IV / Nucléaire "classique"
a) Généralités


«Quand on pense à l'environnement, le nucléaire vaut la peine qu'on y réfléchisse»
Autre assimilation et abus de langage: il s'agissait en l'occurrence des rejets (soi-disant nuls) en CO2, seuls garants d'un environnement préservé… Outre le fait que ces rejets ne sont pas du tout minimes - il faut prendre en considération toute la chaîne du nucléaire depuis les mines jusqu'au transport des déchets [43]-, c'est aussi oublier bien vite tous les autres effluents radioactifs ou non - métaux lourds, sulfates, acides, ammoniaque, etc. (voir Annexe 3). Les ER, elles, ne produisent pas ou peu de CO2 et de plus, leur mise en oeuvre nécessite des transports plus courts de matériaux plus légers

Remarque subsidiaire: «EDF dénonce (en France…) avec véhémence le CO2 comme un danger pour la planète mais construit en Espagne, en Chine, etc. des centrales à charbon de plusieurs milliers de MW; le CO2 français serait-il plus virulent que le CO2 espagnol, chinois?»[44]

Pour le problème des déchets, du fait des périodes de temps d'une longueur difficilement concevable et outre qu'il faudra également "un certain temps" avec l'encore hypothétique "nucléaire renouvelable" pour les éliminer, résumé de ma position en quelques questions. Comment résoudre de façon satisfaisante leur stockage pendant des… millénaires en les comparant:

Contrairement aussi à ce que tout le monde semble croire, le recours au nucléaire ne permettra pas de réduire de manière significative la combustion d'agents fossiles, car - outre sa part minime dans le bilan mondial…- l'argent investi dans le nucléaire (nouveau ou traditionnel) n'est plus disponible pour les économies d'énergie, les ER, etc…

Il a été signalé la croissance inhabituellement rapide du nucléaire par rapport aux autres sources d'énergies, avec comme explication le fait qu'elle était aurait été «désirable»… Une explication en deux points est donnée à ce "miracle", la première dans le paragraphe au sujet du "secret", la seconde dans le chapitre sur le "nucléaire nouveau", au sujet de la démocratie.
«Le réacteur à eau légère, dont le succès extraordinaire depuis 50 ans est dû à sa simplicité…»
Qu'il soit permis de sourire, aussi bien au sujet du prétendu succès [45], qu'au point de vue "simplicité"! Pour contrebalancer ce jugement paraissant seulement ironique, rappelons le rapport d'activité de la DSIN publié en février 1997: «tous ces incidents témoignent d'une maîtrise encore imparfaite de la réalisation ou du maintien de fonctions importantes pour la sûreté des installations»[46]. Nous étions tout de même 25 ans après le lancement de la filière électronucléaire française!…

Deux autres jugements d'importance:

Un clin d'oeil en forme d'écho au "succès":

«Les déserts fleuriront, l'eau de mer deviendra eau douce, les montagnes pourront être déplacées, les rivières détournées, des complexes agro-industriels surgiront autour des centrales électronucléaires, entourées de serres, comme un petit paradis»! [49]

b) Problèmes "connus" du nucléaire
(selon la terminologie du conférencier)
«Si le nucléaire sature, c'est qu'il a rempli la "niche" qui résultait dès le départ de ses limitations», (…) «en France, les ingénieurs des Mines ont géré le nucléaire ("une seule tête") et tué l'innovation avec un seul but: le coût le moins cher»
Puisque le mot de "départ" est explicitement formulé, faut-il encore et toujours rappeler qu'une grande part de tout ceci est due à l'origine militaire des projets [50], avec ses multiples procédures dérogatoires du droit et le secret comme corollaire: l'armée française a toujours su préserver ses liens avec les fabricants d'électricité civile [51]. D'ailleurs, comment le - soi-disant - civil aurait-il pu dépenser tant d'argent et de… cerveaux?

