SOLAR CLUB CERN

ENERGIES RENOUVELABLES: maintenant ou jamais
Science et Vie juillet 1999
par GERARD MORICE
    On croyait les énergies renouvelables réservées à quelques sites isolés et à des applications ponctuelles dans les pays en développement Or c'est dans les pays industrialisés qu'elles se développent rapidement. Elles ne relèvent plus d'un rêve "écolo", mais bien d'une réalité industrielle et économique rentable. La France reste à la trame. Demain, il sera trop tard.

Mauvais exemple:
    L'émission de carbone à partir des combustibles fossiles, autrefois apanage des vieux pays industrialisés, a gagné les pays en développement.
(figure à venir)

    La première raison de développer les énergies renouvelables est, bien sûr, qu'elles sont inépuisables, à l'inverse des énergies fossiles, dont les stocks, forcément limités à plus ou moins brève écnéance, se sont constitués lors de la formation du système solaire (uranium, thorium) ou, au cours des âges géologiques, à partir d'une fraction infime de la biomasse terrestre qui s'est fossilisée (charbon, pétrole, gaz naturel). On les qualifie ainsi d'énergies de flux, par opposition aux énergies de stock. La primauté semble désormais accordée aux énergies renouvelables, dites de flux, au détriment des énergies de stock. Certaines entreprises commencent à s'engager dans des démarches de protection de l’environnement. Ainsi les 3 Suisses ont-ils installé deux éoliennes qui fonctionnent depuis fin 1993.
    La deuxième raison est le risque que présentent l'énergie nucléaire et le stockage de ses déchets, sur lequel nous ne reviendrons pas ici pour l'avoir maintes fois traité. Ajoutons seulement qu'en raison des problèmes que pose le nucléaire, de nombreux pays veulent aujourd'hui s'en défaire: Etats-Unis, AIle-magne, Suède, Suisse, etc.
    Il y a une troisième raison, absolument vitale, et à courte échéance, qui nous impose de parier sur les énergies renouvelables: c'est la notion aujourd'hui unanimement reconnue de “développement durable” liée à l'effet de serre, dont la principale cause est l'émission de C02, due  avant tout à la production d'électricité.
    En France, les énergies renouvelables sont, paradoxalement, parties trop tôt. Dans les années 80, on comptait plus de soixante constructeurs de ballons d’eau chaude solaire. Il en reste deux aujourd'hui : Clipsol et Jacques Giordano...
    C'est qu'à l'époque on a eu à "encaisser" les chocs pétroliers, tandis que, simultanément, on annonçait l'épuisement du pétrole dans les trente à quarante années à venir. On s'est alors affolé et on s'est lancé dans les énergies renouvelables de façon irraisonnée. En 1986, avec le contre-choc pétrolier, les pouvoirs publics ont arrêté brutalement leurs aides à ces énergies, et la plupart des industriels du secteur ont disparu, non sans laisser derrière eux quelques "casseroles" dues à leur manque de préparation technique.

