Le 29 janvier 2002 Premier avertissement maîtrise maintenance Techniciens, techniciens
supérieurs, agents de maîtrise, experts, chargés d’affaires,
contrôleurs techniques, préparateurs…
Mécaniciens, électriciens,
chaudronniers, automaticiens, chimistes, techniciens des essais, techniciens
des services généraux, techniciens de sécurité
: nous n’avons plus aujourd’hui les moyens de remplir correctement notre
mission.
Nous constatons depuis des
années la mise en oeuvre d’une stratégie d’affaiblissement
du service public par une organisation des activités qui lui fait
perdre ses compétences techniques et à partir de là
sa capacité à réellement maîtriser ses coûts
de production, sa sécurité, sa sûreté et donc
sa pérennité. Tout cela s’accompagne d’un management permanent
d’autoculpabilisation qui conduit à démotiver les agents.
La “ technicité ” des agents est méprisée.
C’est comme si le “ travail
bien fait ”, l’honneur professionnel, la fierté du geste professionnel
maîtrisé étaient devenus le cadet des soucis des directions.
L’application des recettes
“ américaines ” avec du personnel statutaire seulement à
la conduite et toutes les activités de maintenance et tertiaire
sous traitées semble bien être le modèle inavouable
de nos directions.
Quelle catastrophe nous
prépare-t-on à suivre de tels mirages managériaux
!
Le doux rêve selon
lequel, il ne serait plus utile de s’en faire à gérer les
contraintes de la production puisque ce serait dans le négoce et
la spéculation que se dégagerait réellement la valeur,
continue de bercer ceux qui rêve à la libéralisation
du secteur de l’énergie.
Et pourtant, il serait temps
de se réveiller ! Après la Californie, l’Australie, l’Argentine,
l’Italie, l’Espagne…il serait temps de tirer des enseignements.
D’autant que cet hiver c’est
bien le syndrome de la faillite la plus importante de l’histoire des États-Unis
avec la faillite d’ENRON (1er négociant d'électricité
au monde) qui a commencé à plomber nos comptes en nous forçant
à acheter des kWh à 2,70F pendant que nous continuions à
exporter à de gros industriel étrangers à 20 cts…
Et pour rattraper les dégâts
il faudrait accepter des coupes sombres imposées de Paris de 15%
dans les budgets d’exploitations pour 2002!
STOP ! Nous n’acceptons plus la
fuite en avant vers toujours plus de sous traitance.
Cela coûte 2 à
3 fois plus cher que si nous faisions nous mêmes ce qui est contraire
à la recherche du kWh au moindre coût.
Pendant ce temps nous perdons
notre savoir faire et devenons donc dépendant d’un sous traitant
qui peut à tout moment faire du chantage sur les prix en menaçant
d’aller voir ailleurs.
La fuite en avant vers une
solution visant à sous traiter “ clef en main ” des arrêts
de tranche complets n’est pas de nature à résoudre les problèmes
posés par la sous traitance dont les conditions de travail sont
déplorables.
Nous sommes dans des industries
à risque industriels majeurs et EDF doit conserver un niveau d’effectif
organique suffisant pour garantir ses compétences, sa sûreté
et un niveau d’autonomie suffisante.
Un député
de Normande s’est déclaré favorable au dépôt
d’un projet de loi allant dans ce sens alors réfléchissons
y et proposons un autre avenir à nos industries.
A l’appel de l’UFICT CGT
nous vous proposons de participer aux initiatives locales et régionales
qui seront prises le 29 janvier.
Nous ne pouvons plus garder
individuellement ce que nous voyons au quotidien.
Des conférences de
presse seront organisées faisant appel à tous vos témoignages
de terrain sur les gâchis économiques au quotidien et les
dangers de la sous traitance actuelle et en prévision.
Partout en France les techniciens
et agent de maîtrise de la maintenance avec les cadres auront la
parole : engageons ensemble une première riposte.
Parlons vrai.
(suite)
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CGT CNPE CHINON Avoine le 1er mars 2002 Depuis maintenant plusieurs
mois les agents s’interrogent sur la manière dont est “ managé
” le site. Cette interrogation porte à la fois sur la transparence
des orientations, leurs mises en débat inexistantes, voire même
tout simplement sur leurs existences ! Elle porte également sur
la capacité des managers à porter un message cohérent
non contredit par les faits et non remis en cause tous les quatre matins.
