Commentaire Gazette
Pour faire le point sur Tchernobyl j'ai repris des dossiers et j'en ai consulté des nouveaux. Ma surprise a été de constater que, finalement il n'y a pas grand changement. Ceci montre la difficulté de l'accident de Tchernobyl. Dans ce but j'ai comparé le texte présenté à la conférence SFEN (décembre 1994) et celui de février 1996, textes préparés par le même auteur Daniel Robeau (IPSN). Il y a quelques différences d'analyse et de position face aux faits mais peu de données vraiment nouvelles, peut-être encore moins de certitudes en 96. Les données les plus intéressantes à mon point de vue, concernent les transferts sol-plante ainsi que la contamination des forêts. Ces points avaient été pointés il y a déjà 5 ans mais plus ou moins admis. En ce qui concerne l'impact radiologique j'ai repris le texte de décembre 94 et celui de février 96. Dans celui de 94 il est exprimé «qu'un niveau d'intervention à 10 mSv aurait permis... (voir encadré 1) ce qui n'est plus le cas en février 96. Par contre l'ensemble de textes fait maintenant allusion aux divers problèmes de santé. S'il est vrai qu'en pleine crise il faut parer au plus pressé, 5 ans ou 10 ans après il faut faire le bilan pour apprécier ce qui doit être fait. L'évacuation de millions de personnes n'a rien d'une partie de plaisir. De plus l'impact sur la santé des irradiations, des contaminations ou bien d'un déracinement et des suites d'une contamination n'est pas du tout évident à estimer. Pour les enfants la réponse est qu'on ne devrait pas pouvoir hésiter mais comment évacuer des enfants et maintenir les parents ? Le nombre de personnes concernées reste assez flou. Au début il était question de 70 millions maintenant on parle de 3 millions. Est-ce parce que on ne connaîtra jamais les doses? ou bien parce, finalement on ne sait pas et on affirme pour avoir l'air de savoir? |
La conclusion (voir encadré 2) de l'article
de 94 comportait un couplet sur la radioactivité naturelle qui a
changé de tonalité en 96. En effet on passe de «cet
effet est moins important...» à «cet impact n'est pas
plus important». Même si c'est proche ce n'est pas le même
a priori sur l'impact de Tchernobyl et cela me conforte dans:
début p.3
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1. Introduction
Compte tenu de l'étendue de la contamination des territoires touchés
par les rejets radioactifs qui ont suivis la catastrophe de Tchernobyl,
vivre dans un territoire contaminé est un problème quotidien
pour des centaines de milliers de personnes. Les dernières données
concernant les rejets radioactifs survenus entre le 26 avril et le 10 mai
1986, le bilan de la contamination des sols n'a certes pas permis, dans
tous les cas, la reconstruction des doses délivrés aux populations
durant les premières semaines qui suivirent l'accident mais ont
permis de calculer avec une précision relative les doses délivrées
par la suite. Elles permettent aussi d'estimer les expositions auxquelles
les populations seront potentiellement soumises dans l'avenir.
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Aujourd'hui,
les responsables politiques et administratifs des régions contaminées
de Russie, de Bélarus et d'Ukraine doivent répondre quotidiennement
aux interrogations économiques, sanitaires et sociales des populations
tandis que les experts tentent de définir les niveaux de contaminations
tolérables ou intolérables pour ces populations. Il ne
fait pas de doute que cela amène les populations concernées
à douter des gouvernants et des scientifiques (extrait SFEN).
2. Les
rejets
Dès que l'accident a été connu, de nombreux experts
se sont attachés à déterminer les caractéristiques
des rejets radioactifs, en particulier, celles des rejets d'iodes et de
césiums.
fin p.3
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L'inventaire calculé du coeur, à l'instant de l'accident,
a fait état [1], de 696 MCi d'halogènes dont 340 MCi
d'iodes (131CsI,
132I, 133I) et 97,6 MCi
pour les chalcogènes dont 9 MCi de césiums (134Cs,
134Cs,
137Cs).
Des estimations successives de la radioactivité rejetée dans
l'atmosphère en particulier pour les iodes et les césiums
ont été proposées. Selon ces études, la part
des iodes rejetée dans l'atmosphère varie entre 20 et 50%
de l'inventaire du coeur du réacteur accidenté. De la même
façon, la part des césiums rejetée dans l'atmosphère
varie de 15 à 40 %.
Le réacteur RBMK accidenté contenait 190.3 tonnes d'oxyde
d'uranium enrichi à 2 %. On estime aujourd'hui [2] que 135
tonnes de ce combustible, soit environ 71 %, ont fondu. Ce combustible
mélangé avec les 5020 tonnes de matériaux composites
qui furent déversés sur le coeur (sable, plomb, bore etc.)
a formé une lave solidifiée. Les analyses de cette lave [2]
montrent qu'elle ne contenait à la fin des rejets que 5% du 106Ru
et 35 % du 137Cs de l'inventaire initial du coeur. Ces mesures
indiquent que les radionucléides volatils ont dû être
émis en quantités beaucoup plus importantes que celles initialement
avancées.
