L'Assemblée générale a eu lieu le 24 janvier.
Nous étions une trentaine; après le rapport financier adopté
à l'unanimité, il a été passé en revue
tous les sujets jugés importants:
Superphénix et l'utilisation du plutonium. Des textes sont publiés ci-après qui font le point de la discussion. SPX doit être stoppé ça c'est une certitude. Que dire de Phénix, il est dangereux, vieux et il a présenté de graves problèmes de sûreté. Donc, mieux vaudrait le stopper. De toute façon ni le grand frère, ni le petit frère n'apporteront la moindre réponse pour solutionner les déchets. Il faut se résigner, il y a des déchets et on devra trouver des solutions pour ne pas polluer irrémédiablement notre environnement. Transmuter, incinérer sont juste des idées de physicien, reprises par ceux qui veulent utiliser l'atome sans réfléchir. Les essais nucléaires et le gel des programmes,
La Hague,
Fessenheim,
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Civaux Couplé au réseau le 29 décembre (taxe d'apprentissage oblige), le réacteur est, depuis, toujours arrêté pour cause d'alternateur "rouillé". Bon, ça ne fait pas sérieux mais comme on n'en a pas besoin sauf pour exporter, cela ne porte pas à conséquence. Enfin, pas tout à fait, à combien la répercussion sur le coût du kWh ? Stop Nogent,
Les déchets et les labos,
Le programme énergétique.
Certains pensent qu'on peut arrêter dès maintenent en activant toutes les chaudières (gaz, fioul, charbon...). D'autres que raisonnablement il faut sortir du nucléaire en ayant un programme d'économies d'énergie, d'alternatives cohérentes. A vrai dire il n'y a pas d'opposition, il y a une vue différente de ce qu'on peut faire. De toute façon il ne faut pas rêver et les textes gouvernementaux ci-avant le prouvent, la volonté politique n'est pas trop à la diversification. Bon, l'AG fut fort sympa, on a bien discuté, on a échangé de la doc. Tout va bien au GSIEN, sauf que sc on avait plus d'adhérents ce serait mieux. Pour essayer de mieux promouvoir notre association chaque membre recevra 2 gazettes, à charge pour lui de les utiliser au mieux. De même nous avons décidé que pour certains abonnés, chômeur ou retraité, nous faisions la gratuité, à charge pour eux de s'employer à utiliser la Gazette pour leur combat. Bonne lecture des textes venant directement des discussions. p.25
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En juin 1997 le gouvernement JOSPIN, pour tenir ses engagements électoraux,
a décidé l'arrêt définitif du réacteur
à neutrons rapides Superphénix.
Ce fut une décision politique. Et pourtant,
dès 1992 le directeur de la DSIN (Direction de la Sûreté
des Installations Nucléaires) Michel Lavérie avait émis
un avis très mitigé sur le redémarrage de cette installation
pour des raisons de sûreté [1].
De fait il mettait en avant une caractéristique de conception
conduisant à une situation inacceptable sur le plan de la sûreté
: la non inspectabilité. Il écrivait dans son rapport, et
ce fut repris par son successeur:
Cet avis peu favorable, lui a valu d'être remplacé.Mais en 1994, le nouveau directeur André-Claude Lacoste a repris le rapport de 1992 avec ses réserves [2]. En fait ce constat cachait un défaut autrement plus important que nous n'avons découvert que récemment: il n'a jamais été prévu d'arrêter et de vider le réacteur de ses assemblages combustibles et de son sodium primaire. Le lobby nucléaaire mène actuellement une campagne acharnée, désespérée, dans le but de repousser la décision de démantèlement jusqu'à un changement de Ministre de l'environnement, voire de gouvernement, qui, on ne sait jamais, donnerait l'autorisation de réappuyer sur le bouton marche. Actuelle ment le réacteur est à l'arrêt, combustible en place, sodium maintenu liquide et circulant pour évacuer la puissance résiduelle. Il ne manque qu'une autorisation administrative précédée d'un nouveau décret (le précédent a été cassé en Conseil d'Etat en février 1997), petites broutilles qu'un pouvoir politique sans scrupules, aiguillonné par le très puissant lobby nucléaire, peut signer dans des délais très brefs. Deux arguments sont avancés pour justifier une décision
de redémarrer Superphénix:
Commençons par le second point.
