Le 2 février
1998, le gouvernement a adopté une série de décisions
relatives à la politique nucléaire de notre pays. Parmi ces
décisions, le gouvernement a annoncé deux mesures importantes
:
- il a demandé un rapport à la Commission Nationale d'Evaluation sur la réversibilité, en vue de choisir les sites de laboratoires souterrains prévus par la loi de 1991 sur les déchets à haute activité et à vie longue; - il a annoncé qu'il présenterait un projet de loi sur la transparence et le contrôle dans le domaine nucléaire, reposant sur la création d'une autorité indépendante, et a demandé au député Le Deaut de présenter un rapport sur ce sujet. Le gouvernement s'est réuni aujourd'hui autour du Premier ministre afin d'évoquer ces sujets et de décider des modalités de poursuite de sa politique en matière d'énergie nucléaire, en tenant compte notamment des différents scénarios présentés par le Commissariat Général du Plan Énergie 2010-2020 et des orientations prises par le gouvernement lors de l'installation de Comité interministériel sur l'effet de serre du 27 novembre 1998. Cette politique s'appuie sur les grandes orientations suivantes : - le choix de l'énergie nucléaire sera poursuivi comme composante majoritaire de l'approvisionnement électrique national; dans le même temps, il est nécessaire de préparer une réelle diversification des ressources, car la part du nucléaire est destinée à diminuer par rapport aux niveaux actuels; - ce choix nécessite un effort de recherche renforcé pour apporter des réponses aux questions laissées ouvertes par le cycle nucléaire, plus particulièrement celles relatives aux déchets; - ce choix doit être, à tous les niveaux de prise de décision, caractérisé par le principe de précaution; - ce choix doit reposer sur la crédibilité durable du système pour nos concitoyens; à cette fin, les modalités de contrôle et de transparence doivent évoluer pour tout ce qui touche à la sûreté des installations et à l'impact sur la santé. I - AVAL DU CYCLE
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c) la variété des sols en France, ainsi que les technologies très novatrices d'entreposage, permettent d'affirmer qu'un certain nombre d'avant projets sommaires peuvent être menés de 2000 à 2002 pour permettre au Gouvernement de disposer d'une réelle possibilité de sites d'entreposage de subsurface à partir de 2006. Le Gouvernement mandate donc le CEA pour mener ces études dans le calendrier indiqué, afin de disposer des résultats de ces recherches au moment où le Parlement aura à se prononcer selon les dispositions de la loi du 30 décembre 1991. Après vérification scientifique, un entreposage dans le Gard sera envisagé. B) Le Gouvernement retient la logique de réversibilité
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La CNE, bien
évidemment, constate que si la réversibilité est facile
dans des cas d'entreposage en subsurface, la réversibilité
est complexe pour des stockages profonds à cause de la triple barrière
conteneur plus barrières ouvragées plus barrières
géologiques, et qu'elle est très difficile, voir improbable
à long terme. Elle fait donc des propositions un peu différentes
de la lettre de la loi du 30 décembre 1991. Ainsi, elle recommande
pour les combustibles usés non retraités et pour les déchets
C, c'est-à-dire les "verres" (les déchets à haute
activité et à vie longue) une prolongation de l'entreposage
dans l'enceinte de l'établissement de retraitement (La Hague ou
Marcoule). Autrement dit la CNE ne recommande pas le stockage immédiat
en couche profonde de ce type de déchets afin de réserver
à nos successeurs la possibilité de reprise de la matrice
"verre" ou bien d'utiliser d'éventuelles découvertes sur
la transmutation. La CNE remarque que le temps de refroidissement est tel
que la réalité du stockage ne se pose pas avant 70 années.
