1- Scénario particulier "pêcheurs
des Huquets"
Ce scénario est écarté,
minimisé par la phrase suivante :
1.1 Une première remarque de détail,
telle qu'elle est formulée, cette phrase laisse supposer que le
crabe est pêché à la "drague" et que le fait d'avoir
interdit le dragage supprime la pêche aux crabe dans le champ proche.
1.2 Si l'arrêté du Préfet
Maritime de la première région, en date du 11 février
1983, interdit le mouillage, le dragage et le chalutage, il n'interdit
nullement les autres moyens de pêche : casiers, filets, lignes
de fond, pêche à la traîne, pêche sous-marine.
|
suite:
La fréquentation de cette zone est facilement vérifiable, son accessibilité par de petites embarcations est possibles à partir des points suivants : -Port de Goury, 3 embarcations professionnelles et une vingtaine de plaisanciers, -Port du Houguet (sous Herquemoulin), une dizaine de plaisanciers, -plage de Vauville, (mises à l'eau par tracteurs et remorques), une dizaine de plaisanciers, -les pêcheurs sous-marins accèdent à cette zone en embarcations pneumatiques à partir de Goury, de Vauville ou Dièlette. 1.3 Les forts courants n'impliquent pas "absence
de faune", les courants de la Hague ne sont guère plus impétueux
que ceux du raz de Barfleur et ces 2 zones sont connues par les pêcheurs
amateurs et professionnels pour les plus belles prises, de lieus ou de
bars. Les hauts fonds et les forts courants sont les lieux de prédilection
des gros poissons. S'ils n'y trouvaient aucune nourriture, que viendraient-ils
faire dans cette absence de faune ?
p.2
|
2 Rupture de la conduite de rejets
en mer, 1979/1980, cas du strontium 90 dans les coquilles Saint Jacques.
Contrairement à la formulation retenue dans le rapport de synthèse selon laquelle la mesure de strontium 90 "n'avait pas été effectuée à l'époque" de l'accident, cette mesure a bien été effectuée par la CFDT sur les algues et les coquilles St Jacques ainsi que par la COGEMA sur les coquilles St Jacques et les patelles. Ces mesures ont été effectuées sur des prélèvement de 1979 et 1980 par les 2 protagonistes. Cet "oubli sur un sujet qui a pourtant fait l'objet de 2 ans de polémiques à l'époque mérite que j'en retrace les grandes lignes. 2.1 Rappel chronologique succinct -4/09/79 prélèvement d'algues, résultats
d'analyses normaux
2.2 Résultats comparés des analyses effectuées par la CFDT et la COGEMA (coquilles St Jacques en Bq/kg)
2.3 Rappel des caractéristiques du strontium 90 groupe radiotoxicité : 2; émetteur bêta, période
: 28,2 ans; dose efficace (adulte, CIPR 60) : ingestion (2,8 10-8 Sv/Bq),
inhalation (3,8 10-8 Sv/Bq).
(suite)
|
suite:
Aspect réglementaire actuel : 1Bq ->2,8 10-8 Sv. Comme la Dose Maximum Admissible ou DMA public sera en 2000 10-3 Sv/an, cela entraîne une LAI de 10-3/2,8 10-8 = 35700 Bq A partir d'une consommation moyenne pour un adulte de 1000 l/an, il ne faut pas dépasser 36 Bq/l . Les recommandations au moment de l'incident étaient : Sr 90 < 100 Bq/l sur la base des 5 mSv/an (OMS et France). 2.4 Discussion S'il est recevable que la COGEMA ait pu à l'époque retrouver
des analyses à partir de prélèvements de patelles
effectués dans la même période (4-12-79) que la pêche
de coquilles St Jacques effectuée par la CFDT (8-01-80) (les patelles
sont accessibles à l'estran 2 fois par jour et font partie du protocole
de surveillance du SPR-COGEMA, il est, par contre, improbable que la COGEMA
ait fait pêcher, le même jour que la CFDT, des coquilles St
Jacques au même endroit. Cette pêche ne peut être pratiquée
que par des pêcheurs professionnels ou des plongeurs et ces mollusques
ne faisaient pas partie du protocole de surveillance. Il est donc vraisemblable
que COGEMA a fait pêcher des coquilles après la polémique
engagée par la CFDT (soit après mars 80). Cette hypothèse
"pratique" est corroborée par les propres analyses strontium de
COGEMA sur les patelles. Le 4-12-79 le SPR mesure 81,4 Bq/kg, le 21-08-80
il ne mesure plus que 2,6 (réduction d'un facteur 31). Si on admet
ce facteur de réduction et le fait que les pêches CFDT et
COGEMA soient espacées de 1 an alors le facteur 200 n'est plus incohérent.
p.3
|
Les conclusions
de la commission SUGIER dont la mission principale était d'évaluer
le nombre théorique de leucémies radio-induites chez les
jeunes de 0 à 24 ans, attribuables aux installations nucléaires
du Nord-Cotentin ne sont pas de nature à lever le doute et à
donner une explication à l'existence de l'excès de leucémies
constaté
par Jean François Viel, de 1978 à 1992, dans le canton de
Beaumont-Hague ( 4 cas observés pour 1,4 attendu).
Les incertitudes liées notamment: - à la controverse de l'effet des faibles doses, de la notion de seuil, - au choix des modèles de transfert - ( relation dose-effet largement déduite des études des survivants de Hiroshima et Nagasaki et depuis longtemps remise en cause), - à leur manque de pertinence avoué en ce qui concerne les embruns, la dilution des effluents liquides en champ proche, la dispersion des rejets gazeux pas toujours validée par des mesures, -au fait que ces dernières ne proviennent que pour 0,25 % de laboratoires associatifs, - au fait que l'activité d'un partie des radionucléides relâchés dans l'atmosphère, notamment au moment des accidents ( 1970-1981...) ait été reconstituée à posteriori, |
montrent les limites de la méthodologie
retenue et incitent à la plus grande prudence.
En aucun cas, on ne peut réduire cette étude à un chiffre rassurant et dire: " circulez, tout va bien ! " ou comme la COGEMA en faire un argument d'un encart publicitaire et affirmer: " cette expérience (les travaux pluralistes de la Commission) aura permis de replacer le sujet hors des polémiques, dans un cadre méthodologique et scientifique et de montrer clairement que l'établissement ne nuit ni à la santé ni à l'environnement", sauf à tomber dans la malhonnêteté intellectuelle. Le CRILAN, après avoir pris connaissance des documents de synthèse de la Commission, des réserves et remarques émises par l'ACRO et le G.S.I.E.N., pris acte du refus de valider les travaux de la part de la CRII-Rad, constate que si le travail réalisé n'a pas permis de mettre en évidence une corrélation entre un excès de leucémie et les rejets des installations nucléaires, à l'inverse, compte-tenu des questions en suspens et des hypothèses retenues, qu'il n'a pas été possible de démontrer que ces installations ne sont pas responsables des leucémies en excès. p.4
|