GAZETTE NUCLÉAIRE

ASSOCIATIONS


COMMUNIQUÉ DE PRESSE
COLLECTIF NATIONAL STOP MELOX et MOX
Ménerbes, le 2 février 2002
Marc FAIVET

POUR UN TRANSFERT URGENT DE L’ATELIER MOX
DE CADARACHE À MARCOULE
QUI EST RESPONSABLE ?

     L’autorité de sûreté nucléaire a exigé la fermeture de l’atelier MOX de Cadarache car il n’est pas conforme aux règles antisismiques. Un réel danger menace les populations en cas de séisme important qui peut subvenir dans la zone française la plus sensible aux tremblements de terre. 

Tous les responsables sont d’accord pour cette fermeture et le transfert à Marcoule de l’atelier en question. L’intersyndicale de COGEMA Cadarache et de MELOX Marcoule vient d’adresser une lettre au Premier Ministre Lionel Jospin. 

Mais le Ministère de l’Environnement tarde à se prononcer. 

L’intersyndicale dénonce ce “ blocage ” (La Provence du 2 février 2002). 

Aussi, nous les écologistes membres de l’atelier de Cadarache et son éventuel transfert à Marcoule. Nous rendrons responsables le Ministre de l’Environnement des conséquences en cas d’accident dû à un séisme dans le secteur de Cadarache.


