GAZETTE NUCLÉAIRE

LE DEVENIR DES COMBUSTIBLES USÉS


FO CFDT CGT CFTC
Pour le retraitement et recyclage des combustibles nucléaires à la Hague, Marcoule et Cadarache,
Pour nos emplois

     L'industrie nucléaire est un atout pour la France qui a conquis une presque totale indépendance en matière de production électrique.

L'avenir des usines de La Hague et de Melox est lié à l'avenir du nucléaire.
Pourquoi MM. JOSPIN et COCHET bloquent-ils les décrets autorisant le fonctionnement de La Hague et l'extension de la capacité de Melox? 
Les investissements publics réalisés à La Hague (Manche), à Marcoule (Gard) et à Cadarache (Bouches-du-Rhône) sont rentables. Renoncer à les utiliser serait un gigantesque gaspillage. 

Penser que l'on peut réduire la part de l'énergie nucléaire sans conséquence sur l'environnement ou sur la facture de l'usager est utopique. 

Selon la commissaire européenne chargée de l'Énergie et des Transports, Lloyolla de PALACIO : "sans le nucléaire, l'Europe ne sera pas capable de respecter ses engagements de KYOTO si l'on veut lutter contre l'effet de serre ". 

De plus: 

la Suède vient de décider de différer de 30 ans, l'arrêt du nucléaire, voté en 1980, et initialement prévu pour 2010; 

la Finlande vient de se prononcer favorablement sur le principe de la construction d'une nouvelle centrale nucléaire; 

les États-Unis étudient la relance deleur programme de construction de centrales et vont construire avec COGEMA, sur le territoire américain, une usine de MOX; 

la Russie a un programme de construction ambitieux; 

la Chine qui aura de très gros besoins en énergie, construit des centrales. 

L'intérêt du retraitement-recyclage c'est de trier et de valoriser 96% des composants du combustibles nucléaire et de gérer les 4% de déchets ultimes 

Et actuellement, aucune solution industrielles n'existe pour remplacer avantageusement le retraitement-recyclage des combustibles nucléaires. En outre, une loi a mis à l'étude le retraitement poussé et la transmutation. MM. JOSPIN et COCHET semblent pourtant prêts à sacrifier les 15 000 emplois directement attachés à cette activité. 

Nous, représentants des milliers de salariés des usines concernées, ne sommes pas d'accord !


22 octobre 2001
RÉPONSE AUX QUESTIONS DE FORUM PLUTONIUM
Le devenir des combustibles usés
Pascal COLOMBANI
CEA

     Une saine gestion des déchets, de quelque nature qu’ils soient implique le tri des différents types de produits, le recyclage de tout ce qui peut être valorisé et des solutions de traitement, de conditionnement puis de stockage définitif adaptés à chaque catégorie de déchets.

suite:
Dans le domaine des déchets domestiques et industriels, l’application de cette règle a été longtemps limitée par des critères économiques ; elle est aujourd’hui de plus en plus généralisée à des fins de préservation de l’environnement. Le paradoxe serait que le nucléaire, qui a donné l’exemple depuis le début, soit maintenant contraint d’échapper à cette règle, d’autant que les produits qui peuvent être valorisés, notamment le plutonium, sont ceux qui, s’ils devaient être considérés comme des déchets ultimes, généreraient les contraintes les plus fortes du fait de leur longue durée de vie.
     En effet, le combustible nucléaire usé n’est pas un déchet; il contient encore d’énormes quantités de produits à forte valeur énergétique. Ainsi, avec les technologies actuelles, le combustible extrait des réacteurs contient encore 95% d’uranium et 1% de plutonium. Il contient aussi 4% de déchets ultimes, les produits de fission qui n’ont pas de potentiel énergétique et de faibles quantités d’actinides mineurs, neptunium, américium, curium…qui ont un potentiel énergétique mais dont la valorisation ne peut pas être justifiée par des raisons économiques ce qui conduit aujourd’hui à les joindre aux déchets ultimes.

