GAZETTE NUCLEAIRE
No 5 janvier 1976

Quelques notions de base

1. Certains éléments chimiques sont instables: ce sont des «radioéléments». Ils se désintègrent spontanément, en émettant des «rayonnement ionisant » qui sont essentiellement des , des  et des . Cette ionisation (c'est-à-dire action sur la matière) se produit dans tous les cas, et quelle que soit l'intensité du rayonnement.

2. Il existe deux sortes principales de risques: « l'irradiation externe» provenant de sources radioactives situées loin de l'organisme; la «contamination interne» provenant de sources qui peuvent être absorbées par l'organisme (avalées, respirées, déposées sur des blessures).

3. Les grandeurs physiques essentielles et leurs unités:
     a) «L'activité» d'une source caractérise le nombre de noyaux qui se désintègrent par unité de temps; elle était exprimée en Curies (Ci) [maintenant en becquerels (Bq) avec 1 Ci = 37.109Bq et 1 Bq = 2.7.10-11Ci]
     b) La «dose» absorbée est l'énergie communiquée par le rayonnement à une unité de masse de matière; elle était exprimée en Rads [maintenant en gray (Gy) = 1 joule / kg avec 1 Gy = 100rad et 1 rad = 10-2Gy]
     c) Le «débit de dose» représente la dose reçue par unité de temps: elle caractérise donc la rapidité avec laquelle une dose est absorbée; elle s'exprimait en rads/heure.

4. Les effets des rayonnements sont appelés «somatiques» ou «génétiques» selon qu'ils affectent les individus exposés eux-mêmes ou leur descendance. Les effets peuvent être également classés en «effets immédiats»ou «effets différés».

5. L'effet d'un rayonnement dépend de trois facteurs essentiels:
     a) Le «champ» est la partie irradiée de l'organisme: l'effet est différent selon que l'irradiation est globale ou partielle sur tel ou tel organe.
     b) L'effet est d'autant plus important que la «dose» est élevée.
     c) L'effet est d'autant plus grand que le «débit de dose» est élevé, c'est-à-dire qu'une même dose est reçue en un temps plus court.

6. A dose absorbée égale et début de dose égal, les effets biologiques sur l'organisme dépendent de plusieurs facteurs tels que la nature du rayonnement et la façon dont un radioélément
est réparti à l'intérieur du corps. On a donc été amené à définir un «équivalent de dose», grandeur biologique, qui était exprimée en rems, qui découle de la «dose» physique (en Rads) [maintenant l'unité légale d'équivalent de dose est le Sievert (Sv)
avec 1 Sievert = 100 rem et 1 rem = 10-2 Sv
]. Par exemple:
     1 rad de Tritium est compté pour 1 rem,
     1 rad de Plutonium pour 50 rem,
     1 rad de Strontium pour 5 rem.
     On voit donc que le rem n'est pas une grandeur physique qui se mesure mais une unité qui découle d'un calcul effectué sur des bases définies par la CIPR en fonction de l'état des connaissances biologiques.
     On notera enfin que pendant longtemps 1 rad de Plutonium était compté pour 10 rem seulement; il y a quelques années, le «coefficient» a été modifié et c'est devenu 50 rem. C'était une
modification dans le bon sens mais:
     a) cela montre que ces calculs ne signifient pas grand chose;
     b) qui sait si un jour - au cas par exemple où les contraintes économiques de 1'«homme-rem» deviendraient trop fortes - on ne décrétera pas la modification des «coefficients», dans l'autre sens!
     Rappelons que l'homme, qui est naturellement radioactif présente en moyenne une radioactivité d'environ 5.000 Bq ou 5 kBq. A garder à l'esprit: pour une personne de 50kg, la radioactivité par gramme sera donc de 0,1 Bq/g (potassium 40 et carbone 14 principalement)
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Les  “normes”