Melox : l’intersyndicale écrit à Lionel Jospin
La Provence 2 février 2002
     L’intersyndicale de COGEMA Cadarache et de Melox Marcoule vient d’adresser une lettre ouverte au premier ministre Lionel Jospin, concernant le retard pris dans le transfert des productions de combustible au plutonium (MOX) de l’usine de Cadarache (13) vers l’usine de Melox Marcoule (30). Un regroupement d’activité décidé après que l’usine de Cadarache ait été déclarée non conforme aux normes de sûreté actuelle en matière de risques sismiques. Environ 120 personnes travaillant sur Cadarache doivent être reclassés sur l’usine Melox de Marcoule qui doit augmenter sa capacité de production de 115 à 195 tonnes. Pour ce faire, l’ouverture d’une enquête d’utilité publique est nécessaire. Le décret de production de Melox doit d’abord être révisé, nécessitant l’autorisation conjointe des ministères de l’Industrie et de l’Environnement. La demande a été déposée par COGEMA en avril 2001. Si le ministère de l’Industrie a donné son accord, le ministère de l’Environnement ne s’est pas prononcé. Les syndicats dénoncent ce “ blocage ”. Ils s’insurgent auprès du premier ministre “ contre l’absence de décision du ministère de l’Environnement d’accepter une enquête d'utilité publique, bafouant de ce fait les règles élémentaires de la démocratie ”.
APRII-RAD Provence – Alpes du Sud février 2002
DU NOUVEAU A ISOTOPCHIM: expédition à Ganagobie
     Suite à la lecture du rapport de l’OPRI que nous avons fini par obtenir, nous avions décidé de visiter le site avec José DAGUILLON et son matériel. Nous avons décrit à Madame le Maire de Ganagobie et dans la foulée au Préfet, à l’avocat et au juge (courrier ci-joint).
Mme le Maire ne voulait pas nous autoriser et, après menace de communiquer son refus à la presse et par courrier aux habitants de la commune, elle finit par accepter la visite, suite à une réunion à la préfecture (où nous n’étions pas invités) et l’autorisation écrite du Préfet.
     Monsieur GIRAUD, inspecteur de la DRIRE était mobilisé pour l’opération par la préfecture et André PARIS était là avec ses trois appareils de détection. Madame AUGER, habitante du Belvédère et adhérente de l’APRII-RAD, nous guidait, ainsi que l’employé municipal. Madame le Maire était malade, mais sa secrétaire nous a remis 3 trousseaux de clés et nous avons donc pu visiter les 2 bâtiments que l’OPRI n’avait pas explorés, à savoir celui qui servait de secrétariat et l’autre d’entrepôt. 
     Nous avons constaté qu’à l’intérieur des 2 bâtiments, le bruit de fond était plusieurs fois supérieur à la normale (rayonnement gamma et béta), que les endroits les plus contaminés étaient les lavabos, un mur, des cagibis et les wc, en radioéléments béta essentiellement et l’un d’eux en alpha.
suite:
Plusieurs enregistrements spectro ont été réalisés par le même appareils que celui qui a permis d’établir la cartographie des retombées de Tchernobyl. Les endroits les plus propres étaient le bureau du Directeur et de la comptabilité.
     Quant au laboratoire proprement (?) dit, après en avoir fait le tour, nous sommes tombés en arrêt devant une porte métallique qui crachait méchamment sa radioactivité, en particulier au niveau des trous d’aération au bas de la porte. De plus une odeur écoeurante de produit pharmaceutique, détectable à plusieurs mètres, en sortait. Le spectre réalisé est très élevé et caractéristiques de radiations Beta. 
     C’est alors que nous sommes interrogés pour savoir si nous allions pénétrer à l’intérieur. A ce moment-là, Monsieur GIRAUD, qui était présent quand l’OPRI a fait ses mesures, nous a expliqué que tout le monde avait revêtu combinaison, masque et surbottes pour la visite, aussi, comme nous n’avions pas ces tenues, nous avons décidé de ne pas entrer. 
     Nous avons constaté que la clôture était très déficiente (30cm de hauteur) à un endroit, proche de la porte qui crachait et qu’un enfant pouvait l’enjamber sans effort. 
     Nous avons exploré les environs : la station d’épuration, quelques talus de ronces, les boues actuelles, et l’endroit où les boues contaminées avaient été déposées : celles qui sont parties à Riez, qui sont revenues et qui sont actuellement entreposées dans des sacs poubelle dans le labo. Le spectromètre n’a pas détecté de radioactivité marquante à ces endroits-là, excepté celle de Tchernobyl. 
     Quand nous avons demandé à l’employé municipal de nous montrer où avaient été enterrées des boues (une information a circulé, il y a quelques années), il nous répondit qu’il n’y en avait pas, que c’était la SEERC qui curait la station d’épuration et emportait les boues. Elle l’a fait 5 fois et pour les 3 premières fois, on ne savait pas que les boues étaient contaminées (?) et on ne sait pas où elles ont été déposées. Arithmétiquement parlant ça fait 4, mais ou est donc passé le tas numéro 5 ? Vous avez dit bizarre ? 
     Des arbres fruitiers poussent sur le Belvédère (cerisier, abricotier, pommier et amandier), nous avons aussi visité et photographié 2 jardins potagers à proximité du site : reste de pieds de tomates et de courges, poireaux en rangs serrés, poulailler. Et pourtant l’OPRI a affirmé dans son rapport qu’il ne poussait pas de légumes sur le Belvédère. Monsieur PASQUIER lui-même, Directeur de l’OPRI, prévenu par le Préfet, me l’a affirmé lui-même par téléphone 6 jours avant notre visite. Il a été tout sucre et tout miel et m’a même proposé de venir quand je voulais pour discuter avec moi, faire une réunion… 
     Monsieur GIRAUD a fait un rapport au Préfet et a demandé que l’OPRI revienne pour préciser la contamination des 2 locaux que nous avons visités, pour préciser la nature des déchets à l’intérieur du labo, les conditionner correctement, boucher les trous d’aération sous la porte en attendant leur enlèvement rapide par l’ANDRA, renforcer la clôture autour du site, rechercher la présence éventuelle de tritium, prévenir les habitants qui font pousser des légumes sur le Belvédère. 
     Nous aussi avons fait notre rapport au Préfet et proposé des articles à la presse qui n’ont pas encore été publiées à l’heure où ces lignes sont écrites. Nous attendons le rapport de l’ANDRA, les mesures de décontamination et le jugement en correctionnel. Le feuilleton n’est pas clos! 
     En décembre, nous avons enfin obtenu tous les résultats d’analyse des prélèvements effectués les 18 et 19 avril. Quel cadeau de Noël! 
     De ce gros document de 70 pages, il ressort, comme tout le monde le pensait que:
     - Le local est très contaminé dans de nombreux endroits : jusqu’à 8.500 coups/seconde en zone contrôlée et même à saturation de l’appareil qui mesure le rayonnement dans la laverie. L’analyse des prélèvements par frottis ou des dépôts secs indique jusqu’à 2.000.000 de becquerels de carbone 14. 
     Des boues contaminées (200.000 Bq de C14/kg de C) sont stockées dans le bâtiment dans 17 sacs poubelle. 
     “ La situation s’est aggravée non seulement du point de vue radio biologique (les niveaux de contamination apparaissant plus élevés que lors des campagnes précédentes de 1995 à 1998), mais aussi du point de vue de la sécurité en général, en raison notamment de la présence de produits chimiques et de solvants organiques stockés dans des conditions parfois critiques. ”, écrit l’OPRI. 
p.28