SOUVENIR AMER

    Même chose dans la géothermie. Notamment dans le bassin parisien, où de soixante à soixante-dix opérations, à 30-35 millions de francs l'une, ont été lancées pour exploiter le "dogger", cette nappe phréatique de moyenne température située entre 700 et 1500 mètres. On n'avait pas vu que cette eau était salée et corrosi-ve, si bien qu'elle détruisit pompes et tuyauteries.
    De surcroît, à l'époque, l'argent était cher: le coût du crédit, utilisé par les collectivités locales pour financer les opérations, atteignait de 14 à 15 %! Il a fallu que la Caisse des dépôts et consignations réaménage les dettes accumulées par les programmes du chauffage urbain. La chute du prix du pétrole, en 1986, vint couronner le tout, et la géothermie, en faillite, laisse un souvenir amer à plus d'un.
    Aujourd'hui, on ne se trouve plus en situation de crise énergétique. On n'a plus le couteau sous la gorge. «C'est précisément parce que nous avons le temps de faire les choses, et de les faire bien, dit Jean-Louis Bal, directeur des énergies renouvelables à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), qu'il faut les faire maintenant.»
    Ainsi la géothermie n'est-elle pas condamnée en Ile-de-France: on a trouvé des inhibiteurs de corrosion, on parvient à diminuer la pression de pompage et les nouveaux matériaux permettent à une trentaine de sites de fonctionner de façon aujourd'hui parfaite. «Encore, indique Jean-Louis Bal, faut-il ne pas pénaliser la géothermie par une fiscalité dissuasive, qui établit des distorsions de concurrence. Pourquoi le gaz supporte-t-il 5,5 % de TVA, alors que les réseaux de chaleur sont taxés à 26 %?» Si ce n'est pas du dumping, cela y ressemble fort...
    Le développement des énergies renouvelables devrait faire l'unanimité. Même à EDF, qui, dans les DOM-TOM, perd 2,5 milliards de francs par an à distribuer une électricité qui doit partout avoir un tarif uniforme. Chaque kilowattheure (kWh) vendu constitue ainsi une perte. Après avoir vu son budget se réduire comme peau de chagrin, année par année, l'ADEME vient de le voir considérablement augmenter en 1999: 311 millions de francs sont consacrés aux énergies renouvelables (quatre fois plus qu'en 1998). Deux actions à long terme vont être lancées: l'amélioration de l'éolien et du solaire thermique. L'ADEME va bien sûr favoriser la recherche-développement à long terme (50% des crédits), mais elle va aussi aider les entreprises à être plus compétitives et les marchés à éclore. Selon des projections à vingt ans de l’INESTENE (INstitut d’Evaluation des Stratégies Energétiques en Europe) menées pour la direction générale de l'énergie et des matières premières du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, les énergies renouvelables pourraient, en 2010, assurer 33% de la production française d'électricité.
    Les chiffres actuels sont de 80% pour le nucléaire, 18 % pour la filière hydraulique et 1% seulement pour les nouvelles énergies renouvelables, 1% pour les "divers”, comme la "pico-hydro-électricité".

1800 MEGAWATTS EN DEUX MINUTES
    L'eau, première source d'electricité dans le monde (18% de la production), a de tout temps été utilisée dans le développement de l'industrie: scieries, moulins à céréales, papeteries, métallurgie. Au 19ème siècle, deux inventions lui donnent un nouvel essor: la turbine, dont la roue démultiplie sa puissance et transforme l'énergie hydtraulique en énergie mécanique, et l'alternateur, grâce auquel l'énergie mécanique devient énergie électrique.
La production de la grande hydro-électricité se fait donc au moven de quattre éléments technologiques suffisamment rudimentaires pour être à la portée de tous: un barrage, qui crée la hauteur de chute, une centrale, qui "turbine" l'eau et produit l'électricité, un canal ou une galerie souterraine, qui apporte l'eau à l'usine, enfin, un canal de fuite. qui la ramène à la rivière. L'un des atouts majeurs de l'eau, comparativement à d'autres formes d'énergie comme le soleil. est qu'elle peut se stocker sans perte et sans coût.
    Il suffit, par exemple, de 2 minutes à l’usine de Grand-Maison dans les Alpes, pour fournir une puissance de  1800 mégawatts (MW), équivalent à la puissance de deux réacteurs nucléaires de 900 MW.
    Autre avantage, à tout moment, la production peut être ajustée aux variations de la demande. L'éolien, autrefois source d’énergie mécanique, aujourd’hui source d'électricité, se présente comme une installation où
le vent tiendrait le rôle de la chute d'eau. Une Eolienne comporte ainsi une hélice à deux, trois ou quatre pales, un rotor  et une génératrice. Le vent entraîne les pales, qui font tourner le rotor. Les éoliennes légères ne démarrent que si la vitesse minimale du vent est de 5 m/s. La puissance fournie est proportionnelle au cube de la vitesse du vent. Les matériaux à haute résistance permettent d'affronter les brusques variations et les pointes exceptionnelles des vents; des systèmes de régulation (hélices à pas variable) empêchent les hélices de s'emballer en cas de vent excessif et, pour les pays soumis aux cyclones, on a conçu de petites éoliennes qu'il est possible de coucher, le temps de la bourrasque.

