Comme l'écrit Le Monde
du 14 avril, «le gouvernement a autorisé l'EDF àpasser
commande dès 1976 du surgénérateur SuperPhéni,.
point de départ d'une deuxième géneration de centrales
nucléaires permettant (soit-disant...) de pallier l'insuffisance
d 'uranium dans le monde et de mettre à profit l'avance technologique
acquise en ce domaine par la France».
On trouvera ci-dessous quelques documents relatifs à l'opportunité d'une telle décision. EN ANGLETERRE
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surveiller minutieusement... Il doit comporter sur place les installations nécessaires à la fabrication et au retraitement de son combustible afin d'éliminer les risques dûs au plutonium. Il doit être muni de tous les moyens de protection possibles, aussi bien sous forme de dispositifs physiques que d'une force armée de sécurité. Le système doit 6etre conçu de telle sorte qu'il soit possible de mesurer et de surveiller minutieusement les flux de plutonium. Les coûts supplémentaires inhérents à de telles conditions sont le prix inévitable d'un programme sûr et responsable, afin d'évaluer les dangers des surgénérateurs commerciaux. énergies alternatives...
Ceci incite à poser les questions suivantes: - Situé à 22 km de Bourgoin, à 38 km de Chambéry et à 44 km de Lyon, le surgénérateur prototype de taille commerciale «SuperPhénix» est-il éloigné de toute agglomération ? - Est-il prévu qu'il comporte sur son site même toutes les installations nécessaires au retraitement et à la fabrication de son combustible? - Les sommes engagées dans SuperPhénix ne le sont-elles pas au dépens des recherches de sources alternatives d'énergie ? p.2
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En choisissant de faire le premier pas plutôt qu'une solution d'attente. la France se lance dans une aventure. Cette décision n'aurait-elle pas du faire au préalable l'objet d'un débat au Parlement? DOMINIQUE VERGUESE
Le Monde- 7 avril 1976 |
IL N'EST PAS DERAISONNABLE DE PENSER QU'UN
GRAVE ACCIDENT SURVENANT A SUPERPHENIX POURRAIT TUER PLUS D'UN MILLION
DE PERSONNES.
Extrait d'un article de J-P. PHARABOD dans
Pour ceux qui douteraient de la compétence
de l'auteur de ces lignes, nous indiquerons que J-P. PHARABOD a travaillé
pendant sept ans et demi au CEA et à EDF. Il a participé
aux essais des réacteurs Chinon I et Saint Laurent I et à
de nombreuses études de contrôle et de sûreté.
Il a démissionné d'EDF en 1970 et est actuellement ingénieur
au Laboratoire de Physique Nucléaire des Hautes Energies à
l'Ecole Polytechnique.Sciences et Vie n. 703 avril 1976 p. l01. |
EN FRANCE:
En mars dernier, le groupement des scientifiques pour l'information nucleaire a publié le texte suivant: Il y a un peu plus d'un an était lancé
l'appel dit «des 400», signé depuis par plus de 4.000
scientifiques, et qui appelait la population à «refuser l'installation
des centrales nucléaires, tant qu'elle n'aura pas une claire conscience
des risques et des conséquences». Un certain nombre de scientifiques,
appartenant à l'université d'Orsay, au Collège de
France, à l'Ecole Polytechnique, à l'INSERM et aux Universités
parisiennes et de province ont depuis constitué le Groupement de
Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire (GSIEN).
Ces scientifiques représentent un éventail d'opinions assez
large, ce qui est une des garanties de leur objectivité. Certains
sont fondamentalement hostiles pour des raisons soit techniques, soit sociologiques,
à l'utilisation de l'énergie de fisson; d'autres considérant
que l'utilisation de l'atome n'est pas en soi plus nuisible que celle des
combustibles fossiles. D'autres enfin n'ont pas encore fixé leur
opinion. Mais tous considèrent que la solution à long ou
moyen terme des problèmes énergétiques repose sur
les énergies nouvelles (solaire en particulier) et sur la fin de
la croissance inconsidérée de la consommation d'énergie.
Ils sont également unanimes pour dire que le programme électro-nucléaire
actuel engage la France (et par voie de conséquence les pays voisins)
dans la technologie la plus dangereuse qui soit.
Tout nucléaire, tout plutonium...
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Or le plutonium est dans doute le corps le plus dangereux que l'on connaisse: - D'une part sa toxicité radioactive est telle que s'il est inhalé en aérosol, il entraîne un cancer mortel du poumon à partir d'une dose estimée entre un microgramme et un milligramme. La dispersion accidentelle de plutonium soit lors du transport ou du retraitement, soit lors d'avaries de centrales, aurait donc des conséquences redoutables. - D'autre part, il suffit de 5,6 kilogrammes de plutonium pour faire une bombe atomique. Avec un «parc» de surgénérateurs tel que nous le promettent les technocrates d'EDF, des dizaines de tonnes de plutonium circuleront en France chaque année. Il faudra une petite armée (sera-t-elle sûre ?) pour se protéger contre les vols éventuels. La deuxième raison est que, à la différence des centrales nucléaires «conventionnelles», et à l'inverse de tout ce qui a été déclaré par la propagande officielle, les surgénérateurs peuvent, par accident, faire explosion à la façon d'une bombe atomique. En effet, ils peuvent étre le siège d'une réaction en chaîne dite «surcritique prompte en neutrons rapides», particularité que seule la bombe atomique possède également. "Excursions nudéaires"
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De plus, ces résultats ont été obtenus à
l'aide de modèles de calcul comportant de nombreuses hypothèses
simplificatrices, et reposent sur une base expérimentale extrêmement
mince. En effet SuperPhénix comportera environ 35 tonnes de combustible
nucléaire, dont 5 tonnes de plutonium, et les expériences
d'excursion nucléaires n'ont jamais concerné que quelques
kilogrammes de matière fissile. Si l'on se rappelle les difficultés
du calcul de l'explosion d'une structure beaucoup plus simple, celle de
la bombe atomique, et le nombre d'expériences qui ont été
nécessaires pour la mettre au point, on ne peut qu'être très
sceptique quant aux résultats des calculs relatifs aux excursions
nucléaires.
Il est clair qu'étant donné l'extraordinaire toxicité radioactive des aérosols de plutonium, l'expulsion même partielle des 5 tonnes de plutonium de SuperPhénix dispersés ou volatilisés par l'excursion nucléaire constituerait une catastrophe sans précédent. déformation brutale du coeur...
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L'URSS n'ose pas passer directement de 350 à plus de 1.000 Mégawatts électriques, et construit un réacteur de 600 Mégawatts électriques. il ne saurait exploser.
on leur a menti...
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