     - Dans l’environnement, les sols contiennent des niveaux de contamination variant entre 10.000 et 70.000 Bq de C14/kg de carbone dans un rayon approximatif de 25 mètres autour de l’usine et de 1.000 à 10.000 Bq jusqu’environ 100 mètres. Le marquage est toujours élevé autour de la station d’épuration (5.500 Bq de C14/kg de carbone). 
     De la comparaison des mesures effectuées au même point 5 (devant l’usine) en novembre 95, janvier 98 et avril 2001, il ressort que la contamination n’a fait qu’augmenter, même après l’arrêté de fermeture de l’établissement : elle est passée de 31.764 Bq de C14/kg C à 55.200 et 66.170 cette année ! C’est la preuve indubitable que l’arrêté n’a pas été respecté.
     - Pour les végétaux : le marquage de l’herbe a diminué, mais reste significatif : plusieurs fois le bruit de fond, en particulier autour de la station d’épuration. 
     Quant aux feuilles de chêne vert, c’est pour celles prélevées sous les vents dominants près de l’école, que les taux de C14 sont les plus élevés : 41.537 et 9.545 (à cet endroit on a trouvé 526.000 Bq en 1995). 
     Les résultats d’une étude par carottage dans les cernes d’un tronc d’arbre effectuée en 1995 m’ont fortement intriguée. (page 27). 
     En effet, le taux de C14 est passé de 300Bq pour la période de 1944-1959 (niveau 1),
     - à 800 Bq pour la période 1965-1985 (niveau 2) 
     - à 3.500 Bq pour la période 1986-1995 (niveau 3) 
Le niveau 2 est “ probablement imputable aux essais nucléaires atmosphériques, dit l’OPRI. Le niveau 3 correspondrait à l’impact d’ISOTOPCHIM ”. 


Évolution du marquage par le carbone 14 d’une section horizontale de chêne vert prélevée en 1995 à Ganagobie sur le site du Belvédère.

     Mais sur le graphique ci-joint, la courbe grimpe d’une façon impressionnante en 1986-1987, date à laquelle Isotopchim commençait tout juste à fonctionner. Comme c’est bizarre ! ! Cette courbe s’infléchit ensuite et redescend à partir de 1993. Cela a fait tilt pour moi, pour vous aussi j’espère ! A aucun endroit il n’est question de Tchernobyl. Et pourtant à la page 44, fiche technique sur le carbone 14, il est écrit : “ Une estimation de 1987 conduisant à des valeurs au moins deux fois supérieurs. ” et sur la page qui suit, cette valeur est passée à la trappe ! (voir fig)


Évolution de la teneur atmosphériques en carbone 14 de 1955 à 2000

     - Concernant les produits locaux consommables par la population, la contamination a diminué partout. L’étude a surtout porté sur les plantes aromatiques et les asperges sauvages qui ont encore 5 à 6 fois plus de C14 que le taux naturel (260 Bq). 