     La réglementation française a été définie en s'inspirant comme dans la plupart des pays, des recommandations de  la Commission internationale de la radioprotection ou CIPR, adoptées en 1958, amendées en 1959 et révisées en 1962.
     Cette réglementation poescrit des limites pour l'irradiation des personnes qui sont divisées en deux catégories principales, les personnes «directement affectées à des travaux sous rayonnements» ou «D.A.T.R.» et le reste de la population intitulé personnes du «public».
     Brièvement résumées, ces normes sont les suivantes:
Catégorie         Irradiation         Dose maximale cumulée
D.A.T.R.           globale                 3 rem/3 mois
                                              avec D<= 5 (N  18)*
Public                globale                  0,5 rem/an
*    D représente, exprimée en rem, la dose cumulée à l'age N exprimé en années (il faut N >= 18 ans). Cela correspond à une irradiation régulière de 5 rem/an. Pour l'ensemble de la population, la dose moyenne sur 30 ans doit étre inférieure à 5 rem par personne.

     On peut donc constater avec étonnement que la réglementation n'est pas la même pour toutes les catégories de la population alors qu'il est maintenant reconnu et admis que toute dose, même faible, a des effets sur l'organisme. Certes, les travailleurs du nucléaire sont des adultes, sélectionnés médicalement, et sont donc moins sensibles que certaines couches de la population (enfants, femmes, malades, personnes agées). Mais l'argumentation réelle n'est pas là, comme on peut le voir à la lecture des citations suivantes:
«Si toute dose, même faible, risque d'avoir des conséquences graves sur quelques-uns des individus exposés ou sur leur descendance, il faut considérer le risque non par rapport à l'individu mais par rapport au groupe, ou à l'ensemble de la population. C'est ce que l'on appelle la «philosophie du risque calculé», le risque devenant acceptable non lorsqu'il est nul mais lorsqu'il est petit par rapport aux autres risques d'une existence professionnelle ou de la vie courante».
(« Bases physiques de la radiothérapie et de la radiobiologie » de Toubiana [1],Dutreix J. et A. et Jockey, édité par Masson en 1963, p. 738).
     Autrement dit, c'est bien clair, l'individu ne compte pas, c'est la statistique de la population qui compte. Ce genre de raisonnement est insupportable à partir du moment où d'une part la population n'a pas choisi le nucléaire qui lui a été imposé et où d'autre part on ne laisse pas l'individu directement concerné, c'est-à-dire au travailleur du nucléaire, le libre choix d'accepter ou de refuser personnellement le risque et d'en assumer la responsabilité.
     On peut encore lire à propos des doses maximales admissibles pour les travailleurs professionnels:
«C 'est pour eux que la tolérance est la plus élevée, d'une part parce qu'ils ne représentent numériquement qu'une faible fraction de l'ensemble de la population, donc que les conséquences génétiques de leur irradiation sont faibles à l'échelle de la population où elles sont diluées, d'autre part parce qu 'il est admis que toute profession (...) comporte un risque, qui est d'ailleurs tres faible dans ce cas».
(Idem, p. 739)
suite:
Quels beaux échafaudages!

     Notre gouvernement, la direction d'EDF estiment donc devoir choisir seuls ce qui est bon pour la société et devoir choisir seuls les moyens les meilleurs de mise en oeuvre de ce choix. On essaie ensuite, à l'aide d'une information  tronquée, d'une  publicité «adaptée» de faire ratifier ce choix. Cette attitude technomanipulatrice, qu'on retrouve d'ailleurs dans beaucoup d'autres domaines, est insupportable.

1. M. TUBIANA vient de succéder à M. DELPLA comme Président, comme Président du Comité de Radioprotection d'EDF.
Quelques bons mots à propos de
« Les cadres et la radioprotection »

(Extraits d'une conférence de M. KIEFFER(1) aux cadres EDF en 1971 à Chooz).