Ajouté à cela
des injonctions venues “ d’en haut ” (de Paris), visant notamment à
l’augmentation de la productivité, à la réduction
des coûts, à la résorption des “ sureffectifs ”, à
l’inéluctabilité des “ lois du marché ”, etc…dans
un charabia économico-libéral relevant plus du langage des
écoles de commerce que de celui d’une entreprise de service public.
Mais le plus grave tient
au fait qu’aujourd’hui, sur ce site, la contribution des hommes et des
femmes, leur investissement, n’est plus reconnu, il est même renié
!
Et ceci conduit à
des situations dramatiques :
Un événement sans précédent : La médecine du travail
du site vient de déclarer deux cas de maladies professionnelle pour
des agents atteints de “ dépression professionnelle”.
Les agents causals étant
: un “ vécu d’injustice ”, une “ activité professionnelle
non reconnue ”, des “ incohérences majeures dans le management
”, des “ décisions contradictoires de la hiérarchie
”, de “ situations d’injonctions contradictoires ” etc…
Pour la première fois,
les médecins du travail déclarent que les signes dépressifs
que présentent ces agents ont pour cause leur activité professionnelle
et pointent en particulier les formes de management comme étant
la cause de ces dépressions, qu’ils qualifient de maladie professionnelle.
Face à cette situation,
dont les médecins confirment qu’elle ne se limite pas loin s’en
faut, aux deux cas déclarés, la CGT, par l’intermédiaire
de ses élus en CHSCT, à décidé d’user de son
droit d’alerte, dans les termes suivants consignés sur le registre
du CHSCT:1
“ Après avoir examiné
les agents causals de la dépression déclarée en maladie
professionnelle de deux agents et après avoir constaté que
ces causes sont inhérentes à la forme du management mis en
place sur le site : nous alertons la direction du CNPE sur les dangers
encourus par TOUS agents du fait des méthodes de management mises
en place.
Ces méthodes de
management conduisent à la perte des repères et du sens de
l’activité de travail, à une non reconnaissance symbolique
et professionnelle des contributions individuelles, à une dégradation
des relations dans le travail et notamment avec la hiérarchie, à
une dégradation des conditions organisationnelles du travail, et
quelquefois à du mépris et du harcèlement moral.
Ces conditions sont propices
au développement de maladies professionnelles.
En l’absence de mesure
visant à y remédier, la faute inexcusable de l’employeur,
au sens de l’Art. L452-1 du code de la sécurité sociale serait
de plein droit pour tout nouveau cas déclaré ou en cas d’aggravation
des deux cas survenus ”.
Il n’est pas question pour
nous de pointer, ici où là, une responsabilité individuelle
des managers. La souffrance vécue sur le site n’épargne pas
bon nombre d’entre eux ! Dont beaucoup se trouvent eux-mêmes en situation
d’injonction contradictoire et de non reconnaissance, et sont donc concernés
par cette alerte.
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La première responsabilité
est celle de l'Echelon Direction, c’est elle qui montre la voie, c’est
elle qui impulse et met en place le management du site.
Cela ne disculpe pas évidemment
ceux des managers qui soit par intérêt de carrière,
soit par conviction idéologique (voire par perversion narcissique),
se complaisent à en “ rajouter ”, mais ceux-là ne sont que
des “ outils ” lorsqu’ils pensent être des décideurs.
Depuis déjà
plusieurs années nous alertons sur les conséquences des multiples
réformes dans les organisations du travail, dont la sous-traitance
généralisée en maintenance est sans doute la plus
visible. Nous avons à maintes reprises montré comment ces
réformes affectent les salariés qui les vivent. Les médecins
dans leurs rapports annuels successifs montrent chaque année l’accroissement
du nombre des cas de souffrance au travail ou de mal être, liés
à l’organisation du travail. 27% des agents de maintenance sont
dans cette situation, ils étaient 20% en 2001, soit une augmentation
de 35% !
Mais si l’on prend en particulier
SMS, ou le Sce Contrôle Rob, ce sont 50% des agents qui sont affectés…
Une telle situation est plus
que préoccupante, elle est alarmante.
