l’usine
séparant tous ces corps réputés potentiellement plus
dommageables que les autres, et que l’on devrait séparer chimiquement.
Donc, cet immense parc nucléaire devrait être adjacent à
l’usine de retraitement sur laquelle on ajouterait les nouvelles unités
de séparation chimiques. Il faudrait y placer toutes les fabrications
de cibles à irradier, les réacteurs brûleurs et le
traitement des cibles irradiées, et cela avec de nombreux recyclages.
Il faudrait exiger des pertes et des impuretés minimales, au prix
d'une complication technique extrême et d'un effort supplémentaire.
N'oublions pas les usines-pilotes, puis les usines-prototypes, les réacteurs-démonstrateurs
avant que les réacteurs-brûleurs ne soient construits en grande
taille en grande quantité. Tout cela nous
parait d'une complexité jamais égalée,
mettant en jeu toutes sortes de rayonnements. Ce parc nucléaire
contiendrait tant de corps radioactifs aux multiples risques potentiels
qu'il faudrait le protéger, le garder comme une citadelle militaire,
y compris du dessus. Et que dire des servitudes des travailleurs qui devraient
y entrer et en sortir chaque jour, et des transports de corps radioactifs
inévitables qui pénétreraient et sortiraient ?
Pourquoi tant de radioactivité croissante ? Parce que l'on voudra
remplacer des isotopes radioactifs à vie longue, donc très
peu radioactifs, par des isotopes radioactifs à vie courte, donc
très radioactifs. Il faut ajouter les problèmes de radiotoxicité
rendue accessible, parce que tous ces éléments devront bien
être entreposés pour rendre compatibles ces demi-vies différentes
et ces divers processus: donc le voisinage avec les travailleurs et les
populations serait long.
Qui doit juger de tout cela et notamment des questions posées ci
avant ? Là encore, apparaît la nécessité d'un
critère général de protection et de confiance. De
toute façon, le parlement en aura besoin pour juger des résultats
des études remises fin 2006 et pour décider des suites à
y donner.
Peut-on commencer par quelque chose de plus modeste ? Ne risquons-nous
pas de mettre le doigt dans un engrenage ou tout le bras puis le corps
passeront? La encore, c'est avec l'aide du critère général
de protection et de confiance que le parlement pourra en juger.
Observons que la faisabilité scientifique de la séparation
chimique est déjà établie et que son fonctionnement,
suivi d'un conditionnement (qui est une véritable réussite
scientifique méconnue) et d'un entreposage local (c’est-à-dire
sur place), pourrait démarrer progressivement et sans difficulté
d'une manière expérimentale. C'est la suite qui nous parait
faire problème, c’est-à-dire « l’élimination
» de tels et tels corps radioactifs, pour remplacer des corps à
vie longue, donc peu radioactifs, par des corps à vie courte, donc
très radioactifs, pendant tout ce siècle (et les suivants?).
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Monsieur Gérard BIARDAUD
Juge d’Instruction
TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LIMOGES
Objet :
Plainte contre COGEMA
de l’association “ Sources et Rivières en
LIMOUSIN ”.
Monsieur,
Permettez-moi de bien vouloir
vous fournir quelques informations qui contribueront, peut-être,
à une éventuelle mise en examen de l’industriel COGEMA.
Mon témoignage partira
de quelques lieux publics pour s’élargir ensuite sur tout le dossier
COGEMA en LIMOUSIN.
L’éventuelle mise
en examen est basée sur le raisonnement suivant : la pollution chimique
et radioactive (radiotoxique) est-elle naturelle ou artificielle ?
Toute l’argumentation de
COGEMA et des différents services responsables de l’État
est de dire que cette pollution est due à une lixiviation in situ
naturelle ce qui sous entend que l’on n’y peut rien et que surtout l’on
ne peut mettre en évidence des responsabilités.
On veut faire également
croire que ce qui est naturel n’est pas dangereux.
La pollution chimique
et radioactive est bien artificielle.
Premier cas : les résultats
CRIIRAD des analyses du lac de SAINT-PARDOUX
Les sédiments prélevés
dans le lac à quelques mètres de l’embouchure du RITORD,
et soumis de ce fait à l’influence des écoulements des sites
miniers situés en amont, présentent une forte contamination
en uranium 238 (18 500 becquerels par kilogramme) et en uranium 235 (963
becquerels par kilogramme). Les teneurs en uranium sont 250 fois supérieures
à la normale.
