LE COIN ASSOCIATIF
Réseau "Sortir du nucleaire"
Brennilis : la chaîne alimentaire sous surveillance
Par le rezo.fr@liste.netacces.com
LE TELEGRAMME 12/12/00 (Cathy Tymen)


Centrale de Brennilis : la chaîne alimentaire sous surveillance
     L'observatoire du démantèlement de la centrale de Brennilis s'est réuni dernièrement à Brennilis afin de faire le point sur l'état d'avancement des travaux de déconstruction et de présenter la synthèse des diverses études menées sur l'environnement depuis que la centrale existe.
     L'année prochaine, il ne devrait plus subsister que le bâtiment abritant le réacteur de l'ancienne centrale nucléaire de Brennilis... avant le retour total à l'herbe prévu pour 2015.
    A cette occasion, les associations membres de l'observatoire ont souhaité étendre les études à l'ensemble de la chaîne alimentaire. Jean-Claude Hermet, sous-préfet de Châteaulin, précise qu'il a été accepté «qu'un protocole pour la mise en oeuvre de ces études soit partagé »., l'affaire de l'usine d'incinération de Carhaix étant encore bien présente dans les esprits.
    Le protocole sera soumis à l'observatoire en juin 2001 pour que les premières études puissent être lancées. Mais déjà, les membres ont pu prendre connaissance des analyses effectuées sur l'herbe et le lait. « Elles démontrent que l'impact des rejets est très en deçà des limites d'exposition fixées pour les personnes ». Les travaux de déconstruction de la centrale portent actuellement sur l'ensemble des bâtiments, hormis celui qui abrite le réacteur concerné par le niveau 3. La phase du démantèlement électromagnétique étant totalement achevée, les travaux concernent actuellement l'assainissement du béton, c'est-à-dire en extraire toute particule radioactive.
     Des robots très actifs
     Dans une salle située sous la station de traitement des effluents, deux petits robots remplacent les ouvriers. Un marteau piqueur et un godet creusent et évacuent le béton de cette salle où étaient entreposés les fûts. Comme elle présente une radioactivité superficielle, le recours aux robots permet de protéger le personnel. Grâce au film présenté, les membres de l'observatoire ont pu constater que, dans une salle annexe, deux personnes, manettes en mains, peuvent tranquillement téléguider les robots.
     L'assainissement des bâtiments achevé, leur totale démolition pourra être entreprise, et ce, dès l'année prochaine. Quant aux travaux de niveau 3, ils ne pourront débuter qu'après une nouvelle et longue phase d'études. Rappelons que le site de Brennilis est une opération pilote où sont expérimentées diverses techniques de déconstruction, pouvant être transposées ailleurs. Une unité vient d'ailleurs d'être créée à cet effet par EDF. Il s'agit d'une unité d'ingénierie spécialisée dans ces programmes de démantèlement. Basée à Lyon, elle comptabilise déjà toutes ces expériences menées sur le site de Brennilis.

INFORMATION REZO
COMURHEX : ICPE ou INB ?
décembre 2000

ICPE = Installation Classée Protection de l'Environnement contrôlée par les seules DRIRE
INB = Installation Nucléaire de Base contrôlée par l'ASN
COMURHEX = fabrication de l'hexafluorure d'uranium (UF6) qui sera enrichi à EURODIF. Fabrication de UF 4 également.
     Deux sources de matières premières : minerai d'uranium ou uranate d'uranium (déchets de combustible nucléaire avec acide nitrique) en provenance de La Hague. Donc COMURHEX convertit et raffine des produits issus de deux sources différentes.
     Prenons les infos du site COGEMA
     " La conversion s'effectue en deux temps : l'oxyde d'uranium (UO3 ) mis en contact avec l'acide fluorhydrique produit du tétrafluorure d'uranium (UF4) . Celui-ci permet la préparation de l'hexafluorure d'uranium (UF6) par réaction avec du fluor. L'UF6 a la propriété particulière de pouvoir passer de l'état solide aux états liquides et gazeux par de faibles changements de température. A partir de 65°C, il est gazeux et se prête à l'enrichissement par diffusion gazeuse.
     Ces opérations de raffinage et de conversion de l'uranium s'effectuent par la société Comurhex, filiale de COGEMA, sur ses sites de Malvési et Pierrelatte.
     Comurhex a une capacité nominale annuelle de 14'000 tonnes d'uranium et fournit un tiers de la production mondiale d'UF6. "

suite:
Prenons les classifications officielles des INB parues au JO:

     Prenons la dépêche suivante de l'Autorité de Sûreté Nucléaire que Jean-Paul a, si aimablement, communiqué sur la liste :
AUTORITE DE SURETE NUCLEAIRE (17/11/00): EVENEMENTS MARQUANTS DES AUTRES INSTALLATIONS
Tricastin (Drôme)
     Inspection de l'ASN et de l'OPRI au site nucléaire du Tricastin : l'origine de la contamination observée le 23 octobre reste difficile à déterminer.
     L'Autorité de sûreté nucléaire et l'Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants ont procédé le 9 novembre à une inspection sur le site nucléaire du Tricastin. Cette inspection faisait suite à la déclaration par la COGEMA d'une faible contamination radioactive de l'atmosphère détectée sur le site le 23 octobre dernier. Elle visait à contrôler les mesures réalisées par les industriels et à prendre connaissance de leurs conclusions quant à l'origine de cette contamination.
     La seule opération identifiée susceptible de produire un dégagement de matière radioactive dans l'atmosphère est un traitement de déchets pulvérulents à l'usine COMURHEX. Le contrôle des autres installations ainsi que des conteneurs de transport mis en oeuvre le jour considéré n'ont pas révélé d'anomalie. L'établissement formel de cette opération comme cause de la contamination observée reste toutefois difficile. En effet, les conditions météorologiques du jour expliquent mal la localisation des mesures compte tenu de l'emplacement de l'atelier concerné.
     En tout état de cause, aucune contamination n'a été détectée à l'extérieur du site. De plus, la contamination observée sur le site est à un niveau tel qu'aucune conséquence sanitaire n'est à craindre pour les personnes qui auraient pu y être exposées. Les mesures faites initialement par la COGEMA ont été confirmées par les autres industriels, de même que la nature de la matière contaminante : l'uranium naturel.
     Au cours de l'inspection, l'atelier de COMURHEX suspecté d'être à l'origine de la contamination est apparu comme ne présentant pas un degré de confinement suffisant des matières nucléaires, en particulier pour le traitement des produits pulvérulents.   De plus, la procédure mise en oeuvre lors de ce traitement est archaïque et mal formalisée. L'amélioration des équipements et du mode d'exploitation de cet atelier va donc être demandée à COMURHEX. << NOTA PERSO : l'ASN ne félicite pas COMURHHEX>> L'installation n'étant pas une installation nucléaire de base soumise au contrôle de l'Autorité de sûreté nucléaire, la DRIRE Rhône-Alpes imposera les travaux d'amélioration au titre de l'inspection des installations classées pour la protection de l'environnement.
     À l'évidence, les autorités considèrent que les ateliers concernés de COMURHEX relèvent de la DRIRE et non de l'ASN. Pourquoi pas?
     Membres de la CLIS, nous avons visité le 29 novembre 1999, les unités de production relatives aux déchets stockés dans la poubelle de Solerieux.
     Dans la structure 800 (il en est de même dans la 300 et la 100), un constat fort simple : un seul tambour de centrifusage recevait les matières d'uranium naturel de la ligne de production issue du minerai d'uranium (=U naturel) ou de la ligne dite U ret (uranium retraité provenant de La Hague avec 96 % d'U, avec 1 % de Pu et 4 % d'autres actinides à très haute activité).
     Le tout dans le même bâtiment. Tout comme le nuage de Tchernobyl, les fuites de déchets pulvérulents d'U naturel ou d'U retraité savent déterminer la limite entre ICPE et INB dans l'atelier et ne la franchirons pas.
C'est dingue !
Conclusion: nous pouvons lire les dépêches de l'ASM mais seule une analyse particulière permet d'en cerner des carences ou aberrations. Prenons l'unité 100 de COMURHEX ! C'est l'unité de retraitement des eaux usées et de recyclage, qui proviennent de toutes les unités de fabrication ICPE ou INB. Il paraît que depuis avril 99, COMURHEX a bien séparé les deux circuits ICPE et INB de cette unité. Ah !

