INFORMATIONS TAM-TAM SUR LE NUCLÉAIRE
2002
décembre

Source T-T:
POURRI... que ce Syndicat des Energies Renouvelables. Le SER ne vient-il pas d'accueillir dans ses rangs AREVA, leader mondial du nucléaire. Cette intégration décrédibilise totalement le syndicat: l'uranium n'est évidemment pas renouvelable! Est-ce parce que le Président du SER est patron d'une entreprise filiale d'EDF? Le groupe AREVA est à la recherche d'éléments positifs pour améliorer son image médiatique: après le voilier de compétition et la mer, les énergies renouvelables. Le SER vient ainsi, d'oeuvrer contre la majorité de tous ses membres (solaire, éolien, mini-hydraulique, etc). Ceux-ci se doivent de protester. 
"RTD info", d'octobre 02, p.16 à 19,  révèle les coûts cachés et donc non facturés à qui que ce soit. S'ils étaient pris en compte, le prix du kWh d'origine charbonnière ou pétrolière doublerait. Ces "externalités" sournoises concernent surtout les atteintes à la santé et à l'environnement et considèrent même la détérioration des bâtiments et la réduction de la productivité agricole. Même les risques d'accidents, tels marée noire, rupture de barrage ou explosion nucléaire(*), sont pris en compte. L'Allemagne a ainsi pu chiffrer le coût externe du kWh produit par une éolienne à 0,05 centimes d'euro contre 0,6 cent. pour le nucléaire et 5 à 8 cent. pour le kWh d'une centrale thermique alimentée au pétrole. En Belgique, l'externalité du gaz naturel vaut 1 à 2 cent, contre 0,5 cent pour le nucléaire. L'éolien n'y est pas côté, et pour cause, tout comme en France d'ailleurs, où le nucléaire score 0,3 cent. tandis qu'aux Pays-Bas le kWh nucléaire devrait être imputé pour 0,7 cent. de plus. De même les externalités dans le domaine des transports s'élèvent pour la route à 4 à 30 centimes par tonne, par km, contre 0,1 à 0,9 cent. pour le rail.
(*) Il est dit dans le texte que les chercheurs considèrent l'accident nucléaire "improbable" en raison du "haut degré de sécurité"... (des centrales). 
PROMETTEUR
De Jacques Chirac, au dernier sommet de Johannesburg: "Prenons garde que le XXI ème siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d'un crime de l'humanité contre la vie." Songeait-il au nucléaire dont la France est truffée? Songeait-il aux OGM et ses cultures "expérimentales" ou aux bombes atomiques, ses jouets de jadis?
NOUVELLE ROSE
Le tout, tout petit réacteur (0,1MW, soit 10.650 fois moins puissant que Tihange III), "Siloëtte", du CEA de Grenoble, arrêté en juillet, est presque démantelé. Expérimental jusqu'en 1973 il était devenu, depuis, d'écolage. Il n'employait que 3 personnes. Venant après le transfert des missions de "Mélusine" vers "Orphée" (14 MW) et de "Siloé" vers "Osiris" (70 MW) à Saclay, il ne reste plus, en la ville de Grenoble que le réacteur à haut flux (58 MW) de l'Institut Laue-Langevin créé dans les années '60 par la France et l'Allemagne. L'écolage, jadis à "Siloëtte" se fera désormais sur les réacteurs "Azur" et "Minerve" à Cadarache (encore un site pourri par le nucléaire) et "Isis" à Saclay. Ce démantèlement a coûté 7 millions € (contre 58 millions € pour "Sibé") et les 23 éléments irradiés (contenant 7,36 kg d'uranium 235, à la demi-vie de 704 ans) qui ont été mis à refroidir ailleurs (!), iront, dans un an, à La Hague. La vidange de l'eau (radioactive) du réacteur et des piscines de travail, devrait se terminer au début de 2004. 
Deux autres démantèlements, ceux du laboratoire d'analyse des matériaux actifs, le LAMA, et celui de la Station de traitement des effluents et déchets radioactifs, devraient être terminés à l'horizon 2012. Alors Grenoble pourra, enfin, respirer.
BRENNILIS
Cette petite centrale nucléaire française, de 70MW, en démantèlement, vaut qu'on raconte son histoire édifiante, à tout le moins économiquement:
1962-1967: 5 ans de conception et de construction
1967-1985:18 ans de service.