GÉNÉRATEURS SUR BANCS DE SABLE
    «L'époque des pionniers est révolue, dit Dominique Voynet, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. L'énergie éolienne est sortie des tâtonnements. Elle entre dans l'ère industrielle». Le grand éolien (jusqu'à1 million de watts et, sur un prototype, 5 millions de watts) a d'abord été considéré comme une ressource d'appoint pour alléger la charge des réseaux électriques, particulièrement en hiver, quand la consommation augmente fortement et que les vents sont élevés.
    C'est l'énergie renouvelablc qui se rapproche le plus de la rentabilité économique. Le coût du kWh diminue fortement. Dans le monde, les aérogénératcurs produisent déjà plus de 10 térawattheures (tWh) par an. La croissance annuelle de l'éolien atteint plus de 22% dans le monde et plus de 35% en Europe, principalement en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas, en Grandc-Bretagne et en Espagne. Avec une puissance installée inférieure à 10 MW , la France a du retard, bien qu'elle possède le "gisement" venteux le plus important (environ 10'000 MW), après celui de la Grande-Bretagne. Deux installations ont pourtant fait la preuve des capacités de notre pays et le classent même au tout premier rang mondial en termes de performances: la ferme éolienne de Port-la-Nouvelle (Aude) et la centrale de Dunkerque (Pas-de-Calais) (2).
    La première, avec une puissance de 2,2 MW a été connectée au réseau dès 1993. Ses cinq générateurs produisent chaque année 7 millions de kWh, l'équivalent de la consommation d'énergie de plus de 3000 hahitants. Misse en service fin 1996, la seconde installation, la plus puissante de France, compte neuf éoliennes de 300 kW (soit 2,7 MW) et a une production annuelle de quelque 7 millions de kWh. Lcs projets actuels les plus audacieux portent sur la création d'éoliennes offshore, installées au large, sur des bancs de sable, ce qui résoudrait leur problème majeur, celui de la dégradation de l'environnement (bruit, paysage). Pour ne plus rester désespérément à la traine, créer une véritable  filière  éolienne  et  en améliorer la compétitivité, la France s'est dotée du programme Eole 2005, dont l'objectif est d'atteindre à cette date une puissance installée allant jusqu'à 500 MW.
(2) Voir Science & Vie No 957. p. 144

CYCLONE À LA DÉSIRADE
    A côté de ce grand éolien, il existe un marché fort important pour le petit éolien. Ce dernier a sa place dans les sites isolés, où il est trop côuteux de se rattacher au réseau électrique, saul à vendre l'électricité moins cher qu'elle ne coûte à produire, comme c'est le cas dans les départements et territoires d'outre-mer (l'uniformité des tarifs sur tout le territoire français était la contrepartie du monopole d'EDF).
    Ainsi, en Guadeloupe, sur l'île de la Désirade, une vingtaine de petites éoliennes (d'une puissance de 25 kW), qu'on peut coucher en cas de cyclone, couvrent plus de la totalité des besoins de l'île. Auparavant, la production d'électricité dépendait d'une centrale diesel de 350 kW, qui consommait près de 600 tonnes de gazole par an. Les nouvelles installations fournissent plus de 2 millions de kWh par an.
    Une partie peut ainsi être exportée vers la Guadeloupe grâce à un câble électrique sous-marin. Même chose en Mauritanie, qui grâce aux alizés, peut  faire fonctionner cent éoliennes de pompage qui assurent l'alimentation
en eau et l'irritagation des terres.

TÉLÉPHONE POUR ZONES PERDUES
    Déenuvert par le physicien Antoine Becquerel en 1839, l'effet photovoltaïque permet de convertir le rayonnement solaire en éleetricité. Quand les photons (particules de lumière) frappent certains matériaux, ils délogent et mettent en mouvement les électrons des atomes qui les composent. Et comme son nom l'indique, le courant électrique n'est justement rien d'autre qu'un mouvement d'électrons... L'énergie électrique ainsi produite est transformée en courant alternatif au moyen d'un onduleur. Développées dans les années 60 pour allimenter les téléphones installés dans les zones isolées, puis dans l'industrie spaciale, les cellules photovoltaïques ont vu leurs performances augmenter considérablement. Actuellement, leur rendement énergétique - rapport entre l'énergie électrique créée et l'énergie solairc reçue est d'environ de 10 à 15%. Le solaire photovoltaïque est la seule possibilité d'avoir de l'électricité dont disposent plus de 2 milliards d'hommes vivant dans des sites trop isolés pour être raccordés aux réseaux. Il constitue un facteur de développement déterminant qui permet de répondre aux besoins électriques élémentaires comme la fourniture d'eau potable ou l'irrigation.

