Tchernobyl en quelques chiffres
Le 26 avril, l'explosion du réacteur no 4 de type RBMK du site de Tchernobyl et l'incendie du combustible nucléaire et des blocs de graphite constituant le coeur du réacteur ont entrainé des rejets importants de matières radioactives dans l'environnement ainsi que la projection de débris de combustible dans les alentours de la centrale. La radioactivité totale rejetée dans l'atmosphère a été de l'ordre de 2 à 8 Exabecquerels (milliards de milliards de becquerels) sur une durée de dix jours. Le déplacement du panache radioactif a conduit au transport, sur de très longues distances, de produits radioactifs tels que l'iode 131 et le césium 137. La plupart des pays d'Europe ont été touchés par le nuage. Compte tenu de sa courte période radioactive, l'iode 131 a disparu depuis longtemps. Par contre, dans de larges parties de l'Europe, on trouve toujours une radioactivité surfacique décelable, principalement due au césium 137. Les personnels de l'installation et les équipes de secours présents sur le site pendant les premières heures de l'accident ont subi une irradiation aiguë provenant des fragments du réacteur éparpillés sur le site, du nuage et des dépôts radioactifs. Sur 237 personnes hospitalisées en raison de doses élevées, un syndrome d'irradiation aiguë a éte confirmé chez 134 d'entre elles et 28 de ces personnes sont décédées. Trois autres sauveteurs sont morts à la suite d'autres traumatismes. Six cent mille "liquidateurs" sont intervenus pour nettoyer les zones les plus contaminées autour du réacteur endommagé. Parmi les 135'000 habitants de la zone des 30 km interdite dpuis l'accident, 115'000 ont été évacués dans la première semaine. Ils ont subi une irradiation externe et, à un moindre degré, une irradiation due à l'inhalation de poussières radioactives. Les habitants actuels des zones contaminées sont continuellement soumis à une exposition externe et une exposition par ingestion d'aliments contaminés. Ils sont environ 1,3 millions dans les zones à plus de 185'000 Bq/m2(5 Ci/km2). Le reste de la population générale de l'ex-URSS, environ 280 millions de personnes en 1991, vit sur des territoires dont le niveau de contamination en césium-137 est inférieur à 37'000 Bq/m2 (1 Ci/km2). (suite)
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Dans le reste de l'Europe, les niveaux de contamination en césium-137 ont varié en moyenne entre 1000 Bq/m2 et 37'000 Bq/m2 environ (27mCi/km2 à 1 Ci/km2). Du point de vue sanitaire, dans les Républiques d' Ukraine, Bélarus et Russie, environ un millier de cas de cancers de la thyroïde ont été observés chez les enfants. L'augmentation relative est plus modérée chez les adultes bien que le nombre absolu soit loin d'être négligeable (plusieurs milliers). De nombreuses manifestations et conférences ont marqué en 1996 le dixième anniversaire de la catastrophe. L'IPSN a fait à cette occasion un bilan complet des connaissances concernant la santé des populations, l'état du réacteur et du site dans les républiques de l'ex-URSS. Ce dossier comportait en outre un volet très développé sur l'impact de Tchernobyl en France. En 1997, onze ans après l'accident, quelles sont les informations nouvelles? Un bilan sanitaire en Ukraine, en Belarus et en Russie, onze ans après l'accident * LES CANCERS DE LA THYROÎDE CHEZ
LES ENFANTS
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* LES CANCERS DE LA THYROIDE CHEZ LES ADULTES
Chez l'adulte, une augmentation plus modérée et d'apparition plus tardive que chez l'enfant a été rapportée, particulièrement en Belarus. Comme ces tumeurs sont relativement fréquentes chez l'adulte, cette augmentation relative n'est pas aussi spectaculaire que chez l'enfant, bien que le nombre absolu de cancers en excès soit loin d'être négligeable. Cette augmentation représente environ un triplement du nombre de cas comme l'indiquent des chiffres bélarusses détaillés disponibles depuis l'année dernière. Entre 1986 et fin 1994, 2897 cas ont été signalés en Bélarus, alors qu'avant l'accident entre 1977 et 1985, 1131 cas avaient été diagnostiqués. La progression est clairement indiquée par les nombres de cas suivants 125 par an entre 1979 et 1986, 210 par an entre 1987 et 1989, 390 par an entre 1990 et 1993 et 543 en 1994. * LES LEUCÉMIES ET AUTRES CANCERS
EN UKRAINE, BÉLARUS ET FÉDÉRATION DE RUSSIE
*LES LEUCÉMIES ET AUTRES CANCERS
DANS LE RESTE DE L'EUROPE
Le sarcophage et la centrale accidentée Depuis le début de l'année 1997, une équipe
d'experts internationaux, cofinancéepar,la Commission Européenne
et le Département of Energy des Etats-Unis, poursuit des études
engagées en 1996, visant à définir les actions à
mener pour dans un premier temps, renforcer le sarcophage, puis trouver
une solution acceptable pour le long terme. Actuellement, une vingtaine
de tâches urgentes ont été identifiées et sont
en cours d'étude. Leur réalisation devrait se faire dans
les trois ans à venir. D'autres actions moins urgentes sur le plan
de la sareté notamment la construction d'un nouveau sarcophage et
le retrait éventuel des restes de combustible nucléaire encore
présents
(suite)
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Une grande partie des débris radioactifs dispersés autour du bâtiment ont été stockés dans des alvéoles enterrés sous les nouveaux murs de renforcement et de protection biologique mis en place. Afin de pouvoir réaliser ces travaux rapidement, il a été décidé de faire reposer la partie supérieure du nouveau bâtiment sur les restes de l'ancien. Le principe de la construction est basé sur la mise en place de poutres métalliques sur lesquelles reposent de grandes plaques métalliques. Compte tenu des débits de dose élevés près du réacteur, ces plaques ont été posées à l'aide de grues, aucune technique n'étant envisagée pour assurer leur jointure et leur fixation. La restauration des anciennes parties de bâtiment servant de support à la charpente métallique n'a pas été possible. Ainsi, le sarcophage a été construit en utilisant des matériaux prévus pour une tenue d'environ 30 ans, mais sur des appuis de stabilité incertaine ayant subi une explosion et un violent incendie. Aujourd'hui, il apparaît que le risque principal du sarcophage réside dans l'instabilité de sa partie supérieure. Telles sont les conclusions des différentes études et analyses menées pour le compte de l'autorité de sûreté ukrainienne. En effet, le vieillissement des structures de béton sur lesquelles repose la charpente métallique pourrait conduire à un effondrement partiel du sarcophage. Dans l'hypothèse de l'absence d'interaction d'un tel événement avec le réacteur no3, situé dans un bâtiment voisin, les conséquences radiologiques ne seraient importantes que pour les personnes travaillant dans le voisinage du site, ces conséquences étant dues à l'inhalation des poussières générées par l'effondrement. Les autres réacteurs du site Le réacteur no3 du site reste
en service.
Les niveaux de contamination par le césium 137 en France: les sols En 1995, l'IPSN avait mis en évidence des taches de contamination dans le Mercantour. Fin 1996, l'attention s'est portée sur une tâche de contamination dans les Vosges. Début mai 1986, l'arrivée par
le nord-est et le sud-est de la France des masses d'air contaminées
s'est traduite par un gradient décroissant d'est en ouest des concentrations
de l'atmosphère, notamment dans les premiers jours après
l'accident. L'apparition de pluies localisées et abondantes début
mai 1986 a contribué à une contamination des sols plus significative
des régions situées les plus à l'est, et, à
l'intérieur de celles-ci, des zones les plus arrosées.
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