Au sujet de ses origines, il y aurait d'ailleurs un développement à faire sur différents points: les causes du choix de cette énergie, celles de sa récession, mais aussi sur son antériorité ou pas par rapport à la crise énergétique de 1973-74. Beaucoup d'analyses ne sont ni satisfaisantes ni convaincantes du fait de l'enchevêtrement des raisons économiques, politiques, militaires. Pour résumer: d'une part, la "guerre froide" y a sa part; faut-il rappeler l'explosion de la première bombe soviétique à hydrogène en août 1953, que "Atoms for Peace" date du 8 décembre suivant et que la conférence de Genève en août 1955 a consacré la naissance du nucléaire civil? D'autre part, malgré l'opinion largement partagée (probablement manipulée, comme pour tout ce qui touche les "choix technologiques de prestige"[52]…) d'un nucléaire lancé en réponse à la crise pétrolière, rappelons les difficultés de la filière US (dont nous avons hérité..) qui étaient déjà patentes avant 1974, à tel point qu'il est possible de dire qu'elles ont même «rendu possible l'activation politique de la contrainte de la dépendance pétrolière»[53].

J'ai parlé de secret d'information mais pas de désinformation: il est symptomatique de continuer de lire ou d'entendre que «les concentrations de substances radioactives résiduelles qui pourraient se trouver dans la biosphère seraient insignifiantes par rapport à la radioactivité naturelle»; il en existe de multiples exemples [54], tel Science et… Vie (!) qui intitulait un article: "Un océan de radioactivité" [55]Ce jugement est non seulement vicié, il est… vicieux: «Le soleil et la terre sont naturellement radioactifs [56]; mais c'est seulement lorsque cette radioactivité a… naturellement décru, selon des lois maintenant parfaitement connues et immuables, que la vie a pu, peu à peu se révéler et évoluer. Le nucléaire et donc l'augmentation de la radioactivité sur terre, c'est la régression et le retour à une terre stérile. Ainsi faut-il retourner le fallacieux argument et proclamer que c'est justement parce qu'il existe encore de la radioactivité naturelle qu'il ne faut surtout pas l'accroître [57]».

Dans ce contexte de secret, il peut être légitime d'exprimer la crainte d'un risque qui pourrait "secrètement perdurer", pouvant être appelé "prospective ou même collusion militaro-industrielle" et s'articulant en quelques points (non sériés):

"On" se permet également souvent de comparer la radioactivité naturelle et celle artificielle, cela n'a pourtant guère de signification: outre que l'une est diffuse et que l'autre est le plus souvent concentrée, surtout en cas d'accidents, parlons de choses comparables (principe de base de toute démarche scientifique). La moindre des choses serait d'utiliser les mêmes unités: ces "fameux" 7'000 Becquerels de Potassium 40 d'un adulte de 85 kg ne font que 0.08 Bq/g et c'est ce chiffre qu'il faut comparer aux 10 ou même 100 Bq/g du non moins fameux "rapport Le Déaut" [64] qui propose de ne plus soumettre à aucun contrôle - et par là à autoriser - la dissémination de tous déchets d'activité supérieure [65].

Si maintenant on compare ces Bq non plus aux concentrations mais aux quantités, la différence devient alors incommensurable: en effet, il a été tout simplement "oublié" que les seuils [66] figurant dans ce rapport définissent une limite de quantité et ce sont donc des quantités illimitées de déchets contaminés qui pourront être rejetés dans l'environnement. En outre, il ne s'agit pas des mêmes isotopes et la radioactivité artificielle se concentre dans les chaînes alimentaires, jusqu'au lait féminin. Donc, chiffrer le risque d'une radioactivité artificielle par une comparaison avec la radioactivité naturelle est parfaitement fallacieux [67], même et surtout si elles s'additionnent et probablement agissent de manière synergique avec tous les autres agents cancérigènes.

Note: A propos des seuils, le décalage qui existe entre ceux-ci et les rejets n'est pas l'indice d'une bonne gestion de l'environnement: quand un exploitant comme EDF se glorifie de ne rejeter que 1% des limites autorisées, il souligne par là même que l'administration lui a accordé des autorisations de rejets 100 fois supérieurs à ce dont il a actuellement besoin! De telles autorisations, à l'évidence, n'assurent pas une bonne information des populations sur ce qui est réellement rejeté. En outre, elles risquent de rendre illusoire le contrôle des rejets par l'administration, un incident important qui conduirait à rejeter 10 fois l'activité normalement rejetée en un an restant largement à l'intérieur des limites autorisées. (Gazette Nucléaire No 159/160, p.28)

Une application du "principe de précaution" pourrait être montrée ci-dessous:

principe de précaution appliqué aux doses de radioactivité
(Source: Science et Vie, avril 99)