Les rejets d'iodes et de césiums ont été très
importants et l'imprécision concernant les rejets est grande, tout
particulièrement pour les iodes. Le graphique ci-dessous montre
que les rejets du 26 avril concernant les émissions de radionucléides
volatils sont sujets à controverses. Ainsi, ils furent successivement
estimés, hors gaz rares, à 15, 20, 40, puis 60 MCi.
A la suite des analyses du combustible, Alexander Sich [2] avance
la valeur de 185 MCi, cette valeur semble cependant élevée
en regard des mesures faites dans l'environnement.
Contamination atmosphérique
Dans les dernières années, la radioactivité des aérosols
de 137Cs mesurée au niveau du sol à 5 km du réacteur
de Tchemobyl est tombée de 16.000 Bq/m3 en 1986 pendant
la période des rejets à 3 10-4 Bq/m3
en
1995 avec un maximum de 1.3 10-2 Bq/m3. Ces valeurs
sont à comparer à la radioactivité des aérosols
de 137Cs en France qui est de l'ordre de 10-6 Bq//m3.
3. Contamination
des sols
3.1. Dépôt
d'iode
Les iodes sont des éléments volatils à vie courte
qui ont disparu par décroissance radioactive quelques semaines après
l'accident. Cependant la radioactivité rejetée et leur radioactivité
sur la thyroïde ont entraîné des dommages sanitaires
importants aux populations touchées.
Les dépôts de radionucléides à vie courte sur les sols ont été imparfaitement mesurés ou estimés. Imparfaitement mesurés car les dépôts de 131I ont été établis tardivement et beaucoup de résultats ne sont pas les résultats de spectrométries gamma mais les résultats d'analogies avec les dépôts de césium. Imparfaitement estimés car le chapitre précédent montre combien les rejets d'iodes sont mal connus. (suite)
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suite:
Les
contaminations les plus importantes ont été relevées
dans le nord de l'Ukraine, dans le sud et l'est de la Bélarus (3)
et dans les régions de la Russie Centrale (Oblasts de Toula, Orel
et Briansk). Les plus fortes contaminations du sol dues à d'importantes
pluies ont dépassé 1.000 Ci.km-2.
3.2 Dépôts
de césium 137.
La contamination due au 137Cs (période radioactive 30,17
ans) a été deux fois plus importante que celle due au 134Cs
(période radioactive 2,06 ans). La structure en taches de léopard
de la contamination des sols par le 137Cs a été
mise en évidence aux échelles régionales mais aussi
locales. La trace Ouest qui s'étend sur une cinquantaine de kilomètres
est contaminée au niveau de 35.000 Bq.m-2.
La table 1 indique les surfaces contaminées par le 137Cs
en Biélorussie, Russie et en Ukraine.
Surfaces contaminées par le 137Cs en Biélorussie, Russie et Ukraine en milliers de km2 Clairance du césium 137 dans les sols
Un des acquis les plus importants pour la prévision à long
terme des conséquences radiologiques est la clairance de la couche
supérieure du sol (0 à 10 cm). La clairance d'un milieu est
le phénomène d'épuration d'un polluant de ce milieu.
Elle se caractérise par une demi-vie de 10 à 25 ans pour
le 137Cs selon la nature du sol. Elle est plus courte, 10 à
17 ans, dans la couche en dessous de 10 cm.
3.3. Dépôts
de strontium
La contamination due au 89Sr a été dix fois plus
importante que celle due au 90Sr. Cependant, compte tenu de
la différence des périodes radioactives (50,55jours
pour le 89Sr et 28,6 ans pour le 90Sr), les contaminations
étaient redevenues égales en novembre 1986. Les contaminations
les plus fortes, si on excepte la zone d'exclusion de 30km autour du site
accidenté, se trouvent au sud et à l'est de Gomel, au nord
de Pinsk, au sud et à l'est de Briansk ainsi que dans les régions
de Gomel, Briansk et Orel.
p.4
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3.4 Dépôts
de plutonium
Une large part de la région du «Polesseye» qui est maintenant
classée «en réserve écologique et radiologique»
est réglementée par un décret limitant considérablement
les activités humaines dès que le dépôt de 239+240Pu
dépasse 3,7Bq. m-2. Des niveaux inférieurs, 0,7
Bq. m-2, ont été mesurés dans les régions
de Toula et Kalouga en Fédération de Russie.
Ce sont plus de 5.000 km2, en dehors de la zone d'exclusion
des 30 kilomètres, qui ont été contaminés à
des niveaux supérieurs à 0,4 kBq. m-2.
4. Contamination
des eaux
Les eaux de surface ont été contaminées pendant la
phase de rejet à raison de plusieurs milliers de Bq de 131I
et de 137Cs par litre, puis en juin et juillet à raison
de 20 à 50 Bq/1 de césium et de strontium. Depuis la radioactivité
des eaux est de quelques Bq/l de 90Sr et de 137Cs,
elle ne dépasse jamais 10 Bq/1.