LE SOLEIL A VOS PIEDS
    Le solaire met a notre disposition une gigantesque centrale thermonucléaire qui présente l'avantage de donner son énergie tout en gardant ses déchets. Il nous envoie chaque année 15'000 fois la consommation mondiale d'énergie et, grâce à lui, par l'effet de la photosynthèses, les plantes seules accumulent une quantité de carbone équivalent à 10 fois la production de CO2 de cette  consommation. Les cellules photovoltaïques permettent de disposer d'une génératrice par besoin à couvrir, le  soleil étant la richesse la mieux partagée du monde.
    A noter que le solaire se décline aussi dans des applications tbermiques qui produisent non pas de l'électricité mais de la chaleur ou du froid.  Elles sont aujourd'hui courantes pour la production d'eau chaude sanitaire et les refrigérateurs solaires, et démarrent dans le domaine de la climatisation et du chauffage des habitations par la circulatitin d'eau chaude dans des "planchers solaires".

LES DONS DE LA TERRE
    Les pompes à chaleur (PAC) sont des systèmes thermodynamiques qui transfèrent de l'énergie d'un niveau à basse température vers un niveau à température plus élevée. Elles peuvent être à compression (avec transfert d'énergie sous forme mécanique) ou à absorption (transfert sous forme thermique). L'énergie géothermale est extraite du sous-sol peu profond ou de l'eau souterraine.

    La géothermie consiste à exploiter les gisements naturels de vapeur ou d'eau chaudr, généralement situés dans des zones volcaniques. L'expérience vulcanologique française a trouvé un terrain d'applicatiori approprié pour la production d'électricité grâce à la géothermie de haute et moyenne énergie - gisement dont la température est comprise entre 200 degrés C et 300 C pour la première et entre 90 et 200 C pour la seconde. Au-dessous de 90 C, on est dans le cas de la géothermie de basse énergie qui produit de la chaleur surtout destinée aux usages domestiques en France, mais aussi au chauffage de serres, d'eau de pisciculture ou au séchage de produits agricoles.

ÎLES ET VOLCANS
    Pour obtenir de l'énergie geothermique, on procède soit par conduiction - prélèvement direct de l'eau chaude dans les nappes souterraines -, soit par convection - injection d'eau froide dans les roches profondes et chaudes et pompage de la vapeur obtenue. Située sur l'île de Basse-Terre, (Guadeloupe), la centrale de
Bouillante est la seule centrale géothermique à haute température de France: un forage de 340 mètres, au pied du volcan dc la Soufrière, permet d'extraire de la vapeur (20%) et de l'eau (80%) à 160'C. On mise sur une production annuelle à moyen terme d'environ 320 millions de kWh pour une puissance de 4,8 MW installés. Le potentiel énergétique des Petites Antilles, atout important pour le développement économique de la région, est encore sous-exploité: cette centrale est la seule qui fonctionne dans les Caraïbes orientales, alors que le potentiel géothermique de cette région parsemée de volcans est important. La nécessité de s'appuyer sur les ressources énegétiques locales est pourtant reconnue, surtout dans les îles qui doivent importer du combustible pour assurer leur production d'électricité. Cette centrale est aussi la seule au monde qui soit installée dans un centre urbain. Environ 350 installations de géothermie de haute énergie réparties dans vingt pays, sont actuellement en service sur la planète pour une puissance de quelque 7000 MW. D'ici à l'an 2000, cette puissance devrait s'accroître de 3600 MW. En géologie à basse énergie, le flux de chaleur accumulé dans le sous-sol est faible, comparé à celui du soleil. Mais le stock est considérable. A titre d'exemple: sous une surface de1 km2, l'énergie contenue à une profondeur de 1,5 km représente 15 millions de tonnes équivalent pétrole (tep). Reste à l'exploiter de façon économique, ce qui n'est pas encore le cas. Autre frein, l'eau est chargée en sel, en soufre et parlois en bore.
    Quoi qu'il en soit, on se trouve ici à la charnière des énergies renouvelables ou plutôt de flux et de stock, car certains gisements géothermiques peuvent être exploités seulement durant quelques dizaines d'années, alors que leur reconstitution peut prendre un délai bien supérieur. 


Encadrés:
MILLE SITES DANS 22 REGIONS
    A ce jour, mille sites utilisant des énergies renouvelables, répartis dans 22 régions françaises, ont été subventionnées pour un total de 124 millions de F (MF). Ils ont permis d'éviter la construction de 1200 km de lignes électriques qui auraient coûté 500 MF. Dans les zones soumises au régime urbain, l'ADEME et EDF peuvent soutenir votre projet personnel à hauteur, respectivement, de 20 et de 30% Dans tous les cas, pour bénéficier d'aides, votre installation doit être d'un coût inférieur aux solutions traditonnelles et doit équiper soit votre résidence principale, soit un bâtiment à usage agricole ou collectif (refuge, accueil...).