     Le romarin proche du labo en conserve encore bien plus (7.643 Bq).
suite:
     Seuls 2 prélèvements de légumes du Prieuré seulement ont été effectués et avec si peu de mesures, l’OPRI conclut que la quantité de C14 dans les légumes est à peine décelable par rapport au niveau naturel. Deux autres légumes ont été prélevés le 17 octobre, au lieu dit Pont Bernard et le taux trouvé est de 52299 Bq, soit quasiment le double du taux naturel, mais l’OPRI conclut “ les analyses mettent en évidence un marquage à peine décelable et proche du bruit de fond actuel ”. 
     1.300 Bq ont été trouvés pour les oliviers plantés au-dessous de la station d’épuration et appartenant au Prieuré. Ailleurs dans le village on ne trouve que 300 à 600Bq dans les échantillons prélevés. 
IMPACT SANITAIRE
     L’OPRI utilise tout le long de ce chapitre le concept d’exemption : “toute dose inférieure à 10 micro Sv, soit 1% de la dose annuelle admissible pour le public est négligeable ”. 
     “Le corps humain contient naturellement 3.000Bq de C14. L’ingestion annuelle de C14 dans la nourriture courante, est d’environ 30.000Bq. La quantité de carbone ingérée par jour, environ 300g, est presque entièrement absorbée (99,9%). Il est donc admis que le C14 intégré par l’homme provient essentiellement de la nourriture ingérée et non par inhalation (l’apport par inhalation étant de l’ordre de 3g de carbone par jour, dont seulement 1% est fixé dans l’organisme)”. OMS 1987). 
     En 1995, la dose correspondant à l’inhalation pour le quartier du Belvédère a été évaluée à 7 micro SV/an, donc insignifiante selon l’OPRI qui ne dit pas comment elle a fait son calcul ; 
     Si on admet que c’est en fonction de ce que dit l’OMS qu’elle site ci-dessus, c’est à dire que la dose annuelle de 7 micro Sv, calculée pour l’inhalation, est de : 1% de 3g, soit 0,03g, il est facile de calculer la dose annuelle de l’époque pour l’ingestion : 99,9% de 300g, soit 299,7g. 
     Elle est donc de : 
     7 microSv x 299,7 / 0,03 = 69.930 micro Sv. 
     Ce total annuel que nous venon de calculer serait de 8,7 micro Sv/an pour les personnes de plus de 17 ans qui se serait nourrie en totalité de produits du site. 
     Pour l’ingestion exclusive de végétaux poussant autour du site, la dose actuelle serait de 8,7 micro Sv/an pour les personnes de plus de 17 ans. L’OPRI ne fait pas le calcul pour les enfants ! Pour ceux de 2 à 7 ans, la dose atteindrait, selon le coefficient correspondant à ces âges et selon notre calcul : 14,85 micro Sv. 
     L’exposition externe est dite négligeable
     L’OPRI conclut : “ la dose annuelle reçue actuellement varie de 2,2 à 8,7 micro Sv, elle est inférieure à la dose d’exemption. ”. 
    “ Si tout le carbone absorbé par une personne (300 grammes par jour) provient d’aliments tous issus du site du Belvédère et contaminés à 2000Bq de C14/kg de C, la dose actuelle reçue serait de 127 micro Sv/an. ” Mais pour les enfants de 2 à 7 ans, nous avons calculé qu’elle serait de 216,77 micro Sv/an, ce que ne dit pas l’OPRI. 
     Voici la conclusion finale de l’OPRI : “ Il n’y a aucun risque sanitaire lié à la consommation des produits maraîchers ou fruitier cultivés à Ganagobie, même au niveau du Belvédère et il n’y a pas lieu d’en restreindre la consommation. ”. Et pourtant, à la page 31, dans le châpitre : bilan de l’étude de contamination du site, il est écrit : “ il est déconseillé de consommer les légumes et les plantes aromatiques du Belvédère. ” 
     “ Pour les arbres dans un rayon de 50 mètres, il faut éviter de les utiliser comme bois de chauffage, ils seront donc abattus et leur bois entreposé dans le bâtiment en attendatn que l’ANDRA s’en charge. ” Quant aux fruits du Belvédère il n’en est pas question. 
p.29