Jusqu'à présent, ce qui était prévu, avec puis sans barillet, c'était l'échange d'un assemblage usé par un neuf. Mais il n'avait jamais été envisagé de retirer, sans les remplacer, un grand nombre d'assemblages. (suite)
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Ces assemblages sont plantés dans une plaque en dessous de laquelle arrive le sodium liquide destiné à évacuer la chaleur. De ce fait le sodium ne peut circuler qu'en passant par les trous situés sur les pieds d'assemblage puis par l'intérieur des assemblages. Si on retire un paquet d'assemblages, le sodium passera préférentiellement par les trous laissés vacants dans la plaque de base et non au travers des assemblages restants qui ne seront plus refroidis correctement, d'où un risque sérieux de détérioration, puis de fusion des assemblages (on a attendu 1997 pour s'en apercevoir !). C'est ce qui est pudiquement décrit dans les textes officiels par ''une dégradation importante de la thermohydraulique du ceour". De plus lorsqu'un nombre important d'assemblages aura été retiré la tenue mécanique du "fagot" ne serait plus conforme aux normes sismiques. Mais ce n'est plus qu'un détail ! Il y aurait bien une solution, remplacer au coup par coup un assemblage combustible par un assemblage inerte en acier. Le seul problème c'est qu'on n'en a pas, et qu'il faudrait les fabriquer. C'est long et cher mais inéluctable, il faudra donc les fabriquer. Le plus extraordinaire est que ce scénario a été "oublié" dans le rapport de sûreté de Superpénix. L'arrêt avec vidange n'a pas été prévu. Ceci éclaire d'un jour nouveau l'argument des autorités de sûreté quant à la "non-inspectabilité". Effectivement il n'a jamais été prévu qu'on puisse aller inspecter de près une structure essentielle pour la sûreté de l'installation si elle est située à l'intérieur de la cuve, pire il n'a jamais été prévu l'arrêt définitif du réacteur. Quand les autorités dites compétentes nous parlent du facteur humain, des erreurs humain, jamais ils n'avaient osé placer l'erreur à ce niveau de la conception. Le chef du projet, monsieur Vendryes, n'a d'ailleurs pas évoqué ce problème dans son livre à la gloire de cette mirifique machine, paru en décembre l 997. (le titre aurait du être "SUPERPHENIX / POURQUOI... ON NE PEUT L'ARRÊTER") Le lobby nucléaire clame à tous les vents qu'il n'y a qu'à continuer de brûler le combustible en place dans le réacteur peudant que se font les études. Or le réacteur a jusqu'ici peu fonctionné. Il est à l'arrêt pour plus d'un an. La puissance résiduelle a décru, il est donc peu radioactif. Malgré cela, il est impossible de sortir sans précautions les assemblages. Il serait donc stupide de faire remonter le niveau de puissance par un redémarrage intempestif et inutile. En tout état de choses, en l'absence du barillet qui permettrait un entreposage avec refroidissement intermédiaire, l'extraction du combustible et sa mise en container de transport peut se faire au rythme de 3 par jour. Ce qui représente pour vider l'ensemble du circuit environ un an. Il y a bien l'atelier pour l'évacuation du combustible (APEC) qui aiderait à la manoeuvrte. Mais cette installation n'ayant encore jamais servi. nos têtes pensantes se disent que s'il était possible de ne pas la contaminer, cela serait toujours cela de pris sur le volume des déchets TEA (Très Faiblement Actifs) à gérer. De plus nul ne sait si l'APEC fonctionne correctement et ce n 'est pas le moment de jouer au jeu des sept erreurs... Dans l'inventaire des énormités il y a la problématique du sodium. Une fois tous les assemblages de tous types retirés de la cuve, il faudra vider les 3500 m3 de sodium. Celui-ci est un peu activé (pour les 37 t de Rapsodie, le petit frère de 70 MW construit à Cadarache, il a fallu attendre 10 ans pour que la radioactivité soit suffisamment faible pour traiter le sodium sans risque radiologique pour les travailleurs) et un peu contaminé par fuite directe des assemblages. Il faudra le transférer sous forme liquide dans des grands réservoirs qui n'existent pas. Il faut donc les construire en n'oubliant pas qu' ils devront être chauffés pour que le sodium reste liquide et qu'il s'agira d'installations contenant des produits radioactifs. Ensuite il faudra neutraliser ce sodium en faisant de la soude par projection sous forme d'un fin jet dans de l'eau, en évitant que l'hydrogène produit s'enflamme. En France notre expérience porte sur un appareillage ayant une capacité de 10l/heure. Les Anglais pour le démantèlement du réacteur à neutrons rapides de Dounray ont construit un appareil ayant une capacité de 100 l/heure avec l'aide de Framatome. Avec cette capacité, la neutralisation, au rythme de 24 heures sur 24, 365 jours par an, demanderait la broutille de 4 années. Bien sûr on petit envisager plusieurs installations fonctionnant en parallèle, mais de toute façon ces installations n'existent pas. Il faudra aussi les construire. p.26
