L'espoir suscité
par les énergies renouvelables dans les années 70 avait déçu
par le manque de maturité des techniques et un contexte économique
défavorable. Aujourd'hui, avec des techniques fiables, des prix
concurrentiels, elles connaissent une seconde jeunesse et le solaire, l'éolien
et le bois, notamment, semblent promis à un grand avenir. Des exemples
dans différents pays européens montrent les possibilités
de ces techniques et offrent peut-être à la France une alternative
au tout nucléaire. Un tour d'horizon du contexte, des filières,
et des multiples intérêts des énergies renouvelables.
Un bref historique
Des systèmes, des exemples, des résultats
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Après les sommets de Kyoto et Buenos Aires, où les pays européens se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, la relance des énergies renouvelables apparaît plus que jamais comme une nécessité. Concrètement, l'aide aux énergies renouvelables pourrait passer par une directive européenne. En pratique, les mesures porteraient sur l'électricité, le chauffage, les transports. Cela pourrait se traduire par des mesures fiscales, comme des taxes sur les énergies non renouvelables, des aides financières, la simplification des procédures administratives. Solaire thermique
Photovoltaïque
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Éolien
On peut espérer de nombreux emplois grâce au développement de la filière éolienne à l'instar de l'industrie éolienne danois dont les effectifs sont de 20000 personnes. Outre les applications du "petit éolien" pour l'électrification de sites isolés, ce sont de véritables centrales éoliennes de plus en plus puissantes qui sont construites. La solution d'avenir semble être l'éolien off-shore permettant d'éviter trop de nuisances au paysage bien que le potentiel terrestre soit encore immense. Le nord de l'Europe est un exemple et la France est encore le mauvais élève de la classe. En Allemagne, la puissance éolienne installée atteint 2200 MW (un réacteur nucléaire a une puissance d'environ 1000 MW), au Danemark, 1200 MW, au Pays Bas, 350 MW, en Espagne, 550 MW, en Grande Bretagne, 320 MW, et en France, 10 MW bien que les données météorologiques nous offrent le deuxième potentiel éolien après celui de la Grande Bretagne. Un premier pas devrait nous permettre d'atteindre 250 à 500 MW en 2005 dans le cadre très strict du programme EOLE 2005 qui consiste en un appel à projets lancé par EDF, qui les sélectionne… L'objectif est relativement peu ambitieux et il n'est pas question d'un développement à la danoise. Bois
Autres filières
Solutions contre l'effet de serre Chaque année, pour la production d'énergie, 1,5 million de tonne de SO2, très nocif, et 350 millions de tonnes de CO2 sont émis en France. (suite) |
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Il est aujourd'hui prouvées que ces rejets provoquent effet de serre et perturbations du climat. La solution la plus simple reste celle des économies d'énergie dont le potentiel est encore immense : lampes basse consommation, électroménager performant, isolation, habitat climatique, etc. Les énergies renouvelables offrent une alternative. C'est pourquoi, après le sommet de Kyoto, l'Europe s'est engagée dans cette voie. Dans notre région, par exemple, 1m2 de capteur solaire thermique utilisé pour le chauffage réduit annuellement la consommation de 60 litres de fioul, de 45 kg de propane, de 55 m3 de gaz naturel, ou encore de 500 kWh électriques. Cela correspond respectivement à 120 kg, 110 kg, 100 kg, 320 kg de gaz à effet de serre; cette dernière valeur, concernant le chauffage électrique, peut sembler très élevée, mais s'explique, car les installations répondant aux appels de pointe hivernale provoqués par le chauffage électrique sont pour près de la moitié des centrales thermiques de très mauvais rendement et donc émettent de fortes quantités de gaz à effet de serre. Concernant le solaire, l'éolien ou la microhydraulique, l'intérêt vis à vis du phénomène de l'effet de serre est évident. Pour le bois, et plus généralement la combustion de la biomasse, il est moins naturel de comprendre pourquoi l'impact est neutre. La combustion de la biomasse s'inscrit alors dans le cycle naturel du carbone et réémet dans l'atmosphère la même quantité de composés carbonés que la décomposition naturelle de la biomasse. De plus, ces composés ont été stockés dans l'arbre ou la plante au cours de sa vie alors que la combustion des énergies fossiles est en fait le déstockage de carbone transformé en charbon ou pétrole, il y a des millions d'années à une époque où la composition chimique de l'atmosphère était très différente. C'est ce déstockage qui est à l'origine des déséquilibres climatiques. De plus, seules les énergies renouvelables peuvent s'inscrire dans la perpective d'un développement durable. Les réserves mondiales de pétrole, de gaz et d'uranium s'épuiseront au cours du siècle prochain. Notre mode de consommation d'énergie n'est pas viable durablement à l'échelle mondiale. Ces ressources sont dès aujourd'hui concentrées dans quelques pays ce qui provoquera des tensions économiques et politiques sur leur approvisionnement; Le martèlement médiatique
orchestré par les lobbies du nucléaire est tel que la pensée
unique sévit particulièrement dans le domaine de l'énergie.
La question est pourtant plus que jamais d'actualité : les plus
anciennes centrales arrivent en fin de vie et la décision de leur
remplacement, ou non, doit être prise prochainement.
Comment s'y prendre D'abord, il faut qu'au plus haut niveau de l'état, les énergies renouvelables soient présentées comme une solution d'avenir voire une priorité de la politique énergétique et que l'exemple soit donné par des réalisations initiées par les pouvoirs publics. p.21
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Ensuite, une aide accrue au mouvement
associatif ainsi que des moyens humains supplémentaires, notamment
dans le cadre du dispositif emplois jeunes, seraient les bienvenus.
Il faudrait aussi pallier le déficit d'information et mieux organiser le service rendu au public dans ce domaine en soutenant un réseau de points informations énergie. La méconnaissance des énergies renouvelables devrait être combattue grâce à l'Éducation Nationale qui pourrait les inscrire dans les programmes scolaires et universitaires. Un assouplissement des procédures administratives et une aide à la réalisation d'études comparatives des différentes solutions énergétiques seraient favorables à l'émergence de projets pour les maîtres d'ouvrages publics. Des incitations financières telles que TVA à taux réduit pour la vente d'énergie d'origine renouvelable ou exonération de TIPP et TICGN sur le biogaz prendraient en compte leur faible impact environnemental. Il faudrait aussi accentuer les aides au financement d'études et de réalisations. Enfin, une plus grande implications des PME PMI devrait être encouragée notamment dans le cadre de programmes européens, ainsi qu'une mobilisation de nos grands organismes de recherche. Les énergies renouvelables ne peuvent plus être condamnées à la marginalité, comme le montrent de nombreux exemples, et représentent un véritable enjeu pour le futur: |
réduction des pollutions, limitation du recours
aux ressources fossiles, valorisation des ressources naturelles, équilibre
politique, développement local et emploi. Cela passera par une évolution
des attitudes individuelles vis-à-vis des questions énergétiques
mais aussi par une véritables volonté politique.
Il est possible d'agir individuellement
lors d'un projet de construction ou de rénovation. Pour le chauffage,
le séchage, la production d'eau chaude sanitaire, pour le chauffage
des piscines, ou pour l'électrification. Des solutions utilisant
les énergies renouvelables existent.
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