GAZETTE NUCLÉAIRE
205/206, avril 2003
Le débat sur l'énergie:
une occasion manquée...
 EDITORIAL

    Merci à vous tous. Vos réabonnements arrivent nombreux.


     En conséquence on peut conclure que malgré ses imperfections la Gazette a toujours une utilité. 
     Donc voici la deuxième de l’année 2003.
     Le débat tant prôné n’aura, bien sûr, pas lieu. Il faut donc continuer à peser . J’apprécie de trouver des pétitions, des débats parallèles, des actions sur le terrain. Tout est foisonnant et c’est très bien que ce combat soit mené par tous. 
     Cependant, à la lecture de certains commentaires j’affirme toujours qu’il ne faut pas se tromper de cible. Se détruire entre partisan d’une autre politique énergétique est suicidaire. En effet on n’en est pas à se demander si on va ou non sortir du nucléaire et en combien de temps? (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas se poser ces questions mais leur approfondissement  sera pour plus tard), mais à obliger nos politiques et donc nos industriels à au moins se la poser cette question essentielle pour les années à venir. 
     Pour le moment on est loin du compte alors TOUTES LES ACTIONS QUI ONT UN IMPACT SONT IMPORTANTES.
     Laissons à chacun son libre arbitre et gardons-nous de jeter des anathèmes idiots.
     Enfin revenons à ce débat manqué puisque les conclusions sont écrites avant. “Cause toujours” est le mot d’ordre. Ceci dit, l’énergie ne passionne que les industriels du secteur et nos politiques les écoutent avec trop de complaisance. La marche forcée du nucléaire n’a été freinée que par ses coûts (élevés malgré toutes les affirmations contraires, c’est pour cela que les États-Unis ne sont toujours pas partants).
     Quant à tous les problèmes négligés (rejets, déchets, effets sur la santé,..) ils se vengent mais trop lentement.
     Voici d’ailleurs, ce que EDF nous concocte : l’arrêt du parc thermique classique. Or ce parc diversifiait un peu notre électricité.
     "Un document de la direction de la branche énergie" en date du 23 janvier "proclame la fermeture de sites jugés non rentables. Il s'agit d'une stratégie de rupture, de passage en force afin de rendre la situation irréversible pour les personnels et pour le service public" dénoncent les fédérations CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC dans un texte commun.
     Selon la CGT, cinq centrales sont menacées de fermeture, dont trois en Île-de-France: Champagne-sur-Oise (Val d'Oise), Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) et Montereau (Seine-et-Marne).
     L'intersyndicale appelle les 2.600 salariés du secteur "thermique à flamme" (charbon, fuel, gaz) à des actions et à des arrêts de travail locaux ainsi qu'à des baisses de charge et à des blocages de sites le 6 février, jour du CA d'EDF.

suite:
     "L'Ile-de-France est la région qui a eu le plus de difficultés à assurer l'équilibre production/transport d'électricité les 8 et 9 janvier" (où les records de consommation ont été battus, ndlr), "et c'est elle qui sera la plus touchée par les fermetures", a dénoncé lors d'une conférence de presse lundi Éric Roulot, de la fédération CGT Énergie.
     Selon cette fédération, "la situation du réseau électrique est très critique en IDF, on a été à deux doigts les 8 et 9 janvier de connaître la même situation qu'en Californie" (qui connaît des coupures de courant après un plan de dérégulation du marché, ndlr) "et on a frisé les coupures d'électricité".
     Finalement l’agent irradié à Tricastin en 1999 a gagné. Mais comme les faits ont été requalifiés, les amendes sont devenues symboliques : pour EDF 1350 euros au lieu de 76225 euros, pour le directeur 750 euros. Ce n’est pas trop cher payé ! 

   Une autre petite information 
     A propos de l’usine Isotopchim (productrice de carbone 14) le coût de la caractérisation du site et de la décontamination est d’environ 500000 euros. Et quand on dit que la remise en état des sites va coûter fort cher à la nation..
     Pour le reste: on continue à agir pour aider Yuri Bandazhevsky. Lettres, pétitions. Sa femme est venue en France et a été bien reçue. Souhaitons que son sort s’améliore et qu’il recouvre enfin sa liberté.
     La Gazette vous offre un dossier sur le débat énergie avec un rappel de la publicité faite par AREVA dans le Monde, des dossiers empruntés à “Global Chance” et à la lettre de la DIGEC. Mais la Gazette a fait une introduction pour vous permettre de balancer les argumentaires officiels.
     Comme nous parlons souvent des nouveaux programmes de recherche de l’IRSN à propos des faibles doses et de leurs effets sur la santé, la Gazette vous offre un petit morceau du rapport d’activité qui présente les divers programmes liés à ENVIRHOM.
     Une petite dernière minute avec les transports de plutonium, justement épinglés par Greenpeace et aussi l’acceptation par la France de plutonium militaire alors même que dans l’enquête publique MELOX on est vertueux comme pas possible. Par contre avec le décret COGEMA on oublie rien ; des UOX de tout poil aux MOX et en finissant par des RNR. De plus pour embrouiller encore plus on compte le Pu en % dans l’assemblage et même dans les crayons de combustible. Pour que les citoyens soient perdus:  c’est le pied!
     Il faut le lire pour le croire.
     Bonne lecture et à bientôt

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Sommaire
- Dossier débat:
        Appel contre la relance du programme nucléaire; Débat manipulé et publicité cachée; La manipulation du débat; L’éducation nationale et COGEMA
- Dossier Énergie:
        Les cahiers de Global chance; Les énergies renouvelables; Long terme et nucléaire
- Introduction au débat énergie par le GSIEN (MS):
        La lettre de la DIGEC; Quelles améliorations pour un nucléaire durable; Quelle place pour le nucléaire; Sortir du nucléaire: mise au point belge
- IPSN-DPHD:
        ENVIRHOM (extrait  du rapport d’activité)
- Le courrier des lecteurs:
        Cinquante ans de subventions stériles (sortir du nucléaire au CANADA); Nouveaux décrets pour COGEMA-La Hague (CRILAN, ACRO et décret); Pollution par hydrocarbures (ADELFA); Gravelines et le Blayais

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