La "communauté scientifique s'accordant - enfin! - aujourd'hui pour reconnaître qu'il n'existe pas de seuil et que donc, toute dose se cumule, supprimer ce qui n'est pas observé voudrait faire ignorer un fait largement et mondialement prouvé: une irradiation, qu'elle soit naturelle ou artificielle, qu'elle dépasse ou non des normes, entraîne des conséquences certaines, même si ces conséquences sont "stochastiques" et non (encore…) parfaitement connues: voir par exemple les résultats d'Alice M. Stewart sur la relation entre les leucémies infantiles et le rayonnement naturel ambiant, principale cause de mortalité précoce, dommages chromosomiques pouvant se manifester sur de nombreuses générations cellulaires après l'irradiation [68]… Alors pourquoi cette "ignorance"? "LA" réponse peut être donnée sous forme d'une question: «à quoi bon surveiller et stocker des déchets dont la radioactivité est d'un niveau comparable à celle de la nature?»…

Combien de temps faudra-t-il donc pour prendre conscience et éviter que se renouvelle avec le nucléaire le triple traumatisme qu'a connu par exemple la France, avec les crises des houillères, de la sidérurgie et des chantiers navals? [69] Sera-t-elle la dernière à ignorer que plus il y a "cascade d'intérêts", plus il y a dépendance par accumulations des multiples facteurs extérieurs (accidents, pannes, malveillance, etc.), alors que les combats de la biodiversité nous enseignent que plus de variété égale plus d'adaptabilité?

Il est un premier maître mot qui apparaît - à juste titre - de plus en plus souvent: celui de diversificationMais à la réflexion précédente, rajoutons-en une complémentaire: dans tous les milieux et dans de nombreuses discussions, il est fréquent de parler de la richesse des pays en parlant de celle de leurs sous-sols, de plus, on pense toujours au problème des pays importateurs; mais quid de celui des exportateurs, quand ces ressources seront épuisées ou même avant, devenues non économiquement rentables? Ainsi «considérer toute richesse non-renouvelable comme un bien commun de l'humanité (…) serait la moindre des choses, c'est une évidence»[70], au lieu de nous comporter comme d'ignobles... usufruitiers!

Nous devrons donc en rajouter un second, celui d'adaptabilité: ceci permettra d’être à l’abri d’éventuels échecs (et d'accidents, naturels… ou pas). Oeuvrons donc à ne plus nous faire les apôtres d'une pseudo-énergie miracle, quittons une approche énergétique entraînant des choix irréversibles [71].
 
«Craintes des accidents majeurs - problème des déchets radioactifs - Plutonium et prolifération - compétitivité (au moins dans certains pays)»
Accidents: la probabilité d'un accident majeur fait l'objet d'une polémique sans fin: un accident tous les 100'000 ans/réacteurs selon les fabricants de centrales alors que l'on en a déjà comptabilisé un pour moins de 6'000 ans/réacteurs dans le monde [72]Autre incertitude troublante: un phénomène pourtant connu depuis le début du 19ème siècle et qui commence seulement à être quantifié est que particulièrement dans la région Rhône-Alpes - championne du monde de concentration nucléaire… -, les effets des séismes sont plus importants dans les vallées que sur le reste du relief  [73] Paradoxalement, cette incertitude entraîne l'impossibilité d'implanter une nouvelle centrale au Carnet! (Gazette Nucléaire, janvier 1994, p.4).

Allons, le nucléaire n'est pas que de la théorie, en plus du "zéro défaut" impossible, comment oublier l'influence primordiale du facteur humain, particulièrement dans la fiabilité d'une centrale nucléaire? A combien ont été et qui a chiffré les coûts humains, environnementaux et économiques d'un nouvel accident majeur? [74]

Même si le produit des termes gravité multiplié par probabilité peut être considéré comme éventuellement constant par compensations, le "choix" d'une filière relève d'un niveau politique, voire éthique, généralement occulté, domaine esquissé au paragraphe "démocratie". En outre, la chaîne électro-nucléaire n'est pas exempte d'émissions carbonées (et autres), notamment via le béton et les engins des travaux d'infrastructures des centrales et le fonctionnement de celles-ci (pollutions chimique et thermique des rivières ne sont qu'un exemple).

