INFORMATIONS TAM-TAM SUR LE NUCLÉAIRE
décembre 2000


FRANCE
L'éditorial, aussi court que menteur (c'est bien la première fois que T-T donne la parole à EDF), est démenti avec éclat par "ARENE Informations" d'octobre, en p.3, qui attribue, à ce jour, à la France 19 MW d'éolien, en tout. Rien qu'en juin 2000, l'Allemagne inaugurait 151 éoliennes (dont 16 de 1,65 MW ou de 1,8 MW) d'une puissance totale de 160,6 MW. De janvier à juin, c'étaient 493 éoliennes installées, avec une puissance de 528 MW, portant la capacité totale de ce pays à 4.970 MW générés par 8.370 moulins ( 9.000 moulins et 6.000 MW sont escomptés pour la fin décembre). Les pauvres 19 MW d'EDF font rire. Pourquoi nier qu'EDF est (avec l'armée française) le plus ardent défenseur du nucléaire au monde. (Au sujet du Danemark, voir ENERGIES)
BIEN ESSAYÉ
Le général Michel Roquejeoffre tente d'effacer la mauvaise image du nucléaire, impliqué (en catimini) dans la guerre du Golfe. Là, comme ailleurs, depuis, les "Forces de l'Otan" ont fait usage de munitions alourdies par de l'uranium appauvri, déchet des centrales nucléaires. On recycle, là aussi! Le 31 octobre il déclarait que 9.000 militaires français de la division Daguet avaient reçu l'ordre d'absorber, le 23 février 1991, des comprimés de Pyridostigmine, un antidote utilisé contre certains toxiques chimiques. Cette substance, à la dangerosité aujourd'hui avérée, devait être prise durant 4 jours à raison d'un comprimé toutes les 8 heures. Les victimes, dont certaines ont pris bien plus de 12 comprimés, se plaignent de lésions cérébrales et de problèmes neurologiques (Le Monde, 2/11/2000).
Ndlr: Ouf! Voilà encore une fois le nucléaire blanchi. A propos! Les sites français où, après fabrication en France, ces munitions à l'uranium ont été expérimentées, sont considérés comme contaminés et restent sous enceinte militaire. Mais oui, outre les Américains et les Anglais, les Français fabriquaient ces projectiles radioactifs que tous les-pays des "Forces alliées" ont utilisé. Projectiles "propres" à percer les blindages. 
Une association des victimes de la guerre du Golfe (Avigolfe) compte 55 membres atteints de ce "Syndrome du Golfe"
FRANCE
EDF vient de faire un inventaire complet de ses sources radioactives. Celui-ci a révélé la "disparition" de neuf sources scellées qui ont été déclarées manquantes aux autorités: Gravelines: 1 source perdue après 1982. Dampierre: 1 s. entre 1981 & 1985. Blayais: 1 s. en 95. Bugey: 1 s. en 89 et 1 s. en 96. Cattenom: 1 s. en 92. Tricastin: 1 s. en 90. Chinon: 1 s. en 2000. Creys: 1 s. en 95 (Infos EDF, 21/10/00)
AMOUR, quand tu nous tiens...
La barge qui s'est retournée le 7 octobre dernier, dans l'est de la Russie, transportait des matières radioactives dans un conteneur scellé, a déclaré, le 10 octobre, le Ministère des Situations d'Urgence. Ce conteneur, de 3 tonnes, chargé d'iridium 192 (dont la demi-vie est de 74 jours) repose au fond du fleuve Amour, près du village de Keselevka à l'est de Moscou. Le Ministère cité n'a été averti du naufrage que trois jours après sa survenue. ROYAUME UNI
Les 12 sous-marins nucléaires de sa gracieuse majesté ont été retirés du service. Motif: examiner une possible erreur de conception dans le système de refroidissement des réacteurs. Ceci, suite à la découverte, en début d'année, d'une fissure dans le même système du HMS Tireless, où il provoqua une fuite radioactive (Financial Times, du 21/10/00). (Le T-T d'octobre, p.3, déjà, vous annonçait ce fait)
FESSENHEIM
Voici quelques unes des conclusions de 4 experts indépendants ayant examiné, à l'occasion de la 2ème révision décennale, le réacteur no 1 de ce site. Dans les générateurs de vapeur (où se rencontrent l'eau radioactive venant du réacteur et l'eau  

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"+- propre" formant la vapeur qui entraine les turbines) 9,5% des tubes en U sont hors service, car fissurés. A 12,5 % des tubes hors service, les réacteurs n'ont plus le droit de fonctionner. Il faudra remplacer les générateurs de vapeur en 2004 ou 2005, ce qui représente un investissement équivalent à plus de 5 années de production.
# Dans le réacteur, le risque d'explosion détonante d'hydrogène gaz, avec détérioration de l'enceinte, existe toujours.
# Le dispositif d'ouverture/fermeture de la vanne de dépressurisation de l'enceinte, à travers le filtre à sable (qui devrait retenir les particules radioactives), est conçu de telle façon que le personnel devant refermer cette vanne, en manuel (indispensable pour assurer le confinement du bâtiment), risque d'être irradié.
# La résistance du bâtiment combustible (dont la piscine de désactivation) à une agression externe (chute d'avion même léger, missile, obus, acte terroriste...) est toujours aussi faible. De plus, la surveillance radiologique dans le bâtiment ne prend en compte, ni un accident de criticité, ni une dosimétrie neutronique opérationnelle des  maniputravailleurs.