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A ce sodium primaire, on doit rajouter les 1500 tonnes secondaires
et les 700 tonnes du barillet défunt, pour lesquelles les réservoirs
de stockage existent mais qu'il faudra neutraliser aussi, ce qui ajoute
3 ans environ au calcul précédent. Calcul fort optimiste
puisqu'il suppose que tout fonctionnera sans panne et sans problème.
A ce sujet, n'oublions pas l'expérience de la fin désastreuse de l'opération sur Rapsodie [3]. Pour la neutralisation des derniers litres "boueux" de sodium, il a fallu mettre en oeuvre une autre technique. Ceci a conduit à une explosion avec mort d'homme. Que ce soit en raison d'un mauvais protocole opératoire, d'un non respect du protocole ou dû à la fatalité, le C.E.A. a un mort sur la conscience et une instruction judiciaire sur le dos. De fait les opérations de vidange totale de la cuve du réacteur demandent la construction de nombreuses installations techniques, suivie de plusieurs années de travait. L'arrêt puis le démantèlement représentent la mise en oeuvre d'un grand chantier qui donnera dans la région pour près d'un demi-siècle beaucoup plus d'heures de travail que les simples opérations de maintenance. Revenons maintenant à l'argument concernant le programme de recherche
pour satisfaire à la loi de 1991. Cette loi dit dit dans son article
4:
S'il y a obligation de recherche, il n'y a pas d'obligation de résultat et encore moins de moyen pour les obtenir. Il y a en permanence de "l'intox" à ce sujet. Certes le décret de 1994 (cassé par le conseil d'Etat) a changé la vocation de Superphénix, le faisant passer du stade de machine de présérie industrielle destinée à produire de l'électricité, à celui d'un outil de recherche dont le programme a été établi en 3 points par un consortium NERSA-CEA-EDF. Ce changement, s'appuyant sur le rapport Curien du 17 décembre l992 [4], aété contesté. Une nouvelle commission, la commission Castaing [5], a été chargée de statuer si SPX pouvait satisfaire aux demandes formulées dans les trois programmes d'acquisition de connaissance (PAC 1: faisabilité de la production d'électricité au niveau industriel, PAC 2 : réduction des stocks de plutonium, PAC 3 destruction des actinides mineurs). Nous avions montré à quel point la situation était biaisée, à quel point cette nouvelle mission donnée à cene machine n'était destinée qu'à lui fournir une pseudo-justification pennettant de dédouaner l'industrie nucléaire de 2 de ses tares majeures, l'accumulation du Pu et les déchets de longue durée de vie. En effet dans le rapport Curien, nous pouvons lire des évidences oubliées depuis. Les axes de recherche sur le plutonium et les déchets nécessitent avant toute expérimentation entre 20 et 30 ans de recherche et développement. Les choix entre les diverses options doivent être le résultat d'expérimentations sur une machine adaptée à cet usage, Phénix à l'époque, un réacteur dédié depuis. (suite)
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Superphénix dans ce schéma, n'a d'autre rôle, en fin de chaîne, que de qualifier au niveau industriel les options choisies. On voit clairement que, dans ce contexte, SPX n'a pas d'utilisation pour ces recherches avant au moins un quart de siècle, dans le plus optimiste des scénarios. Le reproche fondamental que l'on peut faire à cette approche du problème des déchets est qu'une fois de plus les tenants du nucléaire essaient de nous engager sur une voie avec toujours plus de nucléaire. En réalité la transmutation ne concernerait qu'une partie infime des déchets, la partie certes très dangereuse des hautement radioactifs et à vie longue. Par contre tous les résidus des mines, du démantèlement et du fonctionnement du nucléaire ne peuvent pas bénéficier de cette approche or ces déchets sont les plus volumineux. Quant au volet "machine de production d'électricité" nous savons depuis longtemps que SPX n'est rigoureusement pas compétitif avec les réacteurs à eau pressurisée, eux même ne présentant déjà plus d'avantage économique sur les centrales à gaz ou à charbon. Il est également illusoire de parler d'expérience acquise en matière de réacteur à neutrons rapides utilisant le sodium comme caloporteur. Tant au niveau des rapports de la DSIN que des avis exprimés par les représentants d'EDF (commission Castaing) il n'y a qu'une certitude: c'est qu'un futur réacteur à neutrons rapides sera radicalement différent de ceux construits actuellement. Cet argument de l'acquisition d'expérience est donc sans fondement. Nous estimons, dans ces conditions que:
[1] 1992 Rapport DSIN publié dans la
Gazette Nucléaire
119/120, p. 13.