Nous avons la “ chance ”
d’être encore dans une entreprise où il existe un peu de visibilité
sur ces questions (ce tract en est la preuve, nous pouvons encore “ dénoncer
”)…Mais près de la moitié des heures de travail effectuées
sur le site le sont par des salariés sous-traitants qui vivent les
mêmes choses (car en définitive, c’est EDF leur véritable
patron), mais qui en plus ne peuvent pas les dire !!!! et l’on imagine
que pour eux la situation est encore pire !
Voilà les résultats
d’un management tourné vers le “ fric ”, et qui en plus se permet
d’avoir le culot de prendre un discours valorisant “l’Homme”!
Nous invitons le personnel,
conscient de la gravité de la situation, à riposter de façon
collective à des faits qui par nature ont des effets individuels,
car personne n’est à l’abri. La direction veut “ traiter ” les
cas individuels de manière à éviter de débattre
des questions de fond relatives à ses orientations et au management
mis en place pour les atteindre. Nous pensons à l’inverse qu’il
faut s’attaquer aux racines de ce mal, et donc rediscuter du travail, des
orientations et du management.
Parallèlement à
cela, nous appelons le personnel à ne plus “ laisser faire ” des
attitudes ou des comportements managériaux qui sont porteurs d’atteinte
à la santé, au respect et à la dignité des
agents, en alertant immédiatement une organisation syndicale ou
un représentant du CHSCT.
Cette alerte se situe à
la fois dans le cadre de l’Art L231-9 du code du travail concernant le
droit d’alerte des représentants en CHSCT, mais également
dans le cadre du nouvel article L422-1-1 modifié par la Loi de modernisation
sociale parue au JO le 20 janvier 2002 sur le droit d’alerte des délégués
du personnel concernant les cas d’atteinte à la santé physique
et mentale des salariés (ce tract, remis aux directions, le constitue).
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COMMUNIQUÉ : (22/10/2002) LA CGT-COGEMA DEVANT LA JUSTICE POUR DIFFAMATION Le 20 octobre 2001, la “
Presse de la Manche ” publiait en page 3 des extraits d’un communiqué
de la CGT-COGEMA :
“Didier ANGER accuse
et distille sa haine contre les travailleurs du nucléaire…Ce faisant
il désigne une partie de la population à la vindicte de l’autre
partie. Nous ne savions pas encore que la guerre civile était une
technique gouvernementale des
VERTS. Le vrai danger pour
la Région, n’est-il pas Monsieur ANGER dont les propos démontrent
l’obscurantisme, le racisme envers la profession, la volonté d’épuration
et d’éradication !”
La CGT-COGEMA (et d’autres) s’en est prise à nous, par le verbe et physiquement lors de la venue de Dany COHN-BENDIT et Noël MAMÈRE, le 19 janvier 1999, à La HAGUE et à CHERBOURG. Lors de la manifestation en mars 2001, Michel FRÉMONT, Président du CRILAN et moi-même, avons dû nous faire protéger par la police pour accéder au TGI de Cherbourg, alors que nous lui demandions l’arrêt de l’importation illégale de déchets étrangers (rebuts de MOX). Non condamnée, la
CGT-COGEMA se croit encouragée à continuer des pratiques
contraires à la démocratie et au respect des droits de la
personne humaine.
C’est pourquoi, Maître
Thibault de Montbrial, à ma demande, vient de citer en justice la
CGT-COGEMA, déclarée en Mairie de Beaumont-Hague au titre
de la Fédération Nationale des mines et de l’énergie
CGT, à Pantin, pour diffamation et par voie de conséquence,
comme le veut la loi, cette dernière et le support médiatique
de la diffamation, à savoir la “
Presse de la Manche ”.
A Caen et non à Cherbourg
ou à Paris,
1. car Caen est le siège
du Conseil Régional dont je suis membre,
2. car la “ Presse de
la Manche ” est diffusée jusqu’à Caen et non plus à
Paris,
3. car on peut espérer
qu’à Caen, la justice puisse s’exercer plus sereinement.
La liberté d’expression
ne peut être confondue avec le permis de s’en prendre aux personnes
et de diffamer. Si la censure préalable – et heureusement – n’existe
plus en France, la loi n’autorise ni la diffamation, ni la calomnie.
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