# La situation catastrophique (à un doigt de l'accident majeur) survenue dans la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) lors de la tempête du 28 décembre 1999, a rendu palpable le sérieux de la problématique inondation. Or, le site de Fessenheim est à proximité d'un canal dont la ligne d'eau est supérieure à la cote de la plate forme. Une des questions qui se posent est la tenue de la digue face aux séismes.
# EDF préconise 40 ans (voire 60 ans) de fonctionnement pour Fl et pour F2. La direction de la sûreté de l'industrie nucléaire estime qu'il est impossible de voir au-delà de 30 ans.
# Les autorisations de rejet radioactifs sont tellement énormes qu'EDF, en interne, se fixe des normes plus strictes. Outre ces constats, EDF, dans un communiqué de presse du 9 août dernier, a du admettre qu'il y a un grave défaut de construction de la centrale nucléaire de Fessenheim. Depuis son démarrage (en 1977 et 1978), les cuves de stockage (tant pour le système de refroidissement d'urgence que pour les réservoirs stockant de l'eau servant à remplir la piscine du réacteur au cours des changements de combustible) ne sont pas suffisamment "ancrées". Elles ne résisteraient pas à un tremblement de terre. 'Aucun séisme", dit le BUND, "n'est permis, jusqu'à ce que l'encrage solide des cuves soit effectué". (Alsace Nature, automne 00, p. 4).
REACTEURS DE L'EST
Le parc de ces réacteurs a connu de nombreuses améliorations, déclarait, le 9 novembre, André-Claude Lacoste, directeur de la sûreté des installations nucléaires françaises, SAUF les deux réacteurs lituaniens d'Ignalina (des RBMK, identiques à ceux de Tchernobyl) et ceux de Bulgarie, de Slovaquie et de Roumanie. Nous voilà avertis!
TCHERNOBYL
Depuis la catastrophe de 1986, les malformations congénitales et la mortalité enfantine ont augmenté de 250 % en Biélorussie. Igor Pavlovets fut l'un des premiers enfants nés après l'accident. Il fut abandonné par ses parents que rebutait la difformité de ses membres. A l'âge de 9 ans il en paraissait 2, tant il avait peu grandi (Colors, oct-nov 00, p.85).
· Fermera, ne fermera pas le 15 décembre? Si Leonid Koutchma a confirmé cette fermeture, le directeur d'Energoatom, Alexandre Bilitchenko laisse entendre que cette fermeture pourrait être reportée jusqu'en avril 2001. 
Ce, si la Commission européenne et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement qui avaient promis, en 1995, plus de 28 milliards de FD et 10 milliards de FB pour achever deux nouveaux réacteurs nucléaires (Rovno-4 et Khelmitsky-2) destinés à remplacer Tchernobyl, ne s'exécutent pas. L'UE a annoncé l'octroi, à l'Ukraine, de plus d'un milliard de FB pour faire face au "déficit énergétique" cause par cet arrêt (US Weekly, 6 nov.).
"STOP CIVAUX" (sept 2000, p. 10&11)
nous assène quelques vérités sur les liens entre l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et le lobby nucléaire. Le copinage entre la dite OMS et les fabricants d'amiante et de cigarettes s'éteint doucement. L'opinion publique cesse d'être dupe. Pourtant, celui avec le lobby nucléaire qui, depuis 50 ans, empoisonne, pas seulement les ouvriers de l'amiante, et les fumeurs et leur famille, mais les êtres vivants du monde entier, dure toujours. L'atome ne craint pas d'être dénoncé par cet organisme sensé veiller sur la santé de tous. Ni les mineurs qui extraient l'uranium, ni les maladies graves, tels les cancers, qui menacent ceux qui manipulent les combustibles et leurs déchets, ni ceux qui vivent sous le vent des quelque 450 réacteurs du monde; ni les victimes des essais militaires ou d'un Tchernobyl qui se révèle avec le temps plus horrible qu'en 1986, ni les déchets déversés dans l'eau, l'air ou la terre, ne motiveront l'OMS à une dénonciation publique. En cause: le contrat conclu en 1958 entre l'OMS et l'AIEA (Agence Internationale pour l'Energie Atomique). Cet accord contraint l'OMS à: "ne plus entreprendre de recherches, ni publier des documents pouvant gêner la promotion des centrales atomiques et à conserver un caractère confidentiel à certaines informations sensibles". Mieux, l'article III du même Accord prévoit que: "l'ALEA et l'OMS peuvent être appelés à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de renseignements qui leur auront été fournis".
L'OMS n'est pas la seule "complicité" en cours. Voyez l'Unesco, l'Organisation Mondiale du Travail, l'Organisation Météorologique Mondiale, l'Organisation Internationale de l'Aviation Civile et le FAO. (2 pages contre 2 timbres à 17 FB à la "rédac").
TOKAIMURA
Les habitants de cette ville japonaise ont célébré symboliquement le premier anniversaire du plus grave accident radioactif depuis Tchernobyl. Le 29 septembre 1999, trois employés de la société JCO avaient provoqué un incident de criticité (une réaction nucléaire incontrôlée) en maniant de l'uranium. Deux de ces techniciens, âgés de 35 et 40 ans, sont morts trois et six mois plus tard, très gravement irradiés. Tandis que 439 personnes ont été exposées à des doses radioactives supérieures aux normes, disent les autorités. L'accident a été classé, par l'AIEA, au niveau 4 sur l'échelle de gravité qui en compte 7.
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