En 1995, l’lPSN avait mis en évidence
la persistance de taches de contamination dans le Mercantour. Fin 1996,
l'attention s'est portée sur une zone de contamination dans les
Vosges.
L'arrivée début mai 1986 par le nord-est et le sud-est de la France des masses d'air contaminées s'est traduit par un gradient décroissant d'est en ouest des concentrations dans l'atmosphère, notamment dans les premiers jours après l'accident. L'apparition de pluies localisées et abondantes début mai 1986 a contribué à une contamination des sols plus significative des régions situées les plus à l'est, et, à l'intérieur de celles-ci, des zones les plus arrosées. |
Les prélèvements régulièrement effectués
par l'IPSN dans l'environnement sont réalisés dans le cadre
de ses programmes et des collaborations ou prestations qu'il mène
avec de nombreux partenaires français (exploitants, ministères,
CNRS, ...) ou étrangers (CE notamment). Ils donnent lieu à
des mesures radioactives très sensibles dont la finalité
est la compréhension des processus qui régissent le comportement
des radionucléides dans la biosphère.
début p.10 |
Les niveaux de contamination par le césium 137 dans l'air
En 1996, l 'IPSN a mesuré une concentration
annuelle moyenne puis dans la basse atmosphère par les rejets de
l’accident de Tchernobyl.
La source principale du césium présent dans l'air que nous respirons est maintenant la remise en suspension des particules déposées sur les sols qui proviennent pour la plus grande partie des retombées de Tchernobyl, |
puis dans la basse atmosphère par les rejets de l’accident de
Tchernobyl.
La source principale du césium présent dans l'air que nous respirons est maintenant la remise en suspension des particules déposées sur les sols qui proviennent pour la plus grande partie des retombées de Tchernobyl. fin p.10
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Variation annuelle du césium 137 entre 1990 et 1996 dans l'atmosphère
en France
Les sols cultivés (0-30 cm)
Des valeurs de l’ordre de 30 Bq.kg-1 sec sont obtenues dans la haute vallée du Rhône et à Fessenheim et de l’ordre de 10 Bq.kg-1 sec dans le reste du territoire. Le césium 137 est présent dans soixante cinq sols prélevés dans dix-neuf sites français et le césium 134 seulement dans huit. L'analyse des résultats obtenus permet de comparer l'impact des retombées de l'accident à l'Est et à l'Ouest du territoire métropolitain. Les sols non cultivés (0-20 cm)
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Dans la zone la plus influencée les concentrations en césium
137 atteignent 50 à 60 Bq.kg-1 sec pour l'horizon 0-
20 cm étudié.
Un microbecquerel par m3 représente une désintégration d'atome par seconde dans un million de m3 d'air. Les produits agricoles
p.11
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Concentration en 137Cs dans les sols cultivés (0-30cm)
et les sols non cultivés (0-20cm) en fonction de la longitude en
1996
Résultats des mesures des observatoires de la
radioactivité
Césium 137 détecté dans les sols et produits alimentaires
des régions Centre, Sud-Est et Normandie: valeur moyenne et valeurs
[min-max]
Depuis 1993, l’IPSN a mis en place un observatoire
terrestre de la radioactivité basé sur la collecte de sols
et de produits alimentaires (fruits, fromages, viandes, légumes,
lait) de plusieurs régions Françaises (Centre, Sud-Est, Normandie).
L'observatoire terrestre couvre l'ouest, le centre
et le sud-est de la France. Les indicateurs biologiques sont les mousses
terrestres et certaines plantes comme le thym. Des échantillons
de l’alimentation des mammifères herbivores, comme la couche superficielle
du sol, les racines et les herbes associées sont également
prélevés, ainsi que des échantillons représentatifs
de l'alimentation humaine: fruits, légumes, laits, fromages, viandes
et vins.
Des stations de prélèvements sont
réparties autour de Flers et de Clermont-Ferrand où les pratiques
agricoles relèvent respectivement des climats atlantique et continental.
Ces régions sont caractérisées par des prairies naturelles,
et les industries laitière et de la viande y sont bien représentées.
Les autres stations sont situées autour de
Chateaurenard (Bouches du Rhône) dont le marché agro-alimentaire
est le plus important de France et représentatif du climat méditerranéen.
L'activité maraîchère importante dans cette région
permet de disposer de fruits et de légumes en toutes saisons.
La fréquence des prélèvements
de la chaîne alimentaire est adaptée aux fluctuations saisonnières
des productions agricoles. Suivant les types d'indicateurs, des échantillons
sont collectés mensuellement ou chaque trimestre aux différentes
stations.