     Rappel : l’OPRI a refusé notre présence à la réunion préfectorale préparatoire et lors des prélèvements. 
     1ère lettre au Préfet (11.01.02), extraits :
     “…- 2 – Il y a deux bâtiments distincts du laboratoire qui ont été utilisés par la société ISOTOPCHIM et qui n’ont pas été explorés par l’OPRI : l’un comme entrepôt et l’autre comme secrétariat. L’un d’eux serait loué et actuellement occupé. Il nous semble qu’un contrôle de ces locaux serait utile.
     - 3 – Nous avons relevé une contradiction concernant la consommation des légumes entre la page 31, où il est écrit : ”Il est déconseillé de consommer les légumes et plantes aromatiques du Belvédère. ” et la conclusion finale qui ne prône aucune restriction de consommation. De plus l’OPRI, dans cette page 31 affirme qu’il ne pousse pas de légumes sur le Belvédère et n’y a prélevé que des plantes aromatiques, or il s’y trouve, nous a-t-on dit, 3 ou 4 jardins potagers.
     - 4 – Le calcul de l’impact sanitaire n’est effectué que pour les personnes de plus de 17 ans,…l’impact sanitaire est bien plus important pour les enfants.
     - 5 – Dans le rapport de l’OPRI, il n’est question que des boues de la station d’épuration de Ganagobie qui ont été envoyées à Riez et sont revenues pour être entreposées dans le local d’Isotopchim. Qu’en est-il des autres boues ? Lors de notre réunion en décembre 2000, vous vous étiez engagé à faire rechercher leur devenir par vos services.”

2ème lettre au Préfet (29.01.02), Extraits:

     “  1/ Nous avons constaté qu’à l’intérieur du bâtiment qui a servi de secrétariat et de celui qui a été utilisé comme entrepôt, le bruit de fond était plusieurs fois supérieur à la normale (rayonnement gamma et béra). La radioactivité de ces deux bâtiments doit être étudiée sérieusement par l’OPRI avant d’envisager toute utilisation et une éventuelle décontammination. La radioactivité béta, appréhendée par spectrométrie, doit être précisée et quantifiée par analyse de prélèvements.
     2/ Quant au laboratoire proprement dit, après en avoir fait le tour, nous sommes tombés en arrêt devant une porte métallique qui crachait méchamment sa radioactivité. En particulier au niveau des trous d’aération au bas de la porte. De plus une odeur écoeurante de produits pharmaceutiques, détectable à plusieurs mètres en sortait. N’ayant pas les tenues adéquates, nous n’avons pas pénétré dans le bâtiment.
     Nous pensons que le fait d’obturer les trous de la porte peut-être dangereux dans le cas où la concentration dans l’air des produits chimiques volatils en augmentant, pourrait peut-être provoquer une explosion. Il nous paraît urgent de conditionner d’une manière hermétique les déchets contenus dans le labo, en attendant leur prise en charge par l’ANDRA.
     3/ Nous avons constaté que la clôture était très déficiente (30 cm de hauteur) à un endroit proche de la fameuse porte et qu’un enfant pouvait l’enjamber sans effort.
     4/ Nous voulons aussi attirer votre attention sur le fait que, sur le Belvédère, nous avons constaté la présence de 2 jardins potagers et d’un poulailler que nous avons photographiés et de plusieurs arbres fruitiers : cerisier, abricotier, pommier et amandier. Il nous parait indispensable que l’OPRI fasse des analyses de ceux-ci et recherche non seulement la présence de carbone 14, mais aussi celle de tritium, radioélément qui a été utilisé par Isotopchim.
     5/ Concernant les boues, et selon l’employé municipal qui nous accompagnait, la station d’épuration a été curée 5 fois par la SEERC qui ensuite emportait les boues. Si on soustrait celles qui sont actuellement entreposées dans le laboratoire, il reste 4 tas de boues dont la SEERC devrait pouvoir retrouver la trace.
     Nous profitons de ce courrier pour vous rappeler notre demande de communication du rapport de l’ANDRA quand vous l’aurez reçu.”
     Nous avons aussi écrit au juge et à l’avocat pour leur communiqué les preuves du non-respect de l’arrêté de fermeture de l’établissement.
suite:
ADELFA
fédération d’associations