PUISSANCE ET CONSOMMATION
    L'unité officielle de mesure de l'énergie est le joule. Mais on utilise plus fréquemment la tonne équivalent pétrole, 1 tep = 42 gigajoules (Gj) et le kilowattheure, 1 kWh =3,6 rnégajoules (Mj). Un réfrigérateur ou un lave-linge consomme couramment 500 kWh par an.
    La puissance se mesure en watts:1 watt (W)= 1 joule/seconde. La puissance d'un réfrigérateur ou d'un lave-linge atteint fréquemment 2 kW. La puissance d'une centrale nucléaire est de 900 à 1300 MW.
    En matière d'électricité solaire, on mesure la puissance des modules photovoltaïques - panneaux rassemblant un nombre suffisant de cellules pour atteindre la puissance souhaitée - en watts crête (Wc) : une cellule solaire de 1 Wc produit environ 1 kWh d'énergie en courant continu par an dans une région comme le sud de la France.
CENTRALES MICROHYDRAULIQUES
Le coût
Une microcentrale de haute chute (refuge) avec un dénivelé de 100 m entre la prise et la sortie d'eau revient, tout installée, de 50000 à 150000 F, pour une production de 1 kW. Une microcentrale de basse chute (ferme) avec un dénivelé de 5 m et un débit de 150 litres par seconde, de 200’000 à 600’000 F. En effet, les coûts ne se limitent pas à celui de la turbine. Il faut y ajouter les travaux d'installation et de captage d'eau.
Les aides
Elles varient selon qu'on se trouve en zone rurale ou en zone urbaine, peu ou mal desservie par le réseau. En zone rurale, le Fonds d'amortissement des charges d'électrification (FACE) peut financer 70% de votre projet. EDF prend en charge la maintenance, en contrepartie d'une facturation forfaitaire.
Qui contacter
Il suffit d'une simple lettre à votre maire pour formuler une demande d'électrification de votre habitation. Son accord obtenu, vous devrez vous manifester auprès de votre centre local EDF. Puis armez-vous de patience, il faudra en moyenne un an pour obtenir une réponse du FACE, qui se réunit tous les six mois pour statuer sur les dossiers. De plus, l'installation d'une microcentrale est soumise à une autorisation préfectorale spécifique, le "droit d'eau". Dans tous les cas, le responsable "énergies renouvelables" de votre délégation régionale ADEME vous orientera et vous accompagnera tout au long de vos démarches.
Pour aller plus loin
Groupement interrégional des producteurs autonomes d'énergie électrique (GIPAE), tél: 04 72 41 08 08; Syndicat des constructeurs de petites turbines hydrauliques (SCPH), tél:01 47 17 62 81; Ecowatts, tél: 05 59 72 50 64.
DEVOIR DE RESERVE
Le Soleil détermine tout le cycle de l'eau qui sera exploité par les centrales petites ou grandes. Qu'il s'agisse d'une centrale de basse chute ou de moyenne et haute chute, une partie du débit doit rester dans le lit de la rivière afin de préserver son équilibre écologique.
FERMES A VENT
Les éoliennes ne constituent plus d'exceptionnels objets de curiosité. Partout dans le monde, demain en France, ces moulins du XXIème siècle, s'intégreront dans le paysage en de vastes champs de fermes à vent. Grâce à des matériaux hautement résistants et à des systèmes de régulation des hélices, les nouvelles éoliennes peuvent affronter de fortes variations et de brusques pointes de vent. Certaines sont conçues pour pouvoir se coucher.
POIDS LOURD
Les techniques les plus avancées de l'aéronautique permettent de fabriquer des engins complexes, dont certains relèvent de l'industrie lourde. L'éolien entre dans l'ère industrielle.
EOLIENNES
Le coût
Il comprend l'aérogénérateur, les batteries de stockage, le régulateur, la maîtrise d'oeuvre et l'étude de "dimensionnement". Une puissance installée de 1 kW revient à 200'000 F. Elle permet de produire 1'500 kWh par an. Pour 5 kW, il faut compter 400'000 F pour 7500 kWh/an. Pour 15 kW, les chiffres sont de 900'000 F et de 225'000 kWh/an.
Les aides
Là aussi, deux régimes d'électrification: le rural et l'urbain, Les aides de l'ADEME et d'EDF atteignent les mêmes niveaux que pour la microhydraulique et les conditions à respecter sont identiques. Même si vous n'avez droit à aucun soutien financier, faites vos comptes, la solution éolienne est souvent moins coûteuse qu'un raccordement au réseau ou à un générateur diesel.