La table 2 indique les concentrations annuelles moyennes de la rivières
Pripyat près de la ville de Tchernobyl et du bassin de refroidissement
de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Concentration annuelle moyenne, kBq/m3, de la rivière Prypiat et du bassin de refroidissement de la centrale nucléaire de Tchernobyl (1986-1995) La table 3 indique l'activité des rejets de la rivière Pripyat dans le réservoir d'alimentation en eau de Kiev entre 1986 et 1994. 5. IMPACT RADIOLOGIQUE DES IODES.
Les gammamétries de thyroïde (500.000 mesures en Biélorussie)
ont mis en évidence dans la région de Gomel des doses supérieures
à 2 Sv pour 25 % de la population et de plus de 10 Sv pour 5 % de
la population enfantine.
La dose à la thyroïde due à la consommation de produits contaminés est essentiellemènt due à l'131I avant qu'il ne disparaisse par décroissance radioactive. (suite)
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suite:
Les
transferts directs peuvent être difficilement estimés car
on ne dispose pas de mesure les concernant. La production de lait a été
contaminée les premiers jours qui suivirent l'accident. Dans les
zones les plus contaminées, on a mesuré des radioactivités
atteignant près de quatre millions de Becquerels de 131I
par litre. Une consommation durant 3 à 4 jours de ce lait aurait
pu entraîner des doses à la thyroïde supérieures
à 10 Sv.
Les
dernières estimations publiées par les ministères
chargés de Chernobyl des Républiques de Bélarus,
de Russie et d'Ukraine font état respectivement de doses collectives
aux enfants de 500.000 à 700.000 h.Sv, 400.000 à 600.000
h.Sv et 200.000 à 300.000 h.Sv.
6. Impact
radiologique du césium
6.1 Impact sur la
production agricole
Les problèmes rencontrés pour l'organisation des structures
de production agricole ont été et sont encore considérables.
La stratégie adoptée par les gouvernements des trois républiques
au cours des années 1986-1996 a été:
- d'établir le
contrôle le plus rigoureux des productions, ce qui a été
réussi dans les structures de production étatisées,
mais pas dans les structures de production privées,
- de changer le type
de production et la rotation des productions en fonction des niveaux de
contamination des sols,
- d'introduire des contre-mesures:
ajout massif d'engrais, chaulage, assèchement des zones humides,
création de prairies, utilisation de ferrocyanide dans l'alimentation
des bovins.
Ces mesures ont eu pour effet une diminution moyenne de la contamination
des produits agricoles bruts d'un facteur 3,5 à laquelle il faut
ajouter les diminutions dues aux transformations agro-alimentaires. Cependant,
la production agricole globale a pendant cette période beaucoup
diminué dans les zones les plus contaminées, d'une part compte
tenu de la difficulté à trouver des marchés pour les
produits en provenance des zones contaminées même lorsqu'ils
répondent aux critères sanitaires en vigueur.
La table 4 indique la production de produits agricoles au dessus des normes
sanitaires (137Cs) en regard des règlements successifs
(VDU - 1986-1989, RKU - 1990-1992, RDU -1993-1994) en Biélorussie.
La table 5 indique la production de lait présentant un excès de 137Cs en regard des réglementations (RDU-92) dans les structures étatisées des régions les plus contaminées de Biélorussie. p.5
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Les figures 1 et 2 indiquent respectivement le nombre d'échantillons
de lait et de pommes de terre contaminés en Ukraine dans la période
1992 à 1994 pour 4681 villages.
Figure 1. Distribution du nombre de villages d'Ukraine en function de la contamination de la production laitière (1992-1994) Figure 2. Distribution du nombre de villages d'Ukraine en fungtion de la contamination de la production de pomme de terre (1992-1994) 137Cs : Transfert sol-plante
Un des principaux paramètres pour l'estimation des conséquences
radiologiques à long terme est la connaissance de la clairance des
végétaux permanents tels les herbages et les prairies. Cette
clairance est caractérisée par une demi vie de 2 ans entre
1986 et 1989, 4 ans entre 1989 et 1994 sur des sols ayant des propriétés
mécaniques légères. La clairance des végétaux
poussant sur des sols tourbeux est 2 à 3 fois plus longue.
La contamination du bois par le 137Cs est très différente
selon les variétés d'arbres. L'accumulation de césium
dans les bouleaux, les chênes et les trembles est 2,3 à 2,4
fois plus élevée que dans les pins. La contamination des
aulnes est du même ordre de grandeur que celle du pin.
Le niveau dérivé d'intervention concernant l'utilisation
du bois est 3.700 Bq/kg. L'exploitation des forêts n'est en conséquence
possible que sur les sols contaminés à un niveau inféieur
à 1.500Bq/m2 (40 Ci.km-2).
La quantité
de césium présente dans la partie aérienne des arbres
représente 2,9 % de la radioactivité contenue dans les sols
racinaires.