     «Le cadre est le promoteur de la sécurité du travail et de la radioprotection dans sa forme pratique. (...) A ce titre, il lui appartient:
5.2. de former
     5.2.1. Par l'information et l'instruction
     L'information  est  indispensable pour passer du commandement «militaire» à la collaboration.
     Les cadres qui ont eu le privilège de recevoir une solide instruction devraient par ailleurs ressentir comme une obligation morale de faire partager leur richesse intellectuelle.
     Cette obligation devrait être d'autant plus ressentie quand il s'agit de radioprotection car si celle-ci est effectivement abstraite et difficile dans ses fondements et sa technique, son application pratique se révèle dans son ensemble beaucoup plus facile et même souvent inspirée du simple bon-sens, mais ceci demande à être expliqué, démontré.
     5.2.2. Par l'exemple
     ce qui est sans doute plus important encore. Non seulement il faut être convaincu, mais il convient de le paraître (à la limite, il vaudrait mieux même qu'un cadre paraisse convaincu plus que de l'être réellement). Un chef doit donner l'exemple. Ne nous permettons jamais ce qui est interdit et surtout ce que nous avons nous-mêmes interdit par nos propres consignes.
     Nous savons interpréter, certes, mais pas ceux qui nous observent!
     Le comportement personnel est un facteur essentiel. Etre chef est un état noble... et noblesse oblige
     Le chef devrait représenter pour ceux qui l'approchent «ce qu'il faut être».
     Il convient en conséquence d'être partout et en toutes occasions «à la hauteur» et de maintenir un niveau supérieur non seulement dans le domaine technique mais aussi dans le domaine moral.
     Or la morale ne se récite pas, elle se vit et le chef sera d'autant mieux suivi qu'il fera lui-même l'effort de s'astreindre à ce qu'il exige des autres.



1. M. KIEFFER est le chef du Groupe Régional de Production Technique Est d'EDF, à Strasbourg.
p.10


LE POINT SUR LES GREVES DU CEA

Communiqué du Syndicat CFDT du CEA paru le 21 décembre 1976.

     Les personnels du CEA, travaillant dans les usines de la Hague et de Marcoule, toutes deux chargées du retraitement des combustibles irradiés, ont fait grève:
     - contre le démentellement et la privatisation du CEA avec la création de la COGEMA (Compagnie Cénérale des Matières Atomiques, filiale du CEA)
     - pour l'amélioration de leurs conditions de travail et de la sécurité des installations (les usines de retraitement sont les installations nucléaires les plus polluantes).
     La grève de la Hague, commencée le 16 septembre, s'est achevée le 13 décembre dernier. Des succès importants ont été obtenus.
     «La Direction du CEA s'est engagée à entreprendre des travaux d'entretien et de rénovation à la Hague, qui seront déterminés avec les organisations syndicales dans le cadre du coinité d'Hygiène et de Sécurité. D'autre part, un arrêt technique de six mois, entre avril et septembre 1977, permettra des révisions plus importantes. Ainsi, en ce qui concerne la sécurité, les conditions de travail, l'amélioration technique, les grévistes de la Hague ont obtenu gain de cause; il leur appartient de veiller à la stricte application des engagements pris, par une mobilisation constante sur les lieux de travail.
     En ce qui concerne la création de la COGEMA, la direction du CEA ne revient pas dessus, mais fait d'importantes concessions sur le contrat de travail. En effet, les agents du CEA qui n'auront pas signé le contrat COGEMA au premier juin 77 seront transférés du CEA à la COGEMA, avec la Convention de Travail du CEA qui leur sera maintenue pendant encore un an. Ainsi, les travailleurs, peu nombreux, qui ont déjà signé, malgré l'avis des organisations syndicales (CFDT, FO, SPAEN) ont été trompés et les autres ont tout intérêt à rester au CEA puisque leur contrat de travail actuel est garanti pour dix huit mois, les négociations d'un futur contrat pour le COGEMA se faisant sur cette base.
     a Direction du CEA a supprimé les sanctions des conseils de discipline et paiera les heures perdues du fait du lock-out partiel.
     Le succès des Assises du Nucléaire à Cherbourg, les 28 et 29 novembre, a été déterminant pour montrer la capacité d'organisation des grévistes et le niveau de popularisation de leur mouvement.»