Qui contacter
Les mêmes personnes et organismes que pour le microhydraulique, avec le même délai de réponse.
Pour aller plus loin
ENERPLAN (association professionnelle), tél. 04 94 32 70 08;
Syndicat des énergies renouvelables (SER), tél. 0l 41 49 55 05.
ELECTRICITE PHOTOVOLTAIQUE
Le coût
C'est l'économie sur les coûts de raccordement qui rentabilise le coût du kWh, en permettant d'amortir le prix encore élevé (malgré sa division par quatre depuis 1981) des cellules photovoltaîques. Dans le cas de sites isolés, ce type d'électrification s'impose souvent comme la solution la plus économique. Des milliers d'installations fonctionnent ainsi dans le monde depuis vingt ans et dans des conditions climatiques qui peuvent être trés difficiles,
Les aides
L'ADEME et EDF soutiennent les prolets dans la mesure où ils sont d'un coût inférieur aux solutions traditionnelles.
Ces aides financent les dépenses pour le matériel et sa pose, mais également le surcoût d'appareils économes en électricité. Certains prolets, enfin, peuvent être défiscalisés. Même Si vous n avez droit a aucun soutien financier, ici aussi, faites vos comptes la solution photovoitaîque est peut-être moins coûteuse qu'un raccordement au réseau ou à un générateur diesel.
Qui contacter
Votre maire, votre centre local EDF et le syndicat d'électrification dont vous dependez. Et, bien sûr, le correspondant régional de l'ADEME.
Pour aller plus loin
ENERPLAN et le SER (voir page précédente).
SOLEIL EN RESERVE
L'électricité photovoltaïque est obtenue par conversion directe de la lumière du soleil à l'aide de photopiles. En pratique, selon les nécessités de la consommation, le module restitue l'électricité stockée dans des batteries
protégées des surcharges et décharges excessives par un régulateur. Un onduleur transforme le courant continu produit par le générateur photovoltaïque en courant alternatif.
BAVARDAGES ET SILENCES D'EDF
    François Roussely affirmait récemment "Les énergies renouvelables ne pourront représenter qu'un complément, un additif. Il n'y a pas d'alternative au nucléaire." Le président-directeur général d'EDF a réponse à tout. La Suède serait sur le point de fermer deux centrales nucléaires? "Il y a à peu près dix ans qu'on l'annonce". La Suisse se désengagerait? "Encore faut-il rappeler qu'elle fonctionne surtout à l'hydraulique". L'Allemagne s'interroge? "Les choix antinucléares deviennent progressivement plus flous. Les échéances de l'abandon s'éloignent dans le temps". Les Américains abandonnent le nucléaire? "Ils ne le font pas du tout pour des raisons idéologiques. Ils le font parce qu'ils ont des centrales avec beaucoup plus de personnel que les nôtres, avec une rentabilité inférieure et un taux de pannes très important. De plus, ils possèdent des ressources naturelles qui peuvent leur permettre de se passer du nucléaire. Quoi qu'il en soit, EDF est d'abord un exploitant dont l'objectif est de distribuer du kilowatt au meilleur prix."
    Nous avons posé à l'une des responsables du service de presse d'EDF la question simple, claire et nette du coût de revient du kilowattheure des diverses filières énergétiques, ce qu'il faut bien savoir pour se faire une opinion honnête et circonstanciée.
    Nous avons reçu la réponse suivante:  "Depuis l'ouverture d'EDF à la concurrence (fin février 1999), ce sont des renseignements que nous ne communiquons plus".
    Nous avons donc mené notre propre enquête en consultant de multiples documents.
ENERGIE / Prix de revient du kWh (en centimes)
Nucléaire 12
Hydraulique autour de 10
Picohydraulique 25
Charbon 20
Pétrole 18 (fluctue selon le prix du baril)
Gaz 12
Eolien   34,5 pour les petites installations
            23,5 pour les grandes installations
Photovoltaïque non significatif pour l'instant,
            de 0,60 à 2 F le kW. de 2 à 4 (basse énergie)
Géothermie  de 2 à 4 (basse énergie)
                    de 25 à 50 (haute énergie)
Marées de 30 à 70
Vagues 50