     COMMUNIQUÉ

     Suite à l’intrusion inopinée de trois “ clandestins ” sri-lankais à l’intérieur de la centrale nucléaire de Gravelines, l’ADELFA communique :
     “ Une fois encore, le Centre de Production Nucléaire de Gravelines, pilote à l’échelon national dans le domaine de la lutte contre les intrusions, a reçu des visiteurs que l’on attendait pas.
     Cet événement, qui n’est pas anodin débouche sur deux séries d’interrogations :
     - comment remédier au manque d’efficacité, à nouveau prouvée, des contrôles opérés à l’entrée d’un site réputé hyperprotégé ? A quoi sert le plan Vigipirate, si l’on veut bien admettre qu’au départ, nul ne peut faire la distinction entre des clandestins égarés et des individus qui seraient malintentionnés ?
     - quand va-t-on imposer des règles strictes de circulation aux véhicules transportant des matières radioactives et présentant de ce fait des risques sanitaires, tant pour caux qui s’y introduisent aisément que pour l’ensemble des usagers de la route ?
     L’ADELFA demande que ces questions soient débattues lors de la prochaine réunion de la Commission Locale d’Information. ” 

     Trois clandestins découverts à la centrale nucléaire de Gravelines

     Il était onze heures hier matin quand les agents de protection de la centrale nucléaire de Gravelines ont découvert trois hommes d’origine indienne à bord d’un camion qui venait d’entrer dans le centre de production EDF. C’est seulement au deuxième contrôle à l’intérieur du camion (après ouverture des scellés), que les personnels de sécurité ont remarqué que la bâche du toit avait égé découpés puis recousue avec du fil de fer. Ils ont comme d’ordinaire dans ces circonstances appelés les forces de l’ordre. Les gendarmes ont alors appréhendés trois hommes d’origine indienne. Ils auraient pénétré dans le premier camion venu au niveau de l’aire de stationnement d’Angres, située sur l’autorout A26. Le camion transportait sept conteneurs d’outillage, dont un renfermait du matériel radioactif. Les clandestins ont été pris en charge par le service de santé de la centrale pour subir des examens. Aucune contamination n’a été relevée sur les trois personnes qui ont été remises par les gendarmes à la police de l’air et des frontières. C’est la troisième fois que des clandestins sont découverts dans des camions pénétrant dans l’enceinte de la centrale nucléaire. Il s’agissait en 1999 de Kosovars et de Sri-Lankais. 
La Voix du Nord 5 février 2002 
Réponse de la direction d’EDF à l’ADELFA

Christophe GEFFRAY

Gravelines, le 19 février 2002 
 

     Monsieur,
     J’ai reçu copie de votre courrier adressé à la DRIRE relatif à la détection de clandestins le 5 février dans un transport scellé d’outillage contaminé.
     Je m’étonne de vos propos relatifs à des “ insuffisances ou des carences ” des contrôles à l’entrée du CNPE comme de déclarations à la presse de l’Adelpha. Le sujet des contrôles des transports à l’entrée du CNPE a fait l’objet de plusieurs présentations et débats en Commission Locale d’Information et vous connaissez donc le principe de ces contrôles qui prévoient qu’un transport de matériels contaminés ne peut être ouvert sur la voie publique et doit être contrôlé à l’intérieur du CNPE.
     L’enquête du Haut Fonctionnaire de Défense a démontré la bonne application des procédures en vigueur. Par ailleurs, conformément à nos habitudes, le Président de la C.L.I. a été tenu informé en temps réel de l’incident.
     Conformément à votre demande, ce point sera donc à l’ordre du jour de notre prochaine sous-commission technique de la C.L.I.. Pour ma part, je me propose d’aborder à cette occasion les règles élémentaire d’éthiques des membres de la C.L.I. en matière de communication événementielle.
     En vous priant d’agréer, Monsieur l’expression de nos salutations distinguées.
p.30

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