Point essentiel dans
tout le dossier : cette contamination n’est pas naturelle compte tenu du
fort déséquilibre (excès) entre l’uranium 238 et ses
descendants (thorium, radium 226 et plomb 210).
La contamination en descendants
de l’uranium 238 (thorium 230, radium 226 et plomb 210) est également
anormalement élevée, de l’ordre de 3000 Bq/kg sec. soit 40
fois supérieures à la normale.
(suite )
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suite:
La radioactivité
totale de ce sédiment dépasse très largement le seuil
administratif et non biologique de 10 000 Bq/kg retenu par l’OPRI
pour caractériser les déchets Très Faiblement Radioactifs.
De ce fait, il devrait être stocké dans un site approprié.
D’ailleurs le document
final de la Direction Générale de la Santé confirme
le problème en indiquant qu’il serait problématique de
manipuler et de stocker de tels sédiments à cause de la radioactivité.
La DGS a préféré “ enterrer ” le problème en
disant recouvrons les boues avec la remise en eau du lac.
La DGS a également
fait mention des risques :
- de remise en suspension
et en solution dans l’eau du lac de l’uranium et du radium accumulés
dans les sédiments ;
- de transferts direct vers
les plantes aquatiques et la faune du lac
-liés à l’envol
des poussières radioactives lorsque ces terrains sont à sec.
La contamination des plantes
et des sédiments des cours d’eaux, par les rejets et écoulements
issus des mines d’uranium en activité, mais également après
cessation de l’exploitation est un phénomène constant
mis en évidence par toutes les analyses y compris par des laboratoires
d’État.
Cependant il faut souligner
que les contrôles réglementaires ne présentent pas
de garanties suffisantes puisqu’ils ne se réfèrent pas
à la réalité biologique, chimique et physique des
produits concernés.
En réalité,
l’administration ne tient pas compte, dans ses calculs, de la totalité
des éléments radioactifs. Elle ne considère que les
têtes de série liées aux différentes “ familles
” de l’uranium et “ élimine ” tous les descendants.
Ceci est une hérésie
complète, une manipulation scientifiquement parlant. L’administration
exerce ainsi un mensonge par omission.
Deuxième cas : Le Dossier du
ruisseau RITORD
Ce cours d’eau traverse
d’anciennes nombreuses mines d’uranium avant de se jeter dan le lac de
SAINT-PARDOUX.
L’activité totale
du radium 226, en excluant le radon et l’uranium, ne doit pas dépasser
15pci/litre ou 0,55Bq par litre d’eau.
Pour le RITORD, on a trouvé
dans de nombreuses mesures COGEMA/DRIRE 1mg par litre après dilution
alors que la réglementation donne en maxima 1,8mg par litre au
point de rejet ! Cela représente une pollution énorme
dans le RITORD d’autant que le facteur de dilution est proche de 2.
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Troisième cas :
Le ruisseau VINCOU en aval du site minier MARGNAC
Dans l’activité Béta
totale concernant les résidus de filtration de l’eau prélevée,
l’on trouve 10530 pci/g de cendres. soit 389,6 Bq/g. Ceci est un résultat
énorme !
Quatrième cas : Les analyses
réalisées par la CRIIRAD dans les sédiments des réserves
d’eau de la ville de LIMOGES près de l’ancienne mine des GORCES.
Les résultats des
analyses en spectrométrie gamma indiquent une pollution très
importante.
Pour le sédiment
du bassin l’on trouve une forte contamination en uranium 238 et ses treize
descendants (de 20 000 à 34 000 Bq/kg sec) et en uranium 235 et
ses descendants (1000 Bq/kg sec pour chacun des dix descendants de l’uranium
235.
Ces teneurs sont plus
de 100 fois supérieures à la normale, c’est à
dire à ce que l’on peut mesurer dans des sédiments ou des
sols de la région, hors impact des rejets radioactifs des mines.
Cela représente une activité totale supérieure à
200 000 Bq/kg sec.
Pour le sédiment
de ruisseau, une forte contamination en uranium 238 (28 628 Bq/kg sec)
et en uranium 235 (1586 Bq/kg sec).