     Historiquement, le retraitement du combustible usé suivi du recyclage des principales matières énergétiques, l’uranium et le plutonium, était destiné à permettre une meilleure utilisation des ressources naturelles. Il faisant partie d’un ensemble qui comprenait, par ailleurs, des réacteurs à neutrons rapides afin de tirer de l’uranium naturel la majeure partie de son contenu énergétique. Cet objectif demeure clairement pour l’avenir. Avec les réacteurs à eau légère existants, nous ne brûlons que 1% de l’Uranium naturel et nous en laissons de côté 99%, soit dans des entreposages provisoires, soit dans des stockages définitifs de déchets. Faute de remédier à cet état de fait, les besoins énergétiques augmentant, nous allons épuiser en quelques décennies les ressources en uranium, tout au moins celles dont nous pouvons disposer pour un coût raisonnable. Le retraitement constitue donc la pierre angulaire de la satisfaction des futurs besoins énergétiques.

     Mais avant tout, le retraitement est un élément essentiel pour la gestion des déchets. Il nous permet de séparer l’uranium et le plutonium des véritables déchets et ensuite, grâce au procédé de vitrification garantissant un confinement sûr et durable des radionucléides, de conditionner ces déchets en vue d’un entreposage de longue durée ou d’un stockage définitif. Il s’agit là, fondamentalement, d’une politique saine et responsable pour la gestion des déchets.
     Plusieurs arguments ont été avancés pour tenter de justifier l’abandon de cette politique. 
     Tout d’abord l’économie. L’expérience industrielle, acquise avec plus de 10 000 tonnes de combustibles retraités à La Hague et le recyclage du plutonium dans les combustibles MOX, permet d’avoir des chiffrages précis du coût global de ces opérations. L’estimation la plus récente de l’OCDE donne 1,6 centime par kWh; le rapport Charpin-Dessus-Pellat fait état de 1,8 centime par kWh. Dans les deux cas, la comparaison avec un hypothétique cycle direct qui consisterait à mettre en stockage géologique profond la totalité du combustible irradié, avec une évaluation théorique des coûts correspondants, fait ressortir une différence inférieure à 1 centime par kWh. 
p.24