En complément d'information, voici la comparaison entre les impacts sur l'environnement (a) et les risques (b), classé en ordre croissant [75]:

(a) 1er: solaire et géothermie, 2e: biomasse, 3e: hydroélectricité, 4e: nucléaire et combustibles fossiles

(b) 1er: solaire, 2e: géothermie et biomasse, 3e: hydroélectricité, 4e: combustibles fossiles et nucléaire; sans commentaires…

Plutonium: il a été (justement) évoqué l'importance des stocks mondiaux, mais en "image figée"; pour relativiser la capacité de le détruire - par quelque méthode que ce soit… - voici la version "évolutive":

croissance exponentielle des stocks de Pu
(Source: Alternatives Economiques, No145, févrer 1997)
Compétitivité, prix [76]? Arrivés ici, il est nécessaire de faire un peu le point, mais comme les coûts n'ont que seulement été évoqués, indiquons quelques éléments: Il n'est donc pas déraisonnable de parler de manipulation des chiffres dans les habitudes comptables du "monde nucléaire", et particulièrement quand les "autorités" annoncent que l'électricité représente 37% de notre production énergétique contre 39% pour le pétrole, alors que selon la comptabilité internationale cela ne fait que moins de 20% de notre consommation contre 49% pour le pétrole: vous l'aurez sans doute compris, ceci sert à faire croire que l'électricité "est devant" le pétrole et à "gonfler" le… cocorico de notre indépendance énergétique [87]. J'ai volontairement souligné production, car le nucléaire ne représente "que" 15% de l'énergie finale. En complément, voici la distribution des consommations d'énergie finale en France (1996) selon les statistiques françaises et selon le système international - où l'on voit "miraculeusement" la part des ER multipliée par DEUX :
comparaison statistiques internationales et françaises
(Source: Les Verts, "Le nucléaire et la lampe à pétrole", op.cit.)

Ceci pouvant paraître être dit sur un ton trop personnel, voire partisan, voir en Annexe 4 un résumé du jugement de Yves Lenoir, Chef de projet au Centre Automatique et Systèmes, de l'Ecole des Mines (Paris) [88].

Il est aussi nécessaire de rappeler que le reste du système industriel (en tous les cas français) ne bénéficie pas de la même "connivence" en ce qui concerne les rapports entre administration, système bancaire, responsables industriels et… syndicaux, entraînant de facto une forme - voire une garantie - d'irréversibilité expliquant la fameuse "singularité française", ainsi que le danger de situations quasiment irréversibles du fait de choix rigides liés à la lourdeur des investissements et pour tout dire liées au lobbying (politique, publicitaire, etc.) des nucléocrates.

Enfin, un autre aspect de "bricolage budgétaire" sera évoqué au paragraphe XI, celui des subventions et de la R&D.

c) Autres problèmes
«efficacité thermodynamique basse comparée aux technologies concurrentes»
Il est vrai que quand on pense au progrès technique dans le domaine énergétique, on évoque presque naturellement les technologies de pointe (il est courant d'utiliser aussi "mégatechnologies"), les forages offshore et le… nucléaire; mais les lois de la thermodynamique sont incontournables et l'on n'ira pas plus loin pour nos centrales nucléaires qui ont moins de 30 % de rendement. Tandis que des progrès très importants ont été réalisées depuis 10 ans dans les techniques non nucléaires, qui permettent de produire de l'électricité allant jusqu'à 90% de rendement, par la cogénération en particulier. 