L'accumulation du strontium dans les arbres est 2 à 5 fois supérieure
à celle du césium en fonction de l'espèce. La contamination
du bois se stabilise car l'apport en strontium dans le bois compense la
disparition due à la décroissance radioactive.
(suite)
|
suite:
6.2 Impact sur l'homme
A titre d'exemple, l'impact radiologique dans les zones significativement
contaminées par le césium est présenté à
partir des mesures de contamination de l'environnement et de la chaîne
alimentaire effectuées dans 4 localités russes de l'Oblast
de Briansk. Ces localités sont respectivement contaminées
à 5, 15,
40, et 80 Ci/km2 de 137Cs.
Les doses sont reconstituées pour les 5 premières années
qui ont suivi l'accident et sont également estimées pour
la vie complète des individus exposés:
- (1) la dose annuelle
par irradiation externe due au dépôt, en tenant compte des
facteurs de protection,
- (2) la dose efficace
engagée annuellement par ingestion de produits alimentaires contaminés
par le 137Cs,
- (3) la dose vie par
irradiation externe, en tenant compte des facteurs de protection,
- (4) la dose vie efficace
due à la consommation de produits alimentaires contaminés
par le 137Cs.
Ces doses définies ci-dessous sont regroupées dans le tableau
2.
* (1) la dose annuelle
par irradiation externe due au dépôt, en tenant compte des
facteurs de protection,
* (2) la dose efficace
engagée annuellement par ingestion de produits alimentaires contaminés
par le 137Cs,
* (3) la dose à
moelle osseuse engagée annuellement par ingestion de produits
alimentaires contaminés par le 90Sr,
* (4) la dose délivrée
sur les 70 ans de la vie d'un individu par irradiation externe, en tenant
compte des facteurs de protection,
* (5) la dose efficace
sur les 70 ans de la vie d'un individu due à la consommation de
produits alimentaires contaminés par le 137Cs,
* (6) la dose à
la moelle osseuse sur les 7 ans de la vie d'un individu due à la
consommation de produits alimentaires contaminés par le 90Sr.
(extrait des comptes
rendus SFEN)
L'analyse des doses dues à l'irradiation externe et à la
contamination interne des individus, l'analyse de la contamination des
sols et des produits alimentaires indiquent que le niveau d'intervention
de 350 mSv est respecté, sans perturbation du mode de vie, dans
les territoires dont la contamination du sol est inférieure à
15 Ci.km-2. En appliquant des contre-mesures se traduisant par
des restrictions de consomnation de produits alimentaires et des restrictions
d'activités professionnelles, les doses délivrées
aux populations dans les zones contaminés à plus de 15 Ci.km-2
respectent
le niveau d'intervention de 350 mSv fixé par la Commission Nationale
de Protection Radiologique de l'URSS en 1988-1989.
p.6
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En 1990, le niveau d'intervention a été fixé à
1 mSv par an. Ce niveau annuel de 1 mSv n'est applicable qu'au prix de
restrictions importantes dans les zones où la contamination de 137Cs
est supérieure à 15 Ci.km-2. Cependant, en adoptant
ce niveau, des populations non évacuées en 1986 et satisfaisant
le niveau d'intervention de 1988 (5 mSv la première année)
se sont retrouvées, en 1991, susceptibles d'être évacuées.
C'est le 27 septembre 1993 que de nouveaux niveaux de commercialisation
concernant la consommation de produits alimentaires ont été
fixés (table 7) en Fédération de Russie.
7. La situation sociale et économique
Après l'accident de Tchernobyl, une loi, votée par le parlement
de l'Union Soviétique a défini les conditions d'habitation
dans les zones contaminées, les catégories de zones, les
catégories et statuts des personnes exposées aux radiations
et les privilèges et indemnités dont celles-ci pouvaient
bénéficier.
Les zones contaminées prises en compte sont celles évacuées
en 1986 et celles où, depuis 1991, soit la dose efficace annuelle
engagée est supérieure à 1 mSv, soit la contamination
en 137Cs est supérieure à 15 Ci/km2.
On distingue:
7.1 - Les zones d'exclusion où les populations ont été
évacuées ou déplacées,
7.2 - Les zones d'évacuation présentant une contamination
supérieure ou égale à 15 Ci/km2 en 137Cs,
à 3 Ci/km2 en 90Sr, à 0,1 Ci/km2
en
239Pu
et 240Pu
Les populations des territoires où la contamination est supérieure
à 40 Ci/km2 ou exposées, du fait de l'accident,
à une dose efficace annuelle engagée supérieure à
5 mSv doivent être obligatoirement évacuées. Sur le
reste de ces zones la population a droit à une évacuation
volontaire et des avantages sociaux précisés par la loi.
Certains territoires présentant des caractéristiques favorables
à la migration des radioéléments peuvent être
inclus dans cette zone même s'ils présentent une contamination
surfacique plus faible.
7.3 - Les populations des zones d'habitation contaminées de
5 à 15 Ci/km2 en 137Cs ou exposées
à une dose efficace annuelle engagée supérieure à
1 mSv du fait de l'accident peuvent faire valoir leur droit à l'évacuation.