     Moins de 1 centime par kWh pour faire disparaître l’élément qui constituerait la principale difficulté du traitement définitif des déchets, ce n’est pas un coût exorbitant. Surtout si l’on prend en compte le caractère très hypothétique de la solution cycle direct qui nécessiterait un stockage définitif des combustibles usés qui n’a encore jamais été mise en oeuvre.
     Deuxième argument, les risques, le caractère dangereux des opérations de traitement et de recyclage. Là encore, l’expérience acquise, en France mais aussi dans d’autres pays notamment en Grande Bretagne, montre par les bilans dosimétriques des personnels et les constats dans l’environnement que ces opérations sont bien maîtrisées et que les seuils autorisés, dans le cadre d’une réglementation très stricte, ne sont jamais dépassés. Certes, tout ceci nécessite beaucoup de précautions, mais les installations sont prévues en conséquence et les coûts correspondants sont pris en compte dans les bilans évoqués précédemment. 
     Certains, notamment les États-Unis ont mis en avant les risques que le cycle du plutonium pourrait faire courir dans le domaine de la prolifération. Aujourd’hui la nouvelle administration américaine est prête à reconsidérer cette position, compte tenu des difficultés rencontrées pour stocker directement les combustibles usés. De fait, l’argument relatif à la prolifération peut être facilement discuté : 
     - le plutonium extrait des réacteurs à eau légère, qui constituent la vaste majorité des installations électronucléaires existant dans le monde, se prête très mal à la réalisation d’armes nucléaires; on ne saurait totalement exclure la possibilité d’un usage illicite, mais cette voie présente bien plus de difficultés que les autres voies de prolifération (les pays qui ont développé des programmes clandestins, Inde et Pakistan, ou qui ont tenté de le faire, Irak et Corée du Nord, ont utilisé de l’uranium avec des technologies primitives d’enrichissement ou de plutonium de qualité militaire produit dans des réacteurs au graphite ou à eau lourde). 
     - Une manière raisonnable de limiter le risque tout en bénéficiant des avantages du retraitement consiste à ne pas attendre pour brûler le plutonium après sa séparation du combustible usé. C’est ce que nous faisons en France. LE plutonium extrait à La Hague est utilisé pour la fabrication de combustible MOX et nous avons actuellement 20 réacteurs partiellement chargés avec ce combustible. Cela signifie que, abstraction faite d’un stock outil, c’est à dire des quantités nécessaires à la gestion du cycle, nous n’avons pas de stock de plutonium sur étagère. 
     - Ainsi le risque de détournement se limite aux opérations elles-mêmes, sortie de l’usine de retraitement, transport et fabrication du combustible MOX. Dans ce domaine, les contrôles nationaux et internationaux sont très stricts et nous sommes pleinement convaincus qu’ils sont adéquats pour éviter tout détournement de quantité significative au regard de ce qui est nécessaire pour la réalisation d’un engin. 
     Enfin – et ce n’est pas le moins important – du point de vue de la non prolifération, mieux vaut consommer le plutonium que de le stocker. Même s’il serait assez difficile, en utilisant les technologies existantes, de récupérer le plutonium contenu dans des combustibles usés mis en stockage définitif, il n’en resterait pas moins qu’à long terme ce stockage constituerait une mine potentielle de plutonium. 
     Ajoutons qu’en pratique, il ne serait pas aisé d’expliquer aux Français que nous aurions à mettre des centaines ou des milliers de tonnes de plutonium en stockage souterrain quelque part en France.
suite:
     D’autres tentent de démontrer que le combustible MOX n’apporte rien puisque tout le plutonium n’est pas brûlé à l’issue du premier recyclage. En réalité, la mise en œuvre actuelle du MOX permet déjà de réduire de 20% la quantité de plutonium produite chaque année par le parc français et de tirer parti de son potentiel énergétique. Les combustibles MOX usés contiennent encore des quantités importantes de plutonium; ils doivent donc être retraités à leur tour pour poursuivre la combustion du plutonium par recyclage dans de nouveaux combustibles MOX dont le développement est en cours pour prendre en compte la dégradation progressive de la qualité du plutonium résiduel. 
     Il s’agit donc d’un processus cyclique où il se forme en permanence du plutonium dans les combustibles à l’uranium et où il s’en brûle continûment dans les combustibles MOX. Pour juger de l’efficacité de ce cycle, il faut regarder l’évolution de l’inventaire global en plutonium du parc de combustibles usés. La figure ci-dessous résume la situation. Un seul recyclage MOX ne suffit pas à stabiliser l’inventaire, ce qui confirme la nécessité de retraiter les MOX usés, car le recyclage du plutonium extrait de ces combustibles MOX de première génération permet de piloter l’inventaire en stabilité ou en décroissance, suivant le type de combustible choisi. 
     In fine, cela signifie bien que l’option retraitement – recyclage permet de consommer le plutonium et donc d’en maîtriser l’inventaire global tout en n’en mettant pratiquement pas aux déchets (l’expérience actuelle montre que les quantités de plutonium mises aux déchets à chaque cycle sont de l’ordre du pour mille des quantités traitées, ce qui ramène à un niveau modeste la contribution de cet élément à la radiotoxicité à long terme). 
     Quelles alternatives ?
     Les partisans de l’arrêt du nucléaire préconisent le stockage direct des combustibles usés. Techniquement, cette solution a été étudiée dans différents pays mais nulle part elle n’a pu encore aboutir à une réalisation concrète. Il est clair que sur un sujet déjà délicat, le stockage définitif des déchets radioactifs, le fait de mettre dans ces déchets la totalité du plutonium qui représente alors près de 99% de la toxicité à long terme ne simplifie rien. La loi du 30 décembre 1991 a fixé parmi les priorités de recherche la réduction de la radio toxicité à long terme des déchets; cette voie est totalement vidée de son sens si le plutonium reste présent. Ne pas retraiter les combustibles usés serait non seulement un gâchis au plan des ressources mais aussi et même surtout une fausse route dans la gestion des déchets.
     Une autre alternative consisterait à entreposer les combustibles usés, en l’attente de la mise en place de réacteurs plus favorables pour la consommation du plutonium. C’était l’objectif initial lorsque beaucoup pensaient que la construction d’une génération de réacteurs à eau serait rapidement suivie du lancement d’un vaste parc de surgénérateurs. C’était encore le type de raisonnement qui prévalait il y a quelque années, quand la première génération de MOX a été mise en place, avec l’idée que les combustibles MOX usés attendraient le démarrage des successeurs de Superphénix. 
p.25