Annotations:
[43] D'après une étude de "l'Ökonomie Institut" de Darmstadt, cela donne au minimum 28 grammes / kWh; multiplié par les 376 tWh nucléaires produits par EDF (en 1997) cela donne plus de 19 millions de tonnes sur les 367 = 3%, soit PLUS QUE L'AGRICULTURE… (Source: Réseau Sortir du Nucléaire, in "EDF, le nucléaire ou l'art de la désinformation", avril 1999)
Retour au texte
[44] Gazette Nucléaire 173/174, op. cit.
Retour au texte
[45]  «Changer le paysage énergétique mondial demande des générations; il a fallu 100 ans d'investissements massifs à l'hydroélectricité pour dépasser 2300 THW/an; après 50 ans d'investissements encore plus massifs, la contribution de l'énergie nucléaire (2200 TWh/an) est limitée à moins de 6% des besoins mondiaux d'énergie primaire»  (Systèmes Solaires, No 124, p.30)
Retour au texte
[46]  Source Les Verts, "Le nucléaire et la lampe à pétrole", op.cit., p.45
Retour au texte
[47] Déclaration du PNUD du 28 février 1997 à New-York, source AFP, d'ailleurs en totale contradiction avec les déclarations de l’AIEA autre agence de l'ONU
Retour au texte
[48] Peter Hennicke, membre d'une commission d'enquête sur l'effet de serre du Parlement allemand
Retour au texte
[49] Glenn Seaborg en 1951, prix Nobel de chimie (qui vient d'ailleurs de décéder en mars - Source Brabant-Ecologie) mais qui n'avait cessé de militer contre la bombe atomique, dont il était pourtant l’un des pères car découvreur du plutonium: il paraissait difficile de ne pas rappeler cette envolée… messianique, risquant de faire oublier, comme telle, que la prédiction finale était "le sabre et non la paix"!
Retour au texte
[50] Son «marché prospectif»? (sic): se rappeler simplement que l'activité civile française pour la réalisation de réacteurs nucléaires de puissance ne prit réellement place dans les programmes du CEA que lorsque sa mission première fut remplie: produire facilement du plutonium de qualité militaire pour la bombe…
Retour au texte
[51] «J'avais en effet compris, disait le général Charles Ailleret, que l'un des dangers les plus grands qui menaçaient le programme militaire était l'opposition que j'ai souvent signalée de 1' "atome militaire" à 1' "atome civil". Nous avions déjà réagi en cherchant, chaque fois que c'était possible, à proposer une promotion parallèle et coordonnée de programmes civils et militaires s'appuyant l'un sur l'autre. J'ai toujours veillé à ce que nucléaire civil et nucléaire militaire aillent de pair» (Robert Bell, Les péchés capitaux de la haute technologie, Le Seuil, Science ouverte,, Paris, 1998)
Retour au texte
[52] La France n'est pas la seule: «above all, it could contribute very gratly to national prestige», M. Gowing, Independence and Deterence Britain and Atomic Energy, 1945-1952, vol.2, 1974, p.300, cité par M.Damian, chercheur à l'IEPE, maître de conférences en économie à université de Grenoble dans «Nucléaire: les leçons ambiguës de l'histoire», communication interne
Retour au texte
[53] M.Damian, ibid. qui cite également H.P. Green: «the rapid development of atomic power hase become a primary element in the cold war (…), (…) assure substantial activity in the nuclear industry even though such activity cannot be justified on conventional economic grounds»(!), The Strange Case of Nuclear Power, The Federal Journal, vol.17, 4-6 1957. On voit que c'est la confrontation entre USA et URSS qui a servi de moteur au nucléaire, bien avant le calcul économique d'entreprise et les critères de marché…
Retour au texte
[54] Plusieurs sources: Programmes de gestion des déchets radioactifs des pays membres de l'AEN/OCDE, 1998; Perline, in «France, poubelle nucléaire», Raymond Castells, 1999 ou bien l'exposition "Les rayons de la vie" ayant eu lieu au Muséum d'histoire… naturelle de Paris, fin 1998!
Retour au texte
[55] «Le  premier  bilan "officiel" de la pollution  radioactive  des océans vient d'être dressé par les experts d'une trentaine de pays. L'inventaire des sources est impressionnant missiles, bombes et satellites tombés accidentellement en mer, réacteurs de sous-marins soviétiques enfouis à faible profondeur dans la mer de Kara, déchets nucléaires immergés en profondeur, retombées de la catastrophe de Tchernobyl, rejets des usines de retraitement  des  déchets nucléaires de La Hague et de Sellafield. Et, surtout, retombées des 423 essais atomiques  atmosphériques réalisés dans le monde entre 1945 et 1980:  ils constituent à eux seuls plus de la moitié de la radioactivité d'origine humaine. Celle-ci ne représente pourtant que quelques centièmes de la radioactivité naturelle des océans» S&V, No 951, décembre 1996
