INFORMATIONS TAM-TAM SUR LE NUCLÉAIRE
2002

janvier
NOUVELLE ROSE
Un rapport, demandé en juillet 2000 par Lionel Jospin, intitulé "Étude économique prospective de la filière électrique nucléaire"
- mieux connu sous le nom de "Rapport Charpin" - et qui prend en compte le retraitement et l'utilisation de MOX, plaide en notre faveur. En effet, basé sur des données fournies par l'industrie nucléaire elle-même, les deux conclusions ne prêtent pas à contestation: le retraitement et l'utilisation du combustible MOX ne sont pas rentables et ne le seront pas, non plus, dans un avenir prévisible.
Secundo, le retraitement et l'utilisation du combustible MOX ne contribueront que de façon limitée à la réduction des quantités de radionucléides transuraniens présents dans les déchets, entre autres le plutonium. Résumons: le retraitement et le MOX ne sont économiquement pas intéressants et ne sont pas une solution au problème des déchets radioactifs. Rappelons que des 58 réacteurs français, 20 seulement utilisent du MOX à concurrence de 30%.
Intéressante aussi est l'étude du coût moyen du kWh:
1) Si le retraitement s'arrêtait en 2010: 0,87 FB.
2) Si 70% des déchets étaient retraités: 0,88 FB.
3) Si tous les déchets étaient retraités: 0,89 FB et
4) Si rien n'était retraité: 0,84 FB.
     Même un enfant saurait quelle solution choisir. Ces calculs ont été effectués en tenant compte d'une durée de vie des centraies de 45 ans et de leur démantèlement différé. La conclusion est évidente puisque, ni économiquement, ni en matière de gestion des déchets, le retraitement n'est pas la solution; il faut:arrêter le plus vite possible cette filière. Mais... la COGEMA (de l'Etat), qui exploite toutes les filières françaises de retraitement et de fabrication de combustible MOX, est opposée à une telle politique (Energie et Sécurité, no 16, 2001, p.10). 
  

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JAPON. Ici, la nouvelle est plutôt noire, dans un pays qui a le "bonheur" de posséder 53 réacteurs. Deux accidents graves successifs ont mené à la fermeture du réacteur no 1 de Hamaoka appartenant à la compagnie électrique Chubu Electric. Le 7 novembre, l'explosion  - un pliage vers le haut et la projection, en cinq morceaux - du coude d'une conduite de diamètre 15 cm et de 1,1 cm d'épaisseur, suivi d'un relâchement de gaz radioactifs. Même les colliers dc fixation furent arrachés:
     Si le réacteur avait été mis en service industriel en mars 1976, ce coude avait été remplacé en 1993. Le 9 novembre, c'est de l'eau, fortement contaminée par du cobalt 60 et du Manganése 54, qui coulait au bas de la cuve du réacteur à travers les guides des barres de contrôle. Le réacteur sera déchargé de son combustible en vue d'effectuer des tests et 14 autres réacteurs du même type BWR (à eau bouillante), mis en service à la même époque, vont être vérifiés.
INDE. A Tilaiyatar, près des mines d'uranium de Jadugoda, dans le Jharkhan, plus de 16% des enfants meurent dans leur 1ère année et plus de 80% des habitant(es) souffrent de diverses maladies liées aux radiations. La Uranium Corporation of India, qui exploite ces mines, joue un rôle déterminant dans la politique de l'Inde quant à sa présence dans le club des pays ayant la bombe        (The Statesman, 02/08/01).
SURGÉNÉRATEURS. Ces réacteurs de demain (ils sont, et seront, toujours de demain!...) et dont le lobby nucléaire était si fier, n'ont qu'un bien triste palmarès. En voici 6, sur les 11 construits avec, dans l'ordre, leur capacité, leurs dates d'exploitation et, en FB, leur coût d'investissement:
Fermi, USA  -300 MW. 1966-72  -18,14 milliards
Phénix, France  -560 MW. - 1973-... -17,78 milliards
Dounreay, G-B. -600 MW.  -1974-94  -18 milliards
Superphénix, Fr. -2.900 MW. -1985-98. -271 milliards Monju
Japon. -762MW. -1994-95.  -231milliards
SNR-300 Kalkar, Allemagne. 762 MW (*) 192 milliards
(*) Kalkar, entièrement terminé, n'a jamais fonctionné.
IODE. Sachez que les pastilles d'iode ne sont nullement une protection contre la radioactivité en cas d'accident de centrale nucléaire. L'iode stable empêche seulement que l'iode radioactif ne s'installe sur la glande thyroïde, y créant un cancer, mais n'offre aucune protection contre les milliers d'autres radioéléments émis lors de l'accident. Ces pastilles ne sont efficaces que 6 heures après leur ingestion et sont à jeter après 3 ans (elles deviennent brunes). Il est, en outre, fort à craindre que les stocks d'iode, chez les pharmaciens, soient rapidement épuisés au cas où...
METZAMOR... est le nom de l'unique centrale nucléaire d'Arménie. Les deux autres ont été fermées après 9 et 12 ans de fonctionnement. Elle a été remise en service le 16 novembre après avoir été arrêtée le 10 juillet pour une durée prévue de 45 jours. D'une puissance de 407,5 MW et fournissant 50% de l'électricité du pays, elle a été mise en service en 1980 mais a été fermée, à cause d'un tremblement de terre, de 1988 à 1995.
BELGIQUE. Le Centre belge de Recherches nucléaires (CEN) suspend, pour au moins un an, l'importation d'uranium hautement enrichi pour son réacteur BR-2. Le centre veut d'ahord décider que faire du même produit irradié séjournant actuellement à Dounreay (U.K)et à Romans (France). La Belgique a assez de combustible du type "bombe" mais en veut plus encore, dit "Nudear Fuel" du 12 novembre
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