     Aujourd’hui, si tous les spécialistes s’accordent à dire que les réacteurs à neutrons rapides seront inévitables à long terme, nul ne pronostiquerait une date probable de lancement à échelle industrielle. Dans ces conditions, il ne serait pas admissible d’entreposer des combustibles usés pour une durée indéterminée sachant, en outre, que si cette durée s’avère assez longue les quantités de plutonium accumulées dans ces combustibles seraient très importantes, les charges associées à leur entreposage allant en croissant et les opérations pour les traiter ultérieurement prenant de plus en plus d’ampleur. Il est en particulier important de noter qu’en cas de suspension temporaire du retraitement, il faudrait supporter des coûts de démantèlement couverts de façon incomplète par les provisions déjà réalisées, puis réinvestir massivement dans de nouvelles usines lorsque serait prise la décision de repartir. 
     Une troisième solution consisterait à retraiter les combustibles usés des réacteurs à eau et à recycler le plutonium dans des réacteurs spécialisés. Ceux-ci devraient être, soit des réacteurs à neutrons rapides, soit des systèmes équivalents au plan neutronique mais sous-critiques et pilotés par des accélérateurs. Outre le fait que cela ne simplifierait pas les opérations de l’aval du cycle, retraitement et fabrication de combustibles au plutonium, les quantités mises en jeu nécessiteraient un nombre important de réacteurs spécialisés, de l’ordre de un pour cinq réacteurs du par cet donc des investissements considérables.
suite:
     En conclusion, sauf à décider d’un arrêt définitif du nucléaire, il est indispensable de récupérer le plutonium produit par les combustibles des réacteurs à eau et d’utiliser ces mêmes réacteurs pour en consommer l’essentiel. Ceci implique de ne pas trop tarder pour entreprendre le retraitement des combustibles MOX, opération dont la faisabilité technique a déjà été démontrée, et de poursuivre le développement de nouveaux combustibles mieux adaptés pour brûler le plutonium multi-recyclé. 
     Dans les études menées par ailleurs pour développer une nouvelle génération de systèmes de production d’énergie nucléaire (réacteurs de quatrième génération et cycle associé); les critères de minimisation des déchets et d’utilisation optimales des ressources naturelles sont d’emblée pris en compte ce qui devrait simplifier à terme les problèmes d’aval du cycle (par exemple en supprimant la séparation effective du plutonium grâce à un recyclage de l’ensemble des actinides). Les travaux d’évaluation de concepts conduits en collaboration internationale avec les principaux pays disposant d’une industrie nucléaire confirment cette tendance. 
     Toutefois, la mise en place de tels systèmes n’interviendra pas avant 2030 ou 2040 et la construction de réacteurs de la génération actuelle se poursuivra vraisemblablement un peu au delà ce qui signifie qu’il y aura des réacteurs à eau en fonctionnement dans le monde jusqu’à la fin de ce siècle. Il est donc fondamental de consommer sans attendre un maximum du plutonium produit par ces réacteurs. Les États-Unis revoient actuellement leur politique d’exclusion du cycle plutonium suivie depuis une vingtaine d’années sur la base de ce même constat. Les réactions plutôt favorables de pays, notamment asiatiques, aux propositions russes d’accueillir des combustibles usés de réacteurs étrangers aux fins de retraitement relèvent de la même préoccupation.
p.26
RÉPONSE AU DIRECTEUR DU C.E.A.
SUR LE DEVENIR DU COMBUSTIBLE USÉ
J.P. Morichaud (Forum Plutonium)
Lettre du 16 novembre 2001 signée par Pascal Colombani, directeur général.


 
LES ARGUMENTS DU C.E.A.
concerne le futur
REMARQUES DE J.P.M.
- Une saine gestion par tri des déchets est moderne 
est écologique
 
 
- le Pu est l’élément trié le plus contraignant
 
cela reste à démontrer, c’est un DHAVL parmi les autres
- dans le schéma “ contenu du Combustible Usé (CU) ”
475 kg d’U “ recyclable ”
*
quand ?
- les RNR sont toujours un objectif d’avenir
*
 
