Salut à vous tous.
N'oubliez pas d'écrire à Youri Bandazhevsky, cela l'aidera
de toute façon.
Soutenez-le car les dernières nouvelles sur sa santé ne sont
pas très bonnes.
Le colloque organisé par la CRII-RAD à l'assemblée
nationale a tenté de faire avancer la problématique des faibles
doses et a permis de reparler de la Biélorussie.
Le GSIEN a travaillé sur le dossier d'enquête de CEDRA (entreposage
de déchets B à Cadarache). Ces déchets sont requalifiés
par le CEA en moyennement irradiants et faiblement irradiants. Mais ce
qui ne change pas c'est qu'ils sont contaminés par des émetteurs
à vie longue (surtout du plutonium et sa chaîne).
Ce dossier permet de s'apercevoir que le CEA fait sa politique et ne revient
jamais dessus. Il ne s'occupe pas des autres instances ni d'ailleurs de
la loi de 91.
Elle lui sert à dire qu'il faut faire quelque chose et qu'il suit
la loi mais ceci n'est pas la réalité.
Les dossiers d'enquête publique sont vraiment des modèles
de non information. Le dossier se réfère à des notes
techniques non jointes. Il explicite des notes de calcul avec de très
belles équations mais comment pourrait-on refaire les calculs sans
les programmes et les banques de données ?
Cependant, en relisant plusieurs fois on y découvre des perles.
La partie chimique est mal traitée (maltraitée). Dans le
nucléaire il n'y a que la part radioactive qui est plus ou moins
explicitée, pas du tout les formes chimiques.
Quant au suivi de l'environnement, le nombre de prélèvements
ne permettra jamais de pouvoir le faire.
Enfin il manque toutes les analyses faites par les différents services.
Ce serait tout de même intéressant d'avoir les avis exprimés
par tous ceux qui ont soit à contrôler soit à intervenir.
Nous n'avons pas examiné les rejets, par contre l'étude de
dangers laisse perplexe : la défense en profondeur est une approche
intéressante. Mais quand les fameuses barrières sont tombées,
que reste-t-il ?
Quant à ne pas vouloir garder comme séisme celui de Lambesc
sous prétexte qu'il a été ressenti sur le site à
un niveau moins élevé, c'est une absurdité.
Cadarache est de toute façon le site d'entreposage actuel des déchets
CEA, alors il faudra bien gérer. Est-ce avec CEDRA ?
On risque de réaliser un entreposage irréversible qui sera
légué à nos descendants. En effet il est prévu
pour vivre 50 ans. Alors même pour les 25 ans de maintenant, ils
seront bien vieux lors de cette fermeture. Le retour d’expérience
de nos premiers entreposage (le Bouchet, Saint Aubin, le site Manche, le
site Cogéma) incite à la plus grande prudence.
J'ai repris le dossier ruthénium. En effet il est important à
plus d'un titre. D’une part le GRNC a recalculé le terme source
des premières années de la Hague, à partir des mesures
actuelles. D’autre part ces estimations servent pour le strontium, pour
caler des modèles.
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Or ce qui ressort des mesures actuelles en cas d’incident et de l’estimation
de contamination faite par le calcul, c’est que cela ne marche pas.
Ce n’est pas vraiment un scoop puisque l’on sait que les modèles
sont faux pour estiomer le champ proche. Mais des corrections avaient été
proposées et cela non plus ne marche pas.
Comme nous l’avions souligné, les études du GRNC ont au moins
le mérite d’exister et de montrer que les suivis des installations
tant au plan chimique que radioactif sont insuffisants. Pire ce ne sont
que des suivis en trompe l’oeil.
Pour le radioactif on a des séries de mesures mais qui ne permettent
pas de comprendre les mécanismes ni d’estimer vraiment les contaminations.
Pour la chimie, c’est encore plus faible, il n’y a que quelques mesures
erratiques et un manque cruel de données.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous pensons que les efforts réalisés
pour calculer des incertitudes s’avèrent finalement vains. En effet
la méconnaissance des phénomènes est telle que l’on
teste non pas les incertitudes de l’effet sur la santé mais celles
du modèle. Il n’est donc pas étonnant de trouver de faibles
variations.
Ceci dit c’est toujours intéressant de connaître ses limites.
Mieux si cela peut contribuer à la mise en place de programmes de
suivi d’environnement et de santé, ce sera bénéfique
pour tous.
Bella a préparé un dossier sur Y. Bandazhevsky. C’est une
approche très importante sur les faibles doses et surtout sur la
chronicité de leurs effets quand on vit sur des territoires contaminés.
