sur l'Uranium appauvri de Bessines 25 juin 2001 Le GSIEN proteste solennellement contre la
décision du Conseil d'État du 23 avril 2001 qui autorise
" l’entreposage " par la Cogéma de 199 900 tonnes d’oxyde d’uranium
appauvri sur le site de Bessines.
Bella Belbéoch, Secrétaire du GSIEN A: M. Jean-Luc GODET, Chef du Bureau de la radioprotection
Je vous écris à propos de votre article que j’ai relu récemment "Actions de protection de la population en cas d’accident nucléaire" paru dans le numéro 132 de la revue Contrôle (janvier 2000) car j’ai quelques questions à vous poser à ce sujet. (suite)
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1 - Vos commentaires de la note 2 de la page 53, sur les "Effets aléatoires (ou stochastiques)". Vous écrivez " Pour une dose efficace de 50 mSv, le risque de développer un cancer est, au maximumde 0,25% " [c’est moi qui souligne]. A partir de quelles recommandations internationales justifiez-vous l’emploi de ce " au maximum " indiquant que le risque est inférieur à 0,25% (voire 0% ?) et pourrait atteindre 0,25 %, ce qui est une restriction par rapport à " un risque de 0,25% pour 50 mSv " ? Dans la publication CIPR 60 (1991) le risque de cancer mortel radioinduit est de 5% par sievert et, à ma connaissance, aucun article de cette publication ne comporte la restriction que vous avez formulée. Quant au rapport UNSCEAR de 1993 (art. 107, p. 17) il indique pour les faibles doses de rayonnement une probabilité sur la vie de 5% par Sv de développer un cancer fatal dans une population de tous âges. 2 - Parmi les critères de décision : le niveau d’intervention retenu pour l’évacuation "si la dose efficace prévisionnelle dépasse 50 mSv". Pourquoi vous sentez-vous obligé de mettre un bémol en disant que " On se souviendra que pour une dose efficace annuelle de 50 mSv, il n’a pu être mesuré d’effet sur la santé ". Dans le cas d’une évacuation il s’agit d’éviter, non pas une action chronique sur 1 an des rayonnements, mais un effet rapide dû aux rejets. Bien sûr on peut espérer qu’il ne s’agirait pas d’un " flash " comme à Hiroshima mais vous ne pouvez pas garantir que les mécanismes de réparation joueraient à 100%. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’UNSCEAR introduit un critère de débit de dose car il se pourrait que le facteur de risque de cancer mortel ne soit pas de 5% par sievert dans ce cas mais de 10% par sievert. (La publication de 1996 de Pierce et al. concernant la mortalité par cancers des survivants japonais des bombardements atomiques descend désormais à des doses de 0,005 Sv et il n’y a pas de seuil. Radiation Research 146, 1-27, 1996). L’évacuation doit aussi permettre d’éviter les effets déterministes. 3 – A propos des iodes radioactifs il est dommage que n’ait pas été retenue la décision d’évacuer préventivement les femmes enceintes et les jeunes enfants. Vous dites que pour la valeur d’exposition retenue (100 mSv à la thyroïde) associée à la prise d’iode " il n’a pas été observé d’excès significatif de pathologie de la thyroïde ". En êtes-vous si sûr ? Cela revient à affirmer que les iodes radioactifs sont bien moins efficaces que les rayons X puisque l’étude de Ron et Modan concernant les enfants israéliens soignés par rayons X pour la teigne et ayant développé des cancers de la thyroïde avaient reçu à la thyroïde une dose moyenne de 0,09 Gy -entre 0,043 Gy et 0,186 Gy- (JNCI, vol. 65, 1, 1980). En espérant que vous voudrez bien répondre à mes questions, je vous prie de croire, Monsieur, à mes sentiments distingués Copie à : M. André-Claude Lacoste, Directeur de la DSIN, Directeur de la revue Contrôle, M. Lacronique , Directeur de l’OPRI, M. Pasquier, OPRI, Mme M. Sené, Présidente du GSIEN, Mme A. Sugier, IPSN M. J. Piéchowski, C.E.A. p.4
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