7.4 - Les populations habitant les zones de 1 à 5 Ci/km2
en 137Cs ou exposées à une dose efficace annuelle
engagée supérieure à 1 mSv, imputable à l'accident,
peuvent faire valoir leur droit à un statut socio-économique
privilégié. Dans ces zones, il est prévu un ensemble
d'actions protectrices incluant des actions médicales et des actions
de radioprotection, des structures économiques garantissant l'amélioration
de la qualité de la vie et compensant la surcharge émotionnelle
liée à l'accident.
(suite)
|
suite:
Les gouvernements successifs des Républiques ont dû consacrer
une part importante des budgets au soutien économique et social
de la population et à la mise en place de contre-mesures. Un budget
global de 70 millions de roubles a été mis en place chaque
année par la Fédération de Russie. Aujourd'hui un
débat important porte sur la prolongation de cette aide qui n'est
plus réévaluée et qui, compte tenu de l'inflation,
diminue d'année en année. Une conséquence importante,
nous l'avons vu précédemment, est la diminution de la production
agricole, et en 1994 et 1995 une augmentation de la contamination des produits
agricoles bruts car les agriculteurs n'appliquent plus ou de façon
très relâchée les contre-mesures nécessaires
à la diminution de la contamination.
Une étude très intéressante a porté sur l'efficacité
des contre-mesures agricoles prises durant cette dernière décennie.
Cette étude qui sera publiée par l'Académie des Sciences
de Russie, fait un bilan de l'efficacité radiologique et économique
des contre-mesures prises. La table 8 résume cette analyse coût-bénéfice
en fonction de la nature de la contre-mesure et du niveau de contamination
des sols (5-15 Ci/km2 et 15-40 Ci/km2). On y observe
qu'un homme sievert évité peut, selon le cas, coûter
de 0,2 à 354 millions de roubles soit de 220FF à 354.000FF.
Indicateurs de l'efficacité des contre-mesures agricoles prises. Cette efficacité est exprimée en millions de roubles russe par homme sievert évité 8. Conclusions
La situation radiologique des zones contaminées est maintenant cernée.
Compte tenu des surfaces concernées, les actions de réhabilitation
et de décontamination ne peuvent s'appliquer que ponctuellement
et en conséquence la contamination des sols persistera.
p.7
|
Il faut
donc s'intéresser au devenir d'une région et d'une population
soumises à une exposition qui durera longtemps. L'exposition d'origine
externe ne peut être que très faiblement atténuée
par des contre-mesures, à l'exception de l'évacuation. L'exposition
d'origine interne peut être très fortement atténuée
par la mise en oeuvre de contre-mesures. Cette situation d'exposition chronique
a un impact radiologique qu'il faudra suivre avec soin. Cela même
si, au moins pour les zones contaminées à moins de 40 Ci.km-2,
cet impact n'est pas plus important que celui dû aux rayonnements
naturels ou au radon dans certaines régions du monde.
NB: Dans le présent
document on a utilisé à la fois les anciennes et les nouvelles
unités de radioactivité, les contre-mesures ayant été
exprimées à l’origine sur la base des anciennes unités.
Pour faciliter la lecture on rappelle que:
15 Ci/km2 =
55.104 Bq/m2 et que 40 Ci/km2= 148.l04Bq/m2
Tableau 1 : Contamination des sols en 137Cs de plus de 5 Ci.km-2 dans les états de la CEI (exprimée en milliers d'hectares) (suite)
|
suite:
Tableau 2 : Doses délivrées aux populations, extrait CR SPEN RÉFÉRENCES [1] A.R. SICH.
The Chernobyl Accident Revised: Source Term Analysis and Reconstruction
of Events During the Active Phase.
- Departement of Nuclear
Engineering - Massachusset Institut of Technology - January 1994
[2] The Chernobyl
Source Term: A Review. Environmental Effects, Nuclear Safety, Vol 31, No3,
July-September 1990.
[3] L'impact de
l'accident de Tchernobyl - Société Nucléaire de l'URSS
(1990).
[4] Tchernobyl:
cinq années difficiles - Ministère de la Santé de
la Fédération de Russie (1992)
[5] Proceding
IAEA Conference - Vienna - 09.28.87 IAEA CN 48/68).
[6] The ChernobyL
Disaster, its consequences and Ways of overcoming in Belarus. National
Report. Chernobyl State Commitee of the Republic Belarus, 1994.
p.8
|
La seule conséquence apparente
jusqu'à présent de la contamination est l'augmentation des
cancers de la thyroïde de l'enfant. Bien qu'en 1992 beaucoup d'experts
aient été sceptiques, maintenant tout le monde l'admet.
