Comment le "père de l'énergie nucléaire
française" envisageait l'avenir.
Marcel Boiteux, le dirigeant d'EDF dans les années 70 était considéré comme le "père" de notre électronucléarisation. On a souvent dit que les décideurs technocrates n'avaient pas du tout introduit le problème des déchets dans leur décision. Faux. Marcel Boiteux en témoigne. En 1979 le mensuel Science et Vie publiait la controverse entre le nucléocrate français et le physicien Hennes Alfen (Prix Nobel 1970). La controverse porta en particulier sur le problème des déchets nucléaires. Alfen avançait un argument très fort : « Le réacteur à fission produit à la fois de l'énergie et des déchets radioactifs : et nous voudrions nous servir maintenant de l'énergie et laisser nos enfants et petits-enfants se débrouiller avec les déchets. Mais cela va à l'encontre de l'impératif écologique : "Tu ne lègueras pas un monde pollué et empoisonné aux générations futures" ». Marcel Boiteux dans sa réponse n'avançait pas que les déchets ne posaient aucun problème. Bien au contraire il avait conscience que ces déchets nucléaires qu'il allait produire, on ne saurait pas les gérer d'une façon satisfaisante. Mais son argumentation est intéressante à noter : « N'est-il pas d'ailleurs une évidente et dangereuse illusion que de vouloir extirper de notre héritage toutes difficultés, toutes responsabilités, que de vouloir transmettre à nos descendants un monde sans problèmes ? ». Ainsi pour ce décideur laisser un bon paquet de merde radioactive à nos enfants est une bénédiction pour eux. Un gage pour leur santé mentale. Ces déclarations, c'était en 1974. Monsieur Boiteux aurait eu des perspectives encore plus radieuses pour nos descendants s'il avait pensé que notre génération allait, quelques années plus tard, laisser des centaines de milliers de km2 contaminés par Tchernobyl. Quelle joie pour les parents des régions contaminées de léguer à leurs enfants un sacré tas de problèmes. Monsieur Boiteux aurait dû aller en Biélorussie et en Ukraine faire une tournée de conférences pour réconforter ces parents qui n'auraient pas vu tout l'intérêt de la situation. Ces soucis de la santé mentale des générations futures qu'il est important d'alimenter par des problèmes que nous ne savons pas résoudre est peut-être la raison qui a déterminé les responsable politiques à propulser cet individu dans de multiples comités. On peut noter que M. Boiteux, président d'honneur d'EDF, a été élu le 27 octobre 1988 président du conseil d'administration de l'Institut Pasteur dont il était membre depuis 1973. En 1966 et 1967 il préside le comité consultatif de la recherche scientifique et technique. Ensuite il préside l'Institut des hautes études scientifiques. De 1982 à 1985 il préside le Centre européen de l'entreprise publique et la Conférence mondiale de l'énergie. Il ne faut pas oublier de mentionner qu'il est aussi administrateur de l'École Normale Supérieure et de Télédiffusion de France (TDF). On voit que cet individu a largement pu exercer son activité pour fournir aux générations futures des problèmes difficiles, garantie de leur santé mentale, dans de multiples domaines. Non, M. Bataille. Les déchets nucléaires faisaient bien partie du dossier Au cours de la séance du 25 juin 1991 de l'Assemblée Nationale, Monsieur Christian Bataille, rapporteur de la commission de la production et des échanges, dans la discussion du projet de loi "relatif aux recherches sur l'élimination des déchets radioactifs", se plaignait qu'il n'y avait pas eu de réflexion sur le stockage des déchets nucléaires : (suite)
|
suite:
« Cette réflexion a été très tardive et, il faut bien le constater, ceux qui ont développé le programme nucléaire français s'étaient bien gardés, dans les années soixante et même soixante-dix, d'attirer l'attention de la population sur ce problème ».On a vu que le père de l'énergie nucléaire française avait bien prévu les problèmes liés aux déchets nucléaires : il n'y avait pas de solution et ce sera aux générations futures de se débrouiller avec. La représentation politique à cette époque n'a pas tenu compte de l'avis de cet expert et n'a pas réagi. Qui ne dit mot consent. Les visions de Boiteux sur l'avenir nucléaire français.
Tchernobyl, une aubaine pour la santé des irradiés
p.6
|
Pour être cohérent l'auteur aurait
dû ajouter que l'énergie nucléaire est d'autant plus
sûre et plus bénéfique que ses accidents sont plus
graves et plus fréquents !
L'AIEA a pris le soin de se démarquer de ce fantaisiste en indiquant dans une note que « les vues exprimées demeurent sous la responsabilité des auteurs (...). Ni le secrétariat coordinateur, ni aucune organisation parrainant la conférence peuvent être tenus pour responsables des textes reproduits dans ce document ». Il n'empêche que les organisateurs de cette conférence sur "l'évaluation des conséquences de l'accident, dix ans après Tchernobyl", ont pensé que ces vues délirantes pouvaient faire partie de l'évaluation des conséquences de Tchernobyl. Tchernobyl pourrait ne pas être "nécessairement" un désastre mais une grandiose réussite ! A qui faudrait-il distribuer des pastilles d'iode ?
Le grand banditisme et l'énergie nucléaire
Du travail en perspective pour la DSIN !
(suite)
|
suite:
PAR LA POPULATION EN CAS D'ACCIDENT NUCLÉAIRE D'après un projet réalisé par un groupe de travail pluridisciplinaire animé par le Docteur Rey (DDASS de l'Isère). Des comprimés d'iode
vous ont été remis. Ce sont des médicaments.
p.7
|