p.31

BILAN PLUTONIUM AUTOUR DU CNPE DE GRAVELINES
CLI de Gravelines

 
     L'OPRI , depuis 1996 a constaté la présence de plutonium (238, 239+240) et d'américium 241 dans les boues du canal marin de la centrale de Gravelines. Il est aussi constaté la présence des mêmes radioéléments dans l'avant port de Dunkerque.
     Le rapport isotopique des plutoniums (Pu 238/Pu 239+240) flutue entre 0,3 et 0,5, celui de (Am 241/pu 239+240) est voisin de 1,5. Il s'agit donc d'un plutonium d'origine industrielle puisque ceux des retombées des tirs sont respectivement pour le Pu : 0,03 et pour l'Am : 0,3.
     En conséquence, en 1998, l'OPRI a effectué une campagne de mesures pour vérifier le marquage de la centrale. Puis L'OPRI a organisé une autre campagne en baie de Seine.
     Il a été mis en évidence une présence de cobalt 60, de césium 137 et d'émetteurs alpha. Les rapports isotopiques ne permettent pas de conclure à l'origine de ces rejets bien qu'une partie provienne probablement de la Hague (les valeurs des rapport isotopique ont varié au cours du temps). Cependant des mesures complémentaires ont été faites les boues de décantation des cuves de décroissance de la centrale. Partant des valeurs de concentration en alpha des boues et en supposant que tout le plutonium est dans ces boues on aboutit à une valeur de concentration dans les effluents liquides. Or les mesures effectuées dans les effluents donnent des valeurs plus élevées que celles prédites à partir de la concentration dans les boues.
     Il est donc quasi certain que les plutonium mesurés dans l'environnement proviennent pour partie du CNPE de Gravelines.
     On ne peut exclure une contribution de l'usine COGEMA, il peut s'y ajouter celle de Sellafield.
suite:
     Les autorisations de rejets d'effluents radioactifs prescrivent une absence de rejets d'actinides assortie cependant d'une limite de détection. C'est pourquoi en faisant des mesures "bas bruit" on peut en détecter.
     Lors de la reconstitution des rejets de l'usine Cogema-La Hague il a été souligné que les mesures réalisées étaient faites pour vérifier le fonctionnement de l'usine et pas pour en déduire un quelconque impact sur la santé.
     Cette appréciation des associatifs reste toujours vraie.
     Comme le note l'ADELFA le rapport retient :
     -l'implication du CNPE dans la présence du Pu et de l'Am contrairement aux affirmations d'EDF qui avait affirmé le contraire.
     -Que même si les rejets sont faibles, l'accumulation dans l'environnement peut, à la longue poser problème.
     -Que les dits rejets ne sont pas le seul fait de Gravelines mais que tous les sites polluent leur environnement. Les plus sensibles sont les sites sur les fleuves où la capacité de dispersion est moindre et où les sites peuvent se succéder (cas de la Loire, de la Garonne et bien sûr du Rhône)
     -Que Gravalines ne bénéficie d'aucune autorisation de rejets d'émetteurs alpha.
     Bien sûr et l'OPRI et la DRIRE ont fait mention de la faiblesse des rejets.
     Tout ceci pour dire qu'il y a encore du travail à faire pour obtenir le rejet zéro (rappelons que ceci signifie plus de déchets mais nous évite de polluer) 

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EN DIRECT DE BURE
BIEN PROFOND
     Le collectif publie un petit journal "Bien Profond" que vous pouvez vous procurer 285 avenue de Verdun 46400 Saint Céré
     Le collectif prépare des actions pour juin-juillet. Ils ont besoin de fonds et de mains. Vous pouvez les contacter à :
     Coordination nationale des Collectifs contre l'Enfouissement des déchets radioactifs (Coedra) 33 rue du PORT 55000 Bar le Duc.
     La coordination continue ses réunions, son travail d'information, sa liaison entre les sites présentis.
     Pour le moment c'est relativement calme sauf à Bure où l'ANDRA a commencé ses premiers travaux.
     Soutenez-les. Ecrivez-leur.
     Ils ont besoin de connaître vos réactions, vos interrogations.
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