Les enfants ne sont pas soignés comme il serait souhaitable. Enfin ceci pose le problème de la distribution d'iode stable en cas d'accident. · Cancers de la thyroïde de l'enfant La revue Nature a publié dans le même numéro de septembre 1992 deux lettres: l'une du ministre de la Santé de Bélarus (nouveau nom de la Biélorussie) et de deux hauts responsables de la Santé Publique; l'autre d'un expert de l'O.M.S., de trois anatomopathologistes suisses et anglais et d'un endocrinologue italien. La première signalait une importante augmentation du nombre des cancers de la thyroïde de l'enfant en Bélarus: 4 en moyenne par an de 1986 à 1989 (17 en tout), 114 en deux ans et demi de 1990 à juin 1992. La deuxième confirmait le diagnostic histologique pour la quasi totalité des cas qui leur ont été soumis (102 sur 104 cas dont les lames ont été relues). Depuis la publication de 1992, le nombre de cas en Bélarus continue à être très élevé et semble croître encore: 1986 2 1990 29 1987 4 1991 57 1988 5 1992 66 1989 6 1993 79 1994 59 (en 9 mois) En Ukraine parmi les enfants exposés,
qu'il s'agisse ou non de personnes évacuées, le nombre de
cas recensés était de 4 à 9 an avant 1989; il a aussi
augmenté.
Récemment il a été annoncé
que 40 cancers avaient été dépistés dans la
région de Briansk, région très contaminée de
Russie bien qu'elle soit à plusieurs centaines de kilomètres
de Tchernobyl.
· Caractéristiques de ces
cancers
(suite)
|
suite:
· L'augmentation est considérable et évidemment significative au plan statistique. Le cancer de la thyroïde de l'enfant est un cancer rare. A l'Institut Gustave Roussy 106 cancers de la thyroïde ont été observés chez des sujets de moins de 17 ans entre 1950 et 1993 parmi les 2200 patients traités pour cette affection. L'incidence est normalement très modeste: 0,04/100.000/an en Pologne, - 0,1/100.000/an dans les pays nordiques, 0,3/100.000/an aux États-Unis. Il existait en Bélarus un registre des cancers de la thyroïde de l'enfant depuis 1966: le nombre de cas enregistrés de 1966 à 1985 s'est élevé à 21 soit un par an c'est à dire un taux voisin de la Pologne mais bien entendu il n'est pas possible de s'assurer de l'exhaustivité de ce recueil. En 1993, l'incidence annuelle pour 100.000 enfants était en Bélarus de 3,4; il est plus de 50 fois important qu'avant l'accident et il est de 6,7 dans la région de Brest et de 9,5 dans celle de Gomel; l'étude du professeur AURENGO concernant 4.000 enfants évacués de Pripyat fait état de 18 cancers jusqu'à présent, alors que le nombre attendu est de l'ordre de 0,06/an. · Il s'agit presque toujours de cancers papillaires. Ceci a été confirmé dès 1992. Le Dr ASTAKHOVA indique que c'est la cas de 93 % des cancers diagnostiqués en Bélarus jusque fin 1993. · Ce sont des cancers en général étendus, souvent multifocaux: leur taille au moment du diagnostic est dans 70 % des cas supérieure à 1 centimètre; l'envahissement ganglionnaire et (ou) celui des tissus périthyroidiens est constaté dans les 3/4 des cas et les métastases à distance sont nombreuses. Ce sont des cancers qu'on peut considérer comine très agressifs et sûrernent pas des cancers infra cliniques ou occultes, dépistés parce qu'on les a recherché systématiquement. Ils sont trop nombreux et trop étendus pour qu'on puisse les considérer comme tels. · Causes des cancers
p.9
|
par contre on peut faire l'hypothèse que les cartographies
des retombées des iodes et du césium sont voisines. On estime
que la contamination par 131I a varié de 10 à
l50Ci/km2 dins les «oblasts» de Gomel, Brest et
Mogilev. Le maximum estimé est de 1.400Ci/km2.