1985-1997:12 ans de mise hors contamination totale.
1997-2018: 21 ans de démantèlement. Bilan total: 18 ans d'activité contre 38 ans pour construire puis démanteler, sauf si des surprises surgissent. Joli ratio. Jolie rentabilité de l'affaire (GSIEN)
CHOOZ A
Histoire analogue pour notre (à 50% du moins) centrale nucléaire dans les roches du bord de Meuse. D'une puissance de 320 MW bruts, commandée en 1960, travaux en 1962, couplée au réseau le 03/04/67 elle est sortie du réseau le 30/10/1991 ayant produit 40.322,9 GWh bruts avec un rendement cumulé de 61%,( celui de nos 7 réacteurs est de 83,15%). Le démantèlement, en cours, de cette petite centrale devrait s'achever en 2025, pour un coût (prévisionnel) de 260 millions d'euros (10,5 milliards FB).
· Lors de la réunion, le 6 novembre, de la Commission européenne sur la sécurité nucléaire, menée par Layola de Palacio, ladite commission voulait s'assurer que des ressources suffisantes étaient disponibles pour démanteler les réacteurs, ce qui peut coûter entre 8,07 et 40,34 milliards de FB l'unité. La France, surtout, était visée, car elle a utilisé les fonds destinés à ces démantèlements pour financer des achats d'entreprises étrangères  (The Guardian, 7 novembre 02).
· Il est encore de la Commission, ce constat (Cordis Focus, 18 nov, p.12): "La recherche n'a pas réussi à développer une alternative satisfaisante(*) au stockage géologique des déchets radioactifs. Il faut absolument d'autres méthodes de stockage ." Dans un même élan la Commission préconise (le mot "ordonne" serait plus adéquat) l'application du principe de "pollueur-payeur", selon lequel les opérateurs qui génèrent des déchets radioactifs devraient participer plus intensément et plus visiblement à l'effort de recherche et de développement... tout en allouant, quand même, 90 millions € (3.62 milliards de FB) pour ce faire.
     (*) Opposons à cela la déclaration (dans Les Défis du CEA de septembre, p. 10) de Philippe Leconte, l'un des directeurs du CEA: " La meilleure solution pour la gestion des déchets nucléaires me semble être le stockage souterrain. Depuis 11 ans, les recherches (financées bien entendu par le contribuable) ont bien avancé, mais nous devons faire un effort de communication (lui aussi financé par le contribuable) pour que le public nous entende mieux. (ndlr: lisez: "...mieux organiser la désinformation, car vous ne pouvez savoir à quel point ce public est bête..)."
L'AREVA...
n' arrivera pas. Le "Défi français", sponsorisé par l'AREVA nucléaire, qui, malgré l'opposition de Greenpeace, participait à la Route du Rhum à la voile c'est fini. Il abandonne... pour ennuis techniques.
EMPOISONNEMENT RADIOACTIF
Des recherches sont en cours au département d'écologie microbiale de l'Institut Max-Planck de Limnologie, de Pion (Allemagne) pour développer des bactéries résistantes à la radioactivité et aux ultra-violets. Les sols autour de Tchernobyl furent un excellent terrain d'essais. Y ont survécu: le Bacillus cereus, le Methylobacterium extorquens et le Methylobacterium mesophilicum. Recherches financées par le programme INTAS, de l'UE. 


CADARACHE
La Direction de la Sécurité des Installations Nucléaires (DSIN) devrait exiger la fermeture immédiate de l'atelier MOX (ce MOX qui est aussi produit en Belgique) de Cadarache - où travaillent 120 personnes- et son transfert vers Marcoule. Construit en 1961, il n'est pas conforme aux règles antisismiques. Déjà le 27janvier 1995 elle l'avait demandée et l'avait redemandée en juin 1995, en juin 1996 et en octobre 1997. La réponse n'est venue que le 11 décembre 1997, soit trois ans après: c'est un "niet", oh combien poli. Voilà donc huit ans après la 1ère demande que cet atelier de plutonium tourne toujours, mettant en danger la population depuis plus de 40 ans en cas de séisme important qui peut subvenir dans la zone française la plus sensible aux tremblements de terre (G@zette nucléaire, mai 2002, p. 27 ). Deux séismes ont eu lieu dans la région, celui de Lambesc, en 1909, d'intensité IX sur l'échelle de Richter, et celui du dimanche 25 février 2001 dans le sud-est où se trouve précisément Cadarache, complexe industriel à haut risque (Réseau Sortir du Nucléaire, 5/11/02). "Le Monde " du 3 août 2000 écrivait: "La fermeture de l'usine Cogema de Cadarache pourrait être décidée à l'automne." Prudent, "Le Monde" n'a pas précisé de quelle année!