L’IRSN développe un programme ENVIRHOM qui doit contribuer à
la compréhension de cette ingestion faible mais permanente de produits
radioactifs. Il faudra aussi ajouter le volet chimique. En effet en chimie,
on traite les effets flash, très rarement les effets chroniques.
Quand on essaie de le faire, on dérive les valeurs des effets flash
( comme le nucléaire...)
Je vous ai ,transcris un article du Figaro qui résume parfaitement
la stuation actuelle autour de la Hague.
WISE a remis un dossier. Ils ont posé des questions mais on trouvé
le rapport tout à fait recevable.
Quant au fameux quatrième rapport, rien n’est clair.
Nous aurons à la CSPI une séance sur le sujet avec les divers
protagonistes. En conséquence, affaire à suivre...
Un autre entrefilet sur les déchets aux USA montre que partout il
y a des problèmes sérieux.
Ce n’est pas si simple en France et l’existence de Bure ne signifie, en
rien que nous avons des solutions.
La loi de 91 n’a jamais réglé les déchets venant des
mines, ni ceux issus de toutes les activités. De plus comme il n’a
pas été pris en compte leur forme physico-chimique, on est
loin du compte pour donner un avis sur leur tenue dans le temps.
Bonne lecture et à bientôt.
Merci de vos réabonnements.
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L'affaire du rapport manipulé de la Hague Fabrice Nodé-Langlois Alors que le ministère de la Défense a retiré la semaine dernière les missiles sol-air Crotale autour de la Hague, la polémique portant sur les conséquences d'une attaque terroriste sur l'usine de retraitement de la Cogema vient de se déplacer sur le terrain judiciaire. L'association Wise-Paris, un cabinet d'expertise privé, antinucléaire, a déposé plainte contre X, le 19 février dernier, auprès du tribunal de grande instance de Paris, pour «faux» et «usage de faux». L'association dénonce la diffusion d'un faux rapport, à l'automne dernier, dans le seul but de discréditer une étude qu'elle a réalisée sur l'usine de la Hague.
Cinq jours après les attentats du World Trade Center, Le Monde
publiait un article intitulé: «Un avion sur la Hague créerait
un Tchernobyl» (1). Le quotidien citait une étude de Wise-Paris
réalisée pour le compte de la direction générale
de la recherche du Parlement européen, dans le cadre d'un programme
d'évaluation des questions scientifique appelé Stoa, selon
l'acronyme anglais. Selon Wise, 17600 tonnes de combustible nucléaire
usé sont stockées à la Hague. Les piscines de l'usine
contiennent 287 fois plus de césium 137 qu'il n'en a été
relâché dans le fameux nuage de Tchernobyl. En cas d'accident
à la Hague, calculait Wise en annexe de son rapport, la dose radioactive
collective serait cinquante fois celle reçue à la suite de
la catastrophe ukrainienne de 1986. Des estimations aussi inquiétantes
n'ont pas manqué de rapidement déclencher une polémique,
en France, et particulièrement dans le département de la
Manche.
C'est à Cherbourg justement que, le 10 novembre, paraît un
article dans La Presse de la Manche: «Crash sur la Cogema
: le rapport Wise démonté». Le quotidien départemental
cite un rapport intitulé «Groupe de conseils scientifiques,
rapport d'évaluation du rapport d'étude définitif
sur les éventuels effets toxiques des usines de retraitement nucléaire
de Sellafield et de la Hague». Ledit rapport estime que le calcul
de Wise sur la quantité de césium qui pourrait être
relâchée à la Hague est «hautement controversé
et dépourvu de crédibilité». Le document de
Wise, marqué par des «insuffisances méthodologiques,
(...) n'offre aucun fondement solide pour quelque position politique que
ce soit». En somme, un contre-rapport officiel règle sévèrement
son compte à l'étude d'une association sur une question controversée.
Sauf que ce «groupe de conseils scientifiques» est inconnu
au Parlement européen. Le 5 décembre 2001, Paul Engstfeld,
fonctionnaire au Parlement européen, chargé du Stoa Panel,
écrit à Wise qu'il «lui semble que le rapport cité
dans La Presse de la Manche est un faux». D'où vient-il
? Il a été diffusé par la mairie de Cherbourg. A-t-il
été forgé de toutes pièces ? Non.
C'est en novembre 2000 que le «panel Stoa» du Parlement européen
a confié à Wise une étude qui ne portait d'ailleurs
pas sur l'usine de la Hague face au risque accidentel ou terroriste, mais
plus largement sur les effets toxiques possibles de l'usine de la Cogema
et son équivalente britannique de Sellafield. L'identité
même de Wise, sans parler du contenu du rapport, étant suspecte
aux yeux de certains élus du Parlement, le «panel Stoa»
décide, en juin 2001, de demander à trois experts indépendants
d'évaluer le document de 150 pages produit par l'association.