En revanche, pour les déchets B c'est-à-dire de moyenne activité et à vie longue, la CNE recommande la mise en stockage définitif avec réversibilité. Dans ces conditions, le stockage définitif est aujourd'hui une solution envisageable à moyen terme pour les déchets B, tandis que les déchets C devraient plutôt être entreposés en surface ou en subsurface dans l'attente des techniques à venir de transmutation. Cette distinction ne doit pas cacher le fait que la transmutation ne permet que de réduire les volumes ou la nocivité des déchets C, mais pas de les faire disparaître. Dans ces conditions, la CNE n'exclut pas la possibilité d'avoir à stocker définitivement des déchets C après transmutation dans des couches géologiques profondes, et ce à un horizon plus lointain; Le rapport de la CNE permet ainsi de mieux éclairer les choix que le Parlement aura à faire au moment de la décision du lieu du stockage; Le Gouvernement s'inscrit clairement dans une logique de réversibilité et entend poursuivre les études dans ce sens. A court terme, il convient donc de mener dans des laboratoires les recherches sur le stockage en profondeur de manière large en considérant tant les hypothèses de stockage de déchets B que de déchets C, pour donner au Parlement les moyens de se prononcer sur cette question en pleine connaissance de cause. 2) L'architecture du stockage doit également traduire la logique de réversibilité La CNE recommande également d'affiner le concept d'architecture de stockage afin que les laboratoires puissent expérimenter les interactions des déchets et des roches dans des conditions les plus proches de la réalité des stockage. Dans sa logique de privilégier la réversibilité, la CNE suggère des modalités de stockage adaptées et la mise au point de phases de démonstration de la réversibilité. C) Des recherches poursuivie dans la transparence
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3 - Afin de pouvoir évaluer les coûts réels de l'aval du cycle, le Gouvernement décide de confier à trois personnalités une étude sur les données économiques de l'ensemble de la filière nucléaire, y compris le retraitement, au regard des autres sources d'énergie, et compte tenu des différentes hypothèses contenues dans le rapport du plan 'Énergie 2010" ainsi que de la conjoncture énergétique internationale. 4- Le Gouvernement insiste sur son attachement à l'esprit et à la lettre de la loi du 30 décembre 1991, et souhaite réaffirmer tout d'abord que les laboratoires ne sont construits que dans un objectif d'études géologiques, sans qu'il soit question de préparer un stockage tant que la Parlement n'en a pas décidé ainsi. 5 - Afin de préparer au mieux cette décision, le Gouvernement demande à l'ANDRA de rendre un rapport annuel sur l'état des travaux et des recherches en cours, rapport qui sera soumis à la Commission Nationale d'Evaluation pour avis. Au vu de ces éléments, le gouvernement établira un bilan chaque année sur l'état des recherches laboratoire par laboratoire. 6 - Le Gouvernement prend acte de la concordance des recommandations sur les différents sites, en particulier concernant les inconvénients géologiques du site de la Vienne, venant de la Commission nationale d'évaluation, du directeur de la sûreté des installations nucléaires, et du Président de l'Office Parlementaire des choix scientifiques et technologiques. Il est nécessaire d'explorer deux sites géologiques différents : l'argile et le granit. Compte tenu de la réserve exprimée par la CNE sur la qualité du granit dans le site jusqu'à présent pressenti dans la Vienne, ainsi que des inconvénients géologiques s'agissant du Gard et qui n'existent pas dans la Meuse, le Gouvernement décide de poursuivre les recherches dans deux laboratoires sur deux sites, l'un dans l'argile à Bure dans la Meuse et l'autre dans le granit. Il décide donc de rechercher un nouveau site granitique susceptible d'accueillir un laboratoire souterrain. La recherche de ce site commenceront dès le début de 1999. II - TRANSPARENCE NUCLÉAIRE
2) Organisation
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Cette autorité
sera instituée par la loi, sous la forme juridique d'une autorité
administrative indépendante. Elle sera dirigée par un Collège
de cinq membres, trois nommés par décret en Conseil des Ministres
pris sur le rapport des ministres de l'Environnement, de la Recherche et
de l'Industrie et deux nommés par les Présidents de l'Assemblée
Nationale et du Sénat. Ils exerceront leurs fonctions à plein
temps.
Un Commissaire du gouvernement, nommé par décret sur proposition du ministre de l'environnement, assistera aux séances du Collège et fera valoir les positions du gouvernement. Un projet de loi sera préparé conjointement par Mme Voynet, m. Strauss-Kahn et M. Pierret et sera déposé au Parlement dans le courant du premier semestre de l'année prochaine. L'autorité présentera tous les ans un rapport d'activité détaillé au Parlement et au Gouvernement, en précisant son appréciation sur l'état de la sûreté des centrales et en faisant, le cas échéant, des propositions. Le Parlement pourra entendre, à sa demande, le Président de cette autorité sur tout sujet relevant de sa compétence. En cas de crise, la sécurité des populations reste de la responsabilité du Gouvernement. b) Radioprotection
c) Expertise
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Le statut des personnels sera garanti et la mobilité sera assurée entre les deux organismes, afin d'assurer la qualité et la fluidité des compétences. Des discussions seront engagées avec les syndicats et les personnels sur cette base. d) Information du public La transparence de l'information sur la sûreté nucléaire est indispensable et implique que les débats publics soient organisés de manière institutionnelle, afin de promouvoir une réflexion citoyenne sur ces questions. Pour cela, le gouvernement souhaite s'appuyer sur les organismes existants, à savoir le Conseil Supérieur de la sûreté et de l'information nucléaires (CSSIN) et les commissions locales d'informations (CLI). Parallèlement à l'autorité de sûreté en charge des décisions opérationnelles, le CSSIN et les CLI auront un rôle renouvelé de débat public et de transparence des décisions prises. A cet effet, le gouvernement souhaite que le Conseil Supérieur de la Sûreté et de l'Information Nucléaire soit réformé selon les orientations suivantes et il demande à son nouveau Président, M. Lazar, de lui faire des propositions dans ce sens : - ce conseil doit être un lieu de débats libres et ouverts. En particulier, chaque question importante fera l'objet d'une instruction contradictoire en son sein; - ce Conseil sera doté de moyens adéquats, en particulier afin de commanditer des expertises ou des contre-expertises; - ce Conseil doit contribuer à améliorer de façon continue l'information du public sur la sûreté nucléaire et par là même de la sûreté. Il pourra ainsi faire des propositions pour que les citoyens, la société civile et les instances politiques puissent disposer d'élément sérieux de réflexion contradictoire sur ces problèmes; - son champ de compétence sera élargi à la radioprotection; Enfin, le rôle des commissions locales d'information sera renforcé; en particulier, elles auront accès à la contre-expertise. Les liens entre les CLI et le CSSIN seront accrus. 3) Sûreté des installations nucléaires
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La politique énergétique
française.