Retour au texte
[56] G.Charpak utilise la formule: « nous baignons depuis la nuit des temps dans la radioactivité» lors d'un déjeuner-débat du 15 mai 1997, (site Internet "GEOSCOPIE", thème "Environnement, Ecologie")
Retour au texte
[57] Perline, op.cit. p.15 (Physicienne, diplômée de l'école nationale des Mines de Paris, docteur ès-sciences, analyste-programmeur et journaliste scientifique)
Retour au texte
[58] Rappelons qu'une telle possibilité fut déjà rappelée explicitement par le président de la General Advisory Committee de l'Atomic Energy Commission, J.R. Oppenheimer, en… 1946, dans le contexte d'une convention sur le contrôle international des armes nucléaires et du désarmement nucléaire
Retour au texte
[59] Idées empruntées à Institute for Energy and Environmental Research (IEER), in Energie &Sécurité No 6-7/1999
Retour au texte
[60] Un centre de recherche de l'ancienne Russie est d'ailleurs déjà chauffé avec du plutonium militaire (Source Science et Vie, mai 1999)
Retour au texte
[61]  «Plutonium fugueur: Les autorités nucléaires britanniques font leur mea culpa. Une étude publiée récemment par le gouvernement admet pour la première fois que plus du tiers du plutonium rejeté dans la mer d'Irlande par la centrale nucléaire de Sellafield, entre 1952 et 1995, a échappé à toute surveillance. Les autorités estimaient jusqu'à présent que le plutonium (182 kg au total) était resté sur place, piégé dans les sédiments. Or, 36% manquait à l'appel lors des derniers relevés. Le plutonium manquant pourrait être caché en profondeur sous le sable ou, plus inquiétant, avoir été emporté hors de la mer d'Irlande par les courants» (New Scientist, vol.162, n°2183, p.17)
Retour au texte
[62] Sciences Actualités de mars 1999, publication de la Cité des Sciences de Paris
Retour au texte
[63] Evidemment encore utopique, mais l'utopie n'est-ce pas ce qui n'est pas encore réalisé ?
Retour au texte
[64] M. Le Déaut qui était en avril 1992, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, rendait ce rapport sur la gestion des déchets (dits) faiblement radioactifs. A noter que si en France ce projet avait, suite à une vive campagne d'information (vers les citoyens, députés et sénateurs), été "enterré", il est "ressorti" au niveau européen (projet Euratom)…
Retour au texte
[65] Gazette Nucléaire 171/172
Retour au texte
[66] Il est important de savoir que si la directive EURATOM du 13 mai 1996 fixe les doses limites tolérées - 20mSv et 1 mSv, respectivement pour les travailleurs du nucléaire et pour la population, en remplacement des 50mSv et 5mSv réglementaires actuellement -, il ne s'agit pas de seuils au-dessous desquels elles seraient inoffensives, mais correspondent à une nocivité jugée acceptable économiquement par les autorités!
Retour au texte
[67] Conséquence… imagée, tant un dessin illustre-t-il mieux qu'un long discours: c'est comme si, constatant que la foudre tue chaque année en France 15 personnes, on décidait de s'aligner sur cette limite pour octroyer aux électriciens le droit de provoquer 15 accidents mortels ou encore, sachant que les séismes font dans le monde plusieurs centaines de victimes chaque année, on accordait aux industriels du bâtiment un quota équivalent pour les effondrements: on s'alignerait ainsi sur les limites de "Dame Nature" !
Retour au texte
[68] Perline, op.cit. p. 216
Retour au texte
[69] Un coût dont on ne parle jamais puisqu'il est (par "volonté" politique) difficilement chiffrable: la fin de l'exploitation d'une centrale n'est pas sans difficultés pour toutes les communes environnantes: commerce local, écoles désertées…
Retour au texte
[70] Albert Jacquard, Science et Vie No 983, août 1999, p.146
Retour au texte
[71] Mais ça bouge, "même en France": depuis que Framatome a racheté un fabricant américain de connecteurs, le nucléaire n'est plus sa première activité… Et l'actualité vient d'ailleurs de nous rattraper avec une publicité ces jours-ci dans les médias sur cet "avantage" dans notre quotidien, du genre: «Framatome est près de vous chaque jour, par exemple quand vous utilisez vos "cartes à puces" ou vos téléphones portables»…
Retour au texte