Le plus économique
(Schéma exemple)
La chaudière solaire présente le meilleur compromis énergétique et économique pour alimenter les planchers chauffants à basse température, stocker l'eau chaude sanitaire dans un ballon et assurer le chauffage de la piscine. Une batterie de capteurs solaires, dont la dimension est relative aux besoins thermiques et à la surface de l'habitation (on compte 12 m2 pour une maison de 100 à 120 m2) est installée sur une terrasse ou dans un jardin.

LA MAISON SOLAIRE
Le coût
    De 10 à 20 m2 de capteurs, le plus souvent disposés en toiture, constitueront la chaudière principale de la maison solaire pour le chauffage et l'eau chaude. Aux premiers rayons du soleil, même par temps froid, le liquide caloporteur qui parcourt le circuit des capteurs se réchauffe. Il alimente automatiquement, en priorité pendant la saison hivernale, une dalle de sol qui accumule les calories et les transmet aux pièces de la maison. Puis c'est le ballon d'eau sanitaire qui bénéficie des apports solaires. Le thermique solaire couvre de 40 à 60% des besoins. Il divise ainsi par plus de deux les factures d'énergie. Pour une maison individuelle de 120 m2, il faut compter un investissement de 120'000 à 140'000F, coût de la chaudière inclus. A titre de comparaison, le coût d'une installation classique de chauffage central et eau chaude sanitaire est de 70'000 F. A noter, en outre, qu'avec seulement 10 m2 de capteurs solaires on économise environ 4'000 kWh par an, ce qui évite le rejet dans I'atmosphére de 1 à 2 tonnes de C02.
Les aides
    Dans centaines régions, l'ADEME procure des subventions. Le solaire thermique permet aussi certaines réductions d'impôts, assez fluctuantes. Il faut se renseigner cas par cas.
Pour aller plus loin
Conseils, pré-études. mesures auprés de l'Association savoyarde pour le développement des énergies renouvelables (ASDER), tél. 04 79 85 88 50.
Références de réalisations et devis de fournitures aux entreprises Clipsol, tél. 04 79 34 35 36,
Jacques Giordano industries, tél. 04 42 82 31 53.

POMPES A CHALEUR
Le coût
    Les pompes à chaleur sont bien adaptées au chauffage de l'habitat individuel et du petit collectif. Inutile de chercher sous votre terrain une nappe aquifère. La source de calories gratuites est le sol, qui emmagasine la chaleur du soleil. Le capteur est un tube qui fonctionne en circuit fermé. Il peut être posé horizontalement dans des tranchées de 1,5 m de profondeur, ou pénétrer dans le sol jusqu'à 200, voire 700 mètres. C'est la superficie du terrain disponible qui impose le choix, les capteurs horizontaux nécessitant une superficie de deux à trois fois supérieure à celle du local à chauffer. Pour une maison de 150 à 200 m2, le système vertical suppose un investissement de 110'000 F hors taxes et entraîne une économie de 3000 F par an; le système horizontal revient à 75'600 F H.T. et apporte une économie de 1 000 F par an.
Les aides et les contacts
    Les mêmes que pour les autres énergies renouvelables.
Pour aller plus loin
    Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), tél. 02 38 64 31 31

FORMATION AUX ENERGIES RENOUVELABLES
L'ADEME organise des sessions de formation "énergies renouvelables" destinées aux professionnels qui souhaitent participer aux programmes d'équipement en systèmes photovoltaïque, éolien ou solaire thermique.
Session "Photon", du 27 septembre au 1er octobre 1999 à Sophia-Antipolis : systèmes photovoltaïques.
Session "Grand Eolien". du 11 au 15octobre 1999: méthodologie de montage de projets éoliens raccordés au réseau.
Session "Eole", du 13 au 17 septembre 1999 mise en oeuvre des systèmes éoliens pour l'électrification des sites isolés
Session "Helios", du 21 au 23 septembre 1999 mise en oeuvre. maintenance et installation de planchers solaires
et/ou systèmes de production d'eau chaude sanitaire.Contact .Therese Giordano, ADEME. tel.:01 47 65 22 15