C'est aussi dans ces zones qu'on trouve le maximum de cancers de l'enfant. La Biélorussie est divisée en six régions administratives ou oblasts et le nombre de cancers y est effectivement fonction de l'importance de la contamination. L'oblast de Gomel est de loin le plus contarniné, suivi par celui de Brest; le moins atteint est celui de Vitebsk. En Bélarus des dizaines de milliers d'enfants auraient reçu au moins 1 Gy, quelques milliers plus de 5 Gy et plusieurs centaines plus de l0 Gy. Enfin, il faut ajouter que les populations des zones les plus contaminées (Bélarus et nord de l'Ukraine) avaient un régime alimentaire carencé en iode. Une supplémentation iodée leur a été assurée jusqu'en 1981; elle a alors été interrompue pour des raisons économiques. · Autres cancers
· Traitement prophylactique par
l'iode stable
(suite)
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suite:
La distribution a donc été faite en aveugle. En Pologne, de l'iode stable aurait été distribuée à 18 millions de personnes dont dix millions d'enfants. Les autorités polonaises présentent cette distribution comme un succès (réduction notable des doses reçues); il est vrai que le nuage y est passé plus tardivement et qu'on commençait à comprendre ce qui se passait mais il existe quand même bien des incertitudes sur les résultats obtenus. Cependant cette distribution a démontré l'innocuité de cette pratique (deux hospitalisations très courtes; 0,4 % des nouveau-nés traités par l'iode quelques jours après leur naissance auraient présenté une hyperthyroïdie biologique mais elle aurait été transitoire et aurait guéri sans séquelle; aucune augmentation de l'incidence de l'hypothyroïdie à la naissance n'a été rnise en évidence chez les nouveau-nés dont les mères avaient pris de l'iodure de potassium à un moment quelconque de leur grossesse). En conclusion, de l'iode stable a été distribué en ex URSS et en Pologne parce que des stocks importants existaient. En France aucun stock significatif n'existait alors... (souligné par le webmaistre...) Des stocks ont été constitués depuis (EDF 3,5 millions de comprimés, ministère de la Santé 4,8 millions de comprimés) mais les modalités de distribution n'ont toujours pas été définies. En pratique l'organisation en est difficile car on ne peut s'organiser pour faire face à n'importe quel accident et aucun pays d'Europe occidentale n'a défini un système qui paraisse totalement satisfaisant. · Avenir
Conclusions
p.10
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· Nous ne ferons pas
de prospective pour être sûr de ne pas nous tromper, à
notre tour, sur les conséquences sanitaires possibles de Tchemobyl.
Les évaluations basées sur la notion de dose collective nous paraissent vouées à l'échec puisque le terme source lui-même est connu de façon imprécise. Les prévisions à propos de l'iode se sont avérées inexactes. On ne peut comparer les conséquences de la dose collective due à l'irradiation à fortes doses et à forts débits de dose des iodes radioactifs aux conséquences de celle due au césium 137 qui se fait à faibles doses et à très faibles débits de dose. L'Académie des Sciences en 1987 avait raisonnablement estimé qu'on ne pouvait évaluer à l'avance, de façon, rigoureuse, les conséquences d'un tel accident puisque les auteurs concluaient que le nombre de cancers mortels attendus pourrait varier de 0 à 10.000 tout en étant plus près de zéro que de 10.000. Comme en même temps le nombre de cancers mortels au cours des 70 prochaines années, parmi les 75.000.000 de citoyens de l'ex Union Soviétique exposés sera de l'ordre de 20 % +- quelques pour cent et qu'il n'y avait pas d'enregistrement valable des causes de décès avant 1986, les éventuels 10.000 décès par cancer supplémentaires ne pourront être mis en évidence. L'épidémiologie n'a de sens que sur des groupes particuliers très exposés sur le site (liquidateurs), ou très irradiés au niveau d'un organe (thyroïde). · Nous voudrions insister sur le problème des iodes radioactifs. Bien soignés, les enfants atteints de cancer de la thyroïde peuvent être guéris à 90 %. Les cancers de la thyroïde peuvent être en grande partie évités si un traitement précoce par de l'iode stable est fait. Pour cela il faut avoir des stock importants d'iode stable et que les modalités de distribution soient soigneusement préparées. L'accident américain de TMI (Harrisburg) en 1979 était aussi comme à Tchemobyl une fusion partielle du coeur. La conception du réacteur a fait que quelques dizaines de curies d'iode ont été relâchées à l'extérieur, soit un million de fois moins qu'à Tchemobyl. Les conséquences humaines ont donc été nulles. (suite)
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suite:
Donc dans le cas des accidents des installations nucléaires, la question de la conception de l'installation, au plan de la sûreté, est le vrai problème. Si un accident de l'ampleur de Tchernobyl paraît infiniment peu probable en France, un rejet d'iode sur un site ou à proximité reste possible. Le problème actuel est d'organiser enfin le traitement préventif par l'iode stable. [1] Iode 132: période 2,38 h
Commentaire Gazette
début p.11
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Extrait no1
1. Introduction
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Principaux rejets de radionucléides dans l'environnement suite à Tchernobyl fin p.11
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Les conséquences de l'accident
sur la santé publique, dix après, ne sont pas connues avec
certitude. D'abord parce que les études ont été, ou
sont, mises en place très tardivement. Il est donc possible qu'un
certain nombre d'effets aigus n'aient pu être mis en évidence.
En deuxième lieu, les effets chroniques comme les cancers ne se
manifestent que de nombreuses années après l'exposition aux
rayonnements. Par exemple, le pic d'apparition des leucémies' est
de 5 à 10 ans après l'exposition, tandis que le temps de
latence moyen d'apparition des cancers solides est en règle générale
plus long, de 10 à 15 ans (SHIMIZU 1988). U faut bien sûr
aussi que les études aient la puissance statistique nécessaire.