     Les très importantes améliorations obtenues sur les conditiohs de travail et de sécurité sont limitées à la Hague. La grève se poursuit donc à Marcoule: l'usine Pu (plutonium) est complètement arrêtée depuis 85 jours. La solidarité des autres personnels du centre avec les grévistes est très importante et c'est toute l'activité du centre qui se désorganise progressivement.
     En ce qui concerne la revendication de refus du démentèlement, la Direction du CEA reste ferme sur son projet de création de la COGEMA et prétend toujours que la filialisation n'est pas la privatisation. Elle devrait pourtant se montrer moins affirmative sur ce point car depuis quelques temps elle rencontre des difficultés avec le groupe Creusot Loire.
suite:
     En avril dernier, en effet, la société NOVATOME était créée à l'instigation des pouvoirs publics pour mener à bien les constructions des surrégénérateurs et dans l'immédiat de Superphénix. A l'origine le capital de Novatome devait se répartir entre Creusot Loire (60%) et le CEA (40%). Ce dernier apportait dans la corbeille toute son expérience - mondialement reconnue - acquise grace à l'argent des contribuables français. A la suite de restructuration et fusions diverses, de l'entrée de sociétés contrôlées en partie par Creusot Loire, celui-ci conserverait le contrôle de Novatome (55%) et la participation du CEA serait ramenée à 30%. La direction de celui-ci demande la minorité de blocage (34%). Le dossier est soumis à l'arbitrage du ministre. L'Administrateur Cénéral du CEA aurait mis sa démission dans la balance. Il ne peut faire moins sauf à se déconsidérer vis-à-vis des personnels du CEA à qui il répète depuis six ans que filialisation n'est pas privatisation. La réponse du ministre est attendue avec curiosité. Après avoir donné le monopole de la construction des centrales PWR à Creusot Loire (via Framatome) Monsieur d'Ornano va-t-il encore lui faire cadeau des acquis technologiques du CEA? Les Dirigeants d'EDF qui affirment défendre l'intérêt public en défendant le programme électronucléaire français feraient bien de méditer sur ce qui arrive à Mr Giraud.

A NOS LECTEURS

     La Gazette c'est votre affaire, ami lecteur. Vos avis. vos critiques, vos suggestions nous sont précieux. Nous répétons ici ce que nous disions dans la Gazette No 2
     La Gazette Nucléaire devra redoubler d'ardeur dans son travail de démystification. Sans exagération ni passion partisane: en se contentant de puiser aux sources, de publier des documents officiels peu ou mal connus, de divulguer les  informations que les autorités dissimulent, de rétablir la vérité sur les faits que la propagande déforme. Car la meilleure arme dans ce combat est la simple connaissance des faits.
     La Gazette n'entend pas être un classique produit de consommation fabriqué par une poignée de spécialistes à destination d'un public passif. En un mot, la Gazette ne trouvera son sens et son efficacité que si elle s'appuie sur un large réseau d'informateurs et de collabcrateurs.
     Nous appelons donc tous nos lecteurs à participer à notre entreprise, à nous aider, à nous communiquer les informations et des documents, français ou étrangers, qu'ils peuvent avoir en leur possession et que les autorités maintiennent sous le boisseau.
     Ensemble nous ouvrirons ce droit à l'information que les autorités responsables refusent si obstinément de respecter.
     C'est pourquoi le collectif de rédaction s'est donné des moyens matériels et organisa. tionnels qui doivent améliorer la gestion et le contact avec les lecteurs. La Gazette va devenir un organe d'information à part entière: le titre a été déposé auprès du parquet de Paris.
     Un certain nombre de thèmes seront abordés dans les prochains numéros les énergies alternatives (faisabilités, échéances...), les aspects économiques (financement, prix du Kwh...), la structure des organismes officiels et industriels intéressés au programme nucléaire (importance, place dans les décisions...), etc...
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QUAND LA SÉCURITÉ ET LA RENTABILITÉ ENTRENT EN CONFLIT