Milieu naturel
L'IPSN a mené des campagnes de mesures dans le Haut Var en 1986 et 1995(2), dans la vallée de la Moselle en 1986 et dans les Vosges en 1997(3). Répartition du césium dans les sols
(suite)
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suite:
Dans ce département, une première campagne de prélèvements réalisée en mars 1997 a mis en évidence des dépôts de césium plus élevés que la moyenne. Trois prélèvements de sol ont été effectués, de haut en bas sur le versant sud de la forêt de Saint Jean d'Ormont. Les points de prélèvements étaient distants les uns des autres de 700 m à 1 000 m. Un quatrième point a été fait dans une prairie permanente à 1 500 m environ de la forêt. Trois dépôts de césium 137 s'échelonnent de 11 000 à 13 000 Bq.m-2 et un quatrième atteint 23 000 Bq.m-2. Dans cette même région, des champignons (chanterelles) ont été mesurés à des niveaux de l'ordre de 200 Bq.kg-1 frais de césium 137. De la viande de sanglier a été mesurée au niveau de 1 500 à 2 000 Bq.kg-1 de césium 137 et d'une vingtaine de becquerels de césium 134 par kilogramme. Une télédétection de rayonnements gamma émis par le sol a ensuite été réalisée par hélicoptère le 17 avril 1997 sur une partie de la forêt de Saint Jean d'Ormont. Milieu aquatique et milieu marin
(2) Note sur les valeurs de radioactivité mesurées dans
le Haut Bassin du Var. SERE 96/014
p.12
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La télédétection du rayonnement
gamma émis par le sol réalisée le 17 avril 1997 par
hélicoptère, a permis d'établir une cartographie précise
des dépôts de césium 137 dans la zone survolée.
Elle a confirmé la première analyse faite par l'Institut
de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) à
partir de mesures de terrain effectuées les 6 et 7 mars. Cette analyse
mettait en évidence une contamination relativement homogène
et étendue dans cette région du massif vosgien.
Le survol du site et les résultats obtenus sur d'autres échantillons de terre prélevés le même jour ont indiqué des activités en césium 137 sur le sol comprises entre environ 5000 et 25 000 becquerels par m2 (Bq.m-2), avec une moyenne de 10 000 Bq.m-2. Les concentrations maximales ont été détectées sur de petites surfaces (< 2 km2) près de Chenigoutte et du col d'Hermanpaire. La contamination observée est due pour l'essentiel aux retombées de l'accident de Tchernobyl survenu le 26 avril 1986. Les niveaux de césium mesurés sont trois fois plus élevés que la moyenne dans l'est de la France. Ces constats confirment un phénomène important que les chercheurs de l’IPSN ont caractérisé en étudiant, depuis 10 ans, l’évolution de la contamination de l’environnement dans la région du Mercantour (Alpes-Maritimes). Ils montrent que, dans les régions d'altitude qui ont été plus touchées par Tchernobyl, la majeure partie de la radioactivité initialement déposée reste encore concentrée dans les couches supérieures du sol en particulier en milieu forestier. Dans les Vosges, en 1986, juste après l’accident, l’IPSN avait en effet enregistré, au col de Martinpré, des activités en césium 137 similaires à celles qui viennent d'être mesurées à Saint Jean d'Ormont. Évaluation des transferts possibles de la contamination
dans les produits comestibles
• Produits forestiers
Contamination potentielle des produits forestiers autour de Saint
Jean d’Ormont
Estimations des transferts de contamination
(suite)
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suite:
Ces estimations sont basées sur les valeurs de référence retenues par la communauté scientifique pour les transferts de la radioactivité du sol vers les plantes et les animaux. Elles sont aussi corroborées par les analyses de l'IPSN effectuées en février, à la demande des services vétérinaires, sur de la viande de sangliers provenant de cette forêt (les concentrations variaient entre 1500 et 2 000 Bq.kg-1 ), ainsi que par des mesures effectuées en 1995 sur des champignons collectés auprès de négociants du M.I.N. de Rungis. Les échantillons provenant des Vosges présentaient des teneurs en césium variant entre 1 et 520 Bq.kg-1. Évaluation des transferts possibles de la contamination
à l'homme
• Doses liées à la consommation de champignons
Pour les habitants des Vosges, ces voies d’exposition conduisent
aux
doses individuelles suivantes:
Évaluation des transferts possibles de la contamination à
l'homme
(1) La limite de commercialisation en vigueur dans l'Union Européenne (règlements CEE n° 737/90 et n° 686/95) pour l’importation des produits alimentaires témoins d'une contamination de l’environnement (gibiers, poissons d'eau douce, miel, baies, champignons, aromates), est de 600 becquerels par kilogramme. p.13
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