p.27
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aux Editions Dagomo, collection l'esprit frappeur, 112 pages, 10 FF,
3 passage Dagorno 75020 Paris.
"Inactifs aujourd'hui, radioactifs demain" disions-nous hier...
"Tout électrique, tout nucléaire" disait EDF hier. "Tchernobyl"
lui répond-on aujourd'hui. Et demain ? C'est aujourd'hui même,
à l'aube du XXIème siècle que se décide notre
futur énergétique. Le choix est simple: répéter
les erreurs passées ou prendre conscience des limites de nos ressources,
du déséquilibre de répartition des richesses de la
planète et de la destruction générale que nous contribuons
à amplifier. De toutes façons nos enfants subiront le corollaire
de nos conséquences: pollutions et déchets radioactifs. Les
antinucléaires ne sont jamais que de lucides nucléoclastes.
Le "Vieux Phénix " comme titre Libération
du 15 janvier 1998 va-t-il servir d'alibi à Superphénix,
le raté neuf?
Dénoncer une pression sur la DSIN et prétendre que l'on revient à des pratiques de sujétion de cet organisme est très louable. Mais qui a crié quand, en 1994, son ex-directeur Lavérie s'est retrouvé sur la touche pour avoir écrit un rapport défavorable au redémarrage de Superphénix, rapport dont la brûlante actualité a été démontrée en décembre 1997. Après 6 mois de silence les autorités de sûreté ont admis publiquement que les ingénieurs-concepteurs ne savaient pas comment arrêter monstre qui ressemble à un train fou sans frein. La loi de 1991 sur les déchets est aussi invoquée. Cette loi a bon dos. Elle fait obliganon aux diflérents partenaires de faire des recherches mais elle n'a jamais exigé les résultats en 2006 puisqu'il y est précisé que: "A l' issue d'une période qui ne pourra excéder quinze à compter de la promulgation de 1a présente loi, le Gouvernement adressera au Parlement un rapport global d'évaluation de ces recherches accompagné d'un projet de 1oi autorisant, le cas échéant, la création d'un centre de stockage de déchets radioactifs à haute activité et à vie longue...". Evidemment les opérateurs ne doivent pas en profiter pour ne rien faire, les déchets sont un sujet sérieux, difficile. Y ajouter des expériences hasardeuses dans des réacteurs aux performances plus qu'incertaines ne fait que retarder une prise en charge inéluctable. Que Phénix soit sur la fin de sa vie est une réalité mais que Superphénix puisse le remplacer pour faire des recherches est un grossier mensonge. A l'évidence le seul engin sur lequel on pourrait en mener est le réacteur "Jules Horowitz", s'il voit le jour et s'il est bien conçu pour la recherche. (suite)
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suite:
Qu'il soit fait mention de la perte financière que représente la remise en état de Phénix (650 millions au moins)serait "amusant" si on voulait bien rappeler que Superphénix non démantelé coûte près de 1 milliard par an pour assurer son simple refroidissement (et on ne parle pas du coût de ses multiples réparations-améliorations (?). Quant à son démantèlement mieux vaut ne pas trop le chiffrer car le résultat risque d'être vertigineux. A ce sujet rappelons que c'est NERSA, société de droit privé qui doit assumer les frais (EDF n'émarge que pour 50% de la facture). Cela dit, Phénix ne sera pas non plus si facile à démanteler (rappelons-nous le tout petit Rapsodie et son explosion sodium à la fin de son démantèlement, stoppé depuis cet accident en 1994) et ce ne sera pas gratuit!. Maintenu sous haute surveillanec Phénix peut, peut-être, rendre encore quelques services. Par contre faire fonctionner Superphénix n'apportera rien et