ANNEXE 3
Rejets chimiques des centrales
Dossier EDF et commentaires GSIEN
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Résumé d'un dossier complet paru dans la G@zette Nucléaire
(GSIEN - Orsay)

    Concernant les effluents autorisés non radioactifs (produits principalement par le détartrage en continu des échangeurs de chaleur), voici quelques précisions chiffrées détruisant l’affirmation du nucléaire propre:

- acide borique: 6300 kg par tranche plus un rejet exceptionnel (mais prévu) une fois par an de 315 kg pour nettoyage des réservoirs; les rejets totaux pouvant s’élever à 66150 kg/tranche: moyenne réelle de 34000 kg mais le seuil de toxicité est atteint une fois par semaine pour les plantes sensibles; de plus en cas de rejet exceptionnel on atteint 4,6 ml sur 2h, la limite de toxicité étant de 4 mg/l.

- ammoniaque: en fonctionnement normal, 200 kg/tranche; la toxicité est atteinte à l’étiage.

- phosphates: estimés à 1200 kg/tranche et alors que la valeur guide pour la concentration maximale est de 0,7 mg/l, la concentration pouvant atteindre 150 mg/l au point de rejet, des problèmes sont à craindre entre le point de rejet et celui de dilution.

- EDTA (Ethylène diamine-tétracétique) pour la décontamination des matériaux: l’usage est limité à 25 kg/jour mais le rejet sur 2h peut être de 15 kg.

- sulfates: pour la centrale de Nogent sur Seine, l’arrêté préfectoral autorise 37,5 tonnes/JOUR et 5000 t/an. Il faut aussi ajouter des «rejets associés» d’anti-tartres organiques de 864 kg/jour et 52 t/an.

- hydrazine (réducteur NH2): rejet maximal des générateurs de vapeur de 4,5 kg mais il n’existe pas de réglementation...

- morpholine (anticorrosif, PH 9): 2 kg (avec pointe à 9 kg/jour et 1 tonne annuelle (toujours par tranche); au point de rejet, on dépasse le seuil de toxicité.

- métaux lourds, principalement Cu et Zn: moyennes semestrielles de 20 kg/j et 4000 kg/an pour le Cu et de 9 kg/j et 1800 t/an pour le Zn. Pour Nogent les limites sont dépassées de 48% pour le Cu et de 58% pour le Zn. Mais il est également intéressant de comparer ces chiffres avec les 135 kg/jour qui transitent à Rouen par toutes les autres industries...

G@zette Nucléaire 146/147, 1995