Cette contamination est
comparable à celle mesurée dans le bassin en ce qui concerne
l’élément uranium. Par contre, les descendants comme
le radium 226 et le plomb 210, qui étaient à l’équilibre
avec l’uranium 238 dans le bassin, sont en fort déséquilibre
dans le ruisseau.
Un tel excès d’uranium
par rapport au radium (facteur 8) et par rapport au plomb 210 (facteur
20) confirme qu’il ne s’agit pas d’une situation naturelle mais d’une contamination
liée aux rejets et écoulements non maîtrisés
des anciens sites miniers de COGEMA.
L’activité massique
totale de ces sédiments dépasse très largement le
seuil administratif de 10000 Bq/kg retenu par l’OPRI pour caractériser
les déchets de Très Faible Activité mais également
le seuil de 100000 Bq/kg qui caractérise un Déchet Radioactif
de Faible Activité.
Cas grave, cette forte contamination
des sédiments induite par les rejets des mines de COGEMA n’est pas
mise en évidence par la COGEMA et surtout par la DRIRE, service
de l’État.
La ville de LIMOGES a, paraît-il,
obtenu l’obtention d’une dérivation forcée vers le RITORD
afin d’éventuellement stopper la majorité des pollutions
minières. Cependant les sédiments restent dans les réserves
de la ville de LIMOGES. De plus, de cette manière, l’on reporte
les problèmes de rejets dans le lac de SAINT-PARDOUX.
Cela ne fera qu’augmenter
les pollutions chimiques et radioactives dans le lac. Que fera-t-on à
la prochaine vidange du lac ? Qui autorise et se fait complice de tels
agissements ?
Vous êtes Monsieur
le Juge, habilité à mettre en évidence toutes les
responsabilités.
L’on pourrait rajouter à
tout ceci la pollution des sédiments des ruisseaux des PETITES MAGNELLES
à BELLEZANNE ou de ceux de la rivière GARTEMPE 70 km en aval
des sites miniers de BESSINES au SAUT DE LA BRAME (cf. expertise CRIIRAD).
Pour rappel, le GSIEN (Groupement
de Scientifiques pour l’Information sur l’Énergie Nucléaire)
considère comme naturel des sédiments ayant 50 Bq/kg et des
TFA à 500 Bq par kg !
Élément très important
et constant dans le Monde entier :
Les industriels, les États
et les scientifiques dépendant des industriels disent sans cesse
qu’il y a une dilution des phénomènes chimiques et radioactifs,
or la réalité scientifique de terrain démontre le
contraire. Il y a une accumulation des pollutions !
Par l’exemple, dans son
rapport commandé par le Conseil Régional et le Conseil Général
de la Haute-Vienne, la CRIIRAD indique : ”dans les sédiments
de la GARTEMPE existent des niveaux de radioactivité comparables
à ceux de résidus d’extraction. "
-fourni de fausses mesures,
effectué des mesures sur sites non pertinentes, déplacé
des stations de mesure pour éviter le suivi dans le temps, fait
disparaître des résultats embarrassants laissé croire
que l’impact était négligeable, pratiqué des moyennes
pour éviter les résultats et diluer l’impact, refusé
d’installer des stations de mesure aux points compromettants pour éviter
les comparaisons.
(suite )
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suite:
C’est le règne
de l’autocontrôle.
L’étude fine et précise
des sites, pourtant promise par les différents Préfets, n’a
jamais été réalisée.
Les élus qui ont
pourtant dépensé 430.000 F sur des fonds publics n’ont rien
fait depuis et font tout pour oublier.
De par les teneurs naturellement
élevées du sous-sol, les populations des différentes
divisions minières sont donc exposées à un risque
sanitaire plus élevé que dans d’autres régions de
France.
A cette situation vient
s’ajouter l’impact passé, actuel et futur des activités minières
CEA, COGEMA…et ce pour encore des milliers d’années si l’on se réfère
à la durée de vie de certains éléments radioactifs
contenus dans les eaux et les sols. Le Radium 226 est en totalité
dans les eaux et les sols alors qu’il est classé par l’administration
comme “ très radiotoxique ”.