     Lors du lancement du programme Messmer, il avait été décidé que les premières centrales (14 à 16 unités de 950 MWe constituant ce que l'on appelle le contrat de programme no 1 CP.1) seraient construites selon les normes de sécurité qui sont actuellement appliquées à la construction de Fessenheim I. Il était également convenu que les unités suivantes, et notamment le contrat de programme no2 CP.2 (6 à 8 unités) seraient construites selon de nouvelles normes garantissant mieux la sécurité des ttravailleurs et les populations avoisinantes. Cette procédure avait été acceptée par toutes les parties concernées, c'est-à-dire les services chargés de la sécurité des centrales nucléaires (SCSIN),  les services chargés de leur construction (la direction de l'équipement d'EDF), et enfin le ministère de l'industrie et de la recherche responsable du bon déroulement du programme.
     Ces nouvelles normes sont prêtes. Elles ont été acceptées par les trois parties concernées. Elles constituent une amélioration sensible de la sécurité des personnes. Ceci est très important car les unités du CP.2 doivent être construites dans des régions à plus forte concentration urbaine que les unités du CP.1.
     Sans entrer dans les détails, signalons les principales améliorations:
     - la construction d'une deuxième enceinte. Elle protégera. les populations avoisinantes en casde faibles rejets radioactifs
     - la complète séparation des systèmes de sécurité dans le cas de construction de deux centrales jumelées;
     - l'architecture générale de la centrale est complètement repensée: les zones actives sont nettement mieux séparées des zones non actives où les interventions sont fréquentes. Ceci est très important pour la sécurité des personnes de la centrale
     - meilleure protection sur les systèmes annexes, notamment au voisinage de piscines de stockage des combustibles irradiés.
     Nous savons de source EDF que la direction de l'équipement d'EDF, compte tenu du surcroît énorme qu'entraîneraient ces modifications, fait actuellement pression sur les pouvoirs publics pour que les centrales du CP.2 soient construites avec pratiquement les mêmes normes de sécurité que les centrales du CP.1. Les services de sécurité quant à eux exigent le respect des engagements pris. Le conflit est soumis à l'arbitrage du ministre.
Les pouvoirs publics ont toujours dit qu'ils feraient passer la sécurité des personnes avant toute autre considération. C'est pour les aider à respecter cet engagement que nous rendons publics les faits rapportés ci-dessus
suite:
CERN: DES SCIENTIFIQUES DU CENTRE EUROPÉEN DE RECHERCHE CONTRE SUPERPHÉNIX

     Treize cents physiciens, ingénieurs et techniciens du C.E.R.N. à Genéve, exerçant pour certains d'entre eux des responsabilités importantes, viennent de rendre publique une lettre à M. Giscard d'Estaing demandant l'arrêt de la construction du surgénérateur Superphénix à Creys-Malville, à 80 km de Genève.
     Ces scientifiques qui représentent la grande majorité des personnels de ce centre de haute réputation internationale, reprennent les critiques déjà formulées contre Superphénix.
     «Ils estiment devoir porter à l'attention des gouvernements et des populations concernés les doutes sérieux exprimés par de nombreux scientifiques qualifiés, concernant le projet du surgénérateur Superphénix».
     · Risques spécifiques aux surgénérateurs liés au plutonium, au sodium. Risque d'emballement nucléaire.
     · Le  retraitement industriel du combustible, le stockage à long terme des déchets ne sont pas maîtrisés.
     · De sérieux doutes ont été émis quant à la possibilité des surgénérateurs de surgénérer suffisamment pour être cepables de prendre le relais des centrales nucléaires conventionnelles.
     Ils estiment dans ces conditions que la construction du Superphénix devrait être suspendue afin:
     - que la population puisse être informée de manière complète et objective;
     - que s'ouvre un large débat auquel la population sera conviée et auquel les scientifiques indépendants pourront participer, et qui débouchera sur une consultation des populations concernées;
     - que soit institué, sur le plan européen, un organisme scientifique indépendant et complètement chargé, en premier lieu, de procéder à l'établissement du bilan des arguments pour et contre Superphénix, bilan qui serait nécessairement contradictoire, et dont les conclusions seraient largement ouvertes au public.

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