son démantèlement ittévitable serait encore repoussé à un futur incertain au plan financier et inquiétant au plan de la sûreté. La décision de fermeture de Superphénix (et, à terme rapproché, de Phénix) doit être appliquée et les mesures de redéploiement et d'accompagnement pour la région programmées sans attendre. A cet effet le démantèlement du deuxième coeur (qui ne présente aucun problème technique majeur) doit être engagé sans délais. Laisser la situation perdurer et se pourrir n'apporte rien de concret. Mieux vaut repartir d'un bon pied pour traiter les déchets, la transmutation n'étant peut-être plus un axe de recherche "pertinent", comme, à juste titre le fait remarquer Libération. Et de plus, en prenant enfin des vraies décisions on évitera le naufrage d'une région en l'attente d'une solution de remplacement viable. début p.28
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Superphénix repeint en vert !
Comment peut-on (ingénieur ou chercheur) lancer de tels slogans ? Parce qu'on a construit un monstre sans réfléchir, sans songer aux déchets, parce qu'on a extrait du plutonium sans retenue et sans plan d'utilisation. parce qu'on a mis en place un programme sans se soucier de son devenir à la fin de sa vie, on veut garder la pièce la plus ratée d'un puzzle mal fait. Superphénix fut la merveille technologique des années 70. Mais celles de 80 puis de 90 ont révélé l'incurie des bâtisseurs de ce réacteur. Superphénix, brûleur de plutonium, allons donc, les bilans les plus optimistes lui concède la centaine de kilos soit 2 % de la production annuelle EDF. Alors cessons de plaider l'avenir d'une machine qui n'en a pas. Les directeurs de la DSIN (Lavérie puis Lacoste) ont écrit, à cause des problèmes de sûreté de Superphénix, "Ces différentes considérations conduisent à penser que le développement de futurs réacteurs rapides nécessiterait de réexaminer et vraisemblablement de modifier de manière assez importante la conception de ces réacteurs." Quant à utiliser le coeur actuel, puis le suivant, ce choix serait
aberrant:
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- le réacteur est à l'arrêt depuis 1 an, la radioactivité
a décru. On peut envisager la sortie (quand on aura les assemblages
acier) des combustibles puis la vidange du sodium primaire (quand on aura
construit les réservoirs)
- le coût du démantèlement est inéluctable qu'on le paie aujourd'hui ou dans 10 ans. Pis, dans 10 ans il sera plus élevé car le démantèlement sera plus difficile à cause du vieillissement de l'installation. "N'entrons pas dans l'erreur et le gâchis" est la conclusion de l'article publié dans Libération (4 février), l'inconvénient est que nous sommes dans l'erreur et le gâchis. Superphénix aurait dû être arrêté dès les premiers incidents significatifs, il faut savoir arrêter les expériences ratées et en profiter pour repartir d'un bon pied. Tergiverser ne fera que rendre plus difficile le redéploiement d'une région trop dépendante du nucléaire et coûtera de toute façon plus cher globalement. Il n'y a pas d'opération blanche... Tout se paie. Le nucléaire un atout de l'écologie ? Ce qui est sûrement un atout c'est un programme énergétique équilibré, ne privilégiant rien et utilisant toutes les voies en tenant compte de leurs avantages et de leurs inconvénients. Avoir trop privilégié le nucléaire nous a conduit dans l'impasse des déchets. Savoir le reconnaître peut nous aider à rebâtir une politique énergétique cohérente, l'arrêt de Superphénix est un pas sur cette voie, faisons-le. fin p.28
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