L'un de ces trois «relecteurs», Ian Coudrace, du Southampton
Oceanography Centre, juge le rapport de Wise «alarmiste». Un
autre, Peter Mitchell, de l'université nationale de Dublin, s'interroge
sur les calculs de Wise. En plus des trois experts, une «évaluation
administrative», habituelle selon les usages complexes de ce groupe
du Parlement européen appelé Stoa, a été rédigée.
Son auteur est un Français, fonctionnaire à l'Office parlementaire
d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, le docteur
Philippe Gaillochet. Il a rédigé son évaluation en
anglais.
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Or, il s'avère que le contre-rapport publié par La Presse
de la Manche ressemble à s'y méprendre au travail du
docteur Gaillochet. «On m'a dit qu'il existait un papier en français
qui ne correspondait pas tout à fait à ce que j'avais écrit»,
raconte Philippe Gaillochet au Figaro. Son évaluation n'était,
selon le règlement du Stoa ou selon l'usage des révisions
des publications scientifiques, pas destinée à être
publiée. Le 23 octobre, en pleine polémique, le Stoa a souhaité
publier le rapport Wise ainsi que les trois révisions scientifiques
et celle du docteur Gaillochet. Devant cette décision, celui-ci
a démissionné de ses fonctions d'assesseur au Stoa.
Qui a traduit, maquillé et diffusé le travail du docteur
Gaillochet ? Bernard Cazeneuve, le député-maire de Cherbourg,
qui s'en est déjà expliqué dans La Manche libre
(2), interrogé par Le Figaro, affirme n'avoir «jamais vu ce
document». Il ne nie pas en revanche que la mairie, qui reçoit
«des tonnes de documents sur le nucléaire», ait pu le
diffuser. Le maire préside la Commission spéciale permanente
d'information de la Hague et, à ce titre, diffuse de nombreux documents
sur le nucléaire. «C'est de l'agitation antinucléaire»,
résume-t-il, habitué aux joutes avec Wise, Greenpeace et
les associations locales. La preuve ? Le rapport Wise n'était pas
destiné à être publié, en septembre, avant son
adoption par le panel du Parlement européen. L'association estime
néanmoins qu'il y a eu «faux» et «usage de faux»,
un pas de plus franchi dans la guerre de communication qui sévit
depuis des décennies autour de la Hague, un pas grave selon elle.
Pour l'heure, une enquête préliminaire a été
ouverte par le parquet de Paris.
(1)
Le Monde du 16 septembre 2001.
(2)
La Manche libre du 2 décembre 2001.
WASHINGTON, 8 avr (AFP) - Le gouverneur républicain du Nevada (ouest), Kenny Guinn, a annoncé lundi avoir mis son veto à un projet défendu par le président George W. Bush d'entreposer dans cet Etat la totalité des déchets nucléaires américains.
"Laissez-moi être très clair: le projet de Yucca Mountain
n'est pas inévitable", a-t-il déclaré lors d'une conférence
de presse à Las Vegas (Nevada), avant de partir pour Washington
où il entend faire campagne cette semaine contre le projet de stocker
ces déchets sous des montagnes arides du désert de Mohave,
à Yucca Mountain.
"Yucca Mountain n'est pas un lieu sûr et n'est pas fait" pour le
stockage de ces déchets, a-t-il indiqué selon un communiqué.
M. Guinn a formellement signé vendredi le texte du veto qui devait
être transmis lundi au Congrès américain. Sa décision
était attendue et il reviendra au Congrès américain
de décider en dernier ressort de la création ou non de ce
dépôt central dans le Nevada.
Le président Bush avait annoncé en février dernier
sa décision de soutenir ce projet, qui est défendu par l'industrie
nucléaire et le département de l'Energie.
Il s'agit de stocker sur ce site de Yucca Mountain la totalité des
déchets nucléaires américains, qui représentent
environ 77.000 tonnes. Les déchets seraient enfouis dans des galeries
creusées à 400 mètres sous terre.
Toutefois, les autorités locales, ainsi qu'une majorité des
habitants du Nevada, s'y opposent en craignant de devenir le dépôtoir
nucléaire des Etats-Unis. Yucca Mountain est situé à
environ 140 km de la capitale du jeu, Las Vegas.
Actuellement, les déchets nucléaires sont entreposés
dans 131 sites dans 39 Etats.
Yucca Mountain, qui fait partie du domaine fédéral, avait
été sélectionné par le Congrès en 1987
pour des études géologiques préalables.
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