I - EN FRANCE LE MOX EST ARRIVE
Électricité de France ( E.D.F. ) exploite actuellement
des centrales nucléaires. EDF utilise comme combustible de l'uranium
enrichi dans l'usine EURODIF de Pierrelatte.
Après utilisation, le combustible irradié est acheminé à la Hague, dans le Cotentin pour être retraité, pour en extraire le plutonium.
La COGEMA, dans les ateliers de la Flague, produit plus de cinq tonnes par an de plutonium. L'échec de la filière surgénératrice qui devait utiliser ce plutonium, a provoqué une surproduction . Aucune solution de stockage définitif de ce plutonium extrait n'a jamais été envisagée, puisque, dans l'esprit des promoteurs de la politique nucléaire, il est hors question de le considérer comme un déchet.
D'où l'idée d'utiliser, dans les REP ( réacteurs à eau pressurisée ) des centrales nucléaires, le Pu mélangé à de l'uranium sous forme de MOX (mélange d'oxydes U02+Pu02).
Six centrales 900MW ( St Laurent des Eaux avec 4 REP, Gravelines avec 4 REP , Dampierre avec 4 REP, Le Blayals avec 2 REP. Tricastin avec 4 REP et Chinon avec 1 REP) reçoivent actuellement les assemblages de MOX fabriqués à l'usine MELOX à Marcoule dans le GARD.
La production atteint actuellement 115 tonnes par an. Une seconde usine qui jouxte la première vient d'être construite pour doubler la production afin de satisfaire la clientèle étrangère notamment des Japonais. Mais l'actuel gouvernement hésite à donner l'autorisation de fabrication de ce MOX nouveau.
Il - LES DANGERS DU MOX
Avec l'utilisation du MOX, le plutonium va être distribué
à travers toute la France. C'est, pour les uns la "banalisation
du plutonium" pour les autres la "Connection Plutonium".
Le risque de contamination neutronique et particulièrement en alpha, au cours de l'utilisation, lors du pilotage des réacteurs, par rupture de gaines. par exemple, peut se produire . Un accident de circulation ou un attentat pendant le transport de la Hague à MELOX, de MELOX aux centrales, peut avoir lieu
En 1976, les Etats-Unis, après étude, ont compris ces dangers et ont décidé de ne pas utiliser ce type de combustible .Le combustible MOX une fois utilisé dans les réacteurs est irradié, contient alors 6 fois plus de Plutonium que le combustible standard usé. Les émissions neutroniques sont 10 fois plus importantes d'après Nuclear Engineering Intemational (février 1993). E.D.F. pour le moment n'envisage pas de retraiter le MOX irradié. Il est entreposé dans l'attente d'une solution.
Vous trouverez des nouvelles des différents sites de la vallée du Rhône (Cadarache entre autre) et des renseignements sur les transports de plutonium et de déchets dans le journal Stop-Melox.
PFRFORMANCE DU MOX
10juin 1999
(Bernard Mageur directeur de Tricastin répond aux questions
de Stop-Melox)
1- Maîtrise des coûts et performance du MOX
Un tel bilan ne peut être réalisé au niveau d'un site; il doit prendre en compte l'ensemble de la chaîne, de la conception au retraitement.
Tricastin n'a atteint l'équilibre en charge de MOX qu'en 1999, il est donc prématuré d'établir un bilan économique. Les estimations réalisées à partir des expériences les plus anciennes évaluaient à 9% l'économie sur le coût du cycle du combustible. S'agissant de comparaison par rapport au coût du combustible classique (oxyde d'uranium) elle n'a de sens que sur le moyen et le long terme afin de gommer les fluctuations du coût de l'uranium.
Au plan technique, les performances du MDX sont en tous points conformes aux prévisions.
2- Corrections de la réglementation concernant la sûreté et la sécurité en fonction du comportement des réacteurs.
Des modifications sur l'installation ou des consignes d'exploitation ont été réalisées avant le chargement en MOX, pour maintenir le même niveau de sûreté en fonction des caractéristiques du MOX. Ces modifications ont d'ailleurs couvert d'autres gestions possibles du MOX (allongement des cycles par ex.). Le nombre de grappes de contrôle a été augmenté (+4) sans problème puisque ce cas avait été prévu à la conception des réacteurs. Les réserves de bore qui constituent l'autre moyen de pilotage du coeur ont été également accrues.
Au plan de la sûreté, les mesures particulières qui ont été prises concernent le mode de livraison des recharges (surveillance par la gendarmerie et confidentialité) et des aménagements des installations destinés à renforcer certains systèmes (pont de manutention, poste d'examen du combustible, ventilation,...)
Toutes ces mesures ont été prises avant l'arrivée du combustible, et depuis 1996, elles ont donné entièrement satisfaction. Il n 'a pas été nécessaire de procéder à des Corrections.
3-Taux d'irradiation - dépassement de 50 GWj/t
Le taux d'irradiation maximal autorisé a été porté
à 52 GWj/t à partir de mars 1999. Il concerne tous les assemblages
UO2 ou MOX. Mais pour l'instant à Tricastin, seul l'UO2 pourrait
atteindre ce seuil du fait de notre gestion de coeur hybride (4 cycles
UO2 pour 3 cycles MOX).
De nombreux pays exploitent leur combustiblejusqu'à 55 GW/t
4- Comparaisons des performances MOX/UO2 -durée de fonctionnement
Il n'est pas possible de distinguer les performances spécifiques à chaque type de combustible au niveau de l'exploitation. Les caractéristiques des tranches n'ont pas évolué en terme de puissance, disponibilité et les 2 combustibles sont utilisés en même temps.
En ce qui concerne les durées de fonctionnement, pour le moment le MOX réalise 3 cycles et l'UO2 4. Dans l'avenir, la«parité MOX" avec des cycles 1/4 de coeur identiques pour tes 2 types de combustibles est envisagé.
Pour tout renseignement il faut vous adresser à
Marc Faivet St Hilaire 84560 MENERBES.
é-mail : stop.melox.marc.faivet#wanadoo.fr
site du collectif:
http://www.multimania.com/stopmox
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No 175/176