[72] Une autre façon de calculer:  quelque 400 réacteurs en service dans le monde totalisent environ 4'000 ans de fonctionnement et deux accidents très graves - Three Mile Island et Tchernobyl; à partir de cela, les auteurs du rapport Ramussen (qui durant des années fit autorité en matière de sûreté nucléaire) ont calculé 95 % de chances pour qu'une nouvelle catastrophe se produise dans les 20 ans à venir… (Source: site Internet "Information sur l'énergie nucléaire" http://www.multimania.com/mat66/ ) Une autre façon de calculer:  quelque 400 réacteurs en service dans le monde totalisent environ 4'000 ans de fonctionnement et deux accidents très graves - Three Mile Island et Tchernobyl; à partir de cela, les auteurs du rapport Ramussen (qui durant des années fit autorité en matière de sûreté nucléaire) ont calculé 95 % de chances pour qu'une nouvelle catastrophe se produise dans les 20 ans à venir … (Source: site Internet "Information sur l'énergie nucléaire" http://www.multimania.com/mat66/ ); et qu’en sera-t-il de ces prévisions si l’on multiplie le nucléaire?
Retour au texte
[73] J-C.F. Ladoucette, Note sur le tremblement de terre piémontais du 2 avril 1808 (histoire, topographie, antiquités, usages et dialectes des Hautes-Alpes), Paris, 1848, La Recherche de mai 1999: "Qu'est-ce qui fait trembler Grenoble?"
Retour au texte
[74] Accident majeur que les nucléocrates appellent maintenant… "urgence radiologique", faisant d'ailleurs généralement suite à une "excursion nucléaire": association maladie => naturel => nature du fait qu'un "gourou" nucléocrate est également médecin (Dr Tubiana) ?!
Retour au texte
[75] Géographie de l'énergie, op.cit. p.165
Retour au texte
[76] Une idée semble émerger lentement, encore inconnue du monde nucléocrate, selon laquelle l'efficacité économique pourrait devenir indissociable et conséquence de ce que j'appellerais une "légitimité populaire"…
Retour au texte
[77] Courrier CERN, avril-mai 1995, p.8
Retour au texte
[78] Voir leur site Internet; mais tout récemment au Parlement, Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie vient de reconnaître que le gaz était devenu plus compétitif que l'atome pour la production d'électricité: par exemple, si le coût de la construction d'un réacteur nucléaire de 1400 MW s'élève à 3.75 milliards de FF, il n'est que de 1.05 pour une centrale de même puissance fonctionnant au gaz (et l'ouverture du marché européen de l'électricité n'y est pas pour rien…)
Retour au texte
[79] Florentin Krause, "Le coût de l'énergie nucléaire en Europe occidentale", IPSEP, 1994
Retour au texte
[80] «Le coût pour les finances publiques de certaines charges liées au démantèlement des centrales nucléaires ou au retraitement pourrait constituer, d'ici 20 à 30 ans, une bombe budgétaire explosive», Le Monde, Commentaire de la rédaction, 21 janvier 1999
Retour au texte
[81] Gazette Nucléaire 171/172, page 15
Retour au texte
[82] Par exemple, la construction en 1960 du petit réacteur de Yankee Rowe (Massachusetts), d'une capacité de 167 MW, a coûté 186 millions de dollars et son démantèlement, 30 ans plus tard, en a requis plus de 350... D'ailleurs, rien que pour les zones militaires américaines, le coût du démantèlement est désormais estimé entre 150 et 400 milliards de dollars pour les 30 années à venir…
Retour au texte
[83] Pour le démantèlement des installations propres du CEA, il n'y a d'ailleurs pratiquement pas de provisions et l’usine UP1 de La Hague n'en fait même pas l’objet “sur le papier”
Retour au texte
[84] Alternatives Economiques No115, mars 1994
Retour au texte
[85] B. et R. Belbéoch, "Sortir du nucléaire, c'est possible avant la catastrophe", L'Esprit frappeur, 1998, résumé des p.55,56: «en 1995, année de référence, EDF a produit 470,6 TWh. Si l'on rajoute l'autoconsommation - 28 TWh - aux 70 TWh exportés pour cause de surcapacité, on atteint presque 100 TWh. Les autres centrales thermiques pouvant fournir annuellement 190 TWh, avec l'hydraulique -75,5 TWh-, il ne manquerait que 107 TWh soit 30% de la production électronucléaire… Ce qui fait que 70% des réacteurs français pourraient être arrêtés IMMEDIATEMENT (à condition) d'un abandon rapide du chauffage électrique» (voir également Annexe 5)
Retour au texte
[86] "Compilation" de nombreux documents de l'INESTENE (Institut d'Evaluation des Stratégies Environnementales Européennes), Paris
Retour au texte
[87] Les Verts, op.cit. p.32
Retour au texte
[88] Réalités de l'écologie, No 55, 1994, p. 39
Retour au texte