· Le Nuclear Monitor du 8 novembre nous informe que 34 des 58 réacteurs français ne sont pas en ordre en cas de tremblement de terre. Deux causes à cela: la résistance des réservoirs d'eau devant servir à refroidir les coeur des réacteurs en cas d'accident et l'action des vannes télécommandées en zones fortement radioactives.
THREE MILE ISLAND
Selon Eric Epstein, chairman du "Three Mile Island Alert", les cas de dommages chromosomiques et de cancers sont bien plus importants que ceux révélés le 24 février 1997. Il faut dire qu'entre-temps, et ce depuis décembre 1990, les responsables de la centrale ont vaporisé 8.700 mètres cubes d'eau radioactive résultant de l'accident. L'évaporateur a, après complétion, en août 1993, été démonté et déplacé. Dans la vapeur émise il y avait, au moins, 658 curies de tritium.
DAVID-BESSE
est un réacteur nucléaire américain proche de Toledo (Ohio) de 925 MW bruts. En mars dernier on découvrit une énorme fissure à la limite de l'explosion, dans une tubulure de barre de combustible. A cet endroit la paroi du couvercle est épaisse de 15 cm! 
Rien n'avait été détecté lors des contrôles périodiques précédents. Il s'avère que 69 réacteurs américains du même type, des PWR, souffrent du même mal, mais à un degré moindre. La réparation pourrait coûter 200 millions de dollars. Quand on songe que les Américains, lors de la catastrophe de Tchernobyl accusaient les Russes de mal surveiller leurs centrales  (IEEE Spectrum juin 02, p.21)
· Le 2 octobre, deux ouvriers appartenant à Framatome ANP qui réparaient un des générateur de vapeur de David-Besse ont été irradiés. Ils ne portaient pas de masque…
UK-IRAN
La BBC a révélé le 23 septembre dernier que le Département du Commerce du Royaume-Uni a permis de vendre du métal Béryllium - un élément vital pour confectionner des armes nucléaires - au régime iranien. D'autres pays, déjà, avaient reçu du Béryllium malgré que le R.U ait signé le traité de non-prolifération prohibant ces livraisons à des pays, dont l'Iran, qui tentent de produire des armes atomiques.
PASTILLES d'IODE
Un lecteur (J-M D) nous écrit: surveillez la péremption de vos pastilles d'iode! . A raison! Les 10 pastilles, dosées à 130 mg d'iodure de potassium (l00mg d'iode), obtenues de la pharmacie centrale des armées, qui "trônent" à la rédaction, sont périmées depuis avril 2001. Rayon "farces et attrappes" ces pastilles sont ce qu"'ils" ont inventé de mieux. Notez qu'elles contenaient bien de l'iode car, malgré la plaquette sous aluminium, le papier d'instructions et de posologie est devenu tout brun, quasi illisible.
IGNALINA
La fermeture totale de cette centrale lituanienne de Vilnius (2 réacteurs de 1.500 MW) qui fournit 70% de l'électricité du pays, coûtera 89 milliards de FB d'ici 2020 et 121 milliards de FB par la suite. Le premier réacteur devrait fermer en 2005, l'autre en 2009. Malgré plus de 10 milliards de FB dépensés pour en améliorer la sécurité, ces deux réacteurs du type RBMK (comme ceux de Tchernobyl) construits par le Russe Minatomergo sont dangereux estime l'Union européenne. Leurs rendements, en l'an 2.000, étaient de 28,42 et de 35,56%. Moyenne belge 91,45%
DECHETS nucléaires
C'est 10 millions € qu'a versé l'Union européenne pour installer, à Karlsruhe (D) un laboratoire de recherche pour des solutions innovantes quant aux déchets nucléaires hautement radiotoxiques (tout en continuant à en produire!).

Retour vers Tam-Tam nucléaire ou vers News du nucléaire 2002