L’exploitant et l’État
français ont souvent utilisé, et utilisent encore, l’argument
de la forte radioactivité naturelle de cette région pour
banaliser l’augmentation des niveaux de radioactivité du fait des
activités minières.
Cette démarche constitue
du point de vue sanitaire, chimique, biologique et physique une aberration,
un mensonge, une abstention délictueuse.
Compte tenu de l’exposition
naturellement élevée que subissent les populations locales,
il conviendrait tout au contraire de faire preuve d’une vigilance encore
plus redoutable afin de ne pas augmenter les niveaux d’irradiation.
Tous ces problèmes
de pollution ne sont pas une découverte .
Il faut rappeler certains
documents très précis déjà à l’époque:
le rapport CASTAING d’octobre
1984, le rapport BARTHELEMY, le rapport DESGRAUPES, les rapports de l’OFFICE
PARLEMENTAIRE D’ÉVALUATION DES CHOIX SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES
concernant les déchets miniers, etc.…
D’ailleurs en avril 1997
la DRIRE et le Préfet indiquaient (en se contredisant par rapport
à la période antérieure à 1992) dans la “ Synthèse
des études et expertises relatives aux anciens sites miniers de
COGEMA : Pendant la phase d’exploitation, des produits mal identifiés
ont été déposés et mélangés aux
résidus de traitement. ”
Triste aveu !…surtout lorsque
l’on sait qu’un Préfet est “ garant de la sécurité
et de la salubrité publiques ”.
Ignorer le risque présenté
par ces doses constitue non seulement une atteinte à un environnement
sain des personnes vivant près des sites, mais c’est aussi remettre
aux générations futures la responsabilité de la “
gestion ” de ces sites dont la radioactivité restera augmentée
pour des millions d’années.
Tous les responsables et
coupables liés à ce dossier doivent savoir que par leur ignorance,
leur complaisance ou leur mensonge, ils engagent injustement la
Vie des générations limousines passées, présentes
et futures.
On peut rappeler le Principe
de Précaution inscrit dans le Traité de MAASTRICHT et dans
la Loi française :
“ Face à une incertitude
scientifique ou face à des risques de dommages graves ou irréversibles,
il ne faut pas remettre à plus tard l’adoption de mesures visant
à prévenir la dégradation de l’Environnement. ”
COGEMA voire certaines personnes
sensibles aux arguments de cette entreprise se vantent encore de m’avoir
ridiculisé en ouvrant un site signalé par moi-même
comme étant un lieu rempli de déchets radioactifs. Ce site
a été uniquement ouvert en surface. Aucune recherche n’a
été réalisée dans toutes les galeries alors
que des plans précis m’avaient été présentés
par d’anciens mineurs. Je suis encore un des rares à avoir une mémoire
des sites assez précise, à part certains mineurs d’uranium
bien sûr.
L’oubli des sites sera
une des catastrophes des années futures.
Tout ceci pour dire que
malgré cela je connais des lieux très pollués y compris
par des matières radioactives civiles voire militaires venant de
l’extérieur de la région.
COGEMA a toujours refusé
la visite de ces lieux.
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Je vous en cite rapidement
quelques uns
La galerie des Charlots
à Pény / un lieu sur le site de Chanteloube / Les
vieilles Sagnes / Les bordes / des galeries sous le site touristique
de Sauvagnat : en septembre 1986, avant la fin de travaux , des mineurs,
au retour d’un week-end, ont retrouvé le site condamné. Ils
ont su plus tard que le lieu avait été rempli de produits
radioactifs / Margnac / : de nombreux produits radioactifs sont
enfouis dont certains ont été déposés juste
avant les derniers rebouchages pour la pose du dosimètre de site
et de l’alimentation solaire du système / Fanay / St léger
la Montagne / le Brugeaud / Montmassaccrot / Le Puy de l’âge / Silord
/ Augères / Pény / Bellezane . Ces lieux ont été
indiqués par d’anciens travailleurs de COGEMA Je pense que beaucoup
savent mais tout le monde laisse ces informations dans le silence. J’ai
personnellement été témoin de dépôts
de déchets radioactifs par des camions en aluminium (avec le sigle
déchets radioactifs sur la remorque) immatriculé dans des
régions extérieures au Limousin.
