GAZETTE NUCLEAIRE
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I - La dignité nucléaire
Essai sur les déchets nucléaires. Martine Deguillaurne, 86 pages, 50 francs, Éditions Lucien-Souny, 5 rue Palvézy, 87000 Limoges
     Martine Deguillaume est bien placée pour parler: d'abord de par sa qualité de médecin depuis longtemps attentive aux problèmes, si régulièrement occultés, dus aux effets de la radioactivité sur la santé, en particulier ceux des dites «faibles doses» et aussi de part sa localisation en Haute-Vienne (Limousin), département particulièrement touché par l'extraction et le traitement de l'uranium, entre autres sur le site de Bessines, que la COGEMA voudrait recycler en site de stockage légal pour les déchets radioactifs.

L'adhésion passive de la majorité
     Cette double appartenance explique la diversité et l'ampleur dans le temps et l'espace des documents dont elle dispose pour éclairer son propos. Le problème des déchets radioactifs, pour sa part, est traité sous tous ses aspects, en partant modestement du concret des riverains d'un site pressenti pour le stockage ou l'enfouissement; ils passeront de la «surprise» au statut d'«hôtes indésirables», tandis que «le piège de la concertation 'peut éventuellement' se resserrer «sur quelques» représentants ayant une idée de solution à proposer et des compétences très techniques».
     La globalité du problème, à commencer par les premières retombées des essais nucléaires que Martine Deguillaume appelle par leur nom: déchets nucléaires, en passant par l'embarrassant plutonium dont Melox ne fait que remettre à plus tard l'introuvable solution, et en allant jusqu'au démantèlement des centrales qui doublera la masse des déchets déjà accumulés par celles-ci tout au long de leur vie active, cette globalité des déchets radioactifs, donc, fait apparaître dans toute sa grandeur - son horreur - ce monstre engendré par notre société tecluaico-scientifique, tel qu'il devrait inévitablement conduire à des remises en questions radicales.
     Cependant, si des sondages récents nous disent que les français sont en majorité contre l'enfouissement et placent les déchets radioactifs en tête de leurs «préoccupations environnementales», les mêmes sondages nous disent que la même majorité considère le nucléaire comme absolument nécessaire. Et les commentaires se gardent bien de relever cette contraction majeure.

L'indolence de la pensée
«La nécessité de convaincre les ayant persuadés eux-mêmes, ils se sont masqués la nature incalculable du risque qu'ils font courir à tous

suite:
En face, ce qui «peut être présenté comme un acquiescement raisonnable» («l'adhésion passive de la majorité») apparaît à Martine Deguillaume comme «un phénomène d' insensibilité pathologique». A ses yeux, «cette atrophie des capacités mentales à réagir devant la réalité des faits, à les comprendre, à les nommer (dont l'essai décrit si bien quelques mécanismes) pourrait bien être la pire des nuisances de l'âge moderne

II - Le BT2 no 278, «le nucléaire : tabou ?». Un petit ouvrage de vulgarisation disponible aux Publications de l'école moderne Parc de l'argile 06370 Mouans-Sartoux au prix de 35 FF (disponible au GSIEN)
     En 1986, les français ont pu croire un moment qu'ils étaient les seuls européens dont le territoire avait été épargné par les conséquences de l'accident de Tchernobyl. Les masses d'air contaminé ne s'étaient pourtant pas arrêtees aux frontières mais les services chargés des mesures ne publiaient pas leurs résultats. Depuis, de nombreux progrès ont été réalisés. Toutefois, à l'heure où la France produit soixante-treize pour cent de son électricité dans des centrales nucléaires, où nos militaires continuent d'améliorer les capacités destructives de notre force de dissuasion, la transparence est-elle satisfaisante?
     Ce reportage ne prétend pas apporter de connaissances scientifiques sur le nucléaire mais dénonce les omissions et la rétention de l'information qui continuent de prévaloir.
     Le problème des déchets reste entier. Les recherches sur les effets des «petites doses» émises par les rayonnements sont à peine tolérées. Les militaires interdisent aux écologistes des investigations et des mesures que ne justifie pas le secret-défense. Le nucléaire reste tabou!

III - Nucleaire ? Non merci ! disponible aux Editions Utovie 40320 Bats au prix de 75 FF.

Et
IV - N'oubliez pas:
· Le journal de la CRII-RAD, 471 avenue Victor Hugo
26000 Valence. Tél. : (33)75.40.95.05 - Fax : (33)75.81.26.48
· L'acronique, joumal de l'ACRO, 15 rue Savorgnan de Brazza l4000 Caen. Tél. : (33)31.73.79.17
· Médecine et Guerre Nucléaire le journal des médecins, AMFPGN, 5 rue Las Cases 75007 Paris. Tél. : (33-1) 64.32.69.72 - Fax: (33-1)60.96.30.95.

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