GAZETTE NUCLEAIRE
Rejets d'iodes dans l'environnement de la Hague
Discussion à la CSPI
Juin et octobre 1995

     En 1995 nous avons constaté que les tableaux de contrôle comportaient la présence d'iode dans les rejets: la commission a posé des questions sur ces rejets et leur augmentation.
     Il est apparu plusieurs anomalies.
     Au moment de l'enquête de 1984 (étude d'impact pour les rejets liquides et gazeux) il était prévu de fixer les iodes sous formes d'iodure de plomb au niveau de la station de traitement des effluents en vue de leur stockage définitif sous formes de boues bituminées. Ce procédé n'a pas été retenu. dans les processus mis en oeuvre pour UP3 et UP2 800.
    Le nouveau procédé utilisé consiste à solubiliser le maximum d'iodes pour en rejeter le minimum dans l'atmosphère: en milieu acide, l'iode contenu dans la solution (U + Pu + PF) passe en phase gazeuse pour extraction. Ce gaz est ensuite mis en solution par lavage et passage en milieu alcalin. Voir schéma:
     Le rejet en mer de 86,7 % des iodes n'était pas la solution présentée lors de l'enquête publique, la CSPI a donc demandé à être destinataire des arrêtés ayant entériné ce changement qui n'a jamais été explicité clairement.
suite:
     Pour mémoire en juin 1995 la CSPI avait demandé des compléments d'informations sur les rejets d'iodes. En particulier il avait été demandé de ne pas se bomer à l'eau et au lait mais de vérifier la pollution des sols, ainsi que les rejets gazeux. Le SPR a foumi les tableaux suivants:
Selon étude d'impact:

Mesures de l'iode 129 dans l'environnement:

Herbe
0,17 Bq/m2
lait
0,03Bq/1

Rejets marins d'iode 129 en GBq

Année 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994
Rejets
marins
226 205 262 327 455 479 646 1117

     On peut à partir des LAI (limites Annualles Ingestion) déduire des limites pour les adultes et les enfants sous diverses hypothèses:

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Limite dérivée de concentration dans l'eau

     Les mesures effectuées par le SPR ne sont pas assez sensibles. Le seuil de mesures est autour de 18 Bq/l, ce qui est beaucoup trop élevé. La CSPI a donc demandé à la Cogema de porter le taux de comptage des échantillons de 1 h à 8 h pour descendre le seuil à 2 Bq/1.

La CRII-RAD a réalisé une campagne de mesures autour de la Hague et a constaté la présence d'iode-129 sur 12 des 15 échantillons de mousses terrestres prélevés dans un rayon de 7 km autour du site. La CRII-RAD a constaté que la contamination était particulièrement marquée sous les vents dominants, soit au Nord des usines Cogema. Il est donc urgent comme l'avait souligné la CSPI que les mesures d'iode soient faites. Il est urgent que l'analyse de l'environnement soit faite. Il ne suffit pas d'avoir les mesures officielles. L'ACRO comme la CRII-RAD ont montré le bien fondé de mesures faites par un grand nombre de labos. La présence des labos indépendants est le seul garant pour avoir connaissance des mesures faites et des pollutions engendrées par les rejets.
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