Quelques éléments par rapport
à la Mise en danger d’autrui :
La dosimétrie Mondiale
est interprétée encore de nos jours depuis les désastres
de HIROSHIMA et NAGASAKI avec un seul flash radiologique.
Ces catastrophes ont servi
à démontrer que les dangers du rayonnement dans le domaine
des “ faibles doses ” n’étaient pas très élevés,
ce qui a permis un développement bon marché de l’industrie
nucléaire mondiale avec des normes de “ protection ” administratives
suffisamment souples et non contraignantes.
Des chercheurs demandèrent
des explications sur les hypothèses utilisées. Le responsable,
JOHN AUXIER, du Laboratoire National de OAK RIDGE, se déclara
incapable de fournir des précisions sur les hypothèses qu’il
avait utilisées car “ ses dossiers s’étaient égarés
et furent détruits au cours d’un déménagement. ”
Il s’agissait de secrets
militaires servant de base à la protection sanitaire pour les habitants
de la planète entière !
On apprend maintenant, par
des bouches officielles, que depuis 1975, beaucoup de spécialistes
ont de sérieux doutes sur la validité de ces calculs ;
Les calculs servant actuellement
à la radioprotection mondiale sont des faux.
D’ailleurs dans le rapport
RST n°4 /édition TEC et DOC / juillet 2000 de l’ACADÉMIE
DES SCIENCES (sous couvert de M Maurice TUBIANA, pourtant ardent défenseur
du nucléaire) on peut lire : “ Nous savons que les fondements
sur lesquels repose toute la philosophie de la radioprotection sont périmés
mais nous ne voyons pas clairement quoi leur substituer. ”
Je rajoute personnellement
qu’ils ne peuvent avouer l’effet dévastateur des faibles doses radioactives
sur la santé des populations car cela mettrait en cause toute la
politique civile et militaire nucléaire Mondiale.
Pourtant le rapport “ BEIR
V ” publié aux États-Unis conclut que les radiations atomiques
sont beaucoup plus dangereuses qu’on ne le croyait. Le rapport de THOMAS
et MC NEILL a montré que :“ la CIPR sous estime le risque réel
de 2 à 5 fois pour les cancers et de 10 fois pour les risques d’atteinte
à la santé autres que le cancer.”
Pourtant depuis les études
des centres indépendants (mais très censurés) en BELARUS,
après la catastrophe de TCHERNOBYL, l’on se rend compte des effets
dits “ supralinéaires ” des faibles doses radioactives ;
Les effets dévastateurs
des doses radioactives se réalisent surtout à faibles doses
et à fortes doses.
(suite )
|
suite:
C’est d’ailleurs ce qui
avait été censuré sur les travaux de M. MANCUSO aux
États-Unis autour du site nucléaire de HANDFORD à
l’époque après l’arrêt des subventions pour ses travaux
sur les faibles doses radioactives.
En bref, les radiations
ionisantes, même à faible doses, dérèglent le
métabolisme cellulaire, affaiblissent les défenses immunitaires
et provoquent un stress organique (y compris ce qui avait été
appelé à l’époque par le milieu nucléaire international
“ radiophobie ”) menant au vieillissement prématuré de l’organisme.
J’ose espérer, Monsieur
le Juge, que ma lettre tendra à vous diriger vers ce qui devrait
aboutir à une mise en examen de COGEMA et par extension à
la mise en évidence d’autres responsabilités aussi bien locales
que nationales voire internationales.
NON À UN NOUVEAU PROGRAMME DE CENTRALES NUCLÉAIRES Appel au rassemblement “ Sortons de l’âge du nucléaire ” du dimanche 20 octobre 2002 à Strasbourg Nous, associations, syndicats
ou partis politiques, sommes fermement opposés au projet de construction
d’un réacteur nucléaire européen (EPR) – tête
de pont d’un nouveau parc français de centrales nucléaires.
L’industrie nucléaire
tente d’imposer ce projet que l’Assemblée nationale s’apprête
à entériner à travers une loi d’orientation énergétique.
Nous n’acceptons pas, une fois de plus, d’être mis devant le fait
accompli.
Aucun pays ne sera à
l’abri d’une catastrophe nucléaire tant que continuera à
fonctionner cette technologie. Comment accepter d’accumuler une quantité
encore plus importante de déchets nucléaires alors que l’on
ne sait pas s’en débarrasser ?