La survenue d'un certain nombre de manifestations pathologiques, comme les cancers de la glande thyroïde ou les leucémies, était, ou est, envisageable, sur la base des connaissances scientifiques accumulées sur les effets des rayonnements ionisants. D'autres manifestations pathologiques comme les effets du stress ne sont pas spécifiques de l'action de ces derniers mais apparaissent en situation d'accident ou de catastrophe de toutes natures (Bromet 1995). Enfin, il est fait état de diverses manifestations inattendues. Par exemple, des atteintes mal précisées des systèmes digestif, endocrinien ont été évoquées et mises en rapport avec l'accident. Tableau II
Ces estimations de dose n'indiquent en réalité qu'un ordre de grandeur. Elles ont été établies à partir des données de contamination des sols, de facteurs de transferts moyens vers l'individu et en faisant des hypothèses de consommation alimentaire. Elles sont donc applicables à des groupes et ne tiennent pas compte des caractéristiques individuelles intéressantes sur un plan épidémiologique ou dosimétrique (âge par exemple). Les travaux continuent pour reconstituer ou mesurer les doses individuelles. Il est donc vraisemblable que de fortes variations individuelles seront constatées. Depuis l'article publié dans la Gazette 139/140, quelques points ont été précisés. Toutes les autres rubriques, malformations congénitales, avortements, dommages au matériel génétique peuvent être consultées dans cette Gazette) extrait no2 3. Effets induits par les rayonnements ionisants ou
susceptibles de l'être
(suite)
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suite:
Ces sujets ont été échantillonnés dans des villages contaminés (>5Ci/km2) et indemnes de contamination (AIEA 1991, Ginzburg 1991). Des atteintes immunologiques (diminution des lymphocytes CD8 +) ont été observées en 1991 chez 63 liquidateurs dont l'exposition externe était comprise entre 0,1 et 0,5 Gy (Yarilin 1993). Des atteintes lymphocytaires persistant des années ont été observées chez des patients irradiés à fortes doses (UNSCEAR 1988). Une diminution des lymphocytes CD8 a été également observée (Tuschl 1995) dans un petit groupe de sujets autrichiens exposés professionnellement à de faibles doses (dose efficace moyenne due au tritium 1,9 mSv, dose externe moyenne 1,4 mSv). 3.2 Effets à moyen et long terme
3.2.2 Pathologie cardio-vasculaire
p.12
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Cependant Darby et al. n'observent pas d'excès de
risque de maladie cardiovasculaire chez les patients atteints de spondylarthrite
ankylosante traités par rayons X (Darby 1987). La démonstration
d'une association causale avec l'exposition aux rayonnements à faibles
doses et pour une exposition relativement prolongée reste à
faire. Il serait également intéressant de tenir compte de
l'effet stress.
Extrait no3 3.2.4 Autres effets
Altérations de la fonction de reproduction chez la femme
Altérations de la santé des nouveau-nés
(suite)
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suite:
Vegetative dystonia Un syndrome appelé "vegetative dystonia" comportant fatigue, pâleur, inattention, douleurs abdominales, maux de tête et mauvais résultats scolaires serait très fréquent chez les enfants d'Ukraine. L'examen clinique retrouve la pâleur, des ganglions lymphatiques gonflés, une glande thyroïde augmentée de volume, et des extrémités froides et moites. Des examens complémentaires, non pratiqués dans les pays occidentaux, comme la thermographie "corps entier", permettent de préciser la forme clinique et de guider le traitement (Stiehm 1992). L'origine de ce syndrome est attribué par les médecins ukrainiens à une exposition à de faibles niveaux de rayonnements dans l'air, le sol et l'alimentation, en conséquence de l'accident. Une prévalence de 75 % est avancée chez les enfants de la région de Kiev et 25 % des enfants hospitalisés dans cette ville présenteraient ce syndrome. Les enfants hospitalisés pour traitement de la dystonie le sont pour une durée de 4 à 6 semaines. Stiehm relève la ressemblance de ce syndrome avec le "syndrome de fatigue chronique" lui aussi très discuté. La pertinence du regroupement de ces symptômes en un syndrome individualisé reste problématique en l'absence d'études sérieuses d'épidémiologie clinique. Il n'en demeure pas moins que le retentissement, même indirect, de l'accident sur la santé publique pourrait être important, même si son ampleur est difficile à évaluer. 3.2.5 Cancers
p.13
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En effet, la masse de la thyroïde étant plus
faible chez l'enfant et la captation d'iode par celle-ci plus importante
que chez l'adulte, la dose reçue à activité incorporée
égale est plus élevée (UNSCEAR 1988).
Ukraine
Biélorussie
Russie
extrait no4 4. Effets indirects
(suite)
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Différentes publications ont examiné ces derniers (Girard 1995, Drottz Sjöberg 1994). Elles soulignent la multiplicité et l'intrication des facteurs de stress: politique initiale d'information marquée par le secret et gestion autoritaire des mesures de protection, absence de confiance du public dans les autorités, dans le corps médical et dans les médias, bouleversements politiques et économiques survenus dans les pays de l'ex-URSS depuis 1989, perception des risques liés à l'accident, absence de confiance dans le futur. extrait no5 5. Conclusion
p.14
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Organisé par l'Association humanitaire «Les enfants de
Tchernobyl» (Antenne Alsace)
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