Un rappel En 1977 un rapport de l'assemblée Nationale No 3131 dit rapport Schloesing faisait le point sur la politique énergétique française. Ce rapport présentait la politique de l'énergie en 4 points Une situation défavorable
Et maintenant!
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- une mise à plat du problème des transports marchandises et voyageurs. Il est certain que tout ceci ne viendra pas à maturité avant une dizaine d'années mais clairement permettra vers 2010-2020 d'avoir des possibilités de nouveaux développements. Les systèmes énergétiques doivent d'une part relever le défi du développement et de l'autre minimiser les risques. Ce développement ne peut plus être pensé seulement en terme financier ou profit pour un pays tiers. Il est apparu inévitable que la population mondiale doit bénéficier aussi de ce développement en terme de santé, alimentation, éducation, etc... La croissance économique et la consommation énergétique ne sont pas vraiment liées. Au début du développement il y a une corrélation puis on a dû admettre que l'évolution de la consommation est fonction du niveau de développement et de l'état des technologies. Il faut bien admettre que la mise en oeuvre de techniques économes n'est pas toujours réalisée avec suffisamment de vigueur. Il est temps de revoir notre politique énergétique et de tenir compte de la nouvelle donne européenne. Comment intégrer la nouvelle donne européenne
dans notre politique énergétique:
A partir de ces constatations on peut développer
plusieurs approches:
Comment privilégier l'approche scénarios
maîtrise de l'énergie?
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Il existe certes
un débat sur les ressources disponibles. Les méthodes de
prospection, d'extraction se modernisent et on a toujours des réserves
pour 30 à 100 ans et ce depuis.... 50 ans. Mais de fait, les ressources
de la Terre étant finies, il faudrait en tenir compte et il est
aussi évident qu'on ne pourra pas extraire n'importe quoi de n'importe
quoi car ceci dépendra du coût énergétique,
encore plus important que le coût financier.
Meilleure protection environnement signifie moins de maladies, moins de nécessité de restauration. Développement des régions signifie répartition des fonds publics, etc... Ces coûts et apports annexes doivcnt être mieux définis. Savoir qu'il est préférable de ne pas miser sur une croissance infinie et qu'au contraire il est souhaitable de privilégier une approche / maîtrise de l'énergie doit présider à la mise en place d'une politique de l'énergie. Le problème restera qu'une politique met au moins 10 ans à se mettre en place et qu'il faut étudier avec le plus d'hypothèses possibles les avantages et les inconvénients des voies retenues. Il faut forcer le débat. Il faut accepter les confrontations et même les provoquer. Nul n 'a raison et si les tenants d'un secteur peuvent et doivent exposer leurs possibilités, il faut pouvoir expertiser leurs affirmations. Une politique énergétique se construit pour le moyen et long terme, il ne faut négliger aucun des aspects. |
Dépendre du nucléaire
à la hauteur de 80% pour la production d'électricité
fragilise notre économie. On a trop négligé le risque
d'accident et les problèmes de santé des populations. De
plus son développement s'est fait à marche forcée
et nous devons reprendre le problème des déchets.
Nous devons aussi refaire les calculs de coûts en incluant les défauts
des réacteurs qui ont entraîné (et entraînent
toujours) des changement de pièces tels générateurs
de vapeur, couvercles de cuve, alternateurs. Même si l'effet de série
diminuera progressivement le prix de telles pièces, cela grève
sérieusement les coûts du kWh annoncés en 1974, revus
toujours à la hausse depuis.
En 1998 le kW gaz et le kW charbon sont devenus compétitifs face au nucléaire même pour la production en base: Si nous ne pouvons dominer le nucléaire, il nous faut savoir le stopper c'est à nous tous de forcer le débat et d'obliger à une politique cohérente. Depuis 20 ans la politique énergétique bute sur la prise en compte de cette maîtrise. Les grands acteurs type EDF, en reconnaissent la nécessité mais du bout des lèvres et de façon intellectuelle. De fait, comme rien ne les contraint ils ne font rien pour développer cette approche. L'État doit reprendre son rôle de régulateur. Il ne faut dispenser personne d'appliquer les règles, sinon de dérogation en dérogation rien ne change. p.16
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