Le nucléaire est dangereux
et coûteux. Il n’est pas une solution à l’effet de serre et
est incompatible avec toute idée de développement durable.
S’engager dans un nouveau
programme nucléaire, c’est paralyser notre avenir énergétique
et environnemental pour les 50 prochaines années. L’argent de ce
projet (plusieurs milliards d’euros pour le seul prototype de réacteur
nucléaire EPR) devrait avant tout servir à favoriser les
énergies de l’avenir, les plus respectueuses de l’environnement
(comme les énergies renouvelables et les économies d’énergie).
Nous demandons :
- l’abandon de tout nouveau
programme de centrales nucléaires,
- un bilan complet et indépendant
du nucléaire français (humain, environnemental, éthique
et financier…).
- l’étude de scénarios
de sortie du nucléaire et des mesures d’accompagnement (basculement
des budgets de recherche au profit d’alternatives énergétiques
au nucléaire, plan de reconversion des emplois…).
Devant le risque de relance
du programme nucléaire français, les associations, syndicats
ou partis politiques signataires appellent à participer à
l’immense chaîne humaine et au rassemblement européen “ Sortons
de l’âge du nucléaire ” à Strasbourg, le dimanche 20
octobre 2002, à 13 heures (*) devant le Palais de l’Europe (avenue
de l’Europe). A cette occasion, nous dresserons une pyramide de boîtes
de conserve recouvertes du logo radioactif, symbolisant l’accumulation
des déchets nucléaires pendant des milliers d’années.
(*) Pour connaître le programme complet, mais
aussi le départ groupé dans chaque département, téléphonez
au 08 26 166 44 (serveur vocal) ou www.sortirdunuclaire.org
p.25
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Nous nous étions bien amusés en lisant le papier de nos collègue de la CGT : “ il faut sauver ROUSSELY ”, mais étions restés sur une interrogation : le Président et la Direction Générale étaient-ils tombés si bas ? Après l’entrevue entre
le Président et les Organisations Syndicales le 29 août à
l’UTO, nous sommes obligés de répondre par l’affirmative.
D’une correction irréprochable
sur la forme, saluant individuellement chaque participant, ne monopolisant
pas le temps de parole, c’est sur le fond qu’il a été lamentable.
Pratiquement, il n’a répondu à aucune des questions soulevées
par les représentants du personnel. Manifestement ce n’était
pas son problème. Est-ce parce qu’il est dans la peau d’un Président
qui n’est plus là pour longtemps ? (Super-Menteur aurait des copains
à placer !)
On a cru revoir son prédécesseur
(ALPHANDERY) : à fond dans le registre de l’incantation et de la
langue de bois : ce n’est pas pour faire des économies qu’il faut
toucher au régime de retraite…l’ouverture du capital est compatible
avec le développement durable, la politique de long terme et même
avec le développement du social…
Sur le nouveau régime
de retraite, il a indiqué qu’il y aurait négociation, mais
qu’elle ne porterait pas sur la durée de cotisation (40 ans ou plus).
D’après lui, cette décision est du ressort des parlementaires.
En clair, le Pouvoir nous “ vole et nous spolie ”, mais on a le droit d’en
discuter les modalités !
La question de l’évolution
des 32H à EDF a été soulevée par la CFDT. En
effet le 30 juillet devant la Commission de la production et des échanges
de l’Assemblée, parlant de l’Accord, il avait déclaré
: “ il ne sera pas reconduit en tant que tel “ .
ROUSSELY a confirmé
: ”pour la RTT il y a d’autres formes ”. Il n’a pas indiqué lesquelles.
En matière de politique
d’achat, il a rappelé un certain nombre d’orientations, par exemple
de ne pas avoir de fournisseur en position monopolistique. Mais dans cette
entreprise où le pouvoir est au main des groupes de pression, que
fait-il pour éviter les ententes préalables ?
En février 2001, FO
et la CGT du GDL avaient saisi le Conseil d’Administration d’EDF, d’irrégularités
(délit de favoritisme, entente préalable…) concernant le
marché des CND manuels. Résultat des courses un an et demi
après, les belligérants (d’EDF) occupent toujours des postes
stratégiques au Service Achat et au GDL. Faut-il s’étonner
que la réforme des achats se traduise par un échec ?
