Treize laboratoires de l'EPFL issu de sept départements se sont regroupés pour coordonner leurs recherches en énergie et coopérer dans des domaines pointus qui couvrent l'ensemble du domaine énergétique, de la production à l'utilisation. Bref état des lieux.

L'énergie est un facteur essentiel du développement économigue et du progrès social de toute société humaine. Six milliards d'êtres humains aujourd'hui, probablement près de dix milliards dans moins d'un siècle ont et auront impérativement besoin d'un  approvisionnement suffisant en énergie pour vivre et se développer dans des conditions décentes. La nécessité de satisfaire les besoins légitimes de nos contemporains en ce domaine, sans compromettre les possibilités de développement des futures générations ni perturber gravement les conditions de vie sur notre planète à plus ou moins long terme (concept de «développement durable») constitue un des défis majeurs auxquels l'humanité doit faire face à l'aube du troisième millénaire. Un défi que l'EPFL, par vocation, se doit de relever.

De fait, de nombreux laboratoires ou instituts de l'Ecole sont engagés dans des recherches liées de près ou de loin aux questions énergétiques, et cela souvent depuis fort longtemps. La volonté de resserrer les liens entre les chercheurs concernés a notamment abouti en mai 1993 à la création du CRETE, le Centre de Recherche et d'Enseignement en Technologies Energétiques Intégrées, qui regroupe treize laboratoires ou instituts de l'EPFL, rattachés à sept départements différents. La charte du Centre assigne pour objectif au Centre de «coordonner et développer les efforts des  laboratoires  ou  instituts membres dans le domaine de la conception de systèmes et de stratégies énergétiques conformes à l'exigence d'un développement durable»; il y est également précisé que «le Centre accorde une attention particulière à la coordination de ses activités avec celles entreprises au plan national ou international par d'autres institutions oeuvrant dans le même secteur». Cette coordination et coopération «horizontale» ne change rien à l'intégration «verticale» des laboratoires ou instituts concernés au sein de leurs départements respectifs et à la poursuite d'objectifs de recherche restant orientés vers les préoccupations spécifiques de ces derniers. Une bonne image de la structure de la recherche en matière énergétique à  l'EPEL pourrait ainsi être celle d'un «peigne», dont les dents représenteraient les domaines pointus d'activités spécifiques des différents laboratoires ou instituts, et le lien horizontal entre celles-ci le CRETE.

Comme on le voit, les activités de recherche des membres du Centre couvrent l'ensemble du domaine énergétique, de la production àl'utilisation, et des énergies thermiques aux énergies renouvelables (le «peigne» ratisse large!).

Le large spectre de connaissances et compétences réuni au sein du CRETE place l'Ecole en bonne position pour jouer un rôle clé dans la recherche énergétique, sur le plan suisse comme sur le plan international. Cette vocation à l'«excellence  énergétique» se manifeste en particulier par la participation des laboratoires ou instituts membres à la plupart des grands programmes nationaux ou internationaux de recherche touchant à l'énergie et plus généralement à la problématique du développement durable («Société à 2 kW», «Alliance for Global Sustainability», Programmes de recherche de l'Union Européenne, etc.). Il est indispensable que cet effort soit poursuivi et même intensifié à l'avenir. Un pays comme la Suisse - une nation privilégiée sur le plan des «services énergétiques» mais qui ne dispose que de ressources énergétiques propres très limitées - se doit en effet de contribuer activement à la recherche de solutions novatrices permettant de produire, transporter et utiliser de manière compatible avec un développement durable l'énergie dont notre société aura besoin.