- dans les REP, on “ brûle ” 1% de l’U, donc l’URT n’est pas un déchet
*
mais il est difficile à réutiliser
- le retraitement est la solution des besoins énergétiques mondiaux
*
à condition que l’électronucléaire se développe
- la vitrification des DHAVL est “ sûre et durable
*
à voir dans > 100 ans
- le retraitement = +1,7 cts/kWh nucléaire
 
le gaz = - 7 cts/kWh/nucléaire (18/25, source DGEMP)
- les seuils de pollution autorisés à La Hague ne sont pas dépassés
 
le site de La Hague a été choisi pour évacuer les produits toxiques vers le Golf Stream. L’accord OSPAR n’est pas respecté.
- le risque de prolifération atomique par le Pu est négligeable
*
les USA ont décidé de prendre à nouveau ce risque, car ils veulent faire durer leurs 125 réacteurs encore 60 ans, sans limiter leurs besoins énergétiques (Kyoto).
- le Pu civil ne permet pas de faire une bombe atomique
 
des essais américains ont montré le contraire
- le MOX utilise tout le Pu produit
*
pas aujourd’hui , pas hors de France
- “ nous n’avons pas de stock de Pu sur étagère ”
*
il y en a 78 tonnes à La Hague
- il vaut mieux “ consommer ” le Pu dans le MOX, que le laisser dans le CU
 
il n’y est pas consommé mais transformé en DHAVL tout aussi toxiques ; ce serait encore mieux de ne plus en produire.
- la sécurité des transports est assurée
 
mais le risque de pollution existe et augmentera
- le premier recyclage du MOX “ brûle ” 20% du Pu produit
*
le recyclage à grand frais, est donc très partiel.
- il faut retraité plusieurs fois le MOX usé
*
EDF refuse de payer. Le Pu obtenu est dégradé
- dans le schéma “ gestion du stock de Pu ”, de 170 t aujourd’hui, on passe à 220 t en 2050.
*
il n’y a pas décroissance
- ne pas retraiter est “ une fausse route dans la gestion des déchets ”
 
retraiter aussi (voir le schéma joint à mon courrier).
- l’usage du MOX est en attente des successeurs de SPX, “ les RNR sont nécessaires ”…
*
à l’industrie du Pu, pas à celle de l’électricité
suite:
REMARQUES GÉNÉRALES
Jean Pierre Morichaud

     Le texte semble écrit par le C.E.A., pour le compte de COGEMA, afin de convaincre la direction d’EDF de signer le nouveau contrat de retraitement pour jusqu’à 2005 et faire du retraitement multiple du MOX avec un taux de Pu plus élevé que 7% (Corail, APA). 

     Ne sont pas envisagés : 
     - la toxicité énorme du Pu (200.000 fois celle de l’U) pour plus de 24.000 ans ; en 2050, le stock en France sera au mieux de 220 tonnes. 
     - la fermeture des réacteurs d’EDF et l’emploi du gaz ou du charbon propre. 
     - l’utilisation actuelle de l’URT (95% du Cu) et l’immobilisation du Pu avec les DHAVL, qui seules pourraient justifier le terme du “recyclage”. 
     L’argumentation des chercheurs du C.E.A. reste toujours de l’ordre du futur onirique d’un monde largement nucléarisé. Elle ne tient pas compte de la réalité industrielle et sociale de la planète (échecs de SPX et de Monju). Le recours à l’énergie atomique pour faire de l’électricité est une aberration écologique bien plus grave que l’emploi de l’amiante. Il est déjà bien tard pour y remédier. 

Rappel :

     Le texte de la pétition adressée en juin 2001 au Premier Ministre est le suivant : 

POUR UN ARRÊT IMMÉDIAT LA PRODUCTION DE PLUTONIUM A LA HAGUE

     Il y a 78 tonnes de plutonium en stock à La Hague (Cotentin) en petits pots de 2,5 kg pour éviter une explosion atomique.
     30 microgrammes de plutonium entraînent un cancer et des mutations génétiques.
     D’ici juin 2002, on en aura produit 16 tonnes de plus à La Hague. De quoi contaminer 500 milliards d’être vivants de plus, pendant 24.000 ans et plus.
     L’article 6 de la loi européenne du 13 mai 96 sur “ la protection sanitaire contre les dangers des rayonnement ionisants ” a été transporté par décrets en loi française en 2000. Son application permettrait d’arrêter la production de plutonium, qui n’est plus qu’un déchet encombrant. Qui va le faire en période électorale ? Même par un moratoire.
     Allons-nous continuer à laisser faire cette industrie criminelle encore longtemps ?
     Devant l’inertie générale, je demande qu’une décision gouvernementale soit prise interdisant sans délai la production de plutonium à l’usine COGEMA de La Hague en attente d’une solution pour la destruction du plutonium existant.
p.27

Retour vers la G@zette197/198