Monsieur le Président
pour être efficace et crédible aux yeux du Personnel, ; il
ne suffit pas d’avoir de bonnes politiques, encore faut-il les faire appliquer
!
Le Président a laissé
entendre que l’EPR allait être lancé. Le secrétaire
de notre syndicat a déclaré : l’EPR est un REP amélioré,
ce n’est pas un réacteur intrinsèquement sûr !
Les États-Unis étudient
les réacteurs du futur qui se caractérisent par l’utilisation
de dispositifs de sûreté passive et par des système
d’autoprotection. Ils sauteront probablement le palier REP amélioré,
pour construire des réacteurs de type innovant.
A EDF personne n’étudie
les réacteurs de type innovant. Alors que la direction ne cesse
de prôner la participation du personnel aux réflexions sur
l’avenir de l’entreprise, les agents et même des cadres supérieurs
qui nous ont contactés, ne sont nullement associés aux réflexions.
Les technocrates n’ont que faire de l’avis du personnel ! De toute façon
s’ils se plantent, le contribuable payera la facture (comme le Crédit
Lyonnais).
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Le président ROUSSELY
nous a surpris, il a affirmé que l’EPR était intrinsèquement
sûr.
Est-il mal conseillé
? Nous lui recommandons la lecture d’ENERPRESSE N° 8133 qui
relate une mise au point de l’AIEA sur les réacteurs avancés.
Si le Président d’EDF n’est pas d’accord avec le classement effectué
par l’AIEA (organisme pronucléaire bien connu), il devrait le faire
savoir.
Sa stratégie est-elle
de désinformer les candidats aux prises de participation dans le
capital d’EDF ?
Ces derniers seront-ils dupes
? Ne préfèreront-ils pas investir dans des entreprises disposant
de réacteurs autoprotégés, plutôt qu’à
EDF dotée d’EPR, réacteur du passé comportant un risque
d’accident majeur non négligeable et particulièrement vulnérable
aux attentats
En résumé,
quel que soit le thème c’est le dialogue de sourds. Dans un contexte
où les salaires stagnent, les rémunérations complémentaires
disparaissent, les charges de travail augmentent, les comptes de l’entreprise
passent dans le rouge…rien de tel pour amener le chaos social.
“ Monsieur le Président, Je tiens à préciser en préambule que la position qui la nôtre concernant l’ouverture du capital d’EDF, n’a aucun lien avec la situation locale à l’UTO. Les relations sociales
se sont améliorées à l’UTO (c’était plus que
nécessaire).
L’UTO s’est améliorée
tant sur le plan technique que sur le plan humain !
Je pense que le nouveau
gouvernement de l’entreprise n’y est pas pour rien . Soyez en remercié
au passage.
Ceci étant, et
cela montre que si les choses se sont améliorées, elles ne
sont pas parfaites, je ne m’explique pas pourquoi vous n’êtes pas
plus attentif à l’avancement de certains cadres sup (GF 17 et au-dessus)
qui n’ont pourtant pas démérité (pour l’appréciation
du service rendu à l’entreprise, je m’en remets au chef d’Unité),
et qui sont laissés pour compte simplement parce qu’ils n’ont pas
de maffia pour les soutenir.
Venons-en à la
situation générale, EDF et Tutelle. Elle est devenue critique
et critiquable.
Les tenants de la
pensée unique et leurs disciples voudraient nous faire croire que
l’économie de marché et le néolibéralisme sont
les seules voies de progrès possibles et ceci malgré les
preuves de plus en plus nombreuses de leur forfaiture et de leurs échecs
(ENRON, VIVENDI, France TELECOM…)
Monsieur le Président,
si vous n’avez pas justifié l’ouverture de capital d’EDF par des
arguments solides et irréfutables, c’est parce qu’il n’y en a pas
!
Vous ne pouvez donner
aucune garantie, ni au personnel, ni aux citoyens !
En ce qui nous concerne,
nous allons nous employer à expliquer à nos familles et à
nos concitoyens les conséquences qu’aura pour eux cette décision
: augmentation des tarifs pour les particuliers, les artisans et les petits
industriels, dégradation de la sûreté nucléaire
Nous incitons les agents
EDF (y